16 juin 2022

Tisser, défaufiler / Tejer, deshilvanar

 

L'Heure des oiseaux *


LUZ MARY GIRALDO (Colombienne)


                                 Insaisissable couseuse                                       
la parole
tisse d'une toile trompeuse
la blessure de la nuit:
joue à être libre
ou rêve d'aventure.
Telle l'éternelle Pénélope 
elle tisse la tunique de tous
défaufile le secret de l'attente
jusqu'à inventer un nouveau visage
ou un miroir sans nom.
Insaisissable couseuse
elle écoute passer le vent
fatigué par les oiseaux.

 

                                                 (Trad: Colo)

La couseuse de mots

https://bibliotecaregional.carm.es/agenda/la-costurera-de-palabras-de-mar-domenech/
 

* Déjà publié ici, il y a longtemps...


LA HORA DE LOS PÁJAROS



LUZ MARY GIRALDO (Colombiana)

 

Inasible y costurera               
la palabra
teje con tela engañosa
la herida de la noche:
juega a la libertad
o sueña la ventura.
Como eterna Penélope
teje la túnica de todos
deshilvana el secreto de la espera
hasta inventar un nuevo rostro
o un espejo sin nombre.
Inasible y costurera
oye pasar el viento
fatigado por los pájaros.

17 commentaires:

  1. papa pique et maman coud ? j'aime bien cette Pénélope

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    1. Coudre la parole, jouer à être libre, est unisex, comment se nomme le Pénélope masculin?

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  2. Coudre la parole, la broder, la tisser...En faire des liens pour chaque rencontre que l'on tricote ou détricote...Un coup de cœur pour ce poème

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    1. Elle y joint des images inattendues, je l'aime beauocup ce poème. merci Marie

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  3. Solide et souple à la fois, bien serré, bien tissé. Une inspiration et un propos bien ourlés. Merci.

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    1. L'aube se lève, espérons que les blessures de la nuit soient recousues...Bon week-end K.

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  4. Il faut toujours savoir peser les mots avant de les prononcer car ils peuvent être doux comme le fil qu'ils tissent et acérés comme le ciseau qui va couper ce même fil.

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    1. Oh, ne coupons jamais le fil des mots....Bonne journée Chinou.

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  5. Belle chute pour ce poème : "elle écoute passer le vent / fatigué par les oiseaux".
    (Cette couturière n'a pas la bouche cousue, elle tape ses mots à la machine - comme nous ?)

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    1. "En boca cerrada no entran moscas", tu comprends sûrement:-))

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  6. Un texte sublime : merci.

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  7. Mon "sublime" est parti anonyme ... sorry !

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    1. recevoir deux sublimes...que demander de mieux?

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  8. Tu as bien fait de republier ce poème colombien, l'évocation est très belle... Doux dimanche dame Colo, bises d'un (encore) jour de canicule. brigitte

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    1. merci Brigitte, un court poème se lit en 2 minutes et s'oublie presque aussi vite, alors les relire...! Bonne semaine, moins chaude ici, ouf.

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  9. Merci Colo pour ce poème tout en légèreté dans sa forme....mais pas tant que cela sur le fond.
    Un Beso !

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  10. Coudre dans le silence, c'est bien, on travaille mieux je pense. Merci pour la découverte. Bises

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