Adolescente,
je prenais un autobus pour aller à l'école, et parfois, -oh rage et
désespoir,- surtout quand il neigeait ou pleuvait des seaux, le bus
était plein et ne s’arrêtait pas; on disait alors qu'il était
"boemvol" (mot flamand). Jamais je n'ai trouvé dans une
autre langue un mot qui donne cette idée de plein à craquer.
De
chica, cogía un autobús para ir al colegio y, a veces, -¡que
rabia!- sobre todo cuando nevaba o llovía a cántaros, el bus estaba
lleno y no se paraba; decíamos entonces que estaba “boemvol,
(palabra flamenca). Nunca encontré en otro idioma una palabra que
daba la idea de lleno a rebosar.
Chaque
langue a ses expressions, ses mots, comme les "tapas" ou
"sobremesa" espagnols et j'ai reçu un amusant bouquin
intitulé "Lost in translation" de Ella Frances Sanders qui
reprend des mots intraduisibles du monde entier. Il est très
joliment illustré et mis en page.
Cada
idioma tiene sus expresiones, sus palabras como “tapas” o
“sobremesa”- intraducibles. Recibí un libro divertido e
interesante titulado “Lost in translation” de Ella Frances
Sanders, “un compendio ilustrado de palabras intraducibles de todas
las partes del mundo”. Las ilustraciones son preciosas.
En
voici quelques-uns:
Aquí
van unas palabras:
KOMOREBI:
en Japonais, "la lumière qui se filtre à travers les feuilles
des arbres".
En
Japonés: “La luz que se filtra a través de las hojas de los
árboles”
PISANZAPRA:
en Malais, "le temps que tu mets à manger une banane".
En
Malayo: “el tiempo que tardas en comerte un plátano”
SAMAR:
en Arabe, "Rester éveillé fort tard en passant un bon moment
avec les amis".
En
Árabe: “quedarte despierto hasta tarde pasando un buen rato con
los amigos”
JAYUS:
en Indonésien, "Une blague si mauvaise que tu ne peux qu'en
rire".
En
Indonesio: “un chiste tan malo que no te queda otra que reír”
GOYA:
en Urdu, "Se laisser guider par l'imagination jusqu'à ressentir
quelque chose de fictif comme réel".
“Dejarse
llevar por la imaginación hasta sentir algo ficticio como real”
Vous
connaissez peut-être le FIKA Suédois, cette réunion autour
d'un café et d'une douceur pour passer un moment de relax et
bavarder durant des heures…
Tal
vez conocéis el FIKA Sueco,
esta reunión alrededor de un café con
dulces para pasar un momento de relax y chalar horas con los
amigos...
Pensez-vous à d'autres?
¿Se os ocurren
otras?
En français : http://lamalleauxlivres.com/lost-in-translation-ella-frances-sanders/
En español: http://cultura.elpais.com/cultura/2017/01/10/actualidad/1484081657_383158.html
Je suis certaine d'en connaître aussi mais bien entendu ils se cachent pour l'instant. Il y a en italien et anglais "Torreggiare" ou "Towering", dominer (ou dominant) comme une tour. En wallon il y en a en masses... mais nous les considérons comme trop locaux et pas sérieux :)
RépondreSupprimertrop locaux? pas sérieux? Mais que dis-tu là Edmée!
SupprimerJe pensais à un (je ne sais comment ça s'écrit)"riftudju"...tu vois?
Un livre des mots intraduisibles, voilà une bonne idée ! Edmée le dit, en wallon il y en beaucoup, ainsi que des mots en français de Liège, qui ne se disent qu'ici. Mais il ne sont pas nécessairement intraduisibles...
RépondreSupprimerS'il m'en revient, je reviens...
Bonne journée Colette.
Oui, l'idée est intéressante et amusante aussi..je serais ravie que vous reveniez Christian!
SupprimerSi jolie, ta bannière de plumbago !
RépondreSupprimerBillet très amusant et excitant, ces mots sont si bien illustrés aussi.
J'essaie de retenir "komorebi" et "samar". (Si je trouve un mot à ajouter, je reviendrai.)
Si tu voyais, je mettrai une photo ici un de ces jours, toute la haie "envahie" de plumbago...superbe.
SupprimerOk, j'espère que toi aussi tu reviendras!
quelle chouette idée de livre, et en plus le graphisme a l'air très réussi
RépondreSupprimerOui, il est amusant et si agréable à regarder.
SupprimerKomorebi est bien.
RépondreSupprimerQui connait celui-là ?
Mamihlapinatapai.
Il vient du Chili.
Je cite « un regard partagé entre deux personnes dont chacune espère que l’autre va prendre l’initiative de quelque chose que les deux désirent mais qu’aucun ne veut commencer ».
En bref (sic) un mot long pour une situation qui peut durer longtemps :-)
Un prodige de concision quand même!
SupprimerMerci beaucoup K.
Par chez moi,on dit couflette, lorsqu'on est rassasié, du genre après une mounjetado, ou un cassoulet, ou des farcis, ou des gratons. Tu vois de quoi je parle : rien que les mots mettent en appétit !
RépondreSupprimerAh ça! Mais dis-moi Lou, une fois le ventre plein, s'écrie-t-on "Couflette" ou alors, dans un soupir de bien-être c'est "je suis couflette"?
Supprimerc'est drôle que ce billet sorte aujourd'hui, car j'ai oublié d'aller chercher un livre que j'ai commandé qui s'appelle précisément les mots qui manquent et qui est le même projets que celui-ci. Donc je te donnerai des exemples mais je me souviens de Hanyaku, en portugais angolais, qui signifie "marcher sur la pointe des pieds sur du sable brûlant.” Bises
RépondreSupprimerCroire aux coïncidences?
SupprimerMerci, de la pointe des orteils, pour ce joli "Hanyaku", c'est noté.
Un beso Kwarkito.
En voilà un livre qui me plairait !
RépondreSupprimerBonne journée.
Un joli cadeau à offrir aussi (après l'avoir admiré).
SupprimerBonne journée à vous aussi.
Et alors celui-ci particulièrement éloquent le Tsundoku japonais : acheter des livres, les laisser s'empiler sur le sol, les étagères ou la table de nuit et ne pas les lire
RépondreSupprimerÉloquent oui, merci beaucoup.
SupprimerPauvres livres par nous délaissés, mais quel plaisir de voir ces piles aussi. Un paradis à portée de main...
Sans doute ferais-je une autre note avec tout ce que vous apportez.
Je pourrais vous citer les mots intraduisibles qu'on ne trouve pas trop difficilement sur la Toile, et qui figurent sans nul doute dans votre livre, alors j'en reviens au wallon avec "rawette". Signifie un peu plus, un rab, mais il me semble que les tentatives de traduction ne saurait rendre sa saveur, lorsque le boucher qui vous demande : il y a une rawette, je vous la mets ? Ainsi, le chrono de Merckx qui fait du cinquante à l'heure et des rawettes ou ce bouquin acheté pour des rawettes.
RépondreSupprimerJ'ai noté aussi –avec le support d'Étienne Ferdinand Henaux, historien – le mot " m'koy " qui, selon lui, est une façon de s'adresser à un étranger. On m'a souvent appelé comme cela dans ma vie, comme on dirait «mon petit», «mon gars», sans que j'y sente la notion d'étranger, je ne crois pas. Le mot est peut-être (et là je quitte tout à fait l'historien) venu du «goy» hébreu pour désigne le non-israélite. Si je poursuis le raisonnement, la teneur affective et sympathique que je sens dans le mot quand il m'est/était adressé, n'a-t-elle pas un lointain relent d'anti-sémitisme ? (le goy serait le sympathique).
Je crois que je vais un peu loin mais nous sommes là pour s'amuser...
allez, bon dimanche Colette !
Me relisant, je me dis que c'est tiré par les cheveux,cette histoire de goy... d'oû le wallon tirerait-il ce terme hébraîque ? Mais ça reste amusant :-)
SupprimerN’ayant jamais vécu en Wallonie, j'ignorais ces emplois de rawette pour autre chose qu'"un peu plus de café?", une goutte. Une rawette de viande...c'est très amusant.
SupprimerDrôle aussi cette association d'idées avec " m'koy ", et si ça venait de "mon cowboy"...ah rions en ce dimanche que je vous souhaite plaisant!
c'est un sujet qui me parle, évidemment :-)
RépondreSupprimerquand on est comme moi entre-deux-langues, on est tout le temps confronté à ce genre de choses et je voudrais faire adopter à mes amis français deux mots intraduisibles mais surtout indispensables, c'est "brol" et "kot" pour leurs nombreuses significations et connotations, qui nécessitent tant de mots divers si on veut les traduire :-)
(et ce matin je voulais traduire "afkikken van iets" mais c'est inexistant en français, qui ne connaît que l'expression "suivre une cure de désintoxication")
Adopter des mots inexistants dans une langue est une sagesse, richesse et est fort amusant aussi. Ainsi mon gendre, espagnol-majorquin, qui ne connaît pas un seul mot de flamand, a adopté "kopkenaf" qui me fait tant rire.
SupprimerBrol est parfait et pourrait/devrait se trouver dans ce livre; j'imagine bien l'illustration qui l'accompagnerait;-))
Bonne journée Adrienne.
Ha, je prends beaucoup de plaisir à te lire. J'aime les mots et ceux là sortent de l'orinaire. J'ai tenté d'apprendre l'arabe et ai été surprise de voir le nombre de mots français qui étaient employés par manque d'équivalence. Dans le même esprit, je lis e ce moment "les subtilités du Français -proverbes oubliés". Je pense que cela t'amuserait.
RépondreSupprimerOh oui, les subtilités du français, tout ce qui touche aux mots m'intéresse, merci beaucoup Chinou.
SupprimerBonne semaine!
Quand nous avons déménagé de la Moselle au département du Haut-Rhin, il y avait un mot qui ponctuait presque toutes les fins de phrases : "amel" ou "aï yo amel", expression qui nous a été un grand mystère pendant longtemps... inconnue dans notre patois mosellan. On a fini par comprendre que cela s'apparentait au fameux "mais c'est ...bien-sûr" du commissaire Bourrel. Donc pas totalement intraduisible :-)
RépondreSupprimerLes illustrations de ce livre sont magnifiques.
RépondreSupprimerTrès amusant ce "amel"pour initiés!
SupprimerBonne journée Fifi.
Bonsoir Colo, eh oui, il y a beaucoup de mots qui perdent de leur sens ou de leur saveur quand ils sont traduits ou qu'on est obligé de traduire par une périphrase. C'est ce qui fait le charme des langues. Bonne soirée.
RépondreSupprimerBonjour Dasola, le charme des langues, en effet! Et c'est gai de lire des mots qui résument une longue périphrase!
SupprimerBonne fin de semaine.
Merveilleux ! Komorebi me fait rêver... Les langues sont subtiles, comme le cœur des hommes. Bises. brigitte
RépondreSupprimerSubtiles et si poétiques pour certaines!
SupprimerBonne soirée, besos.
Un bon moment passé en compagnie des mots. Il m'arrive parfois d'avoir spontanément à l'esprit des mots occitans (c'est peut-être la première langue que j'ai entendue à ma naissance et ensuite jusqu'à la mort de mon père)qui se révèlent quasiment intraduisibles, si ce n'est par une périphrase censée expliquer.
RépondreSupprimerTout cela est passionnant et la musique des mots que tu cites nous fait voyager au propre et au figuré.
Je vois que tu as la même passion que moi pour les mots, ici mes enfants rigolent de moi quand je les analyse, décortique...
SupprimerBonne soirée Maïté.