Sans doute la visite d’un ami de toujours, un grand voyageur, plus vu depuis deux ans et demi, a-t-elle influencé le choix de ce poème.
José Hierro. Un poète espagnol que je connais peu et qui a éveillé la curiosité de Dominique ...et la mienne. Un prochain billet sur lui donc.
La Rencontre
Poème de José Hierro dédié à Rafael Albertí. 1964.
Un jour je dirai : sois le bienvenu
à la maison. Voici ton feu.
Bois ton vin dans ton verre,
regarde le ciel, coupe le pain.
Comme tu as été long. Tu as cheminé
sous les constellations
du Sud, navigué sur les fleuves
aux sons multiples. Quel
long voyage. Je te trouve
fatigué. Ne me demande rien.
Donne à manger à tes chiens,
entends la chanson du peuplier.
Ne me pose aucune question,
ne me demande rien.
Si je parlais,
tu pleurerais. Si tu mettais
tes spectres face au miroir,
tu ne verrais sans doute
aucune image reflétée.
La vie lointaine est morte :
le temps l’a tuée. Toi seul
peux l’enterrer. Jettes-y
de la terre demain, quand
tu te seras reposé. Bienvenu
chez toi. Ne demande
rien. Demain nous parlerons.
(Trad: Colo inspirée par celle de Claude de Frayssinet)
Autorretrato, gouache sobre papel, 2000 (Autoportrait)
EL ENCUENTRO
José Hierro (dedicado a Rafael Alberti. 1964)
Diré un día: bienvenido
a la casa. Ésta es tu lumbre.
Bebe en tu copa tu vino.
mira el cielo, parte el pan.
Cuánto has tardado. Anduviste
bajo las constelaciones
del Sur, navegaste ríos
de son diferente. Cuánto
duró tu viaje. Te noto
cansado. No me preguntes.
Da de comer a tus perros,
oye la canción del álamo.
No me preguntes por nada,
no me preguntes.
Si hablase,
llorarías. Si enfrentases
tus espectros al espejo,
seguro que no verías
imágenes reflejadas.
Lo vivo lejano ha muerto:
lo mató el tiempo. Tú sólo
puedes enterrarlo. Dale
tierra mañana, después
de descansar. Bienvenido
a tu casa. No preguntes
nada. Mañana hablaremos.
Ah, c'est si juste, merci pour ce poème, Colo.
RépondreSupprimerLaisser du temps au voyageur...Bonne soirée Tania
Supprimerje suis allée au bout de ma quête et le livre des ses poèmes est arrivé chez moi et je me régale vraiment
RépondreSupprimerOh extra ! C'est un mélange de ses différents recueils ou un en particulier ?
SupprimerLe silence est respect et communication quand on l'accepte pour échanger en toute amitié...
RépondreSupprimerSuperbe poème
Très juste, les mots viendront après...merci Marie
Supprimerje suppose que c'est comme ça que saint Pierre accueille les âmes mortes ;-)
RépondreSupprimerAh bon, tu crois ? Je n'y avais vraiment pas pensé...
SupprimerAh oui ! C'est chouette ! Accueillir, accueillir totalement.
RépondreSupprimerMerci !
Exactement, oui Marie.
SupprimerAvec plaisir.
Un bel accueil,où le temps a de l'espace !
RépondreSupprimerOui, et une profonde bienveillance !
SupprimerJe le trouve mélancolique et triste. Et tjs un échos à mon histoire! Bisous
RépondreSupprimerEn écho à sa vie, à l'histoire de l’Espagne aussi, je vous raconterai.
SupprimerBonne journée Val, un beso
je ne connais pas du tout colo - merci pour la découverte
RépondreSupprimerBonsoir Niki, il est à la fois connu (ici) et peu connu, un phénomène étrange.
SupprimerMerci de ta visite
Merci chère Colo pour ce magnifique poème.
RépondreSupprimerGros bisous
Avec plaisir Denise, bonne fin de semaine, besos
SupprimerTrès beau et émouvant par sa délicatesse et la vérité des sentiments. Je vois qu'il l'a dédié à Rafael Alberti, un poète que j'ai découvert il y a quelques années et que j'aime beaucoup.
RépondreSupprimerRafael Alberti est très attachant, je l'apprécie beaucoup moi aussi.
SupprimerUne écoute totale, un repos prioritaire "demain nous parlerons", un accueil comme nous ne savons plus le faire...
RépondreSupprimerMerci Colo, un beso doublé d'une belle fin de semaine !
Ce poème ma beaucoup touchée par sa profonde humanité qui apporte la paix en nous...Bon dimanche, un beso
SupprimerUne petite tranche de vie, une invitation, merci pour la découverte de ce texte et du poète. Bonne soirée et bon week end. Bises.
RépondreSupprimerBon dimanche Élisabeth, essayons d'accueillir aussi bien les gens chez nous...
SupprimerL'accueil passe par des gestes, des bras ouverts, les mots viendront après, dit le poème. merci Colo pour ce poème.
RépondreSupprimerPlaisir de te retrouver Bacchante !
SupprimerQuand on ne s'est plus vus depuis longtemps ou qu'on arrive d'un long voyage, ce temps du corps sans mots est précieux, oh que oui!