Nocturno Rúben Darío (1867-1916, Nicaragua)
Un poème dans la pure ligne Romantique
Silence
de la nuit, douloureux silence
nocturne...Pourquoi l'âme tremble-t-elle ainsi?
J'entends le bourdonnement de mon sang,
une douce tempête passe dans mon crâne.
Insomnie! Ne pas dormir et pourtant
rêver. Être l'auto-sujet
de dissection spirituelle, l'auto-Hamlet!
Diluer ma tristesse
dans un vin de nuit
dans le merveilleux cristal des ténèbres...
Et je me dis: à quelle heure viendra l'aube?
Une porte s'est fermée...
Quelqu'un est passé...
L’horloge a sonné trois heures...Si c'était elle!
nocturne...Pourquoi l'âme tremble-t-elle ainsi?
J'entends le bourdonnement de mon sang,
une douce tempête passe dans mon crâne.
Insomnie! Ne pas dormir et pourtant
rêver. Être l'auto-sujet
de dissection spirituelle, l'auto-Hamlet!
Diluer ma tristesse
dans un vin de nuit
dans le merveilleux cristal des ténèbres...
Et je me dis: à quelle heure viendra l'aube?
Une porte s'est fermée...
Quelqu'un est passé...
L’horloge a sonné trois heures...Si c'était elle!
Trad:
Colo
Photo gentiment prêtée par Kwarkito, merci! http://kwarkito.blogspot.com.es/ |
Silencio
de la noche, doloroso silencio
nocturno… ¿Por qué el alma tiembla de tal manera?
Oigo el zumbido de mi sangre,
dentro de mi cráneo pasa una suave tormenta.
¡Insomnio! No poder dormir y, sin embargo,
soñar. Ser la auto-pieza
de disección espiritual, ¡el auto-Hamlet!
Diluir mi tristeza
en un vino de noche
en el maravilloso cristal de las tinieblas…
Y me digo: ¿a qué hora vendrá el alba?
Se ha cerrado una puerta…
Ha pasado un transeúnte…
Ha dado el reloj tres horas… ¡Si será ella!...
nocturno… ¿Por qué el alma tiembla de tal manera?
Oigo el zumbido de mi sangre,
dentro de mi cráneo pasa una suave tormenta.
¡Insomnio! No poder dormir y, sin embargo,
soñar. Ser la auto-pieza
de disección espiritual, ¡el auto-Hamlet!
Diluir mi tristeza
en un vino de noche
en el maravilloso cristal de las tinieblas…
Y me digo: ¿a qué hora vendrá el alba?
Se ha cerrado una puerta…
Ha pasado un transeúnte…
Ha dado el reloj tres horas… ¡Si será ella!...
Le voici traduit en anglais (pas par moi)
Silence of the night, painful silence,
Nocturne... Why does my soul tremble like this?
I hear the low hum of my blood.
I watch a calm storm pass inside my skull.
Insomnia! Not to sleep, and perchance
to dream. To be the whole soliloquy
of spiritual dissection, my Hamlet!
To dissolve my sadness
in one night's wine,
in the marvelous crystal darkness...
And then I wonder: When will it be dawn?
A door just closed...
Someone is passing on the street...
The clock strikes three...It must be Her!
J'adore ! et dire " et si c'était lui ? "
RépondreSupprimerOn peut dire, penser tout ce qu'on veut chère Sable!
SupprimerTrès beau texte. Merci d'être passée sur le Journal d'un petit Belge, et tant mieux si vous y retrouvez un peu de votre belgitude. Bonne semaine Colo.
RépondreSupprimerCe qui se passe en Belgique m'intéresse, oui. Bonne fin de semaine Petit Belge.
Supprimerah un poème d'insomniaque, ça me connaît :-)
RépondreSupprimerNous voilà nombreux dans la famille donc!
Supprimer"diluer ma tristesse dans un vin de nuit" , voila un sujet que je maîtrise aussi :) Il y a des êtres qui nous manquent , à qui l'on parle tous les jours et surtout toutes les nuits , dont on attend le retour indéfiniment.
RépondreSupprimerMagnifique poème . Merci Colo
J'ai bien pensé à vous en traduisant ce poème Gérard.
SupprimerLes interprétations de ce "elle" sont multiples...L'aube? Une femme? La mort? (il était obsédé par cette dernière)
Il est 6h30, bientôt le ciel va s'éclairer, on annonce une journée lumineuse ici.
Bien amicalement.
Vu le ton du poème, je penserais plus à la mort qu'à une femme ... il me parle beaucoup ce poème, il décrit superbement l'insomnie inquiète.
RépondreSupprimerC'est le plus probable Aifelle.
SupprimerL'insomnie inquiète, oui c'est bien ça; et la pleine lune (dans mon cas) n'arrange rien!
Bonne journée à toi.
L'image est digne de cette morne espérance anxieuse digne en effet des plus grands romantiques.
RépondreSupprimerOui, j'avais envoyé le poème à Kwarkito, la photo est parfaite!
SupprimerRúben Darío connaisait bien Victor Hugo, j'ai lu qu'ils étaient amis, mais ça...?
Bonne fin de semaine Christian, superbe lumière et temps doux ici.
Parfaite harmonie du poème et de cette belle photo de nuit.
RépondreSupprimerLa nuit réserve souvent des surprises et sont longues lorsque le sommeil ne vient pas (pour moi) et surtout lors de la pleine lune.
Merci Colo de ton beau billet.
Bises ensoleillées.
On dormira mieux demain ou après-demain chère Denise!
SupprimerCe poème reflète bien ce qui nous arrive...souvent ou pas.
Merci à toi, je t'embrasse
Ah non, pas la mort Aifelle !!! D'ailleurs elle, elle ne ferme pas les portes !!! Na !!!
RépondreSupprimerLaisse nous rêver...
Oui, l'insomnie, ce n'est pas drôle ! Moi, c'est deux, trois nuits, avant la pleine lune ! Cette nuit j'ai bien dormi !
Bonne journée à toi !
Sait-on exactement de quoi la mort est capable Enitram?¿?¿?¿
SupprimerPour moi ce sera une bonne siesta!
Bonne journée.
La pleine lune nous a aussi tenus éveillés cette nuit ; en la voyant dans le ciel ce matin, je me suis dit : "Ah, c'est ça !"
RépondreSupprimerBeau poème qui me rappelle ce passage au début de "Du côté de chez Swann" :
"Bientôt minuit. C'est l'instant où le malade qui a été obligé de partir en voyage et a
dû coucher dans un hôtel inconnu, réveillé par une crise, se réjouit en apercevant sous la
porte une raie de jour. Quel bonheur, c'est déjà le matin! Dans un moment les domestiques
seront levés, il pourra sonner, on viendra lui porter secours. L'espérance d'être soulagé lui
donne du courage pour souffrir. Justement il a cru entendre des pas; les pas se rapprochent,
puis s'éloignent. Et la raie de jour qui était sous sa porte a disparu. C'est minuit; on vient
d'éteindre le gaz; le dernier domestique est parti et il faudra rester toute la nuit à souffrir sans
remède."
Merci pour cette parfaite illustration de l'attente, de l'espoir (de faux espoir ici) de lumière!
SupprimerÀ 4h j'ai entendu chanter mon coq...je me suis dit chouette, je peux me lever.
La lune l'avait-elle trompé? Mais je me suis levée....
Je n'ai pratiquement pas dormi la nuit dernière et je trouve qu'il faut beaucoup de talent pour en faire une poésie :-))
RépondreSupprimerCoup de coeur tout particulier pour ta bannière ♥
Un de nos poules avec ses poussins en automne...oui, le tableau était joli.
SupprimerBonne nuit à nous Fifi!
Lorsque le poète se demande "à quelle heure viendra l'aube", j'ai le sentiment qu'il s'agit pour lui de la levée de son angoisse, ou de son anxiété. Plus loin, "L’horloge a sonné trois heures .. Si c'était elle?" Pour moi, c'est l'aube qu'il guette, contre sa raison même puisqu'il est trop tôt, mais dans l'inquiétude on espère parfois de façon irrationnelle. J'ai connu parfois des nuits d'insomnie, mais aujourd'hui, il m'arrive de profiter de ces moments-là pour penser à ceux que j'aime, qui sont loin ou qui sont déjà parti. Bon repos Colo !
RépondreSupprimerBonjour Lily, on voit toujours l'insomnie comme négative, mais quand on n'a pas (ou plus) l'angoisse de devoir se lever tôt et travailler, fatigué, toute la journée, on peut, comme tu le dis, profiter de ce moment de calme total pour...ce qu'on veut.
SupprimerBonne journée Lily, un beso.
Traduire en mots cette sourde inquiétude qui peut traverser la nuit... Pourquoi les broutilles prennent-elles toujours des proportions démesurées au milieu de la nuit ?
RépondreSupprimerEncore une belle découverte grâce à toi ce poète, merci.
C'est si vrai Magali; la nuit, éveillé(e)s certains petits ennuis, des décisions banales prennent la forme de murs infranchissables...qui s'écroulent de jour.
SupprimerEn rire si on peut!
Bon weekend à toi.
"Diluer ma tristesse dans un vin de nuit" Superbe!
RépondreSupprimerUne image dont on se souvient...souviendra.
SupprimerBonne journée Alezandro.
un poème fait pour moi l'insomniaque !
RépondreSupprimerAh, encore une dans le club!;-))
SupprimerJ'aime bien le mot anglais pour cauchemar: Nightmare. Une jument de nuit. On chevauche une jument folle toute la nuit, qui nous emporte dans d'humides sous-bois hantés de marécages, sa sueur nous monte au nez et nous enivre et nous passons d'une pensée folle à l'autre, galopant dans le vide de la nuit... Nous avons tous de temps à autre ces folles promenades nocturnes...
RépondreSupprimerJ'adore ton imagination Edmée! C'est ça, tout à fait!
SupprimerNocturno. De biens belles lignes que j'ai envie de relire en écoutant les nocturnes de Chopin pour satisfaire ma soif passagère de romantisme.
RépondreSupprimerLa nuit offre tant de possibilités musicales et autres....bonne semaine Chinou.
SupprimerUn très beau poème.
RépondreSupprimerMerci Danièle.
Supprimerà la prochaine insomnie j'essaierai d'entendre tinter le vin de nuit dans le cristal des ténèbres... Toi aussi je suppose! Et si j'entends le bruit de l'aube, je lui ouvrirai mes bras... Mais en général c'est l'heure où le sommeil finit par gagner!
RépondreSupprimerRomantique certes mais non sans une pointe d'humour avec tous ces bruits possibles de la nuit imaginée.
Jusqu'à maintenant le seul bruit perçu ces jours derniers fut celui de la chute d'un livre sur Matisse qui a fait un sacré vol plané dont j'ai découvert l'ampleur au matin!
Mais revenons au poème après cette digression.: très imagé et vrai: une belle musicalité en espagnol surtout.
Je t'embrasse fort.
Bonjour Maïté, les insomnies perdent de leur importance quand on ne doit pas/plus se lever tôt pour aller travailler. Loin du stress donc. Ces veilles nocturnes peuvent se transformer en angoisses mais aussi en moments de paix, d'imagination, de bruits transformés en rêves...en vols planés!!!
SupprimerBonne journée à toi, je t'embrasse