7 avr. 2022

Mais où sont mes lunettes ?/ Pero ¿dónde están mis gafas?

 

Jeunes ou mi-jeunes il nous arrive d’être tête en l’air, d’oublier ceci ou cela, ce que mère appelait avoir “des distractions de savants”. Rien de grave.

Mais voilà, avec l’âge ces failles de nos mémoires augmentent inexorablement.

Carmen Naranjo, (Costa Rica 1928-2012) en a fait, non sans humour, un poème 

qu’elle a intitulé:




SIGNE IMPERTINENT

Carmen Naranjo



Impertinent signe

de l’oubli

les clés où sont-elles

le rendez-vous était avant

non après

et ce nom

sur le bout de la langue.

Impertinent

tu te souviens

bien sûr

et moi avec des volets

de où et quand.

Impertinent symbole

mieux vaut noter

et je note l’adresse

sans savoir par où

que l’oubli est immense !

(Trad: Colo)

 

Les couleurs de l'oubli / Los colores del olvido Rene Villanueva

https://www.eluniversal.com.mx/cultura/artes-visuales/salvan-del-olvido-pinturas-del-musico-rene-villanueva

Impertinente signo de Carmen Naranjo

Impertinente signo

del olvido

las llaves dónde están

la cita era antes

no después

y ese nombre

en la punta de la lengua.

Impertinente

te acordás

claro que sí

y yo con persianas

de dónde y cuándo.

Impertinente símbolo

de mejor apuntar

y apunto destino

sin saber por dónde

que inmenso es el olvido.



34 commentaires:

  1. claro! inmenso es el olvido!
    et chez moi c'est depuis toujours, parfois ça me console: si c'est depuis toujours, ce n'est pas un signe de vieillesse, si?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si c'est de naissance Adrienne, aucun souci:-)))

      Supprimer
  2. ah mon dieu je me sens vraiment en pays de connaissance

    RépondreSupprimer
  3. Vous êtes qui? Bon, avoir des pertes de mémoire, c'est normal. Mais il y a des maladies plus graves qui peuvent survenir et là, c'est une véritable souffrance pour ceux qui en sont atteints et leurs familles. Bises alpines.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bien sûr Dédé, ces maladies sont absolument terribles.
      Le poème fait référence, tu l'as lu, à ces distractions-oublis que l'âge amène inévitablement, hélas.
      Besos mediterraneos

      Supprimer
  4. Noter, oui, le secours de la mémoire, et s'organiser, de plus en plus, ne pas remettre à plus tard. Toutes & tous, nous développons des parades.
    Je rejoins la remarque de Dédé, là c'est autre chose.
    Bonne après-midi, Colo, ton illustration me laisse avec une question : quelles sont les couleurs de la mémoire ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La couleur de la mémoire, voyons : le vert pâle d'un matin de printemps, le rouge des montures de lunettes, le bleu des yeux d'un amour...
      Bonne après-midi Tania!

      Supprimer
  5. Il y a un certain temps, nous avions invité à la campagne un jeune sévillan 13 ou 14 ans qui devait apprendre le français, il appelait ma mère (déjà un peu âgée) "las gafas", ton billet me remet cette anecdote en mémoire

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Que c'est amusant ! Appeler ta mère "les lunettes" devait avoir une explication dans sa tête à lui, curieux.
      Bonne semaine.

      Supprimer
    2. Elle était tout le temps en train de les chercher. Trente ans plus tard, c'est mon tour

      Supprimer
    3. Je comprends maintenant, merci !
      Bonne journée Miriam.

      Supprimer
  6. Ce poème ne peut que me faire rire tellement je me retrouve. L'âge est sans pitié pour ces petits oublis, surtout les noms de famille chez moi. C'est juste normal, rien à voir avec les vrais problèmes pathologiques. Bonne journée Colo, bises.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mieux vaut en rire, en effet. Les noms, oui, parfois ça me désespère quand même, je les retrouve plus tard, ils sont juste cachés, profondément semble-t-il ;-))
      Bonne journée à toi aussi, un beso

      Supprimer
  7. J’adore l’expression “avoir des distractions de savants”. Ce poème est très fin pour décrire ce qui nous guette et nous perturbe inévitablement. Il y a quelques années ma fille avait insisté pour un faire un petit film qu’elle avait intitulé “papa cherche ses lunettes”. Les deux tableaux qui illustrent ton billet sont très belles

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les lunettes, oui, c'est l'éternelle recherche de mon compagnon qui en a 3 paires pour 3 situations différentes et celles qu'il/on trouve ne sont jamais les bonnes...le filmer serait assez pathétique je pense:-)

      Les acteurs ont généralement une excellente mémoire qu'ils exercent, mais la mémoire des mots n'est sans doute pas celle de la place desdites lunettes !

      Merci Kwarkito.

      Supprimer
  8. Distraction de savant ou de bricoleur aussi. Souvent il m'arrive d'être tellement absorbé par la tâche que je ne trouve plus où j'ai posé l'outil. Il m'est aussi arrivé de chercher mes lunettes partout alors qu'elles étaient sur le nez ! C'est grave docteur ?

    RépondreSupprimer
  9. Il est vrai que les mots et les objets jouent à cache-cache avec nos têtes vieillissantes!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. À cache-cache, mais oui tu as raison, il nous faut apprendre à y jouer le mieux possible !

      Supprimer
  10. Coucou chère Colo, merci pour ce poème. Ah! les lunettes, ce billet est pour mon mari, il est toujours en train de les chercher (deux paires). Quant aux miennes, elles sont autour du cou car j'en ai toujours besoin. Par contre, je pense à aller chercher une chose dans une pièce et je ne sais plus ce que c'est. Alors je fais demi tour et là, ça revient :-)
    Gros bisous ♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Denise, ah oui, revenir sur ses pas fait se souvenir de pourquoi on se retrouve dans la salle de bains avec, tiens mais pourquoi ai-je ces ciseaux en main ? J'en ris souvent.
      Bon week-end Denise, un beso

      Supprimer
  11. Distraction , pensées qui se téélescopent et qui vagabondent ... si ça ne se limite qu'à cela ça n'est pas trop grave, on s'y acoutume ..
    Beau WE COLO
    Paco
    ᓚᘏᗢ

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Paco, bon week-end à toi aussi, beau temps enfin ici !

      Supprimer
  12. Rien à faire, on y passe tous avec l'âge avançant. J'essaie de ne pas déplacer trop de choses car je me souviens plus facilement de l'avant dernier endroit que du dernier endroit où j'ai mis la chose. Bon week end. Bises.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah oui, laisser les choses à leur place aide !
      Passe un bon week-end Élisabeth, beaucoup de travail dans le jardin ?
      UN beso

      Supprimer
  13. Que c'est agaçant d'avoir ce nom au bout de la langue, mais perdu dans les méandres d'une mémoire capricieuse
    que c'est énervant de ne plus retrouver ses clés , et pourtant on était sûr de les avoir posées juste là
    que c'est vexant d'avoir oublié ce rendez-vous attendu impatiemment
    ....petites leçons d'humilité à prendre avec détachement et humour ! ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh oui "détachement et humour ", que faire d'autre ?
      Comme cette très vieille dame très bavarde rencontrée dans la salle d'attente du médecin à qui je demandais ce qui allait mal: "je ne sais plus exactement mais j'ai mal partout sauf à la langue" en rigolant !

      Supprimer
  14. Ah OUI, il nous faudrait peut-être vivre dans un champs de myosotis ? Bises du samedi, doux week end Colo. brigitte

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais quelle intéressante suggestion Brigitte !
      Bon week-end fleuri à toi, un beso

      Supprimer
  15. Ton billet et les commentaires me rassurent, vraiment.
    Le rythme de ce poème est intéressant, vers ultra-courts, on dirait une petite course haletante...à la recherche de tout ce qui se perd ! Besossss Colo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bien vu Claudie!!!!
      Ne perds pas ce beso pour toi.

      Supprimer
  16. Un billet réconfortant :-) Je me surprend à sourire, ne suis plus toute seule.
    Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh que non, tu n'es pas seule, le "mal" est très répandu:-))
      Bonne journée Fifi.

      Supprimer