18 avr. 2013

Où Sancho Panza conte un conte.../ Donde Sancho Panza cuenta un cuento...


Le long, sans doute trop long - mais qui peut couper une savoureuse histoire? - extrait de cette semaine n'est pas un des plus connus mais réunit beaucoup des qualités de l'entièreté du roman: le parler et les expressions populaires, les idées toute faites aussi, la transmission orale, l'absurde...et puis il m'a semblé si drôle!
El largo, tal vez demasiado – pero ¿quién puede cortar una historia deliciosa? - extracto de esta semana no es de los más conocidos pero reúne muchas de la cualidades de la novela:  el habla y las expresiones populares, las ideas preconcebidas, la trasmisión oral, el absurdo...y finalmente ¡me pareció tan divertido! 


Don Quichotte dit alors à Sancho de lui conter un conte, comme il le lui avait promis.
« Je le ferais de bon cœur, répondit l’écuyer, si la peur me laissait la parole ; et cependant je vais m’efforcer de vous dire une histoire telle, que, si je parviens à la conter et si je n’en oublie rien, ce sera la meilleure de toutes les histoires. Que Votre Grâce soit donc attentive, je vais commencer.

 
« Il y avait un jour ce qu’il y avait… que le bien qui vient soit pour tout le monde, et le mal pour celui qui l’est allé chercherEt je vous prie de remarquer, mon seigneur, le commencement que les anciens donnaient à leurs contes de la veillée ; ce n’était pas le premier venu, mais bien une sentence de Caton, l’encenseur romain, qui dit : « Et le mal pour celui qui l’est allé chercher. » Laquelle sentence vient ici comme une bague au doigt, pour que Votre Grâce reste tranquille, et pour qu’elle n’aille chercher le mal d’aucun côté ; mais bien plutôt pour que nous prenions un autre chemin, puisque personne ne nous force à continuer celui où nous assaillent tant de frayeurs.

Continue ton conte, Sancho, dit don Quichotte ; et du chemin que nous devons prendre, laisse-m’en le souci. 
Je dis donc, continua Sancho, que, dans un endroit de l’Estrémadure, il y avait un pâtre chevrier, c’est-à-dire qui gardait les chèvres, lequel pâtre ou chevrier, comme dit mon histoire, s’appelait Lope Ruiz, et ce Lope Ruiz était amoureux d’une bergère qui s’appelait Torralva, laquelle bergère appelée Torralva était fille d’un riche propriétaire de troupeaux, et ce riche propriétaire de troupeaux…
Mais si c’est ainsi que tu contes ton histoire, Sancho, interrompit don Quichotte, répétant deux fois ce que tu as à dire, tu ne finiras pas en deux jours. Conte-la tout uniment, de suite, et comme un homme d’intelligence ; sinon, tais-toi, et n’en dis pas davantage. 
De la manière que je la conte, répondit Sancho, se content dans mon pays toutes les histoires de veillées ; je ne sais pas la conter autrement, et il n’est pas juste que Votre Grâce exige que je fasse des modes nouvelles. 
Conte donc comme tu voudras, s’écria don Quichotte, et, puisque le sort m’a réduit à t’écouter, continue.
Vous saurez donc, seigneur de mon âme, poursuivit Sancho, que, comme j’ai déjà dit, ce berger était amoureux de Torralva la bergère, laquelle était une fille joufflue et rebondie, assez farouche et même un peu hommasse, car elle avait quelques poils de moustache, si bien que je crois la voir d’ici. 
Tu l’as donc connue quelque part ? demanda don Quichotte.
Non, je ne l’ai pas connue, reprit Sancho ; mais celui qui m’a conté l’histoire m’a dit qu’elle était si véritable et si certaine, que, quand je la raconterais à un autre, je pourrais bien jurer et affirmer que j’avais vu tout ce qui s’y passe. Or donc, les jours allant et venant, comme on dit, le diable qui ne s’endort pas et qui se fourre partout pour tout embrouiller, fit si bien, que l’amour qu’avait le berger pour la bergère se changea en haine et en mauvais vouloir ; et la cause en fut, selon les mauvaises langues, une certaine quantité de petites jalousies qu’elle lui donna les unes sur les autres, et telles, ma foi, qu’elles passaient la plaisanterie. Depuis ce temps, la haine du berger devint si forte, que, pour ne plus voir la bergère, il résolut de quitter son pays, et d’aller jusqu’où ses yeux ne pussent jamais la revoir. La Torralva, tout aussitôt qu’elle se vit dédaignée de Lope, l’aima bien plus fort que lui ne l’avait jamais aimée.

C’est la condition naturelle des femmes, interrompit don Quichotte, de dédaigner qui les aime, et d’aimer qui les dédaigne. Continue, Sancho.



 - Il arriva donc, reprit Sancho, que le berger mit en œuvre son projet, et, poussant ses chèvres devant lui, il s’achemina dans les champs de l’Estrémadure, pour passer au royaume de Portugal. La Torralva, qui eut vent de sa fuite, se mit aussitôt à ses trousses ; elle le suivait de loin, à pied, ses souliers dans une main, un bourdon dans l’autre, et portant à son cou un petit bissac qui contenait, à ce qu’on prétend, un morceau de miroir, la moitié d’un peigne, et je ne sais quelle petite boîte de fard à farder pour le visage. Mais, qu’elle portât ces choses ou d’autres, ce que je n’ai pas envie de vérifier à présent, toujours est-il que le berger arriva avec son troupeau pour passer le Guadiana, dans le temps où les eaux avaient tellement crû, que la rivière sortait presque de son lit ; et du côté où il arriva, il n’y avait ni barque, ni bateau, ni batelier, pour le passer lui et ses chèvres, ce qui le fit bien enrager, parce qu’il voyait déjà la Torralva sur ses talons, et qu’elle allait lui faire passer un mauvais quart d’heure avec ses pleurs et ses criailleries. Mais il regarda tant de côté et d’autre, qu’à la fin il aperçut un pêcheur qui avait auprès de lui un petit bateau, mais si petit qu’il ne pouvait y tenir qu’une chèvre et une personne. Et pourtant il l’appela, et fit marché pour qu’il le passât à l’autre bord, lui et trois cents chèvres qu’il conduisait. Le pêcheur se met dans la barque, vient prendre une chèvre et la passe ; puis revient et en passe une autre, puis revient encore et en passe encore une autre… Ah çà ! que Votre Grâce fasse bien attention de compter les chèvres que passe le pêcheur ; car si vous en échappez une seule, le conte finira sans qu’on puisse en dire un mot de plus. Je continue donc, et je dis que la rive de l’autre côté était escarpée, argileuse et glissante, de sorte que le pêcheur tardait beaucoup pour aller et venir. Il revint pourtant chercher une autre chèvre, puis une autre, puis une autre encore.
Eh, pardieu ! suppose qu’il les a toutes passées ! s’écria don Quichotte, et ne te mets pas à aller et venir de cette manière, car tu ne finirais pas de les passer en un an.
Combien y en a-t-il de passées jusqu’à cette heure ? demanda Sancho.
Et qui diable le sait ? répondit don Quichotte.
Je vous le disais bien, pourtant, d’en tenir bon compte, reprit Sancho. Eh bien ! voilà que l’histoire est finie, et qu’il n’y a plus moyen de la continuer.
Comment cela peut-il être ? s’écria don Quichotte ; est-il donc si essentiel à ton histoire de savoir par le menu le nombre de chèvres qui ont passé, que, si l’on se trompe d’une seule, tu ne puisses en dire un mot de plus ?
 – Non, seigneur, en aucune façon, répondit Sancho ; car, au moment où je demandais à Votre Grâce combien de chèvres avaient passé, et que vous m’avez répondu que vous n’en saviez rien, tout aussitôt ce qui me restait à dire s’en est allé de ma mémoire, et c’était, par ma foi, le meilleur et le plus divertissant.
De façon, reprit don Quichotte, que l’histoire est finie ?
Comme la vie de ma mère, répondit Sancho.

Livre 3 ch XX



Díjole Don Quijote que contase algún cuento para entretenerle, como se lo había prometido, a lo que Sancho dijo que sí hiciera si le dejara el temor de lo que oía:
- Pero con todo eso yo me esforzaré a decir una historia, que si la acierto a contar y no me van a la mano, es la mejor de las historias, y estéme vuestra merced atento, que ya comienzo.
- Erase que se era, el bien que viniera para todos sea, y el mal para quien lo fuere a buscar; y advierta vuestra merced, señor mío, que el principio que los antiguos dieron a sus consejas no fue así como quiera, que fue una sentencia de Caton Zonzorino romano, que dice: "y el mal para quien lo fuere a buscar", que viene aquí como anillo al dedo, para que vuestra merced se esté quedo, y no vaya a buscar el mal a ninguna parte, sino que nos volvamos por otro camino, pues nadie nos fuerza a que sigamos este donde tantos miedos nos sobresaltan. 
- Sigue tu cuento, Sancho, dijo Don Quijote, y del camino que hemos de seguir déjame a mí el cuidado.
- Digo, pues, prosiguió Sancho, que en un lugar de Extremadura había un pastor cabrerizo, quiero decir, que guardaba cabras, el cual pastor o cabrerizo, como digo de mi cuento, se llamaba Lope Ruiz, y este Lope Ruiz andaba enamorado de una pastora que se llamaba Torralva, la cual pastora llamda Torralva era hija de un ganadero rico, y este ganadero rico...
- Si desa manera cuentas tu cuento, Sancho, dijo Don Quijote, repitiendo dos veces lo que vas diciendo, no acabarás en dos días; dílo seguidamente y cuéntalo como hombre de entendimiento, y si no, no digas nada. 
- De la misma manera que yo lo cuento, respondió Sancho, se cuentan en mi tierra todas las consejas, y yo no sé contarlo de otra, ni es bien que vuestra merced me pida que haga usos nuevos.
- Di como quisieres, respondió Don Quijote, que pues la suerte quiere que no pueda dejar de escucharte, prosigue.

                         Merci à Serge qui a suivi les traces... inattendues!, de nos deux héros en Bretagne, à Riec-sur-Bélon. Oeuvres d'André Gourlet.
(clic pour agrandir)

- Así que, señor mío de mi ánima, prosiguió Sancho, que como ya tengo dicho, este pastor andaba enamorado de Torralva la pastora, que era una moza rolliza, zahareña, y tiraba algo a hombruna, porque tenía unos pocos bigotes, que parece que ahora la veo.
- ¿Luego conocístela tú? dijo Don Quijote. 
- No la conocí yo, respondió Sancho, pero quien me contó este cuento me dijo que era tan cierto y verdadero, que podía bien cuando lo contase a otro afirmar y jurar que lo había visto todo: así que yendo días y viniendo días, el diablo, que no duerme y que todo lo añasca, hizo de manera que el amor que el pastor tenía a la pastora se volviese en homecillo y mala voluntad; y la causa fue, según malas lenguas, una cierta cantidad de celillos que ella le dió, tales que pasaban de la raya y llegaban a lo vedado; y fue tanto lo que el pastor la aborreció de allí adelante, que por no verla se quiso ausentar de aquella tierra, e irse donde sus ojos no la viesen jamás. La Torralva que se vio desdeñada del Lope, luego le quiso bien, más que nunca le había querido.
- Esa es natural condición de mujeres, dijo Don Quijote, desdeñar a quien las quiere, y amar a quien las aborrece: pasa adelante, Sancho.

- Sucedió, dijo Sancho, que le pastor puso por obra su determinación, y antecogiendo sus cabras, se encaminó por los campos de Extremadura para pasarse a los reinos de Portugal: la Torralva, que lo supo, fue tras él, y seguíale a pie y descalza desde lejos con un bordón en la mano y con unas alforjas al cuello, donde llevaba, según es fama, un pedazo de espejo y otro de un peine, y no sé qué botecillo de mudas para la cara; mas llevase lo que llevase, que yo no me quiero meter ahora en averiguallo, sólo diré que dicen que el pastor llegó con su ganado a pasar el río Guadiana, y en aquella sazón iba crecido y casi fuera de madre, y por la parte que llegó no había barca ni barco, ni quien le pasase a él ni a su ganado de la otra parte, de lo que se congojó mucho, porque veía que la Torralva venía ya muy cerca, y le había de dar mucha pesadumbre con sus ruegos y lágrimas, mas tanto anduvo mirando, que vio un pescador que tenía junto a sí un barco tan pequeño, que solamente podían caber en él una persona y una cabra, y con todo esto le habló y concertó con él que le pasase a él y a trescientas cabras que llevaba. Entró el pescador en el barco y pasó una cabra, volvió y pasó otra, tornó a volver y tornó a pasar otra: tenga vuestra merced cuenta con las cabras que el pescador va pasando, porque si se pierde una de la memoria se acabará el cuento, y no será posible contar más palabra dél: sigo, pues, y digo, que el desembarcadero de la otra parte estaba lleno de cieno y resbaloso, y tardaba el pescador mucho tiempo en ir y volver: con todo esto volvió por otra cabra, y otra y otra.


- Haz cuenta que las pasó todas, dijo Don Quijote; no andes yendo y viniendo desa manera, que no acabarás de pasarlas en un año. 
-¿Cuántas han pasado hasta ahora? dijo Sancho.
- ¿Yo qué diablos sé? respondió Don Quijote.  
- He ahí lo que yo dije que tuviese buena cuenta; pues por Dios que se ha acabado el cuento, que no hay pasar adelante.
- ¿Cómo puede ser eso? respondió Don Quijote. ¿Tan de esencia de la historia es saber las cabras que han pasado por extenso, que si se yerra una del número no puedes seguir adelante con la historia?  
- No, señor, en ninguna manera, respondió Sancho, porque así como yo pregunté a vuestra merced que me dijese cuántas cabras habían pasado, y me respondió que no sabía, en aquel mismo instante se me fue a mí de la memoria cuanto me quedaba por decir, y a fe que era de mucha virtud y contento.
- ¿De modo, dijo Don Quijote, que ya la historia es acabada?  
- Tan acabada es como mi madre, dijo Sancho.


Libro 3 capítulo XX

Sources:


 



33 commentaires:

  1. Excellent : les redites, les interruptions, l'impatience, la chute ! Tu dis vrai, Colo, l'histoire est savoureuse, une belle façon de commencer la journée.

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    1. Sancho, qui ne sait ni lire ni écrire, a cette mémoire précise, mais lente et faite de détours, des conteurs. Je le trouve irrésistible!
      Tu connais cette partie de l'Espagne, La Mancha?

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    2. A part notre visite de Tolède, non, je n'y ai jamais séjourné.

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    3. Faudra qu'on y retourne alors! :-))

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  2. Merveilleux !
    (j'adore ta photo du moulin qui surplombe les chèvres)

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    1. Bien contente que tu apprécies MH! À moins de reproduire tout le roman ici, je vais m'arrêter, mais avant je mentionnerai, la semaine prochaine, certains proverbes ou phrases sentencieux ou drôles ou...
      Belle semaine à toi!

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  3. Malin Sancho qui roule son maître avec son comptage de chèvres: et le prévient de bien compter avant même ! C'est un duo décidément désopilant.
    Je ne m'étonne pas que vous replongiez régulièrement dans ce récit.

    Je ne l'avais pas encore chargé sur liseuse jusqu'ici, je vais y veiller, les deux tomes sont disponibles, j'ai vérifié.

    À bientôt.

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    1. Un duo unique, en effet! Vous le découvrirez donc, petit à petit; inutile d'essayer le tout lire d'une traite, ce pourrait lasser et ce serait dommage!

      Je ne sais si la version-liseuse a des explications: sur la version en lien dans ce billet, certaines notes donnent un éclairage sur l'époque, les habitudes etc...

      Belle fin de journée ChristW!

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    2. C'est exactement la version dont vous avez donné le lien, j'ai vérifié, la traduction est de Louis Viardot et les note semblent les mêmes. Il y a 2 tomes.

      Comprenez que je suis content !

      Merci. Bonne après-midi.

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    3. Extra! je me réjouis pour vous et espère que vous en parlerez un jour.

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  4. "– C’est la condition naturelle des femmes, interrompit don Quichotte, de dédaigner qui les aime, et d’aimer qui les dédaigne." Sauf que c'est aussi la condition des hommes et mis à part cette généralisation/spécialisation idiote sur les femmes, l'histoire est vraiment hilarante.
    Je commence aussi à avoir envie de lire ce roman.
    J'aime tout particulièrement le fait que ça commence avec une sentence de Caton et finit en eau de boudin ! :D

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    1. Je savais que tu relèverais cette phrase que je n'avais pas manqué de remarquer bien sûr! le roman est truffé de ce genre de pensées, pas seulement sur les femmes!

      Il y a de nombreuses histoires absolument délicieuses, drôles, si imaginatives! Comme je le disais plus haut, à petites doses successives, il est génial.

      Belle fin de semaine Euterpe.

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  5. Je me souviens de la "comédie musicale" avec Brel
    C'était superbe
    http://www.youtube.com/watch?v=Ai5jqMlxR2A

    Bonne journée

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    1. Oui, je m'en souviens bien aussi Aloïs! Magistral J. Brel!
      Merci, bonne fin de semaine, plein soleil ici!

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    2. Ho oui, Brel en don Quichotte !!!
      Et Sancho avec ses histoires abracadabra !!!!
      On a envie de dire, à la fin : Alors ?
      Bonne soirée !

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    3. Sancho est un mélange d'humour et de bon sens, si si attachant!
      Belle soirée à toi aussi!

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  6. un conte à dormir debout, ou une histoire à rendre chèvre... !! (je n'ai jamais lu le roman, et c'est un tort)
    bisous bisous.

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    1. Comme ça tu en auras lu déjà presque 2 chapitres! :-))
      On nage dans un univers hors du réel où la fantaisie apporte heurs et malheurs, beaucoup de déboires, et où l'humour est si présent.
      besos, besos!

      (NB: je m'apprêtais à te laisser un mot et pffffffffff, ton billet a disparu: c'est pas de la magie ça aussi???)

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    2. Ah ! ben je l'ai remis entre temps :) quelque chose clochait dans mon interprétation, je l'ai recommencée.

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  7. J'ai lu beaucoup d'extraits de Don Quichotte lorsque j'étais plus jeune (c'est à dire il y a très longtemps) et ils m'ont toujours fait rêver. Parce que tout près de chez moi il y a des ..moulins à vent!
    C'est sans doute pour cette raison que j'habite désormais sur une colline juste à côté d'une rangée de moulins dont l'un ressemble étrangement à celui de votre photo .
    Mais je n'ai que quatre moutons et pas de rivière à passer. L'histoire sera ainsi beaucoup plus courte.
    Cet extrait est hilarant et j'ai recommencé à lire goulûment "l'e-book" dont vous avez donné le lien.
    Merci beaucoup , je me régale tout en regardant les moulins et les moutons. Je sens que demain j'y ajouterai trois ou quatre chèvres. Bonne journée ensoleillée Colo

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    1. Bonjour Gérard, vous allez me trouver cruche mais pour moi la Bretagne c'est les rochers et la mer, comme une carte postale!!! Alors je suis allée voir sur la toile: beaux et nombreux les moulins bretons! Une visite dans votre pays devient indispensable.
      C'est un roman qu'on peut ouvrir n'importe où si on en connaît les personnages et la fiction, savourer et rire souvent aussi.
      J'imagine que la cohabitation moutons-chèvres doit être pacifique, non?
      Belle journée sur votre colline, si bien entouré!

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    2. Non vous n'êtes pas cruche, ou alors je suis un âne( celui de Sancho) mais généralement là où il y a du vent il y a (eu) des moulins. On a même un chanteur breton très connu, Gilles Servat- que j'ai pu rencontrer en diverses occasions- qui chante "le moulin de Guérande":
      http://www.youtube.com/watch?v=eovVZwc-PxY
      à propos de ce moulin là, le "moulin du diable":
      http://fmsaph.free.fr/contes/moulin.html
      ..Et ce n'est pas du vent! Joyeux Week-end Colo

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    3. C'est vrai, ici aussi le centre de l'île est couvert d'anciens moulins à eau...

      Quelle belle voix, profonde et mélodique celle de Gilles Servat, merci!
      Quant au moulin-sans-vent entre deux colline....vous dirais-je que je crois plus aux mauvais architectes et constructeurs qu'au diable???
      Douce soirée Gérard, merci pour tout!

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  8. Bonjour Colo
    j'ai aussi lu des extraits dans ma jeunesse et les deux héros sont restés gravés dans ma mémoire.
    Hormis la sentence sur les femmes, ce texte faisant référence à l'oralité d ela transmission avec l'avancement pas à pas, les redites pour capter le public. Quelle fine mouche que ce Sancho à l'œil qui pétille et son très digne et royal voire détaché maître Don Quichotte, le la Manche bien sûr. Je pense aussi à ces deux personnages lorsque je vois les nouveaux moulins à vent que sont les éoliennes. mais hélas, à leur pied, rarement des moutons et des bergères énamourées!
    Merci Colo.

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    1. Bonjour Maïté,
      "Royal" et d'une dignité incommensurable, oui, voilà bien DQ!
      La crise a fait renaître les bergers ici mais il est vrai que je vois peu de bergères qui les poursuivent; quant à l'amour il doit se trouver quelque part, mais où?
      Belle journée, excellent weekend.

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  9. C'est trop bon! Ca fait penser à ces textes que l'on apprenait "par coeur" et que l'on ne pouvait citer qu'en commençant du début sans quoi on ne trouvait pas le fil!

    J'ai beaucoup aimé cette histoire, et nous voici aussi un peu aux mille et une nuits, avec une histoire dans chaque histoire, indissociables...

    Bonne journée Colo!

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    1. Oui, c'est ça Edmée, et si on nous coupait, le fil était perdu à jamais.

      Livre rempli d'histoires, de rebondissements, de victoires et défaites...on ne s'y ennuie pas un instant!
      Beau weekend à toi!

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  10. j'admire ta grande patience à écrire ces deux longs textes, le temps pour moi de compter quelques chèvres et voilà que je ris comme une folle, on a envie d'applaudir Sancho et en même temps de lui mettre un coup de pied au derrière mais on se retient de peur de ne jamais connaitre la fin .............
    mon moral ce matin n'était pas au beau fixe mais Sancho et Cervantès me réconcilie avec la bonne humeur

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    1. Ah, si cet extrait t'a mise de bonne humeur, je veux bien t'en envoyer quelques uns...tu sais, je ne les recopie pas, c'est du copié-collé que je mets en forme, arrange à ma guise.
      Je t'envoie un baiser rieur alors!

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  11. Tu as bien raison de nous rafraîchir les idées avec Cervantès.
    Bon dimanche

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    1. Merci Alba, excellent "fin de semana".
      Le soleil joue à cache-cache ici.

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  12. Quel conteur ce Sancho ! On ne sait s'il faut l'applaudir ou le ratatiner sur place ! S'il joue avec son auditoire, c'est qu'il veut être écouté à donf ! Ce n'était quand même pas difficile de compter six chèvres ! Don Quichotte veut une histoire, mais il n'est ni patient, ni attentif; il veut juste rêver un peu sur la musique des mots et saisir les bribes qui l'intéressent juste quand il en a envie. Bien fait pour lui ! Par ailleurs cette histoire doit être bien antérieure à Cervantès. N'est-ce pas elle qui est à l'origine de la devinette ou énigme sur le loup, la chèvre et chou à passer dans une barque, sans qu'il y en ait plus de deux en même temps. Il faut toujours un certain temps pour trouver la bonne réponse. Succès garanti à la fin d'un repas !

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    1. Bonsoir Lily, dans les nombreuses notes explicatives de la version française il y a ceci:"L’histoire de la Torralva et des chèvres à passer n’était pas nouvelle. On la trouve, au moins en substance, dans la XXXIe des Cento Novelle antiche de Francesco Sansovino, imprimées en 1575. Mais l’auteur italien l’avait empruntée lui-même à un vieux fabliau provençal du treizième siècle (le Fableor, collection de Barbazan, 1756), qui n’était qu’une traduction en vers d’un conte latin de Pedro Alfonso, juif converti, médecin d’Alphonse le Batailleur, roi d’Aragon (vers 1100)."

      Tu vois que ça vient de loin!
      Belle soirée Lily, merci.

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