Oliverio
Girondo ((Buenos Aires, 1881 – 1967), poète argentin qui
révolutiona l'esthétique de son pays, à travers une oeuvre qui
incorpora les principaux courants vangardistes.
(Nous
retrouvons ici l'ultraïsme; c'est promis, mon prochain billet vous
expliquera ce mouvement!)
Dans
ses recueils, dont Épouvantails d'où est extrait le poème
d'aujourd'hui, il démontre qu'il est passé maître dans le
maniement de la métaphore ainsi qu' une confiance absolue dans le pouvoir
de l'image poétique pour atteindre l'essence des choses.
Il
possédait une étonnante habilité pour le maniement de l'ironie,
ceci doublé d'une attitude irrévérencieuse du point de vue moral et
esthétique. De plus son sens de l'humour, que vous pourrez apprécier dans
le poème, était réjouissant.
Oliverio
Girondo (Buenos Aires, 1881 - 1967), poeta argentino que revolucionó
la estética de su país a través de una obra que incorpora las
principales corrientes vanguardistas.
(Encontraremos
aquí el ultraísmo; como prometí, en mi próxima entrega
explicaré ese movimiento)
En
sus libros, como Espantapájaros del cual he extraído el
poema de hoy, demuestra que se ha convertido en un maestro en el
manejo de la metáfora y adquirido una absoluta confianza en el poder
de la imagen poética para alcanzar la esencia de las cosas.
Posee
una sorprendente habilidad para el manejo de la ironía acompañada
de una actitud irreverente desde el punto de vista moral y estético.
Por otra parte, su sentido del humor, que podréis apreciar en el
poema, resulta regocijante.
Fuente: http://www.biografiasyvidas.com/biografia/g/girondo.htm
Je
me fiche éperdument que les femmes
aient
des seins comme des magnolias ou comme des figues sèches;
un
cutis de pêche ou de papier de verre.
Je
donne une importance égale à zéro,
à
ce qu'elles se lèvent avec une haleine aphrodisiaque
ou
une haleine d'insecticide.
Je
suis parfaitement capable de supporter chez elles
un
nez qui obtiendrait le premier prix
dans
une exposition de carottes;
Mais
ça oui! -et sur ce point je suis irréductible- je ne leur pardonne,
sous
aucun prétexte, de ne pas savoir voler.
Si
elles ne savent pas voler, celles qui prétendent me séduire perdent
leur temps!
Ceci
fut- et pas une autre- la raison de tomber si follement
amoureux
de María Luisa.
Que
m'importaient ses lèvres intermittentes et ses chaleurs sulfureuses?
Que
m'importaient ses extrémités de palmipède
et
ses regards de pronostic réservé?
María
Luisa était une vraie plume!
Dès
l'aube elle volait de la chambre à la cuisine,
de
la salle à manger à la réserve.
C'est
en volant qu'elle me préparait le bain, la chemise.
Elle
réalisait ses courses, son ménage en volant...
Avec
quelle impatience j'attendais qu'elle revienne, en volant,
d'une
promenade dans les environs!
Au
loin, perdu entre les nuages, un petit point rose.
“María
Luisa! María Luisa!”...et quelques secondes plus tard,
elle m’enlaçait de ses jambes de plume,
pour
m'emmener, tout volant, n'importe où.
Pendant
des kilomètres de silence nous projetions une caresse
qui
nous rapprochait du paradis;
des
heures entières nous nichions dans un nuage,
comme
deux anges, et soudain,
en
vrille, en feuille morte,
l’atterrissage forcé d'un spasme.
*Quel
délice d’avoir une femme aussi légère…,
même si elle nous fait voir trente-six chandelles, de temps en temps!
Quelle volupté de passer ses journées dans les nuages
et ses nuits dans un vol sans escale!
Après avoir connu une femme éthérée,
Quelle sorte d’attrait une femme terrestre peut-elle offrir?
Il n’y a pas de différence substantielle, n’est-ce pas?
même si elle nous fait voir trente-six chandelles, de temps en temps!
Quelle volupté de passer ses journées dans les nuages
et ses nuits dans un vol sans escale!
Après avoir connu une femme éthérée,
Quelle sorte d’attrait une femme terrestre peut-elle offrir?
Il n’y a pas de différence substantielle, n’est-ce pas?
entre
vivre avec une vache ou avec une femme
qui a les fesses à
soixante-dix huit centimètres au-dessus du sol.
Moi, du moins, je suis incapable de comprendre
la séduction d’une femme pédestre,
et pour autant que je m’efforce de le concevoir,
je ne peux même pas imaginer
qu’on puisse faire l’amour autrement qu’en volant.
Moi, du moins, je suis incapable de comprendre
la séduction d’une femme pédestre,
et pour autant que je m’efforce de le concevoir,
je ne peux même pas imaginer
qu’on puisse faire l’amour autrement qu’en volant.
* Cette dernière partie de la traduction est empruntée à
Juliette Gheerbrant et Olivier Favier sur l'excellent site
No
se me importa un pito que las mujeres
tengan los senos como magnolias o como pasas de higo;
un cutis de durazno o de papel de lija.
Le doy una importancia igual a cero,
al hecho de que amanezcan con un aliento afrodisíaco
o con un aliento insecticida.
Soy perfectamente capaz de sorportarles
una nariz que sacaría el primer premio
en una exposición de zanahorias;
¡pero eso sí! -y en esto soy irreductible- no les perdono,
bajo ningún pretexto, que no sepan volar.
Si no saben volar ¡pierden el tiempo las que pretendan seducirme!
Ésta fue -y no otra- la razón de que me enamorase,
tan locamente, de María Luisa.
¿Qué me importaban sus labios por entregas y sus encelos sulfurosos?
¿Qué me importaban sus extremidades de palmípedo
y sus miradas de pronóstico reservado?
¡María Luisa era una verdadera pluma!
Desde el amanecer volaba del dormitorio a la cocina,
volaba del comedor a la despensa.
Volando me preparaba el baño, la camisa.
Volando realizaba sus compras, sus quehaceres…
¡Con qué impaciencia yo esperaba que volviese, volando,
de algún paseo por los alrededores!
Allí lejos, perdido entre las nubes, un puntito rosado.
« ¡María Luisa! ¡María Luisa! »… y a los pocos segundos,
ya me abrazaba con sus piernas de pluma,
para llevarme, volando, a cualquier parte.
Durante kilómetros de silencio planeábamos una caricia
que nos aproximaba al paraíso;
durante horas enteras nos anidábamos en una nube,
como dos ángeles, y de repente,
en tirabuzón, en hoja muerta,
el aterrizaje forzoso de un espasmo.
¡Qué delicia la de tener una mujer tan ligera…,
aunque nos haga ver, de vez en cuando, las estrellas!
¡Que voluptuosidad la de pasarse los días entre las nubes…
la de pasarse las noches de un solo vuelo!
Después de conocer una mujer etérea,
¿puede brindarnos alguna clase de atractivos una mujer terrestre?
¿Verdad que no hay diferencia sustancial
entre vivir con una vaca o con una mujer
que tenga las nalgas a setenta y ocho centímetros del suelo?
Yo, por lo menos, soy incapaz de comprender
la seducción de una mujer pedestre,
y por más empeño que ponga en concebirlo,
no me es posible ni tan siquiera imaginar
que pueda hacerse el amor más que volando.
tengan los senos como magnolias o como pasas de higo;
un cutis de durazno o de papel de lija.
Le doy una importancia igual a cero,
al hecho de que amanezcan con un aliento afrodisíaco
o con un aliento insecticida.
Soy perfectamente capaz de sorportarles
una nariz que sacaría el primer premio
en una exposición de zanahorias;
¡pero eso sí! -y en esto soy irreductible- no les perdono,
bajo ningún pretexto, que no sepan volar.
Si no saben volar ¡pierden el tiempo las que pretendan seducirme!
Ésta fue -y no otra- la razón de que me enamorase,
tan locamente, de María Luisa.
¿Qué me importaban sus labios por entregas y sus encelos sulfurosos?
¿Qué me importaban sus extremidades de palmípedo
y sus miradas de pronóstico reservado?
¡María Luisa era una verdadera pluma!
Desde el amanecer volaba del dormitorio a la cocina,
volaba del comedor a la despensa.
Volando me preparaba el baño, la camisa.
Volando realizaba sus compras, sus quehaceres…
¡Con qué impaciencia yo esperaba que volviese, volando,
de algún paseo por los alrededores!
Allí lejos, perdido entre las nubes, un puntito rosado.
« ¡María Luisa! ¡María Luisa! »… y a los pocos segundos,
ya me abrazaba con sus piernas de pluma,
para llevarme, volando, a cualquier parte.
Durante kilómetros de silencio planeábamos una caricia
que nos aproximaba al paraíso;
durante horas enteras nos anidábamos en una nube,
como dos ángeles, y de repente,
en tirabuzón, en hoja muerta,
el aterrizaje forzoso de un espasmo.
¡Qué delicia la de tener una mujer tan ligera…,
aunque nos haga ver, de vez en cuando, las estrellas!
¡Que voluptuosidad la de pasarse los días entre las nubes…
la de pasarse las noches de un solo vuelo!
Después de conocer una mujer etérea,
¿puede brindarnos alguna clase de atractivos una mujer terrestre?
¿Verdad que no hay diferencia sustancial
entre vivir con una vaca o con una mujer
que tenga las nalgas a setenta y ocho centímetros del suelo?
Yo, por lo menos, soy incapaz de comprender
la seducción de una mujer pedestre,
y por más empeño que ponga en concebirlo,
no me es posible ni tan siquiera imaginar
que pueda hacerse el amor más que volando.
Una biografía http://www.biografiasyvidas.com/biografia/g/girondo.htm
Más poemas de Girondo: http://amediavoz.com/girondo.htm
tout d'abord et sérieusement : c'est magnifique tant le poème que le tableau
RépondreSupprimermoins sérieusement j'aimerai bien faire mon ménage en volant ça m'arrangerait ça
Et le tableau me fait penser à Chagall
Contente que tu aies aimé l'ensemble Dominique....et oui, on aimerait être comme des plumes, mais...hé, hé!
Supprimeril y va fort, ce monsieur ;-)
RépondreSupprimerOui, et je le trouve génial!
SupprimerUne trouvaille que ce poète là, qui est en effet très drôle. L'image est belle aussi. J'espère que tu as d'autres poèmes de lui sous le coude. Merci beaucoup Colo et bonne journée.
RépondreSupprimerIl semblerait qu'il n'y ait pas de traductions d'autres poèmes de cet auteur sur le net. C'est magnifique,. Merci encore pour ce texte. J'attends avec impatience d'autres pépites de ce Girondo. L'image est charmante et tellement appropriée. Bises
RépondreSupprimerMerci Kwarkito, j'essayerai de traduire d'autres poèmes de lui donc!
SupprimerBonne journée à toi aussi, je t'embrasse
J'adore !
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=28CYoNZChUk&nohtml5=False
Ah, merci pour ces cerfs-volants, Mary et les vieux messieurs!
SupprimerBelle plume ce Oliverio
RépondreSupprimeret pour ce texte cela ne peut que le servir !!!
Essayons un autre poème pour voir...
SupprimerBonne fin de semaine K!
Et pourtant il a été séduit par une femme à moins que ce fût une "oie blanche" ?
RépondreSupprimerMais quelle drôlerie poétique !
Un oie? Ah oui, elle manque dans ce texte farfelu!;-))
SupprimerJ'adore ! c'est rare un ton aussi drôle et effronté en poésie. Et tu sais déjà que j'aime beaucoup l'artiste peintre.
RépondreSupprimerTu as tout à fait raison...l'humour n'est pas fréquent en poésie, et ça fait tant de bien!
SupprimerC'est ne pensant à toi et à Christw que j'ai choisi une autre œuvre d'elle, cadeau!
Bon week-end Aifelle.
Oh que ce poème est à la fois amusant et amoureux... et si bien assorti au tableau que tu as choisi. J'adore tout ça... j'adore les femmes volantes, celles de Chagall, les autres, et j'espère que je semble voler aux yeux de celui que j'aime :)
RépondreSupprimerQue c'est gentil Edmée!
SupprimerVoler, être léger(légère)pour soi, pour l'autre, juste le contraire de ton billet d'aujourd'hui!
J'adore ! Le poème et le tableau !!!
RépondreSupprimerEn fait c'est un rêve récurrent, je vole, je vole, au début c'est très agréable et ensuite cela vire presque au cauchemar ... je vois mes enfants, mon mari en bas et je n'arrive plus à me poser, quelques secondes et je m'envole à nouveau ...
Aïe, oui, je vois...!
SupprimerBon week-end Marcelle.
Description de la femme qui me donne le sourire et me laisse rêveuse. Les parapluies ont toujours permis aux femmes d'aller plus haut, toujours plus haut (humour!)
RépondreSupprimerIl y a aussi un côté très doux, amoureux, qui coexiste avec l'humour.
SupprimerVolons Chinou!
Excellent !
RépondreSupprimerBon week-end Magali.
SupprimerLa toile est superbe et remplie de douceur quant au poème, il est merveilleux avec de l'humour.
RépondreSupprimerDoux dimanche après-midi chère Colo.
Bisous
Bonne soirée à toi aussi Denise, plein soleil ici, 19º.
SupprimerUn beso!
Ah la passion... dite avec humour.
RépondreSupprimerBelle traduction, merci Colette.
(Dans le livre de Garcin sur Borgès, il est un peu expliqué l'ultraïsme avec l'usage de la métaphore).
Merci Christian, il faut s'amuser parfois!
SupprimerOui, la métaphore est un des "principes" de ce mouvement.
Bonne soirée, football?
Évidemment football hier, aujourd'hui par contre, question de convivialité, je garderai seulement un œil sur la tablette pour le duel espagnol.
SupprimerBien, moi je l'écoute d'un œil...si je peux dire;-))
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