Hier
sur la place du village, ils étaient partout, couraient derrière un
ballon ou juste pour le plaisir, le besoin de courir.
Les
enfants sont en vacances.
S’il
existe multitude de poèmes sur l’enfance, voici le premier que je
lis sur sa fin.
Ayer
en la plaza del pueblo, estaban por todas partes, corrían tras una
pelota o por el placer, la necesidad de correr.
Los niños están de
vacaciones.
Si
existen multitud de poemas sobre la infancia, he aquí el primero
que leo sobre su fin.
ÁNGEL
RUIZ DEL ÁRBOL
(La Habana, Cuba. 1956).
Toboggans
Je
parcours les rues qui
jadis
étaient des rues.
Je
suis sur les places qui
avant
étaient l'enfance.
Je
descends, degré par degré,
par
des escaliers qui avant
étaient
des toboggans.
Et
à la chute, je me découvre
seul
au milieu de rien.
Rien
qui pour les autres est tout.
Rien
ne reste déjà de cela…
Et
cela, qui était tout,
Maintenant
c’est le rien.
Et
les doutes.
(Trad:
Colo)
Escaleras La Habana-Cuba |
ÁNGEL RUIZ DEL ÁRBOL (La Habana, Cuba. 1956).
Toboganes
Transcurro
en calles que
Antes
eran calles.
Sucedo
en plazas que
Antes
eran infancia.
Desciendo,
peldaño a peldaño,
Por
escaleras que antes
Eran
toboganes.
Y
al caer me descubro
Solo
en medio de la nada.
Nada
que para otros es todo.
Nada
queda ya de aquello…
Y
aquello, que era todo,
Ahora
es la nada.
Y
las dudas.
Vrai que l'enfance, avec tout qui est possible parce qu'on croit à notre imagination, est en fait le terrain le plus sûr sur lequel nous marchions. Nous allions tous grandir et être heureux. Nous serions forts et invincibles, beaux et belles, avec des talents exceptionnels. Nous n'avions aucun plan précis, car tout ça allait arriver, tout seul!
RépondreSupprimerOui, oui, merci Edmée. C'est bien ce à quoi je pensais hier sur la place, après avoir lu ton billet aussi.
SupprimerDéjà les ados, faisant fi des jeux, et un peu trop bruyants ou silencieux, selon, assis sur des murets, semblaient avoir perdu cette belle imagination...
joli!
RépondreSupprimerun jour je me suis rendu compte que ce que j'appelais "le bois" et où j'avais peur de me perdre ou de rencontrer le grand méchant loup, n'était en fait qu'un très modeste bosquet ;-)
Ah, le toboggan de la mémoire...;-)
SupprimerQuelle tristesse et quel contraste avec cet escalier si joyeux !
RépondreSupprimerPourtant j'en connais une, ma mère, bientôt 91 ans, qui a affronté tant de choses dures, sourire aux lèvres, qui sait toujours poser sur le monde un regard d'enfant, éblouie.
Merci Annie de parler de ce regard lumineux de ta mère.
SupprimerPasser d'enfant à ado c'est perdre sûrement ses repères, d'où sans doute cet âge une peu bébête, dont parle de façon si amusante Edmée dans son dernier billet: https://edmeedexhavee.wordpress.com/2018/06/29/et-je-decrivais-lamouuuuur-au-lieu-de-suivre-le-cours/
Cette belle imagination qui permet de contourner les difficultés...
Bon week-end Annie, très chaud partout je crois.
Bonjour Colo, joli poème pas très gai. Je n'étais pas été beaucoup sur les toboggans, j'ai plutôt fait de la balançoire. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerBonjour Dassola, je me souviens d'avoir souvent employé les rampes d'escaliers comme des toboggans, c'était grisant!
Supprimermerci d'être passée, bon week-end Dassola.
Oui, le regard qu'on porte sur les choses change à la fin de l'enfance, et aussi plus tard. Il arrive tant d'événements dans une vie qui transforment notre vision des choses.
RépondreSupprimerJolies couleurs pour cet escalier cubain - l'amour des couleurs, reste de l'enfance en nous ?
Cette injonction vers 12 ans: "arrête de faire l'enfant", mais, mais...à quoi se raccrocher? C'est dans ce sens que je comprends le poème.
SupprimerLes couleurs semblent omniprésentes à Cuba, fallait le montrer ici!:-))
Bonne soirée dame Tania.
Quel magnifique escalier aux chaudes couleurs de l'enfance
RépondreSupprimerN'est-ce pas?
SupprimerContente de te trouver ici, bonne nuit chère Dominique.
"Ton" escalier est aussi joyeux que nos toboggans d’antan (rampes d'escaliers comme pour toi :-)
RépondreSupprimerLa confrontation de nos souvenirs avec une réalité présente est souvent emplie de chagrin.
Mais quoi de plus vivant que nos souvenirs !
Merci Colo pour ce poème nostalgique et la belle image souriante.
Bonsoir Fifi, une fois passée la désillusion hop, on se lance dans de nouvelles découvertes.
SupprimerEt puis, en effet, on se souvient:-)
Magnifique poème. je pense aussi à cet autre de peter handke "quand l'enfant était encore enfant"...Mais bon, on a tous les âges de la vie.Je m'étonne que certaines personnes mettent tant d'acharnement à étouffer l'enfant qu'ils ont été.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce poème, si parfait et bine observé, de Peter Handke, merci!
SupprimerIl ne s'agit pas d'étouffer en soir certains traits de l'enfance, d'accord, mais certains adultes restés des enfants peuvent être assez insupportables...
Bonne journée, un besito
C 'est très beau. Très fort, sans en dire trop. Parce que la vie parfois c'est très fort à coups de petits riens... et ça vous tort les tripes.
RépondreSupprimerMerci.
Bienvenue Anne, merci de ta visite.
SupprimerJe vois que tu as plusieurs blogs, je vais y faire un tour pendant les heures trop chaudes de la journée.
Bonne promenade. Moi je vais me balader un bon moment dans celui-ci, je pense...
SupprimerMoi, quitter l'enfance, je n'y arrive pas. Bisous
RépondreSupprimerAh, mais tu fais bien chère Val!
SupprimerSouvenirs souvenirs teintés de nostalgie... On se construit petit à petit, on meurt à soi-même, on se transforme, celui ou celle que nous étions hier a disparu, c'est étrange et merveilleux cette vie tout de même ! Bises, à bientôt Colo. brigitte
RépondreSupprimerÉtrange et merveilleux, tu as bien raison Brigitte. Je lisais hier une interview de Jodie Foster où elle disait qu'elle observait avec intérêt et curiosité la "vieillesse" s'installer en elle. (bon elle n'a que 55 ans, mais déjà...)
SupprimerBonne journée, besos
Repenser à l'enfance est toujours nostalgique. En esprit, on peut y rester, mais le corps, au fur et à mesure, n'est plus en mesure de grimper aux arbres ou de glisser sur les toboggans. Merci pour ce joli poème. Bonne journée.
RépondreSupprimerBonjour Marie, c'est vrai que le griserie qui met le rouge aux joues est rare à nos âges, le corps est un obstacle croissant. Mais la poésie nous raccroche aux souvenirs, si joyeux souvent.
SupprimerBonne journée, restez bien au frais!
Humm, pardon LA griserie
SupprimerL'enfance est un espace illimité où l'insouciance porte les rêves. L'âge adulte est celui de la réalité qui limite les espaces de liberté et de créativité. Mais ne demeure t'il pas en chacun d'entre nous cet enfant qui porte avec force les multiples possibilités de la vie ? Il suffirait de réveiller l'enfant qui sommeille en nous ...
RépondreSupprimerBonjour Sergio, ce qu'il faut certainement essayer de cultiver et garder c'est l'imagination!
SupprimerBonne journée estivale!
Des escaliers au lieu de toboggans. Je me souviens d'un prof de français, très sévère mais excellent, qui nous racontait qu'enfants, nous sommes des géants pour lesquels tous les rêves sont possibles.
RépondreSupprimerAprès puis on lit votre poète...
Bonsoir Christian, qu'il avait raison votre professeur!
SupprimerCeci dit, enfant, n'avez-vous jamais descendu les rampes à califourchon, grisé par la vitesse?
Au jeu de l'enfance et du "je me souviens", chacun peut mesurer le chemin parcouru et la capacité à garder son âme d'enfant.
RépondreSupprimerPas de toboggan ni de rampe d'escalier dans mon enfance. L'impression d'avoir dû être adulte très tôt. Je me suis rattrapée ensuite: j'ai dévalé les pentes en luge à l'âge adulte: on fait ce que l'on peut n'est-ce pas? Rire.
En effet, l'ennui c'est que, adultes, on est moins souples, héhé!
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