Joaquín Sabina, est un auteur, compositeur, poète contemporain, de 72 ans maintenant. Un rebelle talentueux extrêmement connu ici en Espagne.
Ses poèmes-chansons racontent des histoires de vies, certaines contiennent énormément de références à la vie sociale, politique, aux révoltes, à la vie à Madrid qui vous auraient peut-être échappées, alors j’en ai choisi un, vraiment très connu, plus universel.
Rue
Mélancolie
Comme qui voyage à dos d’une jument sombre
Dans la ville je marche, ne me demandez pas vers où,
Je cherche peut-être une rencontre qui illuminera ma journée
Mais je ne trouve que des portes qui refusent ce qu’elles cachent.
Les cheminées déversent leur vomi de fumée
Sur un ciel de plus en plus lointain et haut,
Des murs ocres se répand le jus
D’un fruit de sang cultivé sur l’asphalte.
La campagne est déjà verte, ce doit être le printemps,
Un train sans fin croise mon regard
Le quartier où j’habite n’est pas vraiment une prairie
Paysage désolé d’antennes et de câbles.
J’habite au numéro 7, rue Mélancolie
Depuis longtemps je veux déménager dans le quartier de la joie
Mais chaque fois que j’essaye le tram est déjà parti,
Sur les escaliers je m’assieds et siffle ma mélodie.
Comme qui voyage à bord d’un bateau devenu fou
Qui vient de la nuit et va nulle part,
Ainsi mes pieds descendent la pente de l’oubli
Fatigués de tant marcher sans te trouver.
De retour chez moi, j’allume une cigarette,
Je range mes papiers, résous un mot croisé,
Me fâche avec les ombres qui peuplent les couloirs
J’embrasse l’absence que tu laisses dans mon lit.
J’escalade ton souvenir comme une plante grimpante
Qui ne trouve pas de fenêtre où s’accrocher. Je suis
Cette absurde épidémie dont souffrent les trottoirs
Si tu veux me trouver, tu sais où je suis.
J’habite au numéro 7, rue Mélancolie
Depuis longtemps je veux déménager dans le quartier de la joie
Mais chaque fois que j’essaye le tram est déjà parti,
Sur les escaliers je m’assieds et siffle ma mélodie.
(Trad: Colo)
Calle Melancolía
Como
quien viaja a lomos de una yegua sombría
Por la ciudad camino,
no preguntéis adónde
Busco acaso un encuentro que me ilumine
el día
Y no hallo más que puertas que niegan lo que esconden.
Las
chimeneas vierten su vómito de humo
A un cielo cada vez más
lejano y más alto
Por las paredes ocres se desparrama el
zumo
De una fruta de sangre crecida en el asfalto.
Ya
el campo estará verde, debe ser primavera
Cruza por mi mirada
un tren interminable
El barrio donde habito no es ninguna
pradera
Desolado paisaje de antenas y de cables.
Vivo
en el número siete, calle Melancolía
Quiero mudarme hace años
al barrio de la alegría
Pero siempre que lo intento ha salido
ya el tranvía
En la escalera me siento a silbar mi melodía.
Como
quien viaja a bordo de un barco enloquecido
Que viene de la
noche y va a ninguna parte
Así mis pies descienden la cuesta
del olvido
Fatigados de tanto andar sin encontrarte.
Luego,
de vuelta a casa enciendo un cigarrillo
Ordeno mis papeles,
resuelvo un crucigrama
Me enfado con las sombras que pueblan los
pasillos
Y me abrazo a la ausencia que dejas en mi cama.
Trepo
por tu recuerdo como una enredadera
Que no encuentra ventanas
donde agarrarse, soy
Esa absurda epidemia que sufren las
aceras
Si quieres encontrarme ya sabes dónde estoy.
Vivo
en el número siete, calle Melancolía
Quiero mudarme hace años
al barrio de la alegría
Pero siempre que lo intento ha salido
ya el tranvía
En la escalera me siento a silbar mi melodía
ça m'est totalement inconnu!
RépondreSupprimermerci Colo
Il est de la génération de JM Serrat, tu le connais lui je crois, de ceux qui ont connu et souffert de la dictature.
SupprimerBon samedi, je reprends la route des blogs eu à peu...à très bien tôt chez toi donc !
J'aime beaucoup ce genre de chanteur et de chanson. Je ne connaissais pas, bien sûr, ce chanteur espagnol. J'aime bien ! Merci.
RépondreSupprimerMoi aussi, j'aime ces tranches de vie poétiques. Bonne journée Marie.
SupprimerBelle chanson, je ne la connaissais pas non plus.
RépondreSupprimerBon week-end, Colo, plus trop chaud j'espère. Ici le soleil est de retour.
De belles images pour exprimer le vide amoureux.
SupprimerAlors, tout dépend ce que tu appelles chaud;-)) 33º ce midi mais les nuits sont moins chaudes, ça oui.
Bon week-end au soleil alors!
Ah les souvenirs, forcément la mélancolie s'en mêle.
RépondreSupprimerBelle interprétation et beau portrait où la mélancolie s'accompagne de tendresse et d'humour.♥♥
Merci d'apprécier Fifi.
SupprimerAprès une pause canicule, je reprends la route des blogs, à bientôt chez toi !
Un beso
Ah, vraiment trop mélancolique...Tout est dit, tellement juste et admirablement exprimé..
RépondreSupprimerBeau dimanche Colo.
Paco
Ah gracias Paco, ça me fait plaisir.
SupprimerHasta pronto, bon dimanche à toi aussi
Moi aussi ces temps-ci j'aimerais bien déménager dans le quartier de la joie ! Je ne connais pas du tout ce chanteur. J'aime écouter cette langue même si je ne la comprends pas. Bon dimanche Colo, bien gris chez moi. Bises.
RépondreSupprimerJe te comprends Aifelle,un quartier joyeux et fleuri aide sûrement...si la chanson dit vrai, il faudrait éviter de rater le tramway ;-)
SupprimerBonne semaine, gris chez toi, encore bien trop chaud ici, 35º hier. On pourrait faire une moyenne entre les 2 endroits et être ravies toutes les deux ???
Besos
Une voix chaude et une chanson qui garde tout son sens dans sa langue originale . Bonne semaine.
RépondreSupprimerUn chanteur que j'apprécie beaucoup, bonne semaine à toi aussi Chinou
SupprimerCoucou chère Colo, je reviens gentiment sur les blogs amis après une pause.
RépondreSupprimerMerci pour cette belle chanson que je découvre avec de jolis mots.
Gros bisous et bel après-midi ensoleillée ♥
Hola Denise, nous faisons pareil alors. Je serai contente de retrouver tes belles photos.
SupprimerJe t'embrasse
Merci beaucoup pour la découverte et pour la traduction, c'est mélancolique. Une vie de solitude. Bonne semaine. Bises.
RépondreSupprimerBonjour Élisabeth, avec plaisir ! Retour vers les blogs, peu à peu...toi aussi ? Je vais aller voir chez toi...un beso.
SupprimerCe texte me parle, il est bien triste! Bisous
RépondreSupprimerDes histoires de vie, parfois c'est ainsi, oui. Un beso Val.
SupprimerEncore une découverte, merci Colo. J'aime beaucoup cette phrase "j'habite au numéro 7, rue Mélancolie, depuis longtemps je veux déménager dans le quartier de la joie", c'est le problème de notre existence, on attend, on trouve des justifications, ne devrions-nous pas être les instigateurs d'un changement ? Le temps fera son travail, un jour, mais en attendant que de temps perdu ! Quelle étincelle pourrait nous faire agir plutôt que subir ? La question est là il me semble... Douce journée à toi, à bientôt. brigitte
RépondreSupprimerBonjour Brigitte, je suis entièrement d'accord; la passivité jour contre nous. Attendre, si on n'est pas satisfait de la situation qu'on vit, que quelqu'un ou le temps intervienne cause bien des insomnies et frustrations. Il est si courant de se plaindre, de jeter la faute sur...et sur...
SupprimerAlors chin chin à l'étincelle, au coup de pouce, au courage aussi.
Passe une excellente journée !
Le poète a le don de sublimer l'ordinaire, les mots s'alignent en une mélodie. Tout est dit sur le caractère impersonnel de certains quartiers qui donnent du vague à l'âme. J'ai lu le poème en espagnol et les rimes sont vraiment belles.
RépondreSupprimerOui, ces rimes sont impossibles, malheureusement, à reproduire en français. O, A, ÍA....
SupprimerMerci de ta visite, Sergio-Segui ;-)
Bonjour Colo.
RépondreSupprimerJe ne connais pas du tout la chanson espagnole, a fortiori ce chanteur! Même en ne comprenant pas les paroles (difficile de lire votre belle traduction en même temps qu'en se concentrant sur l'écoute), j'aime bien la sonorité de cette chanson et de cette voix. Vous ne m'en voudrez pas si je dis qu'elle me ferait penser à Sardou?
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Bonjour squatteur de Dasola :-)
SupprimerAh non je ne vous en veux pas du tout. Par contre les paroles me semblent lus élaborées que dans les chansons (le peu que je connais) de Sardou.
Merci de votre visite, bon dimanche!