Repasser;
relaxant pour certain(e)s, corvée pour d'autres.
En
regardant de près les objets de la salle consacrée au linge à
La Granja (clic)(ancienne maison majorquine, autosuffisante; un lieu
magique, l'eau y coule de partout et est très joliment aménagé
pour les visites), je me disais que nos fers à vapeur sont une vraie
bénédiction.
La Granja,une vue |
Fers et un repasse-cravates intéressant/ Un interesante "planchador de corbatas" |
Planchar;
relajante para uno(a)s, incordio para otro(a)s.
Examinando
atentamente los objetos de la sala dedicada a la lencería en La
Granja(clic) (antigua casa mallorquina, autosuficiente; un lugar
mágico, corre agua por todos los lados, y habilitada de forma muy
agradable para las visitas), pensé que nuestras planchas de vapor
eran una verdadera bendición.
Pour des plis parfaits / Para unas rayas perfectas |
Ce
que j'ignorais c'est l'existence d'une Ode de Pablo
Neruda à ce sujet!
Lo
que ignoraba es la existencia de una Oda de Pablo
Neruda sobre este tema!
Ode
pour repasser
La poésie est blanche:
elle sort de l'eau enveloppée de gouttes,
elle se chiffonne, et s’amoncelle,
il faut étendre la peau de cette planète,
il faut repasser la mer de sa blancheur
et vont et vont les mains,
les surfaces sacrées se lissent
et ainsi se font les choses:
chaque jour les mains font le monde,
le feu s'unit à l'acier,
arrivent le lin, la toile et le calicot
du combat des blanchisseries
et de la lumière naît une colombe:
la pureté renaît de l'écume.
La poésie est blanche:
elle sort de l'eau enveloppée de gouttes,
elle se chiffonne, et s’amoncelle,
il faut étendre la peau de cette planète,
il faut repasser la mer de sa blancheur
et vont et vont les mains,
les surfaces sacrées se lissent
et ainsi se font les choses:
chaque jour les mains font le monde,
le feu s'unit à l'acier,
arrivent le lin, la toile et le calicot
du combat des blanchisseries
et de la lumière naît une colombe:
la pureté renaît de l'écume.
Pablo Neruda
(trad:Colo)
(trad:Colo)
ODA
PARA PLANCHAR
La poesía es blanca:
sale del agua envuelta en gotas,
se arruga, y se amontona,
hay que extender la piel de este planeta,
hay que planchar el mar de su blancura
y van y van las manos,
se alisan las sagradas superficies
y así se hacen las cosas:
las manos hacen cada día el mundo,
se une el fuego al acero,
llegan el lino, el lienzo y el tocuyo
del combate de las lavanderías
y nace de la luz una paloma:
la castidad regresa de la espuma.
La poesía es blanca:
sale del agua envuelta en gotas,
se arruga, y se amontona,
hay que extender la piel de este planeta,
hay que planchar el mar de su blancura
y van y van las manos,
se alisan las sagradas superficies
y así se hacen las cosas:
las manos hacen cada día el mundo,
se une el fuego al acero,
llegan el lino, el lienzo y el tocuyo
del combate de las lavanderías
y nace de la luz una paloma:
la castidad regresa de la espuma.
P.
Neruda
je le pense aussi chaque fois que je vois ces fers anciens, lourds, très lourds, et le poême auprès duquel il fallait travailler dans la chaleur et les vapeurs d'eau...
RépondreSupprimerest-ce qu'il n'y a pas un tableau de Degas là-dessus? où on voit une femme bâiller et une autre s'appuyer de toutes ses forces sur son fer?
(j'aime beaucoup la première photo!)
Degas oui, la bâilleuse tient même un litron de vin en main.
SupprimerBeaucoup de peintres les ont prises pour sujet ces pauvres repasseuses...regarde Picasso:
http://www.exponaute.com/magazine/2012/10/26/la-repasseuse-de-pablo-picasso-devoile-son-secret/
Bonne soirée Adrienne.
tu as vu mon drôle de lapsus? 'poême' au lieu de 'poêle'?
Supprimerça doit venir de ton blog qui respire la poésie ;-)
Oui, oui, j'ai pensé que tu étais plus poétique que le poète!
Supprimer"chaque jour les mains font le monde", si souvent les mains des femmes. Quel lourd labeur pour elles avant l'arrivée des appareils ménagers, machines à laver, fer à repasser. Le poète a su voir et anoblir ce travail harassant.
RépondreSupprimerMerci Colo pour ta traduction et tes photos qui nous remettent en mémoire...
Dans ce domaine ils ont remis en état tous les ateliers qui y existaient, tout y était manuel en effet. Les animaux donnaient un "coup de main" pour la presse à olives....efforts partagés, durs labeurs.
SupprimerExcellente journée Fifi!
Corvée pour moi, même avec nos fers modernes ! je la fais passer en écoutant la radio tranquillement. Je me souviens des fers encore lourds de ma grand'mère, qu'elle mettait à chauffer sur la cuisinière à bois.
RépondreSupprimerLe travail manuel, souvent répétitif, laisse la tête libre...les idées vagabondent; radio, musique...
SupprimerBonne journée Aifelle.
Ces fers à repasser les cravates sont intéressants, l'un d'entre eux semble être prévu pour diffuser de la vapeur. Le repassage de cravate est un art difficile... Et un joli poème en parfaite adéquation avec le sujet. Le parallèle entre le travail des repasseuses est aussi très intéressant dans les deux cas la pureté renaît de l'écume !
RépondreSupprimerJe dois t'avouer Serge que je n'ai jamais repassé une cravate! Celui-ci semblait plus être un "presse cravate" mais rien n'indiquait l'usage de ces objets.
SupprimerNeruda semble avoir une Ode pour chaque occasion, celle-ci me plaît beaucoup.
Bonne journée à toi.
Aussitôt, je pense aux Repasseuses de Degas. Es-tu sûre qu'il s'agisse d'un litron ?
RépondreSupprimerJe pencherai pour une bouteille d'eau permettant d'humidifier le linge (enfin je préferais que cela soit). Il y avait une coupelle d'eau dans laquelle nous plongions les doigts, pour arroser de goutelettes le linge. Il y avait, également, le fin tissu appelé "patte-mouille", qui, humidifié, protégeait, des brûlures du fer, les tissus délicats. Et le café pour redonner de l'éclat au tissu noir. L'eau vinaigrée...
Le bruit et les odeurs.
Je crois bien avoir vu ma maman utiliser ces fers en fonte noire.
Bonjour Lou, mais non, je n'en suis pas sûre du tout! La forme suggère plus une bouteille de vin mais sans doute utilisée, comme tu dis, pour humidifier....Ma mère, (donc moi, donc ma fille (hihi)) utilisait aussi une patte-mouille pour le pli du pantalon...le sien était impeccable, par contre señor Colo a toujours prétendu être l'homme "le plus plissé d'Espagne"!!!
SupprimerJe ne connaissais pas l'usage du café...on frotte le tissu avec du café liquide? Avec le marc?
Merci beaucoup chère Lou, je t'embrasse
Café liquide. Bon après ton pantalon noir sent le café, mais il y a bien pire comme odeur, hein ! :)))
SupprimerElle est bien belle ta banderolle d'en-tête.
Oh merci! J'essayerai et te dirai..mais j'adore l'odeur du café.;-))
SupprimerOn m'a appris à faire des photos panoramiques...lors d'une excursion à la pointe nord-est de l'île (Phare de Formentor) le paysage se prêtait à l'exercice!
Aïe sitôt rentrée voilà que je suis de repassage ! y a pas de temps mort ici :-)
RépondreSupprimerJamais en Espagne---à part la mise à mort del Toro.
SupprimerJ'espère que tu repasseras quand même par ici;-))
Les mots de Neruda sont si joliment trouvés,
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup spécialement ces vers: "il faut repasser la mer de sa blancheur ..." Et la chute : "la pureté renaît de l'écume ..."
Il faut que je prenne un peu de temps mort pour me replonger dans Neruda après ....cela s'agite sur l'île de Pâques
Cher Anonyme, vous m'intriguez avec cette agitation qui m'est inconnue...
SupprimerCeci dit je viens de terminer "Meurtre à Isla Negra" centré sur une des maisons de Neruda; un roman bien ficelé d'où sa poésie n'est pas absente.
Un poète si prolixe qu'il vaut sans doute mieux lire ses poèmes peu à peu.
Merci de votre visite et sensibilité à ces beaux vers.
Jolie conclusion : "la pureté renaît de l'écume" ...des jours
RépondreSupprimerJe regardais souvent pendant des heures, mon grand-père - tailleur- repasser les pantalons, les chemises et les jupes qu'il venait de fabriquer . Avec la fameuse "patte-mouille" dont parle Lou et ce qu'il appelait le "cochon" , espèce de gros coussin dur recouvert d'une épaisse toile, empli de kapok, de vieilles fripes de coton sur lequel il battait les plis des pantalons ou des jupes plissées avec une sorte de grosse batte plate pour qu'ils soient bien marqués .
Je me rappelle aussi des hurlements de ma mère lorsque j'ai voulu faire comme lui en approchant ma joue près du fer pour savoir s'il était chaud à point, et aussi ses mêmes hurlements la fois ou je me suis brûlé le dessous de la main au 2ème degré pour essayer de faire encore comme lui et de soulever cet énorme fer presque rougi à point sur la cuisinière !
C'est sans doute pour cette raison que je suis devenu "un peu" allergique au repassage. Qu'est-ce qu'il ne faut pas chercher pour éviter les corvées ! Question excuses je repasserai ... :)
Très beau week-end Colo . Attention de ne pas vous brûler au soleil des Baléares !
Battre les plis...j'ai du mal à imaginer la technique Gérard, mais je fais confiance aux professionnels d'antan!
SupprimerOn se brûlait régulièrement avant les thermostats, je m'en souviens. Ma mère mouillait son doigt d'une bonne couche de salive et le posait sur le fer pour vérifier la température; si cela faisait pchouiiiit, il était prêt. ;-))
Comme vous avez l'air de vous y connaître, je vais vous envoyer la photo d'un "ustensile" ancien qui se trouvait à côté des fers et dont je/nous ignorons l'usage.
Excellent week-end à vous aussi. ne vous en faites pas pour le soleil, j'ai appris à m'en protéger autant que les habitants d'ici.
Belles photos, merci, il faudra que j'aille voir cette belle maison avec toi un jour.
RépondreSupprimerAh oui, nous avons des fers à repasser plus pratiques que nos grand-mères, heureusement. Même si j'espère que quelqu'un inventera un moyen plus commode de repasser les chemises. Une corvée que je supporte mieux en repassant devant la télévision, ou sur la terrasse dans la fraîcheur.
Jolie et inattendue, cette ode ! Bonne fin de semaine, Dame Colo.
Cette demeure dont je t'ai souvent parlé était vide de monde en cette journée d'août, magnifique! Nous y irons sans faute.
Supprimer"vont et vont les mains..." j'aime lisser les tissus.
Excellent week-end ma belle, un beso.
Un bel endroit qui respire la fraîcheur, beaucoup plus de verdure que je ne l'imagine parfois à Majorque.
RépondreSupprimerLe repassage, j'ai dû le faire un temps : les chemises, une à la fois, le matin avant d'aller travailler... Je n'en connais pas beaucoup qui trouvent cela relaxant.
Je préfère le poème de Neruda.
Oui Christian, l'île est très verte; pas grâce à la pluie mais à la grande humidité qui y règne.
SupprimerSinon, mais oui, je connais des personnes qui aiment repasser; le goût de l'odeur du linge frais, du "parfaitement" lissé, plissé ou...
Bon week-end à vous.
Je partage votre avis ! Et je viens justement de me racheter une centrale vapeur, moi qui repasse beaucoup.
RépondreSupprimerMerci pour le poème de Neruda.
Bon week end.
Avec plaisir Bonheur, excellent week-end à vous aussi.
SupprimerTrès chaud ici.
Le repassage
RépondreSupprimerheureux passage
heure aux pas sages
;-)
Passer et repasser,
Supprimerheureux pas de K.
Merci!
Ah, c'est plus facile maintenant!
RépondreSupprimerEn effet! Bonne journée.
SupprimerLes temps changent et ......les fers repasser aussi. Que ce soit la centrale vapeur ou les braises rouges qui chauffaient la semelle du fer, ne me parle pas de repassage avec ces températures caniculaires. . Ton post est très intéressant. En te remerciant pour ton passage sur mes pages, je te dis à très bientôt. Chinou
RépondreSupprimerSont réunis dans cette Granja tous les instruments, outils...d'antan. En fait c'est pas si si vieux que ça les fers "manuels". C'est vraiment intéressant.
Supprimermerci à toi Chinou, bon week-end, remettons le repassage à plus tard...
Moi, je veux bien passer et repasser chez toi pour sûr mais pour ce qui est du linge...le moins possible!
RépondreSupprimerLes nappes éventuellement à même la table où je les utilise après l'avoir vu faire chez un étoilé mais pour le reste j'étends le mieux possible pour m'éviter cette corvée!
"Le plus froissé d'Espagne", cela me réjouit!
Big baisers, très belle lumière sur ta première photo...
Bonjour Magali, repasser quand il fait très chaud est pénible, très. Je pense si souvent à ceux/celles dont c'est la profession...
SupprimerLa lumière c'est, je crois, ce qu'il y a de plus beau ici.
Je t'embrasse, bonne journée.
Je ne suis pas surprise que Pablo Neruda ait vu tout ce que repasser peut évoquer de sensuel. Je repasse avec plaisir - sans pulsions sensuelles, qu'on se rassure! - mais moi aussi j'apprécie le fer à vapeur. Cependant, je me souviens avec gourmandise des fers que l'on chauffait dans la cuisinière, que l'on empoignait alors avec un vieil essuie pour ne pas se brûler les mains. La "patte-mouille" qui faisait pshiiiiiiiiit au contact de la semelle chaude, l'odeur fraiche qui s'élevait, la buée qui fonçait vers la fenêtre ouverte ou le vasistas, la "jeannette" pour repasser les manches... et le bavardage charmant qui accompagnait tout ça, car ça se pratiquait à la cuisine, pendant qu'une autre s'affairait à autre chose....
RépondreSupprimerOh tu es ma mémoire oubliée Edmée, je n'avais plus jamais pensé à la jeannette! Pourtant ma mère en avait une. Je me demande d'où lui vient ce nom, je vais chercher.
Supprimerpapotages et fou rires...oui.
Un tout grand merci.
Vais passer le mot à une copine qui part sur ton ile pour une semaine. Musée qui a l'air intéressant.
RépondreSupprimerBonjour y bienvenida Béatrice. La maison, les jardins, animaux, tout raconte la vie ici il y a 100 ans. La visite est extrêmement agréable, on peut y rester 1h30 ou toute la journée, je crois que votre copine aimera.
SupprimerHace muchísimo tiempo que fui à Mallorca. Mas tarde, he vivido a Minorca por un ano y media. Perdón por my espagnol muy mal. Yo lo perdio, pero nunca lo hablo bien. Este hiverno me voy a Espana, por un stage de español, practicar, pero en el primavera voy a Argentina por un stage de tango argentin.
RépondreSupprimerSaluti de Lausanne, Suiza.
Hola a Lauzanne, ¡estoy muy contenta tener une lectora suiza! Su español es bastante bueno, si lo practica un poco será perfecto!
SupprimerMuchos saludos de Mallorca.
Re cou cou.
RépondreSupprimerJ'ai imprimé le poème de Néruda dans les deux langes. Une bonne leçon d'espagnol. Merci !
Béatrice, le blog entier est bilingue, je traduis tout, principalement des poèmes mais pas que...
SupprimerSi vous cliquez sur les en-têtes (poésie, balades...) vous trouverez de tout.
¡Mucha suerte!
Bonjour Colo, quel joli billet sur le repassage. Je ne suis pas une fan de repassage mais il faut bien le faire. Je me souviens aussi de la patte-mouille et de la jeannette. J'en avais une un temps. Après la patte-mouille, il y eu le petit flacon en plastique vaporisateur ;-) Les temps ont changé et heureusement!
RépondreSupprimerJ'apprécie ce beau poème.
Bon début de semaine, Colo
Bisous
Contente de savoir que tu vas mieux Denise!
SupprimerLe repassage a moins de fan que la cuisine, pourtant je trouve que parfois, quand on a le temps et qu'il ne fait pas chaud, il est bien plaisant de transformer un truc chiffonné en une belle chemise lisse et odorante...
Bonne journée Denise, je t'embrasse
Ta bannière est sublime !
RépondreSupprimerJuste revenue d'Irlande, tu nous mets un fer entre les mains ! Mais je passerai une seconde fois pour m'imprégner du poème de Neruda !
A bientôt Colo !
Merci Enitram! Ah mais c'est que moi je ne suis allée nulle part ;-))
SupprimerL'Irlande....une visite sur ton blog s'impose.
Bonne journée!
Je renchéris : superbe, cette bannière panoramique !
Supprimer
SupprimerMerci! de beaux souvenirs avec toi à Formentor!
Je me souviens du fer de ma grand-mère et de ma mère que l'on faisait chauffer sur la cuisinière à bois!
RépondreSupprimerLa vapeur... c'était celle de la patte-mouille avec le chiffon mouillé glissé entre deux!
La cuisinière à bois....je n'ai jamais connu ça chez moi, mais dans les souvenirs de ma mère, oui.
SupprimerMa mère aussi humidifiait le linge, le roulait une ou deux heures avant de repasser.
Merci pour ces souvenirs Maïté.