Dans
la maison de ma jeunesse il y avait des tas d'escaliers: entre les
étages et pour accéder au grenier et à la cave. J'ai ensuite
habité, étudiante, dans une maison étrange, elle s'appelait en
néerlandais “Het Streepje” (le tiret). Sa façade était
classée et n'avait que 2 mètres de largeur. Trois étages, un
escalier raide et sombre.
"Het Streepje" est la plus basse sur la droite. |
En
la casa de mi juventud había montón de escaleras: entre pisos et
luego para acceder al ático y al sótano. Luego, de estudiante, viví
en una casa extraña, se llamaba en flamenco “The Streepje”, (el
guión). Su fachada estaba de época et sólo tenía dos metros de
ancho. Tres pisos, une escalera estrecha y oscura.
La
maison que nous habitons depuis 40 ans était une étable, de plain
pied. Je regrette ces excursions au grenier, à la cave aussi. Voilà
sans doute pourquoi je vous propose plusieurs billets sur les
escaliers...
Le premier texte est étrange, à lire et sourire.
Le premier texte est étrange, à lire et sourire.
La
casa en la que vivimos desde hace unos 40 años era un establo, de
una sola planta. Es probablemente la razón por la cual os propongo
unas entradas sobre las escaleras...
Instructions
pour monter un escalier
Julio
Cortázar (Bruxelles, Belgique, 26 août 1914-París, France, 12 février 1984)
Personne
n'aura manqué de remarquer que le sol se plie fréquemment de telle
façon qu'une partie monte en angle droit par rapport au plan du sol,
et qu'après la partie suivante se place parallèlement à ce plan
pour laisser place à une nouvelle perpendiculaire, démarche qui se
répète en spirale ou en ligne brisée jusqu'à des hauteurs
extrêmement variables.
En
se penchant et mettant la main gauche sur une des parties verticales,
et la droite sur l'horizontale correspondante, on se trouve en
possession momentanée d'un échelon ou d'une marche. Chacune de ces
marches, formée comme on le voit par deux éléments, se situe un
peu plus haut et en avant que l'antérieure, un principe qui donne
son sens à l'escalier, vu qu’une quelconque
autre combinaison produira des formes peut-être plus belles ou
pittoresques, mais incapable de transporter d'un rez-de-chaussée à
un premier étage.
Les
escaliers se montent de face, vu que vers l'arrière ou de côté ils
sont particulièrement incommodes.
L'attitude
naturelle consiste à se tenir debout, les bras pendant sans effort,
la tête haute mais pas au point que les yeux ne puissent pas voir
les marches situées juste au-dessus de
celle sur laquelle on marche, la respiration doit être lente et
régulière. Pour gravir un escalier on commence par lever cette
partie du corps située en bas à droite, presque toujours enveloppée
de cuir ou de peau de chamois, et qui, sauf exceptions,
tient juste sur la marche. Cette partie, que pour abréger
nous appellerons pied, posée sur la marche, on prend la
partie gauche équivalente (également appelée pied, mais qu'il ne
faut pas confondre avec le pied cité auparavant), et en l'emmenant à
la hauteur du pied, on le fait suivre jusqu'à le poser sur la
seconde marche, sur laquelle donc se reposera le pied, et sur la
première se reposera le pied. (Les premières marches sont toujours
les plus difficiles, après on acquiert la coordination nécessaire.
La coïncidence de nom entre le pied
et le pied rend l'explication difficile. Prenez soin de ne pas lever
en même temps le pied et le pied).
Arrivé
de cette façon à la deuxième marche, il suffit de répéter les
mouvements jusqu'à ce qu'on se trouve en haut de l'escalier. On en
sort facilement, par un léger coup de talon qui
le fige à sa place, et qui ne bougera pas avant le moment de la
descente.
FIN
Trad:
Colo
Can Prunera, Sóller, Mallorca |
Instrucciones
para subir una escalera
Julio
Cortázar
(Bruselas, Bélgica, 26 de agosto de 1914-París, Francia, 12 de febrero de 1984)
Nadie
habrá dejado de observar que con frecuencia el suelo se pliega de
manera tal que una parte sube en ángulo recto con el plano del
suelo, y luego la parte siguiente se coloca paralela a este plano,
para dar paso a una nueva perpendicular, conducta que se repite en
espiral o en línea quebrada hasta alturas sumamente variables.
Agachándose
y poniendo la mano izquierda en una de las partes verticales, y la
derecha en la horizontal correspondiente, se está en posesión
momentánea de un peldaño o escalón. Cada uno de estos peldaños,
formados como se ve por dos elementos, se sitúa un tanto más arriba
y adelante que el anterior, principio que da sentido a la escalera,
ya que cualquiera otra combinación producirá formas quizá más
bellas o pintorescas, pero incapaces de trasladar de una planta baja
a un primer piso.
Las
escaleras se suben de frente, pues hacia atrás o de costado resultan
particularmente incómodas. La actitud natural consiste en mantenerse
de pie, los brazos colgando sin esfuerzo, la cabeza erguida aunque no
tanto que los ojos dejen de ver los peldaños inmediatamente
superiores al que se pisa, y respirando lenta y regularmente. Para
subir una escalera se comienza por levantar esa parte del cuerpo
situada a la derecha abajo, envuelta casi siempre en cuero o gamuza,
y que salvo excepciones cabe exactamente en el escalón. Puesta en el
primer peldaño dicha parte, que para abreviar llamaremos pie, se
recoge la parte equivalente de la izquierda (también llamada pie,
pero que no ha de confundirse con el pie antes citado), y llevándola
a la altura del pie, se le hace seguir hasta colocarla en el segundo
peldaño, con lo cual en éste descansará el pie, y en el primero
descansará el pie. (Los primeros peldaños son siempre los más
difíciles, hasta adquirir la coordinación necesaria. La
coincidencia de nombre entre el pie y el pie hace difícil la
explicación. Cuídese especialmente de no levantar al mismo tiempo
el pie y el pie).
Llegado
en esta forma al segundo peldaño, basta repetir alternadamente los
movimientos hasta encontrarse con el final de la escalera. Se sale de
ella fácilmente, con un ligero golpe de talón que la fija en su
sitio, del que no se moverá hasta el momento del descenso.
FIN
Les escaliers de mon enfance, c'était aussi le jeu de sauter du haut de plusieurs marches, de plus en plus haut. Je rêvais que je descendais tout l'escalier d'une volée !
RépondreSupprimerBons souvenirs de la maison de Louvain si singulière, qu'un chat habitait aussi. J'avais trois étages à monter jusqu'à mon kot. Les maisons des amitiés naissantes...
Le texte de Cortázar est étonnant, il m'a fait rire à la première lecture. Décrire comment on aborde un escalier est un exercice complexe ! Il y a des chiens qui refusent les escaliers.
Bonne journée, dame Colo, en largeur, en hauteur et en profondeur. Un baiser.
Un chat qui s'appelait "gato", oui, oui. D'excellents souvenirs de Louvain, Leuven.
RépondreSupprimerPied à pied, pas les deux en même temps...Bonne journée Tania, un beso.
cela me fait penser au roman qui se passe en hollande : le miniaturiste que j'avais beaucoup aimé et j'ai imaginé sa maison un peu comme celle que tu nous proposes
RépondreSupprimerConnais-tu Madurodam, cette ville miniature hollandaise?
SupprimerSinon, regarde ceci: https://www.youtube.com/watch?v=D9lojDRcvpQ
oui oui oui je connais j'ai visité ça quand j'avais environ 16 ans et mon frère qui est plus jeune que moi avait été enthousiasmé par cette visite, c'est vieux mais j'en garde un vrai souvenir
SupprimerFigure-toi que, dès la photo et le titre, avant même d'avoir fini de lire le billet j'avais l'intention de t'envoyer... le texte de Cortazar !!!!!!
RépondreSupprimerC'est pas vrai!!! Moi qui pensais te surprendre...agréablement, j'ai failli être surprise par toi! Merci pour l'intention cher K.
SupprimerDans mon enfance j'ai aussi connu des maisons avec cave et grenier et c'est vrai que ça change la manière de voir. Le texte sur l'escalier m'a légèrement embrouillée, il faut avouer que j'ai toujours eu des petits problèmes de coordination :-)
RépondreSupprimerHa, ha tu me fais rire, moi c'est une impossibilité (!!!)de suivre des instructions...je n'en fais qu'à ma tête!
SupprimerTant que tu n’emmêles pas le pied avec le pied :-))
donc toi aussi tu as étudié à Leuven ;-)
RépondreSupprimerje ne savais pas que Cortázar était né à Bruxelles!
(justement ce matin, je citais un de ses titres sur un autre blog... drôle de hasard ;-))
Oui, il y a vécu jusqu'à 4 ans, puis a découvert l'Argentine.
SupprimerSouvenirs inoubliables que ceux de Leuven, juste avant sa division...Cette mini maison avait une serrure que n'importe quelle ancienne clef ouvrait, ce qui était pratique, les amis entraient à leur guise!
Je ne suis pas fan des romans Cortázar, par contre ses contes et poèmes me parlent plus.
C'était "La continuité des parcs" :-)
SupprimerBonsoir chère Colo, merci de ton joli billet. Dès l'âge de 3 ans à 20 ans, j'habitais avec mes parents dans un tout petit appartement au sixième étage, sans ascenseur. Il y avait des greniers et des caves puisque nous étions plusieurs locataires. Pendant 17 ans, je descendais et montais les escaliers pour aller à l'école et, petite, pour jouer sur le trottoir à des jeux de balles et de corde à sauter avec quelques enfants du quartier. Nous n'avions pas d'autres jeux mais les souvenirs sont toujours là.
RépondreSupprimerEncore merci de ton beau billet.
Bisous et mes amitiés ♥
Six étages à pied...que d'escaliers et de souffle!
SupprimerMerci chère Denise pour ces souvenirs, mes soeurs et moi jouions aussi toujours dans la rue avec les autres enfants du quartier.
Je t'embrasse, bonne semaine.
Deux mètres..............????? Chouette je vais réviser mon espagnol...
RépondreSupprimerBienvenu FL, cette maison s'élargissait vers l'intérieur, comme un entonnoir ;-))
SupprimerJe vois que votre blog est bilingue lui aussi...révisons donc.
.... toute mon enfance, j'ai joué dans les escaliers....
RépondreSupprimerMerci et bonne journée.
On a de bonnes jambes quand on est jeune, tant de souffle aussi!
SupprimerBonne journée à vous aussi.
L'extrait de Cortazar (j'omets l'accent aigu du a, la recherche du raccourci clavier me prendrait plus de temps que cette parenthèse), est parmi les formes d'humour qui me ravissent.
RépondreSupprimerUn peu de Borges peut-être. Ou du Desproges, sans le cynisme. Digne d'un K, pourquoi pas ?
Ah que je suis contente que cette description minutieuse et drôle vous plaise. Je riais en la traduisant, essayant de ne pas emmêler ..mes doigts.
SupprimerSeñor K sera flatté, sûr!
Bonne journée Christian.
Confus plus que flatté car ce rapprochement est vraiment exagéré amigos !
SupprimerLes escaliers permettent de garder la forme sans aller fréquenter les salles de Gym. Cependant, il arrivera un âge....où le plain pied sera appréciable.
RépondreSupprimerEn effet, je pense en te lisant à une très vieille dame qui ne peut plus quitter son appartement à cause des trop nombreux escaliers à gravir...
SupprimerBon week-end.
Bonsoir Colo
RépondreSupprimerSympa cette maison de rêve de ton enfance. J'aime beaucoup sa forme et les briques colorées, qui, lorsque je les ai découvertes m'ont fait au retour ici trouver les maisons bien fades.
Le texte sur l'escalier m'a emmêlé les pinceaux... 8-) Je préfère ne pas réfléchir à la montée d'un escalier mais je pense immédiatement aux montées interminables des cathédrales et autres tours...
Et il me semble voir "Nu descendant un escalier" de Marcel Duchamp.
Pour ma part, j'aurais aimé, surtout dans mon enfance avoir une maison à étage; or, je n'ai toujours habité que des maisons de plain-pied.Lorsque j'allais au grenier, je rêvais, ne serait-ce que grâce à la vue en contrebas.
Je t'embrasse, Colo.
Bonjour Maïté, ces constructions sont typiques du pays flamand, d'une partie de la Hollande aussi; chacun construit avec les briques à sa portée...mais oui c'est fort joli.
SupprimerTu crois que ce serait plus simple si chaque pied avait un nom différent?¿?¿?¿ ;-))
Bon week-end, je t'embrasse fort
Ce texte me rappelle les instructions pour remonter une montre de Cortazar, génial :-)
RépondreSupprimerAh, je ne connais pas ce texte-montre, je pars illico à sa recherche. Merci Pascale!
SupprimerTiens je ne vois pas mon com' qui parlait de l'échelle pour monter au grenier, dans la ferme de mon enfance ...
RépondreSupprimerChère Lily, ton com' est là, mais embrouillée sans doute dans tes pieds et l'escalier, tu l'as déposé sous le billet précédent...et je t'ai répondu bien sûr! :)))
SupprimerTiens je ne vois pas mon com' qui parlait de l'échelle pour monter au grenier, dans la ferme de mon enfance ...
RépondreSupprimerla pratique des escaliers est bénéfique à la santé!
RépondreSupprimerUn exercice salutaire pour sédentaires valides paraît-il, on nous le dit en effet Alezandro.
SupprimerUn texte amusant et bien sympathique, Colo !
RépondreSupprimerDifficulté de décrire minutieusement, et avec humour, ce simple acte de gravir des marches!
SupprimerBonne semaine Danièle.
Au début que je travaillais, je louais une petite chambre meublée au 3ème étage, sous les toits. Rigolo ce texte pour apprendre à monter les escaliers !!!
RépondreSupprimerSouvenirs de jeunesse...
SupprimerIl est amusant, oui, et compliqué à écrire je crois.
Oh ! Je connais cette petite maison 'Het Streepje' !
RépondreSupprimerElle m'a toujours intriguée...car j'imaginais si mal la configuration des meubles à l'intérieur !!
Ce texte sur l'escalier est amusant, quel exploit nous réalisons en montant ou descendant l'escalier...instrument de mise en forme donc : parfois je le monte en sautant les pieds joints juste pour le fun et pour entrtenir mes vieux os.
Merci pour ce billet sympa et belle semaine !
Je voulais dire...je saute 'les marches' à pieds joints ;-)
RépondreSupprimerOh, tu la connais? les dernières nouvelles que j'en ai eu c'était qu'on avait transformé le rez-de-chaussée en...frietkot!!! Tu sais si ce l'est encore? Quant au mobilier, je ne peux te répondre, louée non meublée à des students, c'était matelas par terre et caisses d'oranges...
RépondreSupprimerÀ pieds joints...bravo, bravo, je ne sais si les miens de vieux os supporteraient un tel choc:-))
Merci d'être passée.