Antonio
Machado (Première partie)
(Primera
parte)
Neruda
disait d'Antonio Machado qu’il était « très silencieux et discret,
doux et sévère comme un très vieil arbre d’Espagne ».
Dans
toutes les biographies que j’ai lues de lui, Antonio Machado est
décrit comme une homme bon et humble, un homme qui aime l'ombre et les gens simples, les travailleurs qu’il
mentionne souvent dans ses vers.
« Chaque
fois que j’ai affaire à des hommes de la campagne, je pense à
toutes les choses qu’ils savent et que nous ignorons et combien il
leur importe peu de connaître tout ce que nous savons. »
Jamais
je n’ai cherché la gloire
Ni voulu dans la mémoire
des hommes
Laisser mes chansons
Mais j’aime les mondes subtils
Aériens et délicats
Comme des bulles de savon.
J’aime les voir s’envoler,
Se colorer de soleil et de pourpre,
Voler sous le ciel bleu, subitement trembler,
Puis éclater.
Ni voulu dans la mémoire
des hommes
Laisser mes chansons
Mais j’aime les mondes subtils
Aériens et délicats
Comme des bulles de savon.
J’aime les voir s’envoler,
Se colorer de soleil et de pourpre,
Voler sous le ciel bleu, subitement trembler,
Puis éclater.
Né
à Sevilla en 1875, mais, comme il l’écrit dans son autobiographie
“De huit à trente deux ans j’ai vécu à Madrid, exception
faite des années 1899 et 1902 que j’ai passées à Paris. J’ai
été éduqué à l’ Institución
Libre de Enseñanza et je conserve un grand amour pour mes maîtres.
Je suis passé par L’institut et L’université, mais la trace que
je conserve de de ces centres est une grande aversion pour tout ce
qui est académique”.
Son
premier recueil de poèmes parut en 1903 “Soledades”,
(Solitudes), sa poésie est déjà et restera toujours simple, sobre,
pleine de réflexions sincères qui le rendent si humain et le
rapproche de nous tous.
Antonio
Machado était traducteur mais surtout professeur de français et
lorsqu’une place intéressante lui est offerte à Soria, petite
ville de Castille, il accepte et s’installe dans une pension. Et là
il tombe éperdument amoureux de la fille des propriétaires qui n’a,
selon les biographies, que 13 ou 15 ou 16 ans. Lui en a 32, ses amis
se moquent de lui mais... Leonor Izquierdo est sous son charme et dès
qu’elle atteint l’âge requis, ils se marient. Ils voyagent à
Paris, font des projets, mais hélas elle meurt 3 ans après de
tuberculose. A. Machado est inconsolable et elle restera le grand
amour de sa vie.
Leonor Izquierdo |
Machado
sera toute sa vie une personne “entre”, ici entre ses souvenirs
d’enfance andalouse et la fascination pour La Castille, il publie
en 1912 le superbe recueil “Champs de Castille”. (nous verrons
d’autres “entre” dans le prochain billet.)
Soria |
Je
terminerai cette première partie de sa vie par ces mots de lui:
“Quatre
principes dont il faut tenir compte: Le contraire est aussi fréquent.
Il ne suffit pas de bouger pour rénover. Il ne suffit pas de rénover
pour améliorer. Il n’y a rien qui soit absolument “empirable”.
Decía Neruda de Machado que era ”muy silencioso y discreto, dulce y severo como un viejísimo árbol de España”.
En
todas la biografías que leí de él, se le describe como un hombre
bueno y humilde, que nunca buscó la luz y a quién gustaba la gente
del pueblo, los trabajadores que tantas veces menciona en sus versos.
«Siempre
que trato con hombres del campo pienso en lo mucho que ellos saben y
nosotros ignoramos, y en lo poco que a ellos importa conocer cuanto
nosotros sabemos»
Nunca
perseguí la gloria
ni dejar en la memoria
de los hombres mi canción;
yo amo los mundos sutiles,
ingrávidos y gentiles
como pompas de jabón.
Me gusta verlos pintarse
de sol y grana, volar
bajo el cielo azul, temblar
súbitamente y quebrarse.
ni dejar en la memoria
de los hombres mi canción;
yo amo los mundos sutiles,
ingrávidos y gentiles
como pompas de jabón.
Me gusta verlos pintarse
de sol y grana, volar
bajo el cielo azul, temblar
súbitamente y quebrarse.
Nació
en Sevilla en 1875, pero, tal y como lo escribe en su autobiografía
.!
“Desde los ocho a los
treinta y dos años he vivido en Madrid con excepción del año 1899
y del 1902 que los pasé en París. Me eduqué en la Institución
Libre de Enseñanza y conservo gran amor a mis maestros: (...). Pasé
por el Instituto y la Universidad, pero de estos centros no conservo
más huella que una gran aversión a todo lo académico.”
Su
primer libro de poemas, titulado Soledades salió en 1903, su poesía
es y será siempre simple, sobria, llena de reflexiones sinceras
que le dan un lado tan humano, tan cercano a nosotros.
Antonio
Machado era traductor pero sobre todo profesor de francés y cuando
se le ofreció un puesto interesante en Soria aceptó y se instaló
en una pensión. Allí se enamoró locamente de la hija de los
dueños que, según las biografías no tenia más de 13, 15 o 16
años. Él tenía 32 años y sus amigos se burlaron de él,
pero...Leonor Izquierdo , bajo los encantos del profesor, tuvo que
esperar hasta tener la edad para casarse y se fueron de viaje a
París. Tenían muchos planes juntos pero a las tres años de la boda
elle murió de tuberculosis. A. Machado fue inconsolable y Leonor quedará el gran amor de su vida.
A.M.
será toda su vida una persone “entre”, aquí entre sus recuerdos
de infancia andaluza y la fascinación y el amor que tiene por
Castilla. En 1912 publica los poemas “Campos de Castilla”,
magnífico. (veremos otros “entre” en la próxima entrada).
Termino
esta primera parte con estas palabras de él:
“Cuatro
principios a tener en cuenta: Lo contrario es también frecuente. No
basta mover para renovar. No basta renovar para mejorar. No hay nada
que sea absolutamente empeorable”
Merci beaucoup pour cette notice biographique. J'aime beaucoup ce poème empreint de tendresse et de candeur. Bonne fin de journée
RépondreSupprimerAvec plaisir Kwarkito, j'ai lu qu'en France ce poète est "connu mais peu reconnu", je ne sais si c'est exact.
SupprimerBon week-end.
Merci pour cette évocation de cet homme très « humain ». Les textes présentés sont émouvants
RépondreSupprimerTu connais sûrement certains de ses poèmes chantés par Juan Manuel Serrat...j'en mettrai dans le prochain billet!
SupprimerUn beso para vosotros.
une belle histoire, un beau personnage que Machado - je ne le connaissais que de nom, mais j'aime beaucoup ce que tu cites
RépondreSupprimerBonjour Niki, ici il est aussi connu que Baudelaire par exemple. L'homme et sa poésie nous touchent, même si pour des non espagnols, les paysages de Castille sont inconnus.
SupprimerJ'espère que la suite te plaira aussi.
Passe une bonne journée, je te rends visite sous peu!
Une personnalité singulière,entière dirait-on, qui ne se gaspille pas, ne s'épuise pas dans ce qui ne l'attire pas....
RépondreSupprimerUn homme entier et, comme on dit, droit dans ses bottes aussi.
SupprimerTa traduction permet de sentir cet "homme bon et humble". C'est en effet cela qui touche dans un texte, et non la poésie ou la prose "académique"
RépondreSupprimerMerci de nous le faire connaître et le rendre accessible.
Bonne fin de semaine, Colo !
C'est ça, il voulait écrire pour tout le monde, pour le peuple disait-il. Alors pas de fioritures, de figures de style compliquées.
SupprimerBon week-end Fifi, un beso.
La manière dont Neruda parle de lui puis ta présentation donnent envie de mieux connaître ce grand poète que je ne connais que de nom.
RépondreSupprimerJ'adore le poème que tu nous as traduit, avec ces "mondes subtils / Aériens et délicats / Comme des bulles de savon". Je suis curieuse de lire la suite.
Grand merci & bonne après-midi, Colo.
Tu connais sûrement le passage du poème "Caminante no hay camino, se hace el camino al andar", mais tu ne le relies peut-être pas à son nom. Dans le prochain billet tu verras que Aragon lui a dédié un poème (chanté par Ferrat), que Serrat lui a consacré plus d'un disque entier...
SupprimerBon dimanche, un beso.
Soria j'y suis passé. Il me reste le souvenir d'une ville moyenne ou le bien vivre est la règle. La ville est calme, riche d'histoire, propose de nombreux parcours ombragés. Le monastère Monastère San Juan de Duero est une merveille. Donc je pense qu'il s'y sentit si bien ici. Le poème parle d'une vision du monde à la fois humble mais tellement subtile.
RépondreSupprimerMachado parle dans un poème de ce monastère que je n'ai vu qu'en photo. Soria est intéressant aussi car il est à la limite entre la Castille traditionnelle et les montagnes du nord. Il y a fait très froid en hiver aussi, d'où leur excellente charcuterie et jambons!
SupprimerBonne semaine Sergio.
J'ai quelques photos de ce magnifique monastère https://escapadesphoto.fr/monastere-san-juan-de-duero je ne sais pas si tu as visionné. Quand je suis passé, il y faisait très chaud, je ne peux pas m'imaginer qu'il y fait très froid l'hiver...
SupprimerOh merci Sergio, j'avais raté ce billet et tes belles photos.
SupprimerJe mettrai dans le prochain billet des vers où Machado parle de neige et de froid donc!
que j'aime ton article et cette belle expression d'admiration « très silencieux et discret, doux et sévère comme un très vieil arbre d’Espagne ».
RépondreSupprimerLa brève description de Neruda est magnifique en effet!
SupprimerBonne soirée.
Des mots magnifiques, un poète qui avait tout compris de la vie. Je le lirai différemment maintenant, merci Colo de nous éclairer ainsi. Bises. brigitte
RépondreSupprimerAvec plaisir Brigitte, j'en apprend moi-même pas mal de détails en préparant ces billets.
SupprimerBonne semaine, un beso
L'aversion pour l'académisme, nous n'en douterons pas en lisant les subtils textes aériens de d'Antonio Machado. D'autres "entre" bientôt alors ?
RépondreSupprimerBonjour Christian, bientôt oui, ce genre de billet prend du temps, soyez patient donc:-)
SupprimerSinon, oui, sa poésie est simple, pas de figures de style alambiquées, il la voulait à la portée de tous.
beaucoup de belles pensées et de belle sagesse, chez cet homme!
RépondreSupprimermerci Colo
Un homme que j'aurais aimé connaître, aucun doute!
SupprimerDifficile de dissocier le poème de la superbe mélodie de Serrat - Merci Colo
RépondreSupprimerHola Olivier, quelle excellente surprise!
SupprimerIndissociables en effet pour qui connaît JM Serrat! Il sera bien sûr dans la seconde partie, j'y travaille.
Un beso
Merci vraiment de me permettre d'approfondir mes connaissances sur Machado. Je crois que moi aussi j'aurais aimé le rencontrer.
RépondreSupprimerBonne journée.
Je sais combien tu aimes ce poète Marie, bonne journée, un beso.
SupprimerCombien j'aime ce passage et cet état d'esprit!
RépondreSupprimerNunca perseguí la gloria
ni dejar en la memoria
de los hombres mi canción;
yo amo los mundos sutiles,
ingrávidos y gentiles
como pompas de jabón.
Me gusta verlos pintarse
de sol y grana, volar
bajo el cielo azul, temblar
súbitamente y quebrarse.
Merci Colo.
Merci d'approfondir la présentation de ce poète si humain.
J'y prends plus que du plaisir chère Maïté!
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