BOLAÑO ROBERTO (1953-2003)
Roberto
Bolaño donc, je vous l'avais promis après le dernier poème,
ici.
Vaste sujet!
S'il est connu à l'étranger, c'est plus pour ses romans et contes que pour sa poésie; c'est pourtant à cette dernière que nous allons nous intéresser dans ce premier billet sur lui.
Sachez que son talent est immense et qu'on le considère comme un des grands auteurs de la littérature hispano-américaine, au même niveau que J.L. Borges et Julio Cortázar.
Vaste sujet!
S'il est connu à l'étranger, c'est plus pour ses romans et contes que pour sa poésie; c'est pourtant à cette dernière que nous allons nous intéresser dans ce premier billet sur lui.
Sachez que son talent est immense et qu'on le considère comme un des grands auteurs de la littérature hispano-américaine, au même niveau que J.L. Borges et Julio Cortázar.
Un
talento inmenso el de ese poeta/escritor hispano americano. Es más
conocido en el extranjero por sus novelas y cuentos que por su poesía,
pero hoy hablaremos de esta.
“Dans une note biographique, l'écrivain chilien Roberto Bolaño précisait qu'il était né en 1953, l'année de la mort de Joseph Staline et de Dylan Thomas, comme pour souligner que son univers oscillait constamment entre l'horreur de la violence et de l'arbitraire dictatorial, et la tentation de la poésie. Ce rappel illustre également l'ouverture d'une œuvre qui, comme celle de nombreux écrivains latino−américains de cette génération, refuse de s'enfermer à l'intérieur des frontières du territoire national.”
La trajectoire existentielle de Roberto Bolaño reflète à son tour cette option, puisqu'il a vécu au Chili puis au Mexique, où il a passé une grande partie de son adolescence. A vingt ans il retourne au Chili (ou il est incarcéré brièvement par la dictature de Pinochet), repart au Mexique, enfin habite en Espagne pendant plus de vingt ans. Il y meurt en juillet 2003, il avait 50 ans.
“L'entrée en littérature de Roberto Bolaño se fait par la poésie. Il fonde avec le poète mexicain Mario Santiago un mouvement éphémère, l'« infrarréalisme », qu'il définit lui-même comme « une sorte de Dada à la mexicaine » et qui se caractérisera surtout par la contestation de situations acquises (...)”
Source: http://www.universalis.fr/encyclopedie/roberto-bolano/
“En una nota biográfica, el escritor chileno Bolaño precisaba que había nacido en 1953, año de la muerte de Joseph Staline y de Dylan Thomas, como para subrayar que su universo oscilaba constantemente entre el horror de la violencia y del arbitrario dictatorial, y la tentación de la poesía. Esto ilustra de la misma forma la apertura de una obra que, al igual que la de numerosos escritores latino-americanos de esa generación, se niegan en encerrase dentro del territorio nacional.”
La trayectoria existencial de Roberto Bolaño refleja a su vez esa opción ya que vivió en Chile y después en México donde pasó gran parte de su adolescencia. A los 20 años visita Chile y es brevemente encarcelado por la dictadura de Pinochet. Vuelve a Mexico y en 1977 se expatria en España (Barcelona) donde muere prematuramente en 2003.
“La entrada de Bolaño en literatura se hace por la poesía. Funda con el poeta mejicano Mario Santiago un movimiento efímero, el "infrarrealismo" que él mismo define como "un tipo de Dada a la mejicana" y que se caracteriza sobre todo por la contestación de situaciones adquiridas (...)”
Fuente http://www.universalis.fr/encyclopedie/roberto-bolano/.
Trad: Colo
RESURRECCIÓN
La poesía entra en el sueño
como un buzo en el lago.
La poesía, más valiente que nadie,
entra y cae
a plomo
en un lago infinito como Loch Ness
o turbio e infausto como el lago Batalón.
Contempladla desde el fondo:
un buzo
inocente
envuelto en las plumas
de la voluntad.
La poesía entra en el sueño
como un buzo muerto
en el ojo de Dios.
La poesía entra en el sueño
como un buzo en el lago.
La poesía, más valiente que nadie,
entra y cae
a plomo
en un lago infinito como Loch Ness
o turbio e infausto como el lago Batalón.
Contempladla desde el fondo:
un buzo
inocente
envuelto en las plumas
de la voluntad.
La poesía entra en el sueño
como un buzo muerto
en el ojo de Dios.
La poésie entre dans le rêve
comme un plongeur dans le lac.
La poésie, plus courageuse que personne,
entre et tombe
comme du plomb
dans un lac infini comme Loch Ness
ou trouble et malheureux comme le lac Batalon.
Contemplez-la du fond:
un plongeur
innocent
enveloppé dans les plumes
de la volonté.
La poésie entre dans le rêve
comme un plongeur mort
dans l’œil de Dieu.
Un autre poème de lui sur ce blog, ici
Otro poema de Bolaño en este blog, aquí
“Une bonne partie des textes de Bolaño, en prose ou en vers, semblent - et sont - une blague, mais une blague raffinée et complexe, de signification polyvalente, qui peut révéler l'envers des faits et nous laisser soudain transis en montrant l'échec et l’immolation d'une génération de jeunes qui ont voulu faire la révolution (...)”
(Trad: Colo)
“Buena parte de los textos de Bolaño, en prosa o en verso, parecen—y son—una broma, pero una broma refinada y compleja, de significación polivalente, que puede desvelar el envés de los hechos y dejarnos súbitamente sobrecogidos al mostrar el fracaso y la inmolación de una generación de jóvenes que quisieron hacer la revolución(...)”
Pere Gimferrer, 2000
Fuente: https://www.uam.es/personal_pdi/stmaria/jmurillo/Roberto.Bolano/Poesia/Los_perros_romanticos.html
"...dans la nature de la poésie borgienne il y a de l'intelligence et aussi du couarge, du désepoir, c'est à dire les seules choses qui incitent à la réflexion et gardent une poésie vivante." |
(…) “Mais l’œuvre qui touche au paradigme, qui unit métaphoriquement la poésie et la prose narrative, est bien celle de Roberto Bolaño dès les années 1990. L'écrivain, en désignant le poète comme le héros errant de la littérature renoue avec le genre épique au sens large, de Ulysse à Cervantes. Il se démarque de l'espace territorial chilien, se situe ni ici ni ailleurs, s'identifie plus à la quête d'une langue qu'à son identité nationale, s'identifie à la troupe de tous les poètes et des écrivains de cette planète dont il fait les modèles d'une aventure humaine, courageuse, ardente et visionnaire.”
Felipe Tupper
Poète-écrivain http://www.ardemment.com/thematiques/roberto-bolano-poesie-prose.php
(…) “Pero la obra que toca al paradigma, que une metafóricamente la poesía y la prosa narrativa, es la de Roberto Bolaño de los años 90. El escritor, señalando al poeta como el héroe errante de la literatura reanuda con el género épico en el sentido amplío, de Ulises a Cervantes. Se desmarca del espacio territorial chileno, se sitúa ni aquí ni allá, se identifica más con la búsqueda de una lengua que con su identidad nacional, se identifica con la tropa de todos los poetas y de los escritores de este planeta y hace de ellos modelos de una aventura humana, valiente, ardiente y visionaria.”
Qu'ajouter? Que le poète que Bolaño admirait le plus était Nicanor Parra et que celui qu'il jugeait mauvais, voire très mauvais, était Neruda...
¿Qué se puede añadir? Que el poeta chileno que más admiraba era Nicanor Parra, y el que consideraba malo, era Neruda..
ah ben voilà un Monsieur que je connais mais effectivement comme romancier
RépondreSupprimerHeureusement que nous t'avons pour parfaire un peu notre culture latino espagnol poético .....bref je me comprends
Après de très nombreuses lectures sur le sujet, je me suis rendu compte qu'en Amérique hispanique, au Chili et au Mexique dans ce cas la poésie a un rôle, une importance énormes...ce qui est loin d'être le cas par ici.
SupprimerHélas.
Bonne journée Dominique.
Merci, Colo, de nous faire découvrir la poésie de Roberto Bolaño. Bonne fin de semaine !
RépondreSupprimerAvec plaisir Danièle, bien amicalement.
SupprimerComme l'écrit Dominique, tu nous fais découvrir cette littérature espagnole ou hispano-américaine méconnue des francophones - et la poésie encore plus, merci pour la traduction. Le poète est souvent associé au ciel, à l'envol, à l'oiseau, ici il devient "plongeur dans le rêve", une très belle image.
RépondreSupprimerJ'apprends un peu avant vous Tania; en fait un texte, un nom, une analyse te mène à d'autres choses, c'est passionnant à lire...mais après il s'agit d'y mettre de l'ordre!
SupprimerSa poésie est parfois assez déroutante (influence dada?) mais je l'apprécie de plus en plus..
Plongeons ma belle!
ce serait intéressant de savoir pourquoi il n'aimait pas Neruda...
RépondreSupprimermerci Colo!
En effet, je crois deviner certaines raison, comme l'attachement de Neruda à une poésie "locale", l'apparente simplicité de ses poèmes...mais ce ne sont que des suppositions.
SupprimerJe ferai une autre billet-romans et contes, j'espère te donner envie de le lire...
Bonne journée.
Merci de nous faire découvrir cet écrivain !
RépondreSupprimerIl faudrait qur je revienne lire de nouveau ses écrits !
Tu dois deviner que le jardin me prend beaucoup de temps...
Bises et à bientôt
Je devine Enitram, c'est l'époque chez toi, ici, où il faut le bichonner...
SupprimerÀ bientôt.
Je ne l'ai même pas lu comme écrivain, je connais très peu la littérature hispano-américaine. Et c'est intéressant de lire qu'il n'appréciait pas Neruda, alors qu'ici si l'on connaît un poète c'est bien celui-ci !
RépondreSupprimerBonjour Aifelle, ses romans sont inclassables, innovateurs...une écriture , comment dire, magnifique. On en reparlera.
SupprimerPour Neruda, j'ai (un peu) répondu à Adrienne, il faut dire que la plupart des poèmes de Bolaño ont été écrits dans la première période de sa vie, au Mexique entre autres, dans une veine contestataire de l'ordre établi...dada.
Bonne journée Aifelle
Un passage qui précise un peu la question Bolano/Neruda :
RépondreSupprimer"Les références de Bolaño soint plutôt Nicanor Parra (que certains qualifièrent de clown bourgeois) ou Enrique Linh que Neruda dont il détestait la posture d’intellectuel engagé et la poésie politique et qu’il n’eut cesse de moquer – que ce soit dans sa poésie, dans « Etoile distante » ou même dans « La littérature nazie… » à travers ce passage où des fascistes s’approprient sont travail :
Il suffisait de changer quelques noms, Mussolini au lieu de Staline, Staline au lieu de Trotski, réajuster légèrement les adjectifs, varier les substantifs et le modèle idéal de poème-pamphlet était fin prêt (…) Ils exécrèrent en revanche la poésie de Nicanor Parra et d'Enrique Lihn, la tenant pour creuse et décadente, cruelle et désespérée.
(source : http://table-rase.blogspot.fr)
Et je me doutais qu'il y avait une question de posture !
Grand merci pour ce nouvel "éclairage"...oui, il devait y avoir quelques chose..mais je n'avais rien trouvé de précis.
SupprimerBonne fin de journée señor K, gracias!
Nicanor Para : je retiens les 34 présidents de la République.
RépondreSupprimerVoir http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicanor_Parra#/media/File:El_pago_de_Chile_(252091979).jpg
Oui, oui, cette provocation de l'anti-poète centenaire!
SupprimerLa rébellion ne l'a pas quitté, c'est réjouissant, n'est-ce pas?