Aujourd’hui un poème de Lorca; sous sa plume une superbe envolée d’images qui lui viennent en s’adressant à une girouette.
J’espère
qu’en traduction- français vous arriverez à percevoir le rythme
et la
beauté qui en ressortent.
beauté qui en ressortent.
http://www.forging-ahead.co.uk/windvane.htm |
Girouette
Federico
Garcia Lorca
Vent
du Sud,
brun,
ardent,
ton
souffle sur ma chair
apporte
un semis de regards
brillants
et le parfum
des
orangers.
Tu
fais rougir la lune
et
sangloter
les
peupliers captifs, mais tu arrives
trop
tard!
J'ai
déjà enroulé la nuit de mon histoire
sur
l'étagère!
Même
sans vent,
crois-moi!
Tourne,
mon cœur,
tourne,
mon cœur.
Vent
du nord,
ours
blanc du vent!
Tu
souffles sur ma chair,
tout
frissonnant d'aurores
boréales,
avec
ta traîne de spectres
capitaines,
et
riant de Dante
aux
éclats.
Ô
polisseur d'étoiles!
Mais
tu arrives trop tard.
L'armoire
est vermoulue
et
j'ai perdu la clé.
Même
sans vent,
crois-moi!
Tourne,
mon cœur,
tourne,
mon cœur.
Brises,
gnomes et vents
venus
de nulle part.
Moustiques
de la rose
pétales
en pyramides.
Vents
alizés sevrés
parmi
les rudes arbres,
flûtes
dans la bourrasque,
laissez-moi!
De
lourdes chaînes ancrent
mes
souvenirs,
et
captif est l’oiseau
qui
dessine le soir
de
ses trilles.
Les
choses qui s'en vont jamais ne reviennent,
tout
le monde le sait,
et
dans la foule des vents
il
est vain de se plaindre.
N'est-ce
pas, peuplier, maître de la brise?
Il
est vain de se plaindre!
Même
sans vent,
crois-moi!
Tourne,
mon cœur,
tourne,
mon cœur.
Juillet
1920
Fuente
Vaqueros, Grenade.
(Trad:Colo)
Veleta
Federico
García Lorca
Viento
del Sur,
moreno, ardiente,
llegas sobre mi carne,
trayéndome semilla
de brillantes
miradas, empapado
de azahares.
moreno, ardiente,
llegas sobre mi carne,
trayéndome semilla
de brillantes
miradas, empapado
de azahares.
Pones
roja la luna
y sollozantes
los álamos cautivos, pero vienes
¡demasiado tarde!
¡Ya he enrollado la noche de mi cuento
en el estante!
y sollozantes
los álamos cautivos, pero vienes
¡demasiado tarde!
¡Ya he enrollado la noche de mi cuento
en el estante!
Sin
ningún viento,
¡hazme caso!,
gira, corazón;
gira, corazón.
¡hazme caso!,
gira, corazón;
gira, corazón.
Aire
del Norte,
¡oso blanco del viento!
Llegas sobre mi carne
tembloroso de auroras
boreales,
con tu capa de espectros
capitanes,
y riyéndote a gritos
del Dante.
¡Oh pulidor de estrellas!
Pero vienes
demasiado tarde.
Mi almario está musgoso
y he perdido la llave.
¡oso blanco del viento!
Llegas sobre mi carne
tembloroso de auroras
boreales,
con tu capa de espectros
capitanes,
y riyéndote a gritos
del Dante.
¡Oh pulidor de estrellas!
Pero vienes
demasiado tarde.
Mi almario está musgoso
y he perdido la llave.
Sin
ningún viento,
¡hazme caso!,
gira, corazón;
gira, corazón.
¡hazme caso!,
gira, corazón;
gira, corazón.
Brisas,
gnomos y vientos
de ninguna parte.
Mosquitos de la rosa
de pétalos pirámides.
Alisios destetados
entre los rudos árboles,
flautas en la tormenta,
¡dejadme!
Tiene recias cadenas
mi recuerdo,
y está cautiva el ave
que dibuja con trinos
la tarde.
de ninguna parte.
Mosquitos de la rosa
de pétalos pirámides.
Alisios destetados
entre los rudos árboles,
flautas en la tormenta,
¡dejadme!
Tiene recias cadenas
mi recuerdo,
y está cautiva el ave
que dibuja con trinos
la tarde.
Las
cosas que se van no vuelven nunca,
todo el mundo lo sabe,
y entre el claro gentío de los vientos
es inútil quejarse.
¿Verdad, chopo, maestro de la brisa?
¡Es inútil quejarse!
todo el mundo lo sabe,
y entre el claro gentío de los vientos
es inútil quejarse.
¿Verdad, chopo, maestro de la brisa?
¡Es inútil quejarse!
Sin
ningún viento.
¡hazme caso!
gira, corazón;
gira, corazón.
¡hazme caso!
gira, corazón;
gira, corazón.
c'est beau! et pas évident du tout à traduire!
RépondreSupprimerTu as trouvé de très belles illustrations aussi:-)
Merci, j'y ai passé une partie de l'été, tu sais comme c'est, on change, rechange, y pense la nuit et sous la douche:-))
SupprimerBonsoir Colo.
RépondreSupprimerCadence, rythme sont beaucoup plus marqués en version originale qu'en français; Esta mucho más romántico y cantante en español.
Je sais, je sais, les sons sont différents dans les deux langues. Mais, si les traductions n'existaient pas, on serait si limités!
SupprimerMerci et bravo ! Malgré les pertes inévitables en passant d'une langue à l'autre, tu as rendu la force des images et je suis émue par la présence finale de ce peuplier, arbre du vent par excellence ! Bonne soirée, baisers sous la brise de la terrasse où je me suis installée au soleil déjà moins fort.
RépondreSupprimerCe peuplier, maestro de la brisa, m'a enchantée moi aussi, lui qui sait que les plaintes sont inutiles.
SupprimerMerci et bonne soirée ma belle.
Ta traduction sait parfaitement ces mots magnifiques : les sanglots des peupliers ! Un poème qui va rejoindre ma petite anthologie
RépondreSupprimerMerci Dominique, j'aime beaucoup la foule des vents aussi, où qu'ils aillent.
SupprimerBonne journée!
Cette traduction est très belle. Je ne connaissais pas du tout ce poème de Llorca. Je lui trouve un rythme bien adapté au Français. Merci pour le lien relatif aux girouettes. C'est drole un instant j'ai pensé que la premier était inspirée de Miro. Mais Kandinsky, oui bien sûr...
RépondreSupprimerTes mots me font grand plaisir Kwarkito, merci.
SupprimerCalder, Miro, Kandinsky, tant d'artistes ont réalisé des mobiles, il y a de quoi les confondre en effet.
Bonne journée.
Ca doit en effet être très difficile de traduire en maintenant le rythme et le sens autant que possible. Moi je ne saurais le lire en espagnol tout en le comprenant de manière fluide, aussi je suis heureuse de ta traduction... venteuse! Bon week-end!
RépondreSupprimerTourne, tourne au vent chère Edmée. Bon week-end.
SupprimerQuel que soit le vent, la vie est entre nos mains. Merci pour ce poème traduit qui vient des profondeurs de l'auteur et qui nous fait réfléchir sur nous-mêmes. Bon week end et merci.
RépondreSupprimerQue ce week-end t'apportent des vents favorables Elisabeth!
SupprimerSi beau ! Si beau !!
RépondreSupprimerOh oui!!
SupprimerJe ne peux pas faire de comparaison entre les deux versions puisque je ne parle pas espagnol. C'est un poème riche en mouvements si on se laisse entraîner. "il est vain de se plaindre" dit-il ! il n'a pas tort et c'est dit avec une certaine légèreté qui rend la chose facile :-)
RépondreSupprimerBonjour Aifelle, il faut vraiment très bien connaître une langue pour apprécier sa poésie; je le constate souvent avec l'anglais que je parle bien, mais pas du tout assez bien pour saisir les subtilités des vers...et je ne parle pas spécialement de Shakespeare:-))
SupprimerJe t'envoie des parfums du sud, par vents interposés.
Bonjour chère Colo, merci pour ce magnifique poème, c'est tellement beau.
RépondreSupprimerJe te souhaite un beau week-end. Bisous ♥
Quel plaisir de te retrouver Denise, j'espère que tu vas mieux après cette longue pause.
SupprimerBon dimanche, un beso.
Bonjour Colo, bravo pour la traduction (j'ai étudié la langue espagnole au lycée il y a un certain temps). C'est un très beau poème. Bonne journée.
RépondreSupprimerOh merci Dasola!
SupprimerBonne journée à toi aussi.
Si beau et si triste ! Merci Colo !
RépondreSupprimerOh, de l'époque de Lorca il y a plein de poèmes bien plus déchirants que celui-ci Annie, il est "soft"! Faut dire que l'époque n'avais rien de rigolo...
SupprimerBonne soirée Annie.
"chopo" et "cautivos" veulent dire tous les deux peupliers ?
RépondreSupprimerDans les deux langues, c'est un poème magnifique. Et j'adore les girouettes que tu as choisies !
Salut Euterpe!
SupprimerNon, chopo c'est peuplier, mais cautivo veut dire captif. Par contre alamo et chopo signifient tous les deux peupliers.
Oui, c'est un très très beau poème.
Merci de ta visite, à bientôt!
Il est vain de se plaindre... oui, en effet.
RépondreSupprimerTrès beau poème, les mots sont forts, ils sculptent des émotions, les illustrations sont en totale harmonie avec le propos. Merci Colo, bises ensoleillées. brigitte
Contente de te retrouver Brigitte, toi et tes mots toujours si agréables.
SupprimerJe en sais si chez toi c'est pareil, mais les températures tournent encore autour des 32-34º ici,...je fuis le soleil!
Bonne journée, besos
Ah la musique de Garcia Lorca et son langage soutenu! Heureusement que je peux à la fois profiter de ce rythme de chanson lancinante du vent dans les oliviers et les peupliers dans le texte et de tes traductions si travaillées et dont je te remercie.
RépondreSupprimerLes girouettes sont belles aussi et pour sûr, la première me replonge dans l'univers de Calder dont j'ai pu admirer récemment l'exposition de mobiles (et de stabiles).
Un régal tout cela.
PS: mon acupunctrice a pour nom de famille le nom du peuplier en espagnol...
J'adore les images de l'armoire et le vent dans les peupliers, pour de vrai.J'en garde d'excellents souvenirs de la musique de leur feuillage.
Bisessssssssssss
Hola Maïté,
SupprimerJe reviens souvent vers Lorca qui tant me parle. En te lisant je me disais que le fait de vivre dans le sud aide sûrement à comprendre certaines images.
La girouette de l'image est basée sur un mobile de Kandisky, mais Calder bien sûr...des créations qui nous hypnotisent quand en mouvement.
Bonne soirée ma belle, je t'embrasse
Merci Colo pour ce partage, ton escarcelle contient des trésors !
RépondreSupprimerTe voilà de retour, bien contente K!
SupprimerUn vrai moment de plaisir intense que de lire ce matin ce merveilleux poème
RépondreSupprimerAvec Lorca on se trompe rarement Marie.
SupprimerBonne journée!