Foto: https://www.editionspoints.com/actualite/souleymane-diamanka-sur-le-plateau-de-la-grande-librairie
Souleymane Diamanka, le nom vous dit quelque chose ? Né à Bordeaux,
d’origine Peule, les mots sont son monde, son jeu, son rythme.
Vous saurez tout sur lui en lisant un vraiment très bel article sur le site
Alors, dans ce recueil reçu il y a peu, (grand merci Maïté), et intitulé :
Habitant de nulle part
Originaire de partout
https://www.youtube.com/watch?v=XuF7bHzc9wI
Les poètes se cachent pour écrire.
(Habitant de nulle part, originaire de partout, Collection points, pages 21,22.)
Les mots sont les vêtements de l’émotion
Et même si nos stylos habillent nos phrases
Peuvent-ils vraiment sauver nos frères du naufrage
Les poètes se cachent pour écrire
Ce n’est pas une légende mon ami regarde-nous
On a traversé des rivières de boue à la nage
On a dormi à jeun dans la neige et on est encore debout
Les poètes se cachent pour écrire
Chacun purge sa pénombre
Dans la solitude silencieuse que certains pourraient craindre
On somme les mots de s’additionner comme des nombres
La poésie opère comme une lumière mangeuse d’ombre
J’aime cet état mais le temps qu’on passe à l’attendre n’est pas si tendre
Parfois il faut presque s’éteindre pour l’atteindre
Versificateur notoire chaque rime est une cascade
Dans les lieux oratoires l’auditoire n’aime pas les phrases fades
Dans ma vie j’ai écrit plus de textes
Que ne reflète d’étoiles le grand lac Tchad
J’ai cherché la vérité dans les lignes de chaque énigme
De chaque conte de chaque charade
J’ai interrogé les bons médiums pour chasser les mauvais djinns
Et j’ai répondu Aminii* quand ma mère ma dit Mbaalen be jam*
J’ai couru après les horizons sur chaque page
Avec l’énergie des anciens possédés par le jazz
Pour ne pas à avoir à jouer à cache-cache avec le Diable
Les poètes se cachent pour écrire
Ce n’est pas une légende mon ami regarde-nous
Toi et moi c’est l’écriture qui nous lie
C’est dans la solitude qu’on apprend la convivialité
Et tant pis pour celui qui le nie
Le feu passe au vers et l’oralité passe par nous
Le verbe est une clé indispensable
Dehors on nous demande des mots de passe partout
Les poètes se cachent pour écrire
Ce n’est pas une légende mon frère regarde-nous
On a traversé des rivières de boue à la nage
On a dormi à jeun dans la neige
Et on est encore debout.
*Amiini= Amen
* Mbaalen be jam= Dormons en paix ou Bonne nuit
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On a envie d’applaudir à la fin, vous ne trouvez pas ?
Vous trouverez chez el señor-amigo K, un billet avec un autre poème de Souleymane, "Réponds-lui avec de l''eau"
On met signale gentiment que Souleymane est passé à l'émission L’Heure bleue de France Inter, ici: https://www.franceinter.fr/emissions/l-heure-bleue/l-heure-bleue-14-juin-2021
Superbe ! J'ai découvert Souleymane Diamanka à La Grande Librairie, quel beau cadeau que ce poème dit par lui - merci, Colo.
RépondreSupprimerLe rythme et sa voix, dans la tradition orale des Peules, ajoute tant à l'écrit.
SupprimerBonne journée Tania.
J'ai commencé par écouter avant de lire, c'est superbe. Je vais y revenir et voir sur la toile ce qui est paru. Bonne journée Colo, bises.
RépondreSupprimerTu peux écouter "Bonjour mon frère" ici, c'est beau aussi. https://www.youtube.com/watch?v=iIWtQfW48FU
SupprimerBonne journée à toi aussi Aifelle.
Émouvant, fascinant... plein d’émotions
RépondreSupprimerSublime...merci pour cette belle découverte
Avec plaisir Marie, je le réécoute souvent, toujours aussi beau!
SupprimerC'est absolument magnifique, en français comme en peul. Merci.
RépondreSupprimerJ'ai remarqué que dans la vidéo il a changé quelques mots par rapport aux texte écrit, il y a introduit le noms de certains de ses "potes", comme Grand corps malade.
SupprimerComme toi j'ai trouvé la version en peule très belle aussi.
superbe et d'une force énorme, la poésie qui dit la vie et qui dit ne baissez pas les bras laissez vous porter par ces mots
RépondreSupprimerje ne connaissais pas du tout cet homme; quel talent et quelle émotion
Il nous communique une force encourageante, tout à fait Dominique.
SupprimerQue c'est beau et ce lien que tu nous offres nous fait découvrir d'autres extraits de poèmes magnifiques. J'ai regardé hier le film Zao avec Omar Si et je reste très émue par la vibration de l'Afrique ( peut-être parce que j'ai vécu à Dakar toute petite), ce lien avec les ancêtres qu'ils entretiennent au fil des générations... Que de beaux cadeaux ! Douce journée à toi et merci Colo. brigitte
RépondreSupprimerC'est des mots "vrais", qui, reflètent, je trouve, la vie de tous mais la leur en particulier et c'est très émouvant.
SupprimerExcellente journée à toi aussi Brigitte
Oui,merci.
RépondreSupprimerSuperbe. Bel écho å mon billet du 27 mars ;-)
RépondreSupprimerTout à fait K, je vais ajouter ton billet au mien, enfin le lien. C’est beau le mot lien, entre les gens, entre les peuples.
SupprimerMerci Chère Colo.
SupprimerBonjour Colo, bonjour à tous
RépondreSupprimercomme je suis contente que la poésie de Souleymane Diamanka trouve ici un écho favorable, passionné.
Un être solaire, une poésie si émouvante, une profondeur de pensée que révèle sa voix.
Oui il collabore avec Grand Corps malade et son recueil"Habitant de nulle part, Originaire de partout"a été préfacé par Oxmo Puccino qui l'a convaincu d'éditer.Un autre grand tout comme l'immense Alain Mabanckou qui dirige la collection "Points Poésie" où est édité le recueil.
Et savoir que Souleymane Diamanka vient de la cité bordelaise des Aubiers fait de lui un artiste doublement méritant.
Merci Colo et K de le faire connaître.
Je l'ai moi aussi découvert par le biais de La Grande Librairie.
Encore mille mercis à toi Maïté, beaucoup d'émotions oui à lire ces textes.
SupprimerEspérons que le magnifique usage qu'il fait de la langue soit suivi par de nombreux jeunes des cités...et d'ailleurs.
Je t'embrasse
Oui, c'est absolument magnifique, une écriture pleine de secrets et de trésors, de chaleur et de gravité. Une poésie qui va de la neige au feu.
RépondreSupprimerEt la récitation d'une voix d'outre-monde est si belle elle aussi.
Merci pour ce nouveau trésor.
Je te souhaite chère Colo un très doux week-end.
Pierre
Bonjour Pierre, j'aime "de la neige au feu", car c'est exactement ça.
SupprimerPeu de douceur ici, il fait vraiment fort chaud et cest le week-end de la récolte des pommes de terre, beaucoup de feux donc;-)
Bon dimanche à toi, amitiés.
Ah oui ! c'est vraiment magnifique ! Un diamant...
RépondreSupprimerIl nous encourage ce texte, ne jamais laisser tomber, avancer encore et toujours...
Supprimerbesos
Magnifique ce texte surtout dit avec sa voix chaude.
RépondreSupprimerMerci Colo pour ce cadeau superbe, je t'embrasse.
Oui, sa voix, sa diction ajoutent beaucoup au texte.Avec plaisir Je t'embrasse aussi.
SupprimerC'est beau. Merci.
RépondreSupprimerJe le réécoute en ce moment, très beau, oui.
SupprimerLundi 14, j'ai lu votre texte et le poème de Souleymane Diamanka, j'ai eu le grand plaisir de l'écouter 2 ou 3 fois sur scène à Bordeaux et de le croiser, dans le cadre de mon travail, à deux reprises. Je l'apprécie beaucoup et le soir même -lundi 14, donc- il était l'invité, avec Maylis de Kerangal, de l'émission L'heure bleue à 20h sur France Inter. Je donne l'info pour les personnes qui pourraient être intéressées par sa réécoute.
RépondreSupprimerJ'ai envoyé le lien vers votre post à quelques personnes de mon entourage ex-professionnel et amical.
Un grand merci Chantal, je l'écouterai sûrement. Je mettrai le lien du podcast dans le billet.
SupprimerQuelle chance de lavoir vu/écouté sur scène !