24 nov. 2025

Apprenties actrices du 3º âge....

Il y a un temps, un long temps, l’idée de monter une pièce de théâtre a surgi. C’était peut-être Marga qui l’a lancée. Elle venait de lire, en français, “La cantatrice chauve” d’Ionesco et elle avait tellement ri...

Quand ces cinq Majorquines, presque toutes d’anciennes profs, sont venues me demander de les aider à adapter le texte au catalan et d’être...la capitaine des pompiers, comment refuser ?

 

                                             Ce qui est sûr, c'est que je ne lui ressemblerai pas.

   https://maldoror-theatre.com/evenements/cantatrice-chauve/

 

Alors nous voilà, 6 retraitées, n’ayant jamais été actrices, embarquées dans une aventure que nous ne prévoyions pas si compliquée. Déjà mémoriser ce texte, la plupart du temps sans queue ni tête, est un exploit. En partie parce que nous sommes prises de fous rires. L’autre partie c’est l’âge,(je suis la plus âgée), et le manque d’habitude d’apprendre par cœur.

L’enthousiasme ne manque pas, mais il nous faudrait une directrice maintenant.

L’idée est de la représenter, une fois qu’on sera prêtes, seulement à nos familles et amis.

Si par le plus grand des hasards c’était pas trop trop moche, on le ferait au village aussi.

 À lui non plus....

https://lestroiscoups.fr/la-cantatrice-chauve-eugene-ionesco-theatre-lalbatros-festival-off-avignon/

                                        

Le catalan (version majorquine) est une langue que je comprends assez bien maintenant, que je parle quand il le faut, mais pas vraiment couramment. Alors une amie et voisine s’est offerte comme “coach-prononciation-intonation” ! Il y a du travail ;-))…elle est patiente.

Voilà pourquoi je suis et serai peu présente sur les blogs.

Mais, si vous avez des idées à me suggérer pour ce rôle de pompière, je vous en serais très reconnaissante.

 


17 nov. 2025

Pluies / Lluvias

 

Aujourd'hui il pleut ici; ces gouttes ont pris une autre vie après la lecture du poème. Quand on y met des mots, du rythme, du talent... 

Alors je republie ce poème( 1º publication 2018). 



Ida Vitale

Gouttes

Se blessent et se fondent-elles?
Déjà elles ne sont plus la pluie.
Coquines à la récré,
petits chats d'un royaume transparent,
elles courent, libres, sur vitres et rampes,
seuils de leur limbe,
elles se suivent, se poursuivent,
peut-être vont-elles, de solitude en noces,
se fondre et s'aimer.
Imaginant une autre mort.
(Trad:Colo)


Gotas


¿Se hieren y se funden?
Acaban de dejar de ser la lluvia.
Traviesas en recreo,
gatitos de un reino transparente,
corren libres por vidrios y barandas,
umbrales de su limbo,
se siguen, se persiguen,
quizá van, de soledad a bodas,
a fundirse y amarse.
Trasueñan otra muerte.

10 nov. 2025

Madrid, une visite / Madrid, una visita

Comme un peu partout, à Madrid il y a de “grands musées”, Le Prado, Reina Sofía et Thyssen, puis ceux que les guides touristiques appellent “petits”.

Ce dimanche-là nous sommes allés visiter l’un de ces musées à taille humaine, je veux dire où on peut tout voir sans en sortir épuisé ou frustré. C’est le Musée Lázaro Galdiano.

Pas besoin de réserver, d’acheter un ticket auparavant, il y a peu de monde.





Le bâtiment est un “Palacete” (hôtel particulier), appelé Parque Florido en honneur à sa femme, Paula Florido y Toledo, Argentine, trois fois veuve, héritière d’une fortune considérable. Elle était  amatrice et collectionneuse d’art.

Son mari, le quatrième donc, Lázaro Galdiano, Espagnol, (1862-1947), était financier, homme d’affaires, avocat, collectionneur d’objets d’art et bibliophile. À deux ils parcoururent le monde et réunirent le tout dans le Palacete. À la mort de Paula, n’ayant pas d’héritiers, il légua maison et collections à l’État Espagnol.


Alors, cette visite très agréable est aussi fort intéressante.

Parmi les œuvres connues il y a ce tableau de Jérôme Bosch, "El Bosco", ici méditation de Saint Jean Baptiste.

 



Et les sorcières de Goya. 

 

Les plafonds, le mobilier, les nombreux objets, certains tableaux ou statues, magnifiques. La collection d'armes ne m'a pas intéressée, ni les très nombreux tableaux de la Vierge, de qualités variables. 

 Je vous mets quelques photos, et, si vous allez un jour à Madrid, essayez de vous y rendre.


 

 











Hortense de Beauharnais, Bronze, Atelier François Bosio 1768-1845    

 

 

Et des coffres exceptionnels comme celui-ci, qui date de 1577, en bois de chêne et ébène, 

garnis d'ivoire et d'argent.



 Si vous voulez en voir plus, ici

 

Enfin, une vidéo (en espagnol mais vous y verrez des tas d'autre œuvres).


 

4 nov. 2025

Le vide, espace du possible / El vacío, espacio de lo posible

 

Peu connu, je pense, Juan Rodolfo Wilcock, et c’est fort dommage. Si je le connais peu comme traducteur, sa poésie m’enchante, et si vous me suivez depuis longtemps, vous aurez déjà lu l’un ou l’autre poème de lui ici.

Simplicité et profondeur dans le poème d’aujourd’hui. 

Dos esculturas de Jorge de Oteiza . Izquierda: Caja vacía, 1958; derecha: De la serie de la desocupación de la esfera, 1957

 
 

ESPACE

Juan Rodolfo Wilcock *Argentina 1919-1978

 

Dans ma chambre il n’y a rien,

sauf un tourne-disques et un lit;

et dans le cœur rien non plus,

sauf un fils différent de moi.


Ainsi il y a de l’espace pour bouger

tant dans le cœur que dans la chambre

j’ai jeté les guenilles au feu,

les sentiments, à la mer.


Tout le monde n’a pas une chambre vide,

tout le monde n’a pas le cœur vide:

on peut y laisser entrer

chaque matin un monde nouveau.

(Trad.Colo)


*”Né de père anglais et de mère italienne, Wilcock se forma dans une Buenos Aires cosmopolite, où il se lia d’amitié dès 1941-1942 avec Borges, Silvina Ocampo et Bioy Casarès, et il se définit comme un « écrivain européen7 », qui aurait finalement choisi d’écrire en italien car c’est la langue qui ressemble le plus au latin ! Fixé définitivement en Italie en 1957, Wilcock est un écrivain qui touche à tous les genres, un journaliste, un essayiste, un traducteur aussi, capable de traduire vers l’italien aussi bien l’espagnol que le français ou l’anglais.”

Source: https://books.openedition.org/pur/39154?lang=fr

 

Fábrica MDK     https://www.tccuadernos.com/blog/solido-vacio-arquitectura-fran-silvestre-david-cohn/

ESPACIO

Juan Rodolfo Wilcock

En mi cuarto no hay nada,
salvo el tocadiscos y una cama;
y en el corazón tampoco hay nada,
salvo un hijo distinto a mí.

Así hay espacio para moverse
tanto en el corazón como en el cuarto
tiré los harapos al fuego,
los sentimientos, al mar.

No todos tienen el cuarto vacío,
no todos tienen el corazón vacío:
se puede dejar entrar
cada mañana un mundo nuevo.