Ida Vitale* (poète, traductrice, essayiste, professeur et critique
littéraire Uruguayenne), 93 ans, est
née à Montevideo. Fuyant la dictature, elle partit au
Mexique (1974) puis plus tard aux États Unis où elle réside
encore.
“L’exil
peut être une expérience dramatique et terrible ou une chose
merveilleuse. En ce qui me concerne j’ai beaucoup souffert
de éloignement de mes proches, j’en ai bavé, mais au
bout d’un petit moment je me suis sentie vraiment enrichie. Le Mexique
m’a donné non seulement le confort d’un monde agréable, mais
aussi l’occasion de me sentir utile par des traductions, des
cours...et quelque chose pour
laquelle je
n’arrêterai jamais de remercier
ce pays, qui est son énorme ouverture à celui qui venait
du dehors.”(Trad: Colo)
Ida
Vitale (poeta, traductora, ensayista, profesora y crítica
literaria uruguaya)
tiene 93 años y nació en Montevideo. Huyendo de la dictadura, se
fue a México (1974) y más tarde a los Estados Unidos donde
reside actualmente.
“El
exilio puede ser una experiencia dramática y terrible o una cosa
maravillosa. En mi caso me dolió mucho alejarme de mi gente, lo pasé
muy mal, pero al poco tiempo me sentí mucho más enriquecida. México
me dio no solo la comodidad de un mundo agradable, sino la
oportunidad de sentirme útil con traducciones, con clases… y eso
es algo que jamás dejaré de agradecerle a ese país, su enorme
apertura hacia el que venía de fuera”.
Additions
Cheval
et cavalier sont déjà deux animaux
Un plus un, dit-on. Et on
pense:
une
pomme plus une pomme,
un
verre plus un verre,
des choses toujours
identiques.
Quel
changement que
un
plus un soit un puritain
plus
un gamelan,
un jasmin plus un arabe,
une
nonne et une falaise,
un
chant et un masque,
encore
une garnison et une damoiselle,
l’espérance
de quelqu’un
plus
le rêve de l’autre.
Extrait de "Réduction de l'infini" (Seuil)
(Ne possédant pas ce livre, la traduction est de moi. Je suis sûre que Silvia Baron Supervielle a fait mieux!)
*Note: Ida Vitale a reçu en 2015 le prix Reina Sofía, la plus haute
distinction de la poésie ibéro-américaine qui consacre la poète
uruguayenne comme une des voix les plus importantes de la poésie de langue espagnole.
Sumas
caballo
y caballero son ya dos animales
Uno más uno, decimos. Y pensamos:
una manzana más una manzana,
un vaso más un vaso,
siempre cosas iguales.
Qué cambio cuando
uno mas uno sea un puritano
más un gamelán,
un jazmín más un árabe,
una monja y un acantilado,
un canto y una máscara,
otra vez una guarnición y una doncella,
la esperanza de alguien
más el sueño de otro.
De "Reducción del infinito" 2002
Uno más uno, decimos. Y pensamos:
una manzana más una manzana,
un vaso más un vaso,
siempre cosas iguales.
Qué cambio cuando
uno mas uno sea un puritano
más un gamelán,
un jazmín más un árabe,
una monja y un acantilado,
un canto y una máscara,
otra vez una guarnición y una doncella,
la esperanza de alguien
más el sueño de otro.
De "Reducción del infinito" 2002
ouvert à celui qui vient du dehors, voilà un beau compliment pour un pays (et ses habitants :-))
RépondreSupprimerOh oui, un des plus beaux!
SupprimerDes traductions, des cours... Voilà qui me fait penser à quelqu'un qui, inlassablement, nous fait découvrir son île et sa culture, les artistes, les poètes et poétesses de langue espagnole, le passage d'une langue à l'autre... Merci, Colo.
RépondreSupprimerJ'ai bien pensé à toi car dans la même interview elle dit: " En mi familia los libros eran importantes y nosotras siempre estuvimos rodeadas de ellos. Adoro a Virginia Woolf, pero yo tenía un cuarto propio y enorme libertad de lectura. Mi tarea los sábados era limpiar una biblioteca”.
SupprimerJe crois que tu comprendras...non?
Merci chère amie, je t'embrasse
Merci à toi, Colo, un baiser en retour.
SupprimerLes deux derniers vers sont particulièrement beaux. Une personnalité intéressante et je vois que l'an dernier en effet il est sorti un recueil de ses poèmes chez Seuil, traduit par Sylvia Baron Supervielle.
RépondreSupprimerBonjour Aifelle, Silvia Baron Supervielle (tu te souviens que deux billets lui avaient été consacrés ici?) a fait énormément pour la poésie en langue espagnole, traduisant ses propres poèmes et ceux d'autres, femmes souvent.
SupprimerJ'essayerai de trouver, traduire, mais tout est compliqué en poésie, d'autres poèmes d'Ida Vitale.
Bonne journée, à bientôt.
Vous devez vous sentir proche d'Ida, je crois ?
RépondreSupprimerMerci pour le texte.
Un peu, oui, mais avec cette énorme différence que je n'ai jamais dû fuir une dictature!
SupprimerL'humanité en marche, ne l'a-t-elle pas toujours été?
Bonne fin de semaine, je lis en ce moment, avec intérêt et plaisir, la Lettre à Helga...je reviendrai sur votre billet dès que terminé.
L'humanité en marche : nous avons suivi en janvier une conférence de F Gemenne sur les migrations climatiques, et de là, tous les autres mouvement migratoires qui font si peur à certains. Les discours sensés auront-ils raison du repli sur soi ?
SupprimerBirgisson : Ah quand même ? tant mieux, c'est toujours délicat de proposer un livre, sachant qu'il n'a pas toujours rencontré l'assentiment, parfois un peu cru aussi, on peut ne pas aimer.
À bientôt Colette.
Elle offre une réflexion-pirouette intéressante. Et j'aime aussi ce qu'elle dit de l'exil. Enfin... dans tout choix difficile il y a ce qu'on gagne et ce qu'on abandonne. Perdre... je pense que la mémoire nous garde un peu de tout ce que nous abandonnons et ainsi nous pouvons ne pas vraiment le perdre...
RépondreSupprimerOui, jusqu'aux deux derniers vers on se demande bien où elle veut en venir!
SupprimerTout s'additionne, ce/ceux qu'on a laissé(s), le présent..., c'est bien vrai. De là des personnalités multiples, si intéressantes.
J'aime cette façon d'écrire… c'est beau. Je viens d'apprendre ce qu'est un gamelan.
RépondreSupprimerJe l'ai appris moi aussi, croyant d'abord que c'était un mot sud américain que je ne connaissais pas!
SupprimerBonne journée Obni.
un plus un !
RépondreSupprimerelle ouvre tout un monde
Tu as le sens de la formule parfaite, oui, c'est ça!
SupprimerBonne semaine Bihn An
Bonjour colo. Une fois de plu, je m'attelle au commentaire précédent, ne voyant pas où en commencer un !!! :-)
SupprimerNe sois pas étonnée si j'ai retiré l'image (américaine) du jour, qui reviendra demain ... j'avais malencontreusement programmé deux images en même temps !!! :-) j'ai remis l'image de St Valentin, écrasée par l'autre :-) Merci. Bonne journée.
Ok, je ne m'étonnerai pas!;-))
SupprimerExcellente journée pour toi aussi, avec ou sans V, et merci!
(Concernant toujours les images américaines, je viens te dire ici, car je ne crois pas que tu aies lu mon com de réponse, ces images ne sont pas des montages, la maison surplombe la mer. Bonne journée).
RépondreSupprimerOh tu as réussi à insérer un com. cette fois! Merci, je t'ai répondu.
SupprimerUne belle découverte! Rien que la lecture du titre m'a déjà fait sourire.
RépondreSupprimerEt Diego Rivera en prime!
On est gâtés.
Merci.
Bisesssssssssssss
Avec plaisir Maïté. à bientôt!
Supprimerbesos de bon dimanche