Manger un poème ou écrire un plat
Diego Guerrero y Benjamín Prado
Tu veux que la mer entre dans une cuiller;
moi que, dans un vers, on cuisine la langue.
Tu obtiens des voyages par l’odorat
de la musique dans le goût,
des plateaux tels des îles où se rompent les vagues;
moi j’imagine un met exquis pour l’ouïe,
qui dans chaque mot savoure ses lettres
et suive des yeux ceux qui la regardent,
comme les portraits d’un musée.
L’encre
rend invisible le calamar
et visible le poème;
mais les deux racontent la même histoire,
et les livres fermés
et les assiettes vides
et les gens qui portent un toast
sont sa fin heureuse.
(...)
(Trad: Colo)
COMER UN POEMA O ESCRIBIR UN PLATO.
Diego Guerrero y Benjamín Prado
Tú pretendes que el mar quepa en una cuchara;
yo que dentro de un verso se cocine el idioma.
Tú consigues que existan viajes para el olfato,
música en el sabor,
bandejas como islas donde rompen las olas;
yo imagino un manjar para el oído,
en que cada palabra saboree sus letras
y siga con los ojos a aquellos que la miran,
igual que los retratos de un museo.
La tinta hace invisible al calamar
y visible el poema;
pero los dos cuentan la misma historia,
y los libros cerrados
y los platos vacíos
y la gente que brinda
son su final feliz.
(…)
poema encontrado aquí:http://retalespalabras.blogspot.com/2019/09/comer-un-poema-o-escribir-un-plato.html
Je ne connais pas ce poète. Je le découvre par tous les sens.
RépondreSupprimerHola Bacchante, le poète, très peu connu, est Benjamín Prado, l'autre, Diego Guerrero est cuisinier. Tu vois?
Supprimerquepa, c'est quel verbe?
RépondreSupprimerOh alors ça c'est le verbe le plus vicieux en espagnol, le verbe caber....dont la meilleure traduction est en anglais "to fit". Tout à fait irrégulier, ici c'est le subjonctif présent.
Supprimerah! no cabe duda :-) je l'ai pourtant appris, et avec quelques expressions ;-) mais la conjugaison... pfuit :-)
SupprimerQuelle ode merveilleuse, comme écrite sur mesure pour toi ! Bonne journée, Colo.
RépondreSupprimerOui, c'est vrai et en ce moment je cuisine beaucoup car, après la poésie du potager, il y a des fèves, petits pois, ail et oignons frais, blettes, choux variés...
SupprimerBonne journée à toi aussi.
Coucou. Je n'aime pas trop le calamar. :-)) Ceci dit, ce poème me fait penser à ceci: voyager dans un pays implique de s'ouvrir à sa culture culinaire. Rien de tel que d'aller dans les petits troquets pour découvrir les mets typiques du coin et faire connaissance avec la population locale. Je n'ai d'ailleurs jamais aussi bien mangé à Gênes que quand je suis allée dans une trattoria familiale qui ne payait pas de mine dans la vieille ville: c'était le rendez-vous des familles italiennes et leurs pâtes au pesto étaient à tomber par terre. Bises alpines et bon appétit.
RépondreSupprimerHola, je ne doute ni un instant de l'excellence de ces pâtes au pesto, miam !
SupprimerSi tu t'installais au bar de ma cuisine, je te ferais goûter des calamars cuits dans leur encre, légèrement piquants, c'est délicieux !
Besos mediterraneos, et bon appétit à toi aussi Dédé