Vous
le savez, il y a au moins une dizaine d’années que je publie(principalement) des poèmes espagnols et sud-américains. La plupart
du temps je les traduis moi-même. Avec beaucoup de travail et... plus
ou moins de succès:-))
Il y a peu un
éditeur Français m’a écrit pour me demander si cela
m’intéressait qu’il m’envoie gracieusement deux recueils de
poésie traduits en français, un d’Alfonsina
Storni, une Argentine déjà présentée ici et puis un autre de l'Uruguayenne Delmira Agustini. Je ne connaissais cette dernière
que de nom.
Très
vite ils sont arrivés chez moi. Joliment présentés avec une
introduction de la traductrice, Monique-Marie IHRY et de nombreux
poèmes bilingues.
Un
tout grand merci à Monsieur Bruno
SALGUES, directeur de
la maison d’édition Cap
de l’Étang, et à la
traductrice.
Le
recueil d’Alfonsina Storni s’appelle Langueur.
.
LA
BEAUTÉ
Alfonsina Storni
Les
enfants m’entourent
Et
j’entre dans leurs âmes.
J’y
pénètre et j’ai peur:
L’esprit
humain est mauvais.
Une
phrase mord; un regard
Est
lancé de travers.
Je
suffoque d’amertume.
Un
coup de vent ouvre
La
fenêtre fermée:
Le
bleu limpide du ciel
Me
blesse le regard
Et
cette vision m’épuise…
Des
mains invisibles
Me
libèrent l’âme
À
nouveau; à nouveau
Je
crois en quelque chose: mon
Amertume
s’apaise, et de nouveau
Je
dis, sans le comprendre:
merci!
Traduction:
Monique-Marie IHRY, éditions Cap de l’Étang,
https://capdeletang.com/,
Langueur, p.99.
Joaquin Sorolla verano, 1904 |
LA
BELLEZA
Alfonsina Storni
Me rodean los niños
Y penetro sus almas.
Ahondo y tengo miedo:
La pasta humana es mala.
Muerde una frase; viene
Al sesgo una mirada.
Me ahogo de amargura.
La cerrada ventana
Abre un golpe de viento:
Me hiere la mirada
El limpio azul del cielo
Y esta visión me lava..
Manos que yo no veo
El alma me desatan
De nuevo; nuevamente
Creo en algo; se aplaca
Mi amargura, y de nuevo.
Digo, sin entenderlo:
¡ gracias !
Alfonsina Storni
Me rodean los niños
Y penetro sus almas.
Ahondo y tengo miedo:
La pasta humana es mala.
Muerde una frase; viene
Al sesgo una mirada.
Me ahogo de amargura.
La cerrada ventana
Abre un golpe de viento:
Me hiere la mirada
El limpio azul del cielo
Y esta visión me lava..
Manos que yo no veo
El alma me desatan
De nuevo; nuevamente
Creo en algo; se aplaca
Mi amargura, y de nuevo.
Digo, sin entenderlo:
¡ gracias !
Dans
le prochain billet nous ferons la connaissance de Delmira Agustini.
Chouette envoi et poème inattendu sous ce titre, de l'amertume à l'apaisement. Plein de sensations. Bonne journée, Colo.
RépondreSupprimerAh oui, pour moi ce coup de vent balaie les préoccupations et fait apparaître le bleu du ciel...mais, comme toujours, la poésie se prête à tant d'interprétations.
SupprimerUn beau cadeau, oh oui!
Bonne journée.
un joli cadeau manifestement et une belle façon de faire connaitre cet éditeur, les éditeurs de poésie sont ceux que j'ai envie de soutenir car ils sont loin mais alors très loin du buzz médiatique, de l'appât du gain
RépondreSupprimerMerci dominique pour ce soutien !
RépondreSupprimerTe voilà remerciée Dominique, je sais qu'on peut compter sur toi, car tu l'as toujours fait, pour soutenir les éditeurs.Chose qu'il m'est presque impossible de faire d'ici où je vis, hélas.
RépondreSupprimerAlors merci à lui et à la traductrice et à toi également Colo pour le merveilleux travail que tu fais !
RépondreSupprimerMême que ça te commencerait à te donner goût à la poésie:-))
SupprimerMerci Annie, bonne soirée.
En effet...
SupprimerÉmotions entre beauté, confiance et doute
RépondreSupprimerC'est ça Marie, un éternel balancement...
SupprimerBonjour
RépondreSupprimerCe livre est en vente sur Amazon, chez l'éditeur et dans toutes les bonnes librairies !
https://www.amazon.fr/s?k=storni+alfonsina+langueur&__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&ref=nb_sb_noss
Ah, très bien, merci pour ces renseignements!
SupprimerUne beau poème, une belle initiative, et c'est vrai que tu fais beaucoup pour la diffusion de la poésie de langue espagnole. Et cet éditeur semble très intéressant. Oui les éditeurs de poésie sont des gens très courageux
RépondreSupprimerBonsoir Kwarkito, oui, il sont courageux, encourageons-les donc.
SupprimerAu fil des ans je sais que tu es sensible à la poésie, ça me fait plaisir et m'encourage.
Merci pour tes gentils mots.
Bonsoir chère Colo, c'est un bien beau cadeau que tu as reçu. Merci aux personnes qui te l'ont offert et merci à toi pour ton immense travail de traduction.
RépondreSupprimerDouce soirée et mes bisous ♥
Denise, je suis contente de te trouver ici ce soir.
SupprimerD'abord surprise, j'ai été très contente de recevoir ces recueils, tu penses bien!
Reviens ici de temps en temps si tu peux, un beso.
C'est un joli cadeau, d'autant plus qu'il était inattendu ; j'aime ces poèmes qui savent si bien décrire nos états intérieurs et ici le changement d'humeur rapide, on ne sait pas toujours pourquoi .. Je note bien sûr et la poétesse et l'éditeur.
RépondreSupprimerBonjour Aifelle, c'est une poète que j'apprécie énormément pour la justesse de ses mots, son art de mettre les sensations en poèmes (entre autres, en tant que femme aussi).
SupprimerElle est fort connue ici en Espagne.
J'espère que peu à peu tu vas mieux, ta région a disparu de la presse comme si rien ne s'était passé!!!
Je vais bien merci ; toujours beaucoup d'ennuis sur place et de personnes impactées, la presse locale en parle tous les jours mais les medias nationaux passent vite à autre chose. Réunions et manifestations se succèdent, tout le monde sait qu'il y aura des procès sur au moins deux decennies ..
SupprimerLes procès c'est bien mais ça n'arrange pas la santé des gens, hélas.
SupprimerUn beso
quel beau cadeau tu as reçu :-)
RépondreSupprimerfélicitations!
J'en suis enchantée, qui sait si tu y trouveras un poème à traduire en néerlandais?
SupprimerQue c'est beau et surprenant, ce passage d'humeurs, ces images un peu fugaces mais fortes...
RépondreSupprimerQu'une écrivain comme toi apprécie fera grand plaisir à la traductrice...et à moi aussi Edmée!
SupprimerBonne journée.
Pas mal de paradoxes et des changements de dimensions !
RépondreSupprimerIntrigant, au moins.
Un parmi tant de ce recueil, bonne après-midi K.
SupprimerTu as reçu un cadeau bien sympa. De quoi nous bercer avec ces beaux poêmes. Bisous
RépondreSupprimerBercer je ne sais pas Val mais enchanter peut-être!:-)
SupprimerBonne soirée.
superbe illustration - pour ce qui est du vent, on est gâtés pour le moment et ce n'est pas aussi joli que dans le poème ;)
RépondreSupprimerBonjour Niki, tu connais Sorolla sûrement, la lumière de ses tableaux est diaphane, presque palpable.
SupprimerIl y a des vents obstinés et puis ceux qui ouvrent des perspectives...bonne fin de semaine.
Que ce traducteur te contacte est une sorte de reconnaissance de tout ton travail de traductrice mais surtout de messagère de la poésie. C'est chouette. Et puis ces poètes, vraiment, c'est beau et quel plaisir de les lire. Je me souviens très bien de ce que tu as écris déjà sur Alfonsina Storni.
RépondreSupprimerBonne journée ! A très vite !
Merci Bonheur.
SupprimerAlfonsina est restée dans la mémoire de plus d'un grâce à cette belles chanson si connue "Alfonsina y el mar". Interprétée par énormément de chanteurs, j'aime beaucoup la version tango de Diego El Cigala https://www.youtube.com/watch?v=9UQPxQPjA18
Bonne journée à toi aussi!
Très bonne journée à toi, gros bisous
RépondreSupprimerMerci, pour toi aussi Val!
SupprimerComme je te comprends, à ta place j'aurais été contente et à juste titre fière qu'on me contacte pour m'offrir des recueils. Et quels recueils ! merci pour la découverte encore une fois.
RépondreSupprimerTrès contente oui Élisabeth. La poésie, féminine surtout, a toujours été mon terrain de plaisir.
SupprimerBonne semaine.
Ces découvertes sont un vrai plaisir de lecture. Merci
RépondreSupprimerDécouvertes pour moi aussi, bonne après-midi.
SupprimerUn poète qui ne chante pas l'innocence des enfants et qui voit à travers eux ce que l'esprit humain contient de méchanceté et de cruauté. C'est rare et pourtant c'est vrai comme nous le prouvent trop souvent les cours d'école ! Mais ce que j'aime dans ce poème c'est qu'après cet amer constat, le bleu du ciel apparaît de nouveau, la confiance est rétablie, la beauté est à nouveau là.
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