11 mai 2016

Garcia Lorca, l'ombre / Garcia Lorca, la sombra


L'ombre de mon âme

 Garcia Lorca

L'ombre de mon âme
s'enfuit dans un couchant d'alphabets,
brouillard de livres
et de mots.

L'ombre de mon âme !

J'ai atteint la ligne où cesse
la nostalgie,
et là, la goutte de pleur se transforme,
albâtre de l'esprit

L'ombre de mon âme !

Le flocon de la peine
s'achève,
mais il me reste raison et substance
de mon ancien midi de lèvres,
mon ancien midi
des regards.

Un trouble labyrinthe
d'étoiles voilées
emmêle mes espoirs
presque fanés.

L'ombre de mon âme !

Une hallucination
Aspire mes regards.
Je vois le mot amour
démantelé

Rossignol !
Mon rossignol !
Chantes-tu encore ?


Mix d'une traduction trouvée sur la Toile (sans nom d'auteur) et de version personnelle-Colo.
 
"Derrière chez moi" Photo Colo



La sombra de mi alma
Federico García Lorca

La sombra de mi alma
huye por un ocaso de alfabetos,
niebla de libros
y palabras.

¡La sombra de mi alma!

He llegado a la línea donde cesa
la nostalgia,
y la gota de llanto se transforma
alabastro de espíritu.

(¡La sombra de mi alma!)

El copo del dolor
se acaba,
pero queda la razón y la sustancia
de mi viejo mediodía de labios,
de mi viejo mediodía
de miradas.

Un turbio laberinto
de estrellas ahumadas
enreda mi ilusión
casi marchita.

¡La sombra de mi alma!

Y una alucinación
me ordeña las miradas.
Veo la palabra amor
desmoronada.

¡Ruiseñor mío!
¡Ruiseñor!
¿Aún cantas?

35 commentaires:

  1. Magnifique poème, très émouvant. Et ta photo est superbe !
    Chante, rossignol, chante.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Poème un peu compliqué mais si beau!

      Chante, chante...3 couplets en espagnol et le reste en anglais?...
      Bonne journée dame Tania.

      Supprimer
  2. le rossignol en espagnol : Ruiseñor c'est vraiment magnifique, cela évoque un roi à voix d'or

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh quelle merveilleuse "traduction", merci, je ne l'oublierai pas!

      Supprimer
  3. ah oui, joli! mais il y a quelques écueils pour la traduction, je ne vois pas de suite quel choix faire pour "desmoronar"...
    merci Colo (et c'est bien joli derrière chez toi!)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas facile du tout à traduire, MA et moi nous sommes "cassé la tête", oui!
      Desmoronar, en langue de la rue c'est aussi se casser la pipe.
      Oui, c'est fort joli par ici Adrienne...un beso

      Supprimer
  4. Un peu compliqué c'est vrai, mais dont on suit bien le fil et c'est tellement beau. Joli derrière chez toi. Bonne journée Colo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Aifelle, les références poétiques de Lorca, c'est tout un monde, la nature et les gens de chez lui, l'Andalousie..
      Bonne journée à toi aussi.

      Supprimer
  5. C'est très beau derrière chez toi . Il est très délicat ce poème

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Kwarkito, une nature assez sauvage, superbe, oui.
      Un besito

      Supprimer
  6. Que ces mots sont beaux chère Colo et touchants. J'aime beaucoup et merci de ta superbe photo.
    Bisous ♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avec plaisir Denise, pour une fois que c'est moi qui montre, et pas toi, la nature environnante.
      Besos.

      Supprimer
  7. Lorca toujours recommencé ne finit jamais !
    Qui eut pensé qu'une ombre puisse être si limpide et si éblouissante?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un fin et beau commentaire, merci K.

      Supprimer
    2. Comme il est plaisant de lire Garcia Lorca au moment de l'aurore. Merci.

      Supprimer
    3. L'aube, notre moment favori à toutes les deux, je le sais!
      Merci à vous.

      Supprimer
  8. Ton texte me replonge dans mes années jeunesse où ma prof d'espagnol, grande "fan" de ce poète, nous en abreuvait à chaque cours jusqu'à ce que sa passion nous submerge.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Lorca, multiple, varié, il est rare qu'on s'en lasse une fois compris!
      Bonne fin de semaine Chinou.

      Supprimer
  9. Que c'est beau! Rien à dire sinon écouter la musique de Lorca et s'en imprégner encore et pour toujours.Un régal.
    Ta photo me fait penser à une peinture, une partie de l'univers du Douanier Rousseau.
    Merci Colo. Bonne fin de semaine.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Musique, oui, merci à toi de nous faire penser au Douanier!

      Bonne fin de semaine à toi aussi, je t'emnbrasse

      Supprimer
  10. Lamartine n'est pas loin :
    Il est un nom caché dans l'ombre de mon âme,
    Que j'y lis nuit et jour et qu'aucun œil n'y voit,
    Comme un anneau perdu que la main d'une femme
    Dans l'abîme des mers laissa glisser du doigt."
    J'aime bien l'ombre parfois bien rafraîchissante, mais je ne voudrais pas y perdre mon anneau -)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne connaissais pas du tout! merci...Peut-on penser que Lorca avait lu Lamartine? j'en doute mais..

      Ton nom n'est pas vraiment caché, tu ne risques rien Lily!

      Supprimer
  11. Un poème très doux. Lorca a décidément plusieurs cordes à son violon.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as raison, à chaque découverte, je suis étonnée.
      Bon week-end Danièle.

      Supprimer
  12. Quel texte ! Cette fantaisie de mots, cette mélodie m'enchantent...
    Merci à toi, encore, une nouvelle fois.

    RépondreSupprimer
  13. C'est joli, rythmé, agréablement triste... Un régal! Merci

    RépondreSupprimer
  14. J'aime beaucoup ta photo, ses couleurs élégantes et son premier plan très graphique ! Et les mots du poète qui nous font rêver à l'ombre de nos âmes imprégnées de nos rêves...
    Bonne fin de semaine, Colo !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Fifi, les fleurs de l'aloe vera sont majestueuse. La lumière et les ombres étaient superbes ce jour-là.
      Bon dimanche, un beso.

      Supprimer
  15. Il a une écriture bien à lui, hors normes et très sensible. Merci beaucoup pour la découverte de ce poème. Bon week end de Pentecôte.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, une grande sensibilité et un attachement à la nature qui nous le rend proche.
      Merci de ta visite!

      Supprimer
  16. Effectivement, dans un escalier, faut pas s'emmêler les pieds ! Moi, dans mon enfance, pour aller au grenier, c'était l'échelle de bois qu'on montait, et arrivée aux deux-tiers, j'avais un petit vertige, mais là-haut j'étais fière et je savais que pour redescendre, fallait y aller en reculant, pour être prudent.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Lily, je vois qu'à reculons tu as mis ton commentaires sur le billet précédent, magnifique, tout un art! Je ris avec toi.

      Je vois bien ce que tu veux dire, les échelles sont plus sûres "en arrière" pour descendre.
      Bonne journée, un beso

      Supprimer
  17. Heureuse de te savoir en bonne forme, apte à apprécier la fête !

    RépondreSupprimer