8 oct. 2019

Quand tu dors... / Cuando duermes...


Roberto Juarroz (1925-1995)

Quand tu dors
ta main me transmet inopinément une caresse.
Quelle zone de toi l’a formée,
quelle région autonome de l’amour,
quelle partie réservée à la rencontre ?

Quand tu dors
je te redécouvre.
Et je voudrais m’en aller avec toi
au lieu d’où vient cette caresse.
*
– Poésie verticale  – Traduit de l’espagnol par Roger Munier.
 
Kokoschka, la novia del viento / La fiancée du vent

Mientras duermes
tu mano me transmite imprevistamente una caricia.
¿Qué zona tuya la ha creado,
qué autónoma región del amor,
qué parte reservada del encuentro?

Mientras duermes
te conozco de nuevo.
Y quisiera irme contigo
al lugar donde nació esa caricia.

Poesía vertical

47 commentaires:

  1. superbe poème, une fois de plus - et j'aime beaucoup kokoshka

    RépondreSupprimer
  2. je crois que j'ai fait une erreur, je n'ai pas envoyé mon commentaire, je disais donc = superbe poème une fois de plus - et j'aime beaucoup kokoshka

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non, non, pas d'erreur Niki. La modération est activée sur mon blog et en général je valide très vite les commentaires. Mais hier, (ce matin aussi?) je n'ai pas reçu de mail me signalant...enfin, un bug. J'en ai trouvé plusieurs ce matin, en attente...

      Parfois, en cherchant beaucoup, on finit par trouver le tableau qui correspond à l'idée qu'on a du poème. Bonne journée Niki.

      Supprimer
  3. Réponses
    1. Le tableau s'appelle aussi La Tempête, ce qui me plaît beaucoup moins!

      Supprimer
  4. Quel magnifique poème pour illustrer ce magnifique tableau, ou alors l'inverse? S'en aller vers le pays des caresses, quel plus beau voyage? Bises alpines.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonsoir Dédé, en fait j'ai longtemps cherché un tableau pour illustrer de poème, je ls trouvais tous gnangnans:-)

      je suis contente que ce poème te plaise autant qu'à moi, un beso

      Supprimer
    2. Je trouve ton choix très pertinent et signifiant.

      Supprimer
  5. ah c'est magnifique. je ne m'en souvenais pas, ou je ne le connaissais pas... Roberto Juarroz encore une fois. C'est un génie. En fait il faut que je f

    RépondreSupprimer
  6. que je fasse l'acquisition de l'intégrale des poésies verticales

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il se passe des choses étranges, tous les commentaires étaient en attente de modération mais sans avis sur mon courrier.

      Ces poésies verticales te plairont, j'en suis sûre Kwarkito.

      Supprimer
  7. Quand tu dors, je te redécouvre...
    Quelle belle image ! Ah l'amour, l'amour !!!!
    Ni tout à fait le même, ton visage endormi parle pour toi de rêve éveillé et d'un pays où je voudrais caresser ton visage si serein...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Martine, quelle surprise de te retrouver!
      Je suppose que tu reprends ton blog, je vais aller voir ..merci de ta visite.

      Supprimer
  8. Que c'est beau et doux, Colo !
    Merci pour cette traduction.
    Bonne journée à toi,...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Juarroz est toujours si près des hommes, si original, un poète auquel je suis très attachée-
      Bonne journée Anne.

      Supprimer
  9. très joliment dit, et très vrai :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce matin à l'aube je regardais la main de mon compagnon endormi en y pensant.
      Bonne journée Adrienne.

      Supprimer
  10. Reine des songes, cette caresse... Très joli extrait.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce recueil "Poésie verticale" est un bijou Mimi.
      Bonne soirée.

      Supprimer
  11. Juarroz ! Il m'émerveille toujours ce poète, quand je pense que je l'ai découvert sur un trottoir ! (lors d'un festival de poésie dans la rue qui n'existe hélas plus). Bonne journée Colo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Sur un trottoir! Il va falloir que tu me racontes ça Aifelle!
      Bonne soirée.

      Supprimer
    2. Il y avait des poèmes partout dans ma rue, sur les vitrines des commerçants, et jusque sur le rebord des trottoirs, partout où on pouvait écrire. On se tordait un peu le cou pour les lire, mais j'adorais l'ambiance et les découvertes. C'était fait par des bénévoles que je voyais progresser de jour en jour.

      Supprimer
    3. Ah oui, je vois, c'est super des rues poétiques, je comprends que tu t'en souviennes.
      Merci d'être revenue Aifelle.

      Supprimer
  12. Je ne te remercierai jamais assez de m'avoir fait découvrir ce poète !
    Bonne journée !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je le lis toujours avec un immense plaisir.
      Bonne journée Marie, le jour se lève gris-bleu.

      Supprimer
  13. Quand l'autre dort, on le redécouvre avec de la candeur. C'est doux de regarder l'autre dormir.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tout à fait d'accord avec vous! Cet abandon est émouvant, souvent.

      Supprimer
  14. C'est si beau, et simple aussi : il y a l'angle "naturel" de l'amour vrai, celui qu'on n'a pas toujours choisi et qui nous a dit "c'est moi". Il le redira tout au long des ans par des petites réflexions telles ce poème....

    RépondreSupprimer
  15. Emue de lire ce poème après une après-midi pendant laquelle maman ne m'a quasi pas lâché la main… Belle illustration, merci Colo.

    RépondreSupprimer
  16. Quelle beauté, quelle sensibilité dans ces mots, on imagine la douceur de cette main et le monde qui l'accompagne... Merci Colo, doux week end à toi. brigitte

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Brigitte, ce lieu où naissent les caresses...Bon week-end, un beso

      Supprimer
  17. J'aime beaucoup le tableau de la fiancée du vent même s'il me paraît un peu trop en mouvement par rapport à la sérénité et à la douceur de ce beau poème. C'est ce que tu veux dire, je suppose, quand tu dis ne pas aimer le second titre : la tempête ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Exactement Claudialucia, mais peut-être en amour y a-t-il ce mélange douceur- chaos?
      Bon week-end.

      Supprimer
  18. Des mots d'amour pleins de tendresse...

    RépondreSupprimer
  19. Je te souhaite un bon we, bisous

    RépondreSupprimer
  20. L'abandon, un regard bienveillant sur une possible vulnérabilité ... et un peu de mystère aussi.
    En résumé, intense émotion sobrement évoquée.
    Merci.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est ça, et c'est la belle et profonde poésie de Juarroz. J'y ai comme toi relevé un peu de mystère.
      Merci à toi K.

      Supprimer
  21. Quelle belle association que celle de ce beau poème et de ce doux tableau. En parfaite harmonie. Merci, Colo !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ces, parfois si rares, moments d'harmonie qui sont souvent plus aisés en poésie, dans les arts que dans la vie...
      Bon dimanche Annie.

      (Depuis une semaine je ne reçois plus les commentaires à valider sur mon courrier-mail...je les trouve dans les commentaires en attente de validation sur le blog. Toi aussi? Que faire...?¿?¿?¿)

      Supprimer
  22. Tu as choisi le tableau qui va exactement avec les vers du poème, tout en profondeur ! tu nous gâtes !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aime énormément le peintre Sorolla, la lumière de ses tableaux, ses sujets.
      Contente de te faire plaisir!

      Supprimer