Nous poursuivons sur des échelons, des marches, escaliers et échelles...Aujourd'hui un poème de Jules Supervielle et, je n'ai pas pu y résister car il m'enchante, un extrait de Poisson Soluble d'André Breton.
Seguimos con les escalones y escaleras. Hoy un poema de Jules Supervielle y, no pude resistir ya que me encanta, un extracto de Poisson Soluble de André Breton.
Chagall L'échelle de Jacob |
« Je suis seul sur
l’océan
Et je monte à une échelle
Toute droite sur les flots
Me passant parfois les mains
Sur l’inquiète figure
Pour m’assurer que c’est
moi
Qui monte, que c’est
toujours moi. […].
Je tombe ah ! je suis
tombé
Je deviens de l’eau qui
bouge
Puis de l’eau qui a bougé,
Ne cherchez plus le poète,
Ni même le naufragé. »
(La Fable du monde,
Poésie/Gallimard)
Jules
Supervielle
Estoy solo sobre el océano
Y subo por una escalera
Erguida sobre las olas
Pasándome a veces las manos
Sobre el rostro inquieto
Para asegurarme de que soy yo
El que sube, que soy todavía yo
Me caigo ¡ah! me he caído
Devengo agua que se mueve
Luego agua que se ha movido,
No busquéis más al poeta,
Ni siquiera al naufragado.
trad: Colo
André
Breton (Poisson soluble 1966)
Elle
mordit avec délice dans les étonnantes stratifications blanches qui
restaient à sa disposition, les baguettes de craie, et celles-ci
écrivirent le mot amour sur l'ardoise de sa bouche. Elle mangea
ainsi un véritable petit château de craie, d'une architecture
patiente et folle, après quoi elle jeta sur ses épaules un manteau
de petit gris et, s'étant chaussée de deux peaux de souris, elle
descendit l'escalier de la liberté, qui conduisait à l'illusion de
jamais vu.
Mordió
con delicia en las sorprendentes estratificaciones blancas que
quedaban a su disposición, las barritas de tiza, y estas
escribieron la palabra amor en la pizarra de su boca. Comió así un
verdadero castillito de tiza, de una arquitectura paciente y loca, y
luego puso en sus hombros un abrigo de petigrís (caracol) y,
habiéndose calzado de dos pieles de ratón, bajó la escalera de la
libertad que llevaba a la ilusión del nunca visto. (Trad:Colo)
Merveilleux textes ! J'aime beaucoup.
RépondreSupprimerContente qu'ils te parlent. Bonne journée vers le sud Danièle!
SupprimerLes deux textes se savourent avec grand plaisir ! beaucoup de fantaisie là-dedans.
RépondreSupprimerLoin des images convenues, un plaisir pour nos neurones!
SupprimerBonne journée Aifelle.
J'ai une peur panique de l'eau, de la profondeur de l'eau, de ce qu'il y a sous une grande épaisseur d'eau. Gentiment on m'a d'ailleurs prédit que je mourrais noyée, ce qui évidemment n'a rien arrangé :) Et bien que j'aime Supervielle, le poème me fait peur... me donne la sensation de noyade que je ne chéris pas vraiment :)
RépondreSupprimerPar contre je me suis régalée au texte de Breton...Merci!
Ah Edmée, il y a peu de chance que tu te noies dans la Gileppe ou le Louba ;-))
SupprimerBonne journée, pâle soleil mais douce température ici ce matin.
Deux artistes que j'aime énormément, j'avais fait un billet il y a longtemps sur Supervielle quant à Chagall c'est un vrai amour de jeunesse
RépondreSupprimerTu trouveras ton bonheur la semaine prochaine ici alors...un étonnant monologue de Chagall, surprise!
SupprimerEtonnant, ce Poisson soluble - devine à quoi il me fait penser ;-)
RépondreSupprimerTes illustrations aussi sont un régal. Belle journée, Colo.
Je vois, je vois très bien!:-))
SupprimerMerci et bonne journée à toi aussi.
Bravo pour ces deux textes qui se répondent! ils prennent un sens de plus si on les confronte :-)
RépondreSupprimerL'illustration convient bien aux deux, en fait :-)
Tout à fait, bien vu Adrienne!
SupprimerHaut et bas...
Bonne soirée.
Jules cherchait peut-être "une goutte de pluie qui vient de tomber dans la mer"...
RépondreSupprimerProbablement, faut dire qu'elle avait une douceur particulière cette goutte...
SupprimerMarrant, spontané ! je ne connaissais pas du tout. Merci beaucoup et bon week end.
RépondreSupprimerExcellent week-end à toi aussi!
SupprimerTrès réjouissante cette série sur les escaliers... merci beaucoup Colo. Un beso
RépondreSupprimerMerci à toi, je m'amuse bien moi aussi.
SupprimerBon week-end Kwarkito.
Bonjour Colo, se sont deux magnifiques textes et de plus j'aime beaucoup Chagall. J'ai toujours apprécié ses toiles.
RépondreSupprimerJe te souhaite un tout bon week-end avec mes amitiés.
Bisous ♥
Merci Denise, je suis bien contente que ces élucubrations sur les escaliers te plaisent!
SupprimerExcellent week-end à toi aussi, un beso.
Il est magnifique ce poème de Jules Supervielle et l'illustration choisie de Chagall le sert à merveille!
RépondreSupprimerMerci pour lui, eux, et bonne journée Alezandro.
SupprimerComme les émotions sont différentes pour chacun ! Ce poème de Jules Supervielle me laisse un goût d'eau amère... Quand à A.Breton, le texte est plutôt savoureux.
RépondreSupprimerMerci toujours pour Dame Poésie !
Ce qui est émouvant, ce n'est pas de voir quelqu'un en haut, mais de le voir tenter de monter, quelque soit ses chutes. “Monter, descendre, aller, venir, tant fait l’homme qu’à la fin il disparaît.” disait Queneau.
RépondreSupprimerBien d'accord avec toi, et lui tenir l'échelle si possible.
SupprimerBonne semaine Lily.
J'adore Chagall et son univers rejoint tout à fait ce joli poème !
RépondreSupprimerChouette alors!
SupprimerEt voilà, et voilà, maintenant une folle envie de relire Supervielle (que j'ai tant lu). Je vais aller vérifier sur les étagères de ma bibliothèque...
RépondreSupprimerC'est exactement ce que j'ai fait Lou, relire des tas de poèmes de lui!
SupprimerBonne journée, un beso!
Ah oui, ce Supervielle, profond comme le mer, me ravit ; il me rappelle avec l'eau, ce merveilleux conte "L'enfant de la haute mer".
RépondreSupprimerBon dimanche Colette.
Bonjour Christian, merci de rappeler ce superbe texte de Supervielle!
RépondreSupprimerBon dimanche à vous aussi.
Si tu aimes Chagall et si......tu as l'occasion d'aller aux Baux de Provence: un spectacle à la carrières des lumières à ne manquer sous aucun prétexte.
RépondreSupprimerMerci, j'en ai vu une partie sur Internet, mais d'ici c'est tout un voyage, tu sais!
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