Vitale,
ce nom lui va si bien! À 95 ans elle vient de recevoir un prix de
plus, le
Cervantes 2018. Cette poétesse Uruguayenne, vive d’esprit, a
plus de 50 ans de « métier » derrière elle et, si elle
a traduit Pirandelllo et Molière, Boris Vian, Simone de Beauvoir et
Gaston Bachelard en espagnol, elle est avant tout poète.
Une
dame qu’on aimerait rencontrer, qui a connu l’exil, s’y est
bien adaptée, a vécu longtemps au Mexique, au Texas puis est
retournée dans son pays.
(article en français ici).
Acaban de darle el premio Cervantes. Tradujo
a Pirandello y D’Annunzio, a Molière y Boris Vian, a Simone de
Beauvoir y Gaston Bachelard. Escribió ensayos, prologó libros,
publicó prosas . Pero Ida Vitale es, ante todo, poeta
Entrevista
a Ida Vitale:
https://www.elmundo.es/cultura/literatura/2018/11/16/5bedd2b446163f6ba38b462f.html
Chance
Pendant
des années, profiter de l’erreur
et
de sa correction,
avoir
pu parler, marcher libre,
ne
pas exister mutilée,
entrer
ou pas dans des églises,
lire,
écouter la musique chérie,
être,
de nuit comme de jour, un être.
Ne
pas être négociée en mariage,
ni
mesurée en chèvres,
ni
souffrir le contrôle de la famille
ou
la lapidation légale.
Ne
plus jamais défiler
et
ne pas admettre des mots
qui
mettent dans le sang
des
limailles de fer.
Découvrir par toi-même
un autre être imprévu
dans le pont du regard.
Être
humain et femme, ni plus ni moins.
(Trad:Colo)
Petrona Viera El cuentito |
Nous avions déjà rencontré cette intéressante artiste Uruguayenne dans ce billet au sujet du Planismo.
Fortuna
Por
años, disfrutar del error
y
de su enmienda,
haber
podido hablar, caminar libre,
no
existir mutilada,
no
entrar o sí en iglesias,
leer,
oír la música querida,
ser
en la noche un ser como en el día.
No
ser casada en un negocio,
medida
en cabras,
sufrir
gobierno de parientes
o
legal lapidación.
No
desfilar ya nunca
y
no admitir palabras
que
pongan en la sangre
limaduras
de hierro.
Descubrir
por ti misma
otro
ser no previsto
en
el puente de la mirada.
Ser
humano y mujer, ni más ni menos.
J'aime beaucoup ce poème et l'image est tout à fait délicate et charmante avec ses couleurs orangées.
RépondreSupprimerNous voilà bien d'accord kwarkito.
SupprimerBonne soirée.
Oh ! oui, je pense souvent à cette "fortuna" que nous avons, nous autres...
RépondreSupprimerIl est important, tellement, de ne jamais l'oublier Anne.
SupprimerEffectivement, ce nom, Vitale, lui va comme un gant ! J'admire les gens qui sont aussi forts et aussi libres.
RépondreSupprimerParfois je me demande Marie si les grands malheurs, les guerres, les exils ne rendent pas plus fort(e)s.
SupprimerMais c'est une femme d'exception, aucun doute.
Magnifique distinction pour cette poétesse que tu nous avais présentée avec un autre beau poème. Celui-ci est un magnifique bilan de vie, on a envie de l'applaudir.
RépondreSupprimerBelle illustration pour "le pont du regard" !
L'applaudir en effet. J'ai lu qu’elle disait que le plus gros travail est celui d'élaguer encore et encore pour arriver, oui, à dire en peu de mots. Elle y arrive si bien!
SupprimerMerci Tania, bonne soirée.
Une pensée pour toutes les femmes du monde qui ne peuvent pas avoir ce souffle de liberté vitale. Tout est élégamment dit à travers ce poème déterminé et plein d'humanité. J'ai lu la présentation de Ida Vitale, ce qui me permet de mieux comprendre sa force positivement déterminée. Puisse les femmes opprimées s'en inspirer pour le plus grand bien de l'humanité.
RépondreSupprimerOn pense à toutes en lisant le poème, un tour du monde de toutes les conditions de non-liberté, tu as raison.
SupprimerSi un poème pouvait aider, on le traduirait dans toutes les langues, encore et encore.
Bonne soirée Sergio.
quel beau résumé d'une condition féminine qui pourrait être vécue en toute sérénité... je crois bien que tout y est!
RépondreSupprimermerci Colo
Je le crois aussi chère Adrienne.
SupprimerRemarquable poème et qui en dit tant .. C'est heureux qu'elle ait reçu un prix. Bonne journée Colo. Bises.
RépondreSupprimerElle en avait reçu beaucoup avant mais celui-ci consacre l'ensemble de son œuvre.
SupprimerSes poèmes sont concis et donc difficiles (pour moi du moins) à traduire. Mais je m'y réessayerai.
Bonne journée Aifelle.
J’étais venu hier mais n'ai pas eu le temps de laisser un commentaire, je reviens aujourd'hui, cette femme est formidable, quelle énergie ! Sommes-nous tous porteur d'une telle force, ou bien faut-il en avoir la volonté ? Je ne sais mais cette femme est merveilleuse, elle mérite son prix, longue vie à elle. Merci Colo, lumineuse journée à toi. brigitte
RépondreSupprimerBonjour Brigitte, une combinaison de nécessité et volonté peut-être?
SupprimerMerci pour tes mots, un beso
J'aime tellement le "Ni plus ni moins", de la fin. Je crois que c'est ce que nous demandons toutes en fait : être reconnue, ni plus ni moins.
RépondreSupprimerExactement ça Annie, ni traitement de faveur ni son contraire.
SupprimerC'est bien en accord avec un article et commentaires lus ce matin... On se plaint, on se plaint, mais on pourrait surtout compter les bienfaits de nos existence
RépondreSupprimerTout à fait d’accord bien sûr, Edmée. En général plus on est favorisé, plus on se plaint.
SupprimerL'interview (Elmundo) m'a plu : "Je retourne à Apollinaire, à Juan Ramón, à Machado, à Neruda ... et à Vallejo", dit-elle. Puis "Trump es un pequeño monstruo".
RépondreSupprimerOh bravo pour la lecture en espagnol! "Pequeño monstruo" oui, oui, après un Obama parfait.
SupprimerDans cet entretien on sent toute sa vitalité aussi.
un poème splendide qui touche toutes les femmes qui fait mesurer sa chance par delà toute adversité
RépondreSupprimerTout à fait Dominique, elle y montre toute son empathie.
SupprimerQuel profond regard et quelle force de vie. Les choses qu'elle dit semblent d'un pays lointain, mais c'est partout dans le monde et autour de nous. 95ans, talentueuse et comblée, bientôt un siècle de vie ! Admirable!
RépondreSupprimerTu as raison An, le monde est si petit que toutes ces choses se passent autour de nous...et beaucoup font semblant de ne pas les voir.
SupprimerBonne après-midi.
grâce à ton blog, colo, je découvre bien des choses que je ne connais pas :-)
RépondreSupprimerBonjour Niki, c'est bien le plaisir et l'intérêt des blogs je trouve. Je suis forcément en contact avec le monde hispano-américain, toi avec, et cela m'enchante, la vie en Belgique!
SupprimerBonne journée.
Elle écrit tjs? à son âge, tu penses? Bisous
RépondreSupprimerC'est ce qu'elle dit, mais lentement bien sûr. En tout cas elle a toute sa tête!
SupprimerBon week-end Val.
Une voix pour le combat des femmes nécessaire encore et toujours. Un haut pouvoir de suggestion dans ses mots.
RépondreSupprimerAdmirable de longévité.
Bon we, chère Colo.
Bon week-end à toi aussi Maïté, des manifestations pour les femmes chez vous aussi?
SupprimerJe t'embrasse
C'est justement ce qui est beau et même poignant dans ce poème, c'est qu'il y a une pensée pour toutes , de toutes conditions. Belle découverte, merci.
RépondreSupprimerElle ne semble avoir oublié personne en effet K. Bonne semaine.
SupprimerUn poème très émouvant ! Merci pour ta traduction, Colo !
RépondreSupprimer"Découvrir par toi-même
un autre être imprévu
dans le pont du regard" : on ne peut pas mieux traduire la rencontre, une vraie rencontre humaine.
Magnifique illustration du "pont" !
Bonne semaine, Colo !
Merci pour cet enthousiasme Fifi!
SupprimerBonne semaine à toi aussi.