Aujourd'hui une chanson de Rozalen, auteure-compositrice-chanteuse née à Albacete en 1986.
Elle y relate une conversation avec sa grand-mère.
Dure réalité de la période de la guerre civile...
Tais-toi
ne
rouvre pas la plaie
pleure
toujours en silence
ne
soulève pas de rancœurs, ce village est si petit…
c’était
d’autres temps.
(bis)
Tous
l’appelaient Juste
Juste
de nom et d’action
l’aîné
de cinq frères
élégant,
le plus prudent d’un petit village de la Sierra De Segura
tailleur
et bûcheron de profession.
Il
s’entendait avec l’Ascensión, une brunette, celle d’Amalio
une
des rares qui lisait
étudiait
la nuit pendant les trois mois d’hiver
lui,
il chantait dans les rues toujours gai une chanson.
Fin
‘38 sont appelés à la guerre
la
génération la plus jeune
celle
de « l’année du biberon »
ils
montèrent dans le camion comme si d’une fête il s’agissait
mais
il fut le seul qui ne revint pas.
Et
maintenant j’arrive à t’entendre chanter
ton
visage se dessine dans l’harmonie de ce lieu
et
maintenant j’arrive à t’entendre chanter
si
tu on ne soigne la blessure elle fait mal, elle suppure, ne trouve
pas la paix.
Après
treize jours sans nouvelles la joie d’une seconde
arrive
une lettre…..
une
autre de son compagnon
ce
fut une balle nous disait le journal
j’ai
gardé sa cuiller, sa veste militaire et le briquet.
La
mère déjà descend la côte criant : « Canailles vous me
l’avez tué ! »
sans
une fleur
sans
un adieu
pour
seule tombe, son cœur.
Mais
maintenant j’arrive à t’entendre chanter
ton
visage se dessine dans l’harmonie de ce lieu
et
maintenant j’arrive à t’entendre chanter
si
tu on ne soigne la blessure elle fait mal, elle suppure, ne trouve
pas la paix.
***Aime-moi
fillette, aime-moi fillette, aime-moi toujours
Aime-moi
autant, aime-moi autant que je t’aime
en
échange je te donnerai
la
viennoiserie, la viennoiserie et le bon café
la
viennoiserie, la viennoiserie et le bon café
(trad :
Colo)
La chanson est très belle et les paroles brisent le cœur. Cette guerre doit être si proche encore dans les familles... bonne soirée (au coin du feu ?)
RépondreSupprimerProche, oui, et pourtant en parler est encore assez tabou. Les guerres civiles ont ça, sûrement.
SupprimerAu coin du feu, exactement:-) Très froid chez vous, j'entends.
Bonne soirée Kwarkito.
C'est magnifique et prenant, tant les paroles que l'interprétation, très rugueuse, comme la réalité racontée. Merci de cette découverte.
RépondreSupprimerJe trouve aussi que les variations de la musique et de sa voix accompagnent parfaitement ce texte dur, si réel.
SupprimerTellement triste et juste aussi... des mots simples, la souffrance!
RépondreSupprimerOui, le quotidien, hélas, en temps de guerre...
Supprimertrès émouvant, la cuillère, la veste et le briquet, pâles souvenirs et qui pourtant deviennent la personne même
RépondreSupprimerj'aime beaucoup cette voix
Comme toi j'ai trouvé le détails des objets très émouvant.
SupprimerBonne après-midi.
très belle chanson pour une bien triste page d'histoire...
RépondreSupprimerça me fait penser à ce petit poème de Paul Valet, Trois générations:
Le père mourut dans la boue de Champagne
Le fils mourut dans la crasse d'Espagne
Le petit s'obstinait à rester propre
Les Allemands en firent du savon
Oh quelle horreur ce petit poème...
SupprimerRaconter la guerre en chanson. Il y a quelque chose de triste et en même temps, cette voix me réchauffe. Bises alpines.
RépondreSupprimerDes souvenirs si vivants encore, Rozalen en fait un condensé très réussi je trouve.
SupprimerBonne soirée Dédé
Une voix qui raconte bien, les drames sont si concrets… et la paix parfois introuvable.
RépondreSupprimerLa dernière strophe est inattendue, un retour à la vie. Merci, colo.
C'est souvent par le concret qu'on arrive à percevoir la réalité, non?
SupprimerBon week-end Tania.
quel beau texte, merci colo
RépondreSupprimerContente que tu apprécies Niki. Bon week-end hivernal.
SupprimerCe n'est pas dans l'ordre des choses de la vie de voir mourir des jeunes, surtout à la guerre, le cri de cette mère restera éternel ! La voix de la chanteuse est très mature, je la pensais plus âgée... Merci Colo, cette chanson est vraiment émouvante. Bises, que les buches dans la cheminée te réchauffent bien. brigitte
RépondreSupprimerCes mêmes souvenirs, je les ai entendus de la bouche de mes beaux-parents...
SupprimerIl grêle ici Brigitte, la cheminé est bien venue!
Je t'embrasse
C'est puissant et triste ! Touchante traduction, Colo ! Comme tu nous a traduits, on peut un peu suivre les paroles et comprendre un tout petit peu. C'est d'autant plus émouvant ! Je te remercie.
RépondreSupprimerUne façon pour toi d'apprendre quelques mots d'espagnol An?
SupprimerBon week-end, merci de ta gentille visite.
Très belle chanson ! Ici je découvre presque toujours des poètes, des chanteurs et tant de choses ! Je ne connaissais pas cette interprète. J'aime bien. Ce morceau me ramène un peu à l'esprit du film que j'ai vu hier soir : "Le Cercle Littéraire de Guernesey". C'est un film aussi sur la guerre et les drames des familles qui perdent un proche. Je ne sais pas si tu l'as vu, mais je te le conseille. Il est magistral. Bises.
RépondreSupprimerExcellent film, en effet Obni!
SupprimerOù on se dit aussi qu'on a bien de la chance d'avoir vécu sans guerre...
Bon week-end!
Tjs de beaux messages. Merci de les partager avec nous. Bisous
RépondreSupprimerBon dimanche Val, un beso
SupprimerUne chanson bien triste celle de toutes les guerres!
RépondreSupprimerIl y a quand même une note de paix il me smeble..."mais maintenant j'arrive à t'entendre chanter..."
SupprimerBonne semaine Marie.
La guerre civile est encore pire que toutes les autres, ce sont des morts et le déchirement d'une nation.
RépondreSupprimerHélas, oui Sergio.
SupprimerLa chanson me rappelle le livre de Lydie Salvayre "Pas pleurer" et le personnage de Montse.
RépondreSupprimerBonne semaine Colette.
Un très beau et dur roman, vous avez raison. Les histoires sont les mêmes partout dans les villages, mais les souffrances sont individuelles...
SupprimerBonne semaine à vous aussi!
Le passage du temps et des mots sur des temps si difficiles pleins d'atrocités.Dans chaque guerre, le côté civil des hostilités est poignant.
RépondreSupprimerMoi aussi je pense à Lydie Salvayre et à son roman.
Pas pleurer, même chanter et se souvenir de celui le faisait, ce sont bien les mêmes messages, oui Maïté.
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