La
première passion de Rafael Alberti, grand poète espagnol né en
Andalousie en 1902, fut la peinture. Dans le prochain billet je vous
raconterai sa vie, son œuvre, mais aujourd’hui c’est un poème
où il évoque l’œuvre picturale de Gogh qui m’a attirée, amusée et fait frémir aussi.
Alors
j’ai décidé de ne mettre aucune illustration, et si vous êtes
comme moi, vous “verrez” les tableaux dont il parle.(à part les
hirondelles qui ne me disent rien).
La
primera pasión de Rafël Alberti, nacido en 1902, fue la pintura. En
la próxima entrada os contaré su vida, su obra, pero hoy es un
poema donde evoca la obra pictórica de Van Gogh que me atrajo, me divirtió.
Decidí
pues no poner ninguna ilustración y, si sois como yo, “veréis”
los cuadros de los cuales habla.
Van Gogh
Coup
de pinceau
brûlé.
Source
de
courant
apparent
désordonné.
Matinale
hirondelle
source.
Tourbillonne,
paysanne,
ondule.
Nuit
en cercle roue,
bleuit
le
bois.
Crépite,
petit
chêne infini,
tison,
le
paysage:
braise
mouvante,
mer,
houle.
Nucléaire
démence
en jaune,
pinceau
couteau,
tournesol,
sanglant
jaune
soleil,
violent
anneau.
Jaune
des blés,
verte
hallucination,
orange,
vermillon,
métal,
crie,
cauchemar
mortel,
humble
chaise.
Fleur,
chandelle
jaune.
Se
coupe,
se
recoupe
ta
couleur,
s’exalte,
vole,
peintre.
Mais
reste ce qui importe:
haute,
la
trace.
(Trad: Colo) Dans "À la peinture" 1948
Rafael
Alberti Van Gogh
Pincelada
quemada.
Fuente
de
aparente
corriente
desordenada.
Matutina,
golondrina
fuente.
Se arremolina,
campesina,
ondula.
Noche
en círculo rueda,
azula
la
arboleda.
Crepita,
carrasca
infinita,
tizo,
el
paisaje:
rescoldo
movedizo,
mar,
oleaje.
Nuclear
demencia
en amarillo,
pincel
cuchillo,
girasol,
cruento
amarillo
sol,
violento
anillo.
Gualda trigal,
verde
alucinación,
naranja,
bermellón,
metal,,
chilla,
pesadilla
mortal,
humilde
silla.
Flor,
candela
amarilla.
Se corta,
se
recorta
tu
color,
se
exalta,
vuela,
pintor.
Mas permanece lo que importa:
alta,
la
estela.
en
A
la pintura,
1948
ça me fait penser aux vers de Baudelaire, un hommage à la peinture
RépondreSupprimerOui, oui, cette relation étroite entre les arts majeurs (comme on les appelle) est toujours si intéressante, ôte ces cloisonnements qui n'existent pas chez les artistes, les humains.
SupprimerBonne journée Dominique.
Lire les mots et imaginer les peintures. Quelle délicate rêverie. Merci de la découverte et bises alpines.
RépondreSupprimerComme des devinettes poétiques. Peu de mots et tant est dit...Bonne journée Dédé.
SupprimerEtonnantes ces couleurs et ces sensations jetées là sur le papier. Certains tableaux s'imposent tout de suite, d'autres moins, c'est comme un jeu. Bonne journée Colo.
RépondreSupprimerTu le dis bien Aifelle, couleurs et sensations, même des cris. Il fait des associations nominales, comme s'il faisait un inventaire mental des tableaux.
SupprimerBonne journée à toi aussi!
oui on les voit parce qu'on les (re)connaît :-)
RépondreSupprimerC'est ça, oui. Raison pour laquelle je n'ai pas illustré le billet, ils sont fort connus.
SupprimerC'est vrai que ça évoque parfaitement bien... ca tournoie!
RépondreSupprimerTout à fait!
SupprimerJ'aime beaucoup ce tourbillon de mots qui suit les volutes du pinceau et des couleurs de Van Gogh
RépondreSupprimerOui, c'est beau et parlant, merci Marie.
SupprimerTous ces mots remplacent les toiles (sauf les hirondelles) que je ne connais pas. Un grand merci chère Colo.
RépondreSupprimerDouce fin de journée ♥
Bonjour Denise, des corbeaux oui, mais des hirondelles??? Enfin, les poètes voient ce qu'ils veulent.
SupprimerMerci à toi Denise.
Oui, on voit bien les toiles de Van Gogh. Cette lumière, à Arles....
RépondreSupprimerMerci pour ce poème. Bonne journée.
Bonjour Marie, c'est en le traduisant que je me suis vraiment rendu compte de l'énorme difficulté, (donc de son énorme talent et travail). Le poème semble tellement couler de source...
SupprimerBonne journée, le vendredi 13 porte chance en Espagne!
Le poète a su choisir les mots et toi aussi dans ta traduction. Ce n'est pas évident de faire ressentir le parfum d'un tableau, l'exercice de style est vraiment réussi, bravo ! Lumineux week end Colo, bon vendredi 13. brigitte
RépondreSupprimerMerci d'apprécier Brigitte, il est trop tard pour le lui faire savoir, mais qui sait?
SupprimerPour le vendredi 13, figure-toi c'est en Espagne le mardi 13 qui porte malheur, ou du moins le proverbe dit de ne pas se marier ni s'embarquer ce jour-là!
Bon week-end à toi aussi.
Tu te doutes bien que ces mots me touchent et m'évoquent de belles toiles. Cependant devant un tableau je peux être victime du syndrome de Stendhal plus facilement qu'à la lecture.
RépondreSupprimerJe comprends bien Chinou, mais j’imagine aussi que si quelqu’un évoquait ainsi, en mots, tes aquarelles, tu aimerais beaucoup...
SupprimerBonne fin de semaine.
Je vois très bien les différents tableaux, pas besoin d'illustrations. Le style d'écriture est particulier, on n'en voit pas beaucoup de ce genre. Merci beaucoup pour la découverte. Bon week end !
RépondreSupprimerAvec plaisir Élisabeth, c'est en effet la curiosité qui m'a accrochée à ce poème.
SupprimerBonne soirée.
Merci pour ce magnifique poème, Colo et ce jeu bien passionnant. Passe un bon week-end !
RépondreSupprimerAh, toi aussi tu as aimé deviner!
SupprimerLes orages et tempêtes s'éloignent de l'île, on va pouvoir sortir ce week-end.
Profite bien toi aussi de ce beau mois Annie.
J'ai mis un certain temps à identifier quelques uns mais j'y suis parvenu. En fait c'est un poème-quizz !!! Non je plaisante. Je trouve assez gonflé d'user de cette écriture nerveuse et elliptique. Voilà du style ...
RépondreSupprimerAlberti fait preuve là d'une grande liberté d'esprit, que tu appelles à raison gonflé. Bien d'accord!!
SupprimerLes rimes originales ajoutent encore du rythme au poème, comme si on voyait les touches, les coups de pinceau.
RépondreSupprimerUn poème étonnant.
Pouvoir rendre ces rimes en français eût été un rêve, mais...merci de l'avoir lu en espagnol aussi Tania.
SupprimerAhhh, voilà, enfin ça marche. Merci. Je ne suis pas experte en art, mais Van Gogh est un peintre que j'aime bp. Bisous
RépondreSupprimerDifficile de comprendre pourquoi tout à coup le lien ne marche plus!
SupprimerUN peintre que j'aime beaucoup aussi, bonne journée Val. Unbeso
Les hirondelles, la trajectoire de leur vol, peut-être tournoyant, par moments ?
RépondreSupprimerDe quoi inspirer le trait du peintre.
Leurs ailes comme des pinceaux...idée géniale, merci K!
SupprimerJ'étais déjà passée par-là pour lire et apprécier cet hommage à Van Gogh que je trouve très beau dans ses mots et sa forme.Le mouvement des toiles de Van Gogh est très bien rendu; je devrais plutôt dire le tourbillon de vie, de lumière, de couleurs, de paysages.
RépondreSupprimerJe ne boude pas mon plaisir de repasser par ici et cette fois-ci je prends le temps de laisser un signe, avant d'attraper le tournis de trop d'activités, mais sans le talent d'Alberti ou de Van Gogh.
Bisesssssssssssssss
S'arrêter de tourbillonner un moment a du bon, je me réjouis de te lire aujourd'hui chère amie.
SupprimerBesos
Je ne connaissais pas ce poème, mais, en effet, les mots se passent de l'image ! On "voit" les tableaux à la seule lecture. Moi aussi, je découvre ton blog avec beaucoup de plaisir.
RépondreSupprimerPlaisir réciproque donc, super!
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