Découvert
il y a peu le concept japonais de Wabi Sabi. Il parait qu'il a envahi
les magasins de décoration, ça je n'en ai aucune idée, mais
sa portée philosophique et personnelle m'intéresse. Le concept se
base sur la simplicité et l'imperfection de la nature qui, en
révélant ses défauts, montre sa beauté.
Descubierto
hace poco el concepto japònés de Wabi sabi. Parece que ha invadido
las tiendas de decoración, no tengo ni idea de ello, pero su ámbito
filosófico y personal me interesa. El concepto se basa en la
simplicidad y la imperfección de la naturaleza que, al descubrir sus
defectos, muestra su belleza.
Cette
imperfection qui ronge certains, dont d'autres s’accommodent et qui
fait penser Roberto Juarroz.
Esa
imperfección que corroe a algunos, con la cual otros se arreglan y
que hace pensar a Roberto Juarroz.
L’imparfait
Roberto Juarroz
Roberto Juarroz
Comment
aimer l'imparfait
si l'on écoute au travers des choses
combien le parfait nous appelle?
Comment parvenir à suivre
dans la chute ou l'échec des choses
la trace de ce qui ne tombe ni n'échoue?
Peut-être nous faudrait-il apprendre que l'imparfait
est une autre forme de la perfection:
la forme que la perfection assume
pour pouvoir être aimée
si l'on écoute au travers des choses
combien le parfait nous appelle?
Comment parvenir à suivre
dans la chute ou l'échec des choses
la trace de ce qui ne tombe ni n'échoue?
Peut-être nous faudrait-il apprendre que l'imparfait
est une autre forme de la perfection:
la forme que la perfection assume
pour pouvoir être aimée
(Trad: Colo)
Lo imperfecto
Roberto
Juarroz
¿Cómo
amar lo imperfecto,
Si escuchamos a través de las cosas
Cómo nos llama lo perfecto?
¿Cómo alcanzar a seguir
En la caída o el fracaso de las cosas
La huella de lo que no cae ni fracasa?
Quizá debamos aprender que lo imperfecto
Es otra forma de la perfección:
La forma que la perfección asume
Para poder ser amada
Si escuchamos a través de las cosas
Cómo nos llama lo perfecto?
¿Cómo alcanzar a seguir
En la caída o el fracaso de las cosas
La huella de lo que no cae ni fracasa?
Quizá debamos aprender que lo imperfecto
Es otra forma de la perfección:
La forma que la perfección asume
Para poder ser amada
Juarroz c'est toujours subtil, et en plus il a le goût du paradoxe. J'aime beaucoup ce texte. Je ne connaissais pas le wabi sabi
RépondreSupprimerOui, tu as raison, Juarroz navigue toujours entre les mots et le silence, la vie/mort en ne les opposant pas, au contraire.
SupprimerJ'aime énormément sa poésie où il se montre toujours humble, démêlant ces paradoxes de la vie.
hahaha le wabi-sabi ;-)
RépondreSupprimerpourtant je suis sûre que ta maison est bien plus "en ordre" que la mienne ;-)
Je ne parierai pas;-)
SupprimerMais il s'agit plutôt d'imperfections, dans le bois d’une table, une maille d'un châle...enfin je crois car la déco c'est pas mon dada.
Très jolie strophe de conclusion, "la forme que la perfection assume / pour pouvoir être aimée".
RépondreSupprimerVoilà qui m'a rappelé une image de Marguerite Yourcenar, qui connaissait sûrement cette conception zen, où elle montrait (dans un entretien télévisé) un plat en porcelaine ébréché: cela n'enlevait rien, disait-elle, à sa beauté ni à son utilité.
Oui, c'est cela. On peut penser à tout finalement, les imperfections nous rendent si humains.
SupprimerBonsoir. Si tout était parfait, je crois que cela très très ennuyeux. Cela me fait penser à une table taillée dans un tronc de sapin qui orne le salon de ma très vieille amie. Elle n'est pas plane,(la table, pas mon amie...) :-)), les pieds sont tordus et pourtant, elle est si belle dans cette imperfection. Bises alpines.
RépondreSupprimerP.S. et puis finalement, c'est quoi la perfection?
Bonjour Dédé, nous sommes pourtant attirés par les visages, objets etc harmonieux, équilibrés, sans défauts...il nous faut naviguer entre tout cela, non?
SupprimerBonne journée!
C'est souvent les imperfections des choses et des gens qui font qu'on s'y attache, la perfection effraie.
RépondreSupprimerBonjour Christian, je ne serais pas aussi catégorique que vous. S'il est vrai qu'une personne "parfaite" ou qui le semble nous renvoie à nos imperfections et dérange, nous sommes tout de même attirés et nous recherchons la perfection dans les objets, les paysages, nos billets de blog, les fruits que nous achetons..."la perfection nous appelle" dit le poète. Il nous faut sans cesse composer avec les deux termes, je pense.
SupprimerLe Wabi Sabi est en fait un concept très réconfortant !
RépondreSupprimerMerci Colo !
Tout à fait, ça nous console en quelque sorte!
SupprimerBonne journée, soleil ici.
Je suis tellement heureuse de mon imperfection.
RépondreSupprimerBonne journée !
Grande sagesse chère Marie!
SupprimerBonne journée à toi aussi.
Je ne connais pas non plus le Wabi Sabi, mais l'imperfection si .. et ça me convient bien. J'aime beaucoup le poème, tu t'en doutes. Bonne journée Colo.
RépondreSupprimerOui, je sais que tu aimes beaucoup ce poète Aifelle. Tu le retrouveras très bientôt ici.
SupprimerBonne journée à toi aussi!
ce poème me touche profondément, quelle justesse, quelle compréhension c'est magnifique
RépondreSupprimerun auteur qui me plait de plus en plus grâce à tes apports constants
Nous voilà, avec quelques autres amis-blogueurs, bien d'accord sur la grande qualité humaine et poétique de R.J. Ça me fait grand plaisir, et dans un prochain billet nous entrerons plus avant dans son monde...
SupprimerMon assertion, qui évoque l'attachement, se place sur un plan affectif. Elle est donc subjective et je la prends à mon compte. D'accord avec vous, il faut composer avec l'universelle aspiration à la perfection et ce en quoi elle peut déranger. Mais J'aime l'idée que le beau n'est pas la perfection.
RépondreSupprimerJe pense aussi que la notion de perfection est un rapport et dépend des «termes» de celui-ci. Je pense à l'exemple d'une loi parfaite pour une population donnée, elle peut être loin de l'être dans un autre pays, dans des conditions sociales et historiques différentes. Mais on s'éloigne de l'idée de départ.
Bonne après-midi, Colette.
Le beau n'est pas synonyme de perfection, nous voilà bien d'accord.
SupprimerEt la beauté varie selon les pays, cultures...et non, vous ne vous éloignez pas tant que ça vu que cette relativité de la perfection varie selon les époques, les modes, et encore une fois les cultures.
Merci d'être revenu, grand soleil ici, je vous en envoie.
Je tends à penser moi aussi que l'imparfait est une autre forme de la perfection, plus réelle, plus individualiste aussi...
RépondreSupprimerTout à fait, elle correspond à ce que nous sommes, si imparfaits;-)
SupprimerLes critères de la perfection, comme ceux de l’imperfection varient suivant les individus, la société et les civilisations. Et, comme le dit si bien le proverbe indien "nul n'est parfait en ce bas monde; même le soleil a ses tâches" Picasso dessinait à la perfection (cf ses arlésiennes) et peignait dans un tout autre registre : ou se situe l'imperfection ?
RépondreSupprimerGrande question en effet.
SupprimerBonne journée Chinou.
Alors là, ça me parle, car je suis ds la quête de la perfection. Et ça me tue! Bisous
RépondreSupprimerJe te comprends, l'aspiration à la perfection, son obsession, est frustrante souvent!
SupprimerBonne journée, besos
Je trouve ce poème très élevé spirituellement, ce grand poète a saisi la vie dans toute sa grandeur. Merci Colo, je t'embrasse. brigitte
RépondreSupprimerLe recueil de Juarroz s'appelle Poésie verticale. Profondeur donc, qui l'a fait (et nous fait) réfléchir sur nous-mêmes et notre relation aux autres, au monde. Tu l'as bine vu.
SupprimerBon week-end Brigitte
L'imparfait pourrait nous rendre le futur simple !
RépondreSupprimerMoins lisse sûrement!
SupprimerJ'ai découvert le wabi sabi en cherchant une analyse de l'oeuvre de Yasunari Kawabata,"Kyoto".
RépondreSupprimerle wabi sabi, c'est exactement ce qu'en dit Roberto Juarroz... du moins ce que j'en ai compris.
"Peut-être nous faudrait-il apprendre que l'imparfait
est une autre forme de la perfection:
la forme que la perfection assume
pour pouvoir être aimée"
Merci de corroborer Claudialucia.
SupprimerJe n'ai pas lu Kyoto mais si je crois e son chemin, j'y repenserai!
C'est très philosophique et sage. Et je ne connaissais pas.
RépondreSupprimerMerci.
Juarroz a déjà été sur ce blog...mais ça fait un temps!
SupprimerUn beso