16 juil. 2015

Le vent qui court / El viento que corre


Un colis bien fermé et rempli de poèmes, trois recueils de poésie; c'est ce que le facteur m'a apporté en début de semaine. Rien ne pouvait me faire plus plaisir L., un tout grand merci.

Un paquete bien cerrado y lleno de poemas, tres libros de poesía; eso es lo que el cartero me ha traído al principio de la semana. Nada podía alegrarme más. L., muchísimas gracias.

KOMBOLOÏ est le titre de l'un d'eux.
 
Komboloï? Chez les Grecs, ce sont de petits chapelets que l'on égrène, non par nécessité religieuse, mais plutôt comme “passe-nerfs”, comme pour regagner une sérénité, un équilibre, un ordre sur le point de basculer. (…) Lambersy réunit ici les rites et rythmes de ses trois origines: La Grèce, l'Inde et la langue française” peut-on lire en quatrième de couverture.
L'auteur, Werner Lambersy, est né en 1942 à Anvers et vit à Paris. 
 
KOMBOLOÏ es el titulo de uno de ellos.

En la contraportada se puede leer: “¿Komboloï? En Grecia son esos pequeños rosarios que desgranan, no por necesidad religiosa, sino como un “calma nervios” como para recobrar una serenidad, un equilibrio, un orden a punto de bascular. (…) Lambersy reúne aquí los ritos y los ritmos de sus tres orígenes: Grecia, India y la lengua francesa”
El autor, Werner Lambersy nació en Amberes en 1942 y vive en Paris.

Ce recueil est donc une suite de poèmes à lire et méditer comme les grains d'un chapelet.
Asi pues este libro es una sucesión de poemas para leer y meditar como las cuentas de un rosario.





Vieux mur

il ne parle plus qu'à la terre
et tout bas

Pared vieja

Tan solo habla a la tierra
y en voz baja




C'est un arbre à miroirs

pour faire chanter
l'oiseau qui viendrait seul

Es un árbol de espejos

para hacer cantar
al pájaro si viniera solo




La pluie est nue

elle aime
s'offrir aux passants

La lluvia esta desnuda

le gusta
ofrecerse a los viandantes



La seconde partie s'intitule Chànd-Màlà (En Inde « fleurs découpées dans la moelle du roseau, et servant d'offrande”)


Oui des dieux marchent
à nos côtés

qui ne connaissent
que les déserts
de l'âme



des dieux qui se disent
entre eux
ce que nous sommes

et nos peu de pouvoirs


mais ils ne savent rien
de notre ivresse
de chanter

de cette foi
qui ne demande aux mots

qu'un temple vide
et qui résonne bien

Kamulkia, templo budista



Sí dioses caminan
a nuestro lado

que tan solo conocen
los desiertos
del alma

dioses que se cuentan
entre ellos
lo que somos

y nuestros escasos poderes

pero nada saben
de nuestra embriaguez
al cantar

de esa fe
que solo pide a las palabras

un templo vacío
con buena resonancia

Le vent
qui court

n'arrive pas


on l'a vu trébucher
sur un brin d'herbe

sur un caillou
sur pas grand chose

le vent qui pousse
aux portes

jamais
n'entre tout à fait

El viento
que corre

no llega

se le ha visto tropezar
con una brizna de hierba

con un canto
con poca cosa

el viento que empuja
las puertas

nunca
del todo entra



Traductions: M.A.H y Colo

Titre: Komboloï suivi de Chànd-Màlà, edition Le Dé Bleu (1985)
Extraits P 28, 32, 38, 90, 94.

Ce petit recueil est une merveille, je vous le recommande vivement.


32 commentaires:

  1. Merci pour toute cette beauté que tu nous offres par tes traductions
    " Oui des dieux marchent à nos côtés" me fait penser à "Les ailes du désir de Win Wenders.
    Bonne fin de semaine, Colo !

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    1. Quel magnifique film, je le reverrais bien volontiers Fifi.
      Merci, pour toi aussi excellente fin de semaine.

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  2. Oh, Lambersy le subtil ! Je n'ai lu de lui que "Maîtres et maisons de thé", à recommander aussi.
    J'aime beaucoup "Le vent qui court".
    Bonne soirée, dame Colo.

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    1. Le thé...tu m'étonnes! ;-)) Je viens d'en lire des extraits.
      Ici quantité de textes très courts, très subtils, oui c'est ça.
      Soirée terrasse, voyons si la fraîcheur daigne s'inviter.
      Un beso.

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  3. Lambersy, si ! Des poèmes courts qui correspondent bien à cette période où nous gouterions avec plaisir une petite pluie nue, ou une once de vent trébuchant sur les cailloux, les brins d'herbe ou encore les poils de mon chat =^.^=

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    1. Oh ne me fais pas trop rêver Lily, il reste encore beaucoup de jours de chaleur à vivre, autant s'en accommoder;-)
      Bon week-end à toi.

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  4. très joli, tout ça! le vent qui court, la pluie nue qui s'offre aux passants :-)

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    1. Un délice de lecture qu'on déguste à petites gorgées Adrienne.

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  5. Merci chère Colo pour ces magnifiques extraits. J'aime vraiment beaucoup :-)
    Bisous

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    1. Bien contente que ça te plaise Denise, bonne journée.

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  6. Tout est superbe ; je note le nom de l'auteur et au passage le titre évoqué par Tania.

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    1. J'espère vraiment que tu les trouveras Aifelle, c'est si beau.

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  7. Komboloï, je retiens, merci Colo...
    Je t'embrasse

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    1. C'est extrêmement fin et joli, tu verras.

      Bonne fin de semaine, un beso

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  8. un cadeau de poésie tu es chanceuse comme tout
    je note immédiatement ce titre car je suis convaincue et puis la Grèce est un peu à mon programme en ce moment
    Werner Lambersey m'ait déjà connu il y a un petit livre de lui sur la poésie chinoise attends attends que je retrouve le titre
    poèmes au pays simple que j'aime beaucoup
    mais j'ai vu qu'il a pas mal publié je vais voir si je trouve des choses à la bibliothèque

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    1. Oh merci pour ce titre...je viens d'en lire quelques extraits.
      Un pour toi:

      Pluies,
      vents, neige,
      canicule, soleil : quelle garde-robe

      Ventilateur et immobilité conseillés pour toi!

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  9. un petit bout de sa poésie
    Soleil / mon vieux rhum / mon vin de messe pour être saoul / parmi les dieux / Laisse-moi / sur les petits bonheurs / d'une journée au bon dos d'éléphant / Vivre d'un corps à l'autre / et d'une nuit à la suivante / Ainsi va l'amour / avec ses grands airs d'éternité

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    1. Oh que j'aime "ses grands airs d'éternité"!!!

      Merci la belle

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  10. Un vent finira par se lever qui n'achoppera plus sur les murs dressés par quelques oligarques prétendument européens. Belle journée Colo !

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    1. Puisses-tu avoir raison chère Bacchante!
      Une brume de chaleur, du joli nom de "calima" en español, à l'honneur ce matin.
      Bonne journée à toi aussi.

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  11. Ces mots sont légers, frais et si évocateurs. Le vent s'est levé ce soir apaisant un tant soit peu les corps et l'esprit. Ce matin, j'ai pris plaisir, en arrosant le jardin, d'observer une mésange, picorant de ci de là un insecte dans l'abricotier. Tout était si calme dans une si légère fraîcheur.

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    1. Merci pour ces touches si légères Lou, j'ai l'impression d'avoir déjà moins chaud...
      Bonne journée!

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  12. Quelle belle musique j'entends-là...
    "Vieux mur
    il ne parle plus qu'à la terre
    et tout bas",
    la perfection du rythme, de la suggestion. Discret, comme tous les poètes aujourd'hui, c'est un maître, Lambersy.
    Beau choix Colette, merci à vous, à celle/celui qui l'a partagé avec vous.

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    1. Je ne le connaissais pas avant de recevoir ce cadeau et je suis absolument enchantée Christian.
      Merci et bonne soirée à vous!

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  13. C'est très frais, très serein comme poésie et à la fois en renversant les codes, en donnant vie aux éléments, voilà une façon de s'ouvrir différemment au monde, par petites touches.
    Merci Colo.
    Passe un bel été.Malgré la chaleur.
    Je t'embrasse.

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    1. Cet été est bien plus chaud que les précédents, mais comme chaque année on vit dehors de 6h à 11h, puis de 19h jusqu'au coucher.
      beaucoup de temps pour savourer des poèmes.
      Merci de ta lecture toujours attentive!
      Bon pied bon oeil, toutes les deux non? Alors l'été est beau.
      je t'embrasse aussi Maïté

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  14. "Le vent qui vient à travers la montagne me rendra fou" http://www.brassensenespanol.net/gastibelza.html
    C'est ce que m'ont inspiré ces jolis poèmes.
    Douce semaine Colo

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    1. Oh, oui, et en espagnol de plus! merci!!!
      Brassens a beaucoup été traduit et chanté en espagnol, certaines versions sont très réussies...tiens cela me donne une idée!
      Pas un pet de vent malheureusement, chaleur écrasante, mais on annonce des orages...une autre chanson du grand Georges.." ces pays imbéciles où jamais il ne pleut.." tralalalère

      Excellente semaine à vous aussi Gérard.

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  15. J'aime. ça me fait du bien. j'en ai bien besoin.

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    1. Je vois/lis sur ton blog que ça ne va pas fort cher Kwarkito, et je ne sais que dire pour que tu ailles mieux. Alors je suis contente que ces mots poétiques t'apportent un peu d'air frais.
      Ah, si j'étais fée...
      Écouter du Mozart fait souvent du bien.
      Je t'embrasse affectueusement.

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  16. Merci pour ce va-et-vient entre langues pour saisir le sel des mots et des si belles expressions.
    Je lis et relis, même si je ne laisse pas de trace.
    Et j'apprécie parfois en silence: la poésie , c'est ça aussi.
    Merci.

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    1. Bien sûr et je suis ravie de te retrouver chère Maïté!

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