Son
surnom
était “Nouvelle Femme”
et sans aucun doute Clementina Suárez
(1902-1991 Honduras) méritait ce titre. Une femme, une poésie d'avant-garde. Imaginez qu’au début du
XXº siècle elle vivait librement “comme elle en
avait envie”, c’est à dire de façon bohème, se baladait en
shorts, avait beaucoup
d' amitiés masculines, des amants...Il n’est pas étonnant que beaucoup l’aient
critiqué, mais elle s’en fichait. Elle
adorait être entourée de talents, d'énergies et d'idées nouvelles, s'intéressait surtout aux autres.
Se construire loin de tout modèle...ce qu'elle explique dans un extrait de poème que vous lirez ici prochainement.
Se construire loin de tout modèle...ce qu'elle explique dans un extrait de poème que vous lirez ici prochainement.
Elle
fut la première femme à publier un livre de poésie au Honduras,
et si son nom est essentiel dans la poésie du pays, elle n’eut
pas de reconnaissance officielle à l’époque.
Elle
mourut dans d’atroces conditions ; elle vivait seule et à 88
ans elle fut assassinée par un délinquant.
Su
mote era « Mujer Nueva » y sin duda Clementina Suárez
(1902-1991 Honduras) merecía ese nombre. Imaginad que a principios
del siglo XX, ella vivía libremente “como le daba la gana” , es
decir de forma bohemia, llevaba pantalones cortos, tenía amistades
masculinas, varios amantes...No es de extrañar que muchos le
criticaron, pero le daba igual. A ella le encantaba estar rodeada de
energías, talentos, ideas nuevas.
Fue
la primera mujer de su país en publicar un libro de poemas y si su
nombre es esencial en la poesía Hondureña, no tuvo, en la época,
reconocimiento oficial.
Murió
en condiciones atroces; vivía sola y a los 88 años fue asesinada
por un delincuente.
Combat
Je
suis une poète,
une armée de poètes.
Et aujourd'hui je veux écrire un poème,
un poème sifflets,
un poème fusils
pour le coller sur les portes,
sur les cellules des prisons,
sur les murs des écoles.
une armée de poètes.
Et aujourd'hui je veux écrire un poème,
un poème sifflets,
un poème fusils
pour le coller sur les portes,
sur les cellules des prisons,
sur les murs des écoles.
Je veux aujourd'hui construire et détruire,
élever un échafaudage d'espoir.
Réveiller l'enfant,
archange des épées,
être éclair, tonnerre,
avec une stature d'héroïne
pour trancher, ravager
les racines pourries de
mon peuple.
(Trad:
Colo)
https://www.idealista.com/news/inmobiliario/internacional/2015/10/29/739762-el-arte-de-la-construccion-19-andamios-espectaculares-e-imposibles-que-te |
Combate
Yo
soy un poeta,
un
ejército de poetas.
Y
hoy quiero escribir un poema,
un
poema silbatos,
un
poema fusiles
para
pegarlos en las puertas,
en
la celda de las prisiones,
en
los muros de las escuelas.
Hoy
quiero construir y destruir,
levantar
en andamios la esperanza.
Despertar
al niño
arcángel
de las espadas,
ser
relámpago, trueno,
con
estatura de héroe
para
talar, arrasar
las
podridas raíces de mi pueblo.
Bonjour Colo, merci pour ce billet sur une femme poète dont je n'avais jamais entendu parler. Très beau poème. Combattre avec des mots, c'est mieux qu'avec des armes. Bonne journée.
RépondreSupprimerBonjour Dasola, un plaisir pour moi aussi cette découverte. Tant sa personnalité que sa poésie, je suis heureuse de partager avec vous.
SupprimerTrès bonne journée!
j'aime beaucoup ce poème! et que voilà un bon choix de femme pour la journée du 8 mars :-)
RépondreSupprimerLe choix n'est pas innocent, tu penses bien!
SupprimerSi elle-même est considérée comme très féministe (dès qu'une femme est aussi libre qu'un homme on le dit, isnt'it?), mais son combat inclut tous et toutes.
je l'aurais bien traduit aussi mais 'un poema silbatos', ça donnerait 'een fluitjesgedicht' et c'est tout à fait dépréciatif comme expression ;-)
SupprimerOhh, un moyen de contourner le négatif?
SupprimerMerci pour ces découvertes partagées, et toutes ces informations sur des poètes qui demeureraient inconnus ur moi. Grâce à toi je m'endors certains soir plus riche d'images et d'émotions. Bises et bonne journée
SupprimerCher Kwarkito, merci pour tes mots vraiment gentils et encourageants. Savoir que tu t'endors avec des images poétiques venues d'ici est magnifique!
SupprimerBesos para ti.
peut-être avec le mot 'fluitsignaal' mais alors les fusils aussi au singulier, 'een gedicht als fluitsignaal, een gedicht als wapen'... qu'est-ce que tu en penses?
SupprimerJ'en pense du bien, ça devrait marcher:-)
SupprimerMoi non plus je n'en avais jamais entendu parler, et c'est étrange aussi combien la triste fin de gens qui ont tenté de transmettre quelque chose aux autres nous semble infâme. Une combattante armée de simples petits mots qui trouvent leur chemin...
RépondreSupprimerOui, être assassiné à tout âge st horrible, mais ici j'imagine cette vieille dame, sa panique, le délinquant ne devait pas avoir su ses poèmes d'espoir.
Supprimermagnifique poème que ce combat - quelle femme intéressante aussi - grâce à toi colo je découvre des personnages et des écrits bien intéressants
RépondreSupprimermerci, merci de le dire Niki. Cette femme m'a semblé si intéressante à moi aussi!
SupprimerBonne journée, amitiés.
j'admire ces femmes qui ont été capables de prendre leur vie à bras le corps à une époque où c'était très difficile, des pionnières
RépondreSupprimerOh, oui, à une époque et dans ce pays aussi. Il était presque sûrement plus facile d'en faire à sa guise en France début 20ºs que dans un pays latino-américain.
SupprimerIl y a eu tant de pionnières partout dans le monde dont nous ignorons l’existence...
Quelle énergie dans ce poème. Cela semble bien convenir à ce que tu décris d'elle et de sa vie. Sa fin terrible porte, hélas la m^me empreinte. Bonne fin de semaine, Colo !
RépondreSupprimerBonne semaine Annie, pleine...d'énergie!
SupprimerQuel courage à cette époque d'oser vivre librement, le prix à payer est terrifiant !!! De nos jours, en d'autres lieux, des femmes doivent vivre ces mêmes combats, pourquoi y-a-t-il toujours ce prix à payer par les femmes, pourquoi ce prix à payer si on ne veut pas suivre les troupeaux? La vie n'est pas une rivière tranquille, merci Colo pour cette découverte. Bises. brigitte
RépondreSupprimerCe qui est fou c'est la lenteur des changements. Quand je pense que ma fille qui a 40 ans manifeste et revendique presque les mêmes choses que moi quand j'en avais 20!!
SupprimerMais ici la poétesse parle pour tous, pour les Hommes.
Bonne semaine Brigitte, un beso
C'est fou comme les femmes n'arrivent pas à se faire entendre finalement. Il va falloir encore crier plus fort. Je ne connaissais pas cette femme mais elle m'émeut par ces mots et par son destin tragique. Bises alpines.
RépondreSupprimerBonjour Dédé, le positif de cette époque c'est qu'on parle de plus en plus, en tous sens.
SupprimerL'espoir grandit je trouve.
Bonne journée, un beso.
Quelle forte personnalité ! Bizarrement Wikipedia détaille plus sa vie en anglais qu'en espagnol.
RépondreSupprimerUne belle énergie et des vers combatifs, j'aime beaucoup l'image d'un "échafaudage d'espoir" qui me rappelle un peu le "demi-espoir" cité par Pina Selek, tu as trouvé une illustration qui y correspond bien.
Bonne soirée, Colo.
Tu as raison pour Wiki, comme quoi il ne faut pas s'y fier aveuglément:-))
SupprimerIl y a par contre de nombreux sites très détaillés du Honduras. Comme quoi être poète(sse) et connu(e) est extrêmement compliqué.
Peut-être en parler et reparler ravive-t-il l'espoir. Ce que tu fais toi en littérature!
Un baiser spécial aujourd'hui.
Magnifique poème de combat ! C'est atroce ce qui lui est arrivé à la fin de sa vie. Que de femmes peu mises en valeur alors qu'elles sont largement aussi talentueuses que les hommes .. Leur consacrer une journée par an est un alibi un peu trop facile. La seule chose qui me réconforte c'est de voir les jeunes femmes aujourd'hui reprendre le flambeau avec une nouvelle vigueur, elles redonnent de l'espoir. Bonne journée Colo. Aifelle.
RépondreSupprimerTout à fait, énormément de jeunes femmes sont combatives,, parlent et s'entraident, se conseillent.
SupprimerBonne journée, repos pour toi? je pensais ne pas cuisiner pour une fois.
Belle découverte ! Etait-elle militante d'une organisation ? Son texte pourrait le révéler.
RépondreSupprimerPas du tout Obnio, en fait ce sont les autres qui l'ont classée féministe car libre, mais elle, elle luttait pour tous, hommes et femmes. Je l'aime beaucoup pour cela aussi!
SupprimerUn sentiment d'une grande liberté de pensée et d'être accompagne cette femme. Comme tu le soulignes dans un commentaire, il n'était pas facile de se déclarer libre au début du 20e dans un pays latino-américain. Pas reconnue à son époque : N'est-ce pas le sort réservé aux esprits progressistes d'une manière générale ? Fidèle à elle même, elle dénonce le conservatisme ambiant de son pays tout en construisant un échafaudage d'espoir.
RépondreSupprimerOui, c'est exactement ça Sergio. Une vision globale et progressiste...et poétique!
SupprimerBonne fin de semaine.
Tout a été dit ! Je pense souvent à cette vieille femme qui a échappé aux camps de la mort et qui s'est fait assassiner il y a peu par un délinquant. L'époque est lamentable et oui, tu dis comme je le pense aussi que nos filles sont à nouveau obligées de se battre pour exister et garder , re-trouver des choses qu'on croyait -bêtement- acquises. Bonne journée !
RépondreSupprimerBonne fin de semaine Nikole, amicalement.
SupprimerUne femme à la tête dépliée?
RépondreSupprimerParfaitement!
SupprimerBon week-end Bacchante
Là encore une belle découverte. On sent sa combativité. Et quel vers fulgurant que le "une armée de poètes" !
RépondreSupprimerMerci.
Carte reçue !
"la poésie est une arme chargée de futur" disait le poète Gabriel Celaya.
SupprimerBon week-end!
Magnifique texte, fulgurant.
RépondreSupprimerÀ ajouter à ton printemps poétique?
SupprimerDommage que les poètes n'aient du succès qu'après leur décès. C'est bien triste la vie d'artiste. Merci pour la découverte. Bon week end et bises.
RépondreSupprimerBonsoir Elisabeth, la poésie n'est pas un genre littéraire vraiment très populaire, comme la littérature hélas!
SupprimerBon week-end à toi aussi, j'espère que tes allergies diminuent.
Un poème que j'aime beaucoup...
RépondreSupprimerMerci de nous faire connaître cette poétesse...
Oui, il faut mettre de la poésie dans les rues de nos villes et de nos villages...Il faut des mots qui s'envolent comme les oiseaux pour porter au bout de leurs ailes des étoiles d'espoir
Merci Marie, poésie toujours et partout, en mettre dans la cuisine et sur nos oreillers!
SupprimerBonne semaine.
Mourir sous la lame d'un délinquant......horreur !
RépondreSupprimerIgnoble, oui!
SupprimerBonjour Colo
RépondreSupprimerun poème en forme de coup de poing, de manifeste pour la cause poétique et la liberté, honnêteté en général.
Une femme forte et je vois avec plaisir, à l'heure où l'Académie Française statue sur la féminisation des métiers que tu as traduit un poeta par une poète: non mais!
Belle semaine, chère amie. Je t'embrasse.
Bonjour Maïté, problème avec le mot "poeta" qui, bien que finissant en A est masculin. Les espagnoles disent"poetisa" au féminin.
SupprimerPoétesse...oui, le mot sonne mal à mes oreilles mais c'est le mot, tu as raison.
Merci! Bonne après-midi, besos
Sa vie est touchante. Dès qu'on est "hors normes", on est rejeté. Gros bisous
RépondreSupprimerBonjour Val, je crois qu'un gros effort a été fait depuis pour moins rejeter les différents mais il y a encore du chemin!
SupprimerBonne journée, besos
Quel belle formule, "femme nouvelle", pour annoncer la journée des droits des femmes.
RépondreSupprimerIl y a longtemps de cela et il faut encore et toujours se réinventer...
SupprimerBonne journée Christw