ENRIQUETA ARVELO LARRIVA (VENEZUELA, 1886-1962)
ÉMOTION ET AVANTAGE DE LA PROFONDEUR ÉTABLIE
Merci à ceux qui s'en furent par l'obscur sentier
écrasant les feuilles brunies.
À ceux qui me dirent: attends-nous sous cet arbre.
Merci à ceux qui s'en furent chercher du feu pour leurs cigarettes
me laissant seule
emmêlée dans de petits soleils d’une ombre odorante.
Merci à ceux qui s'en furent chercher de l'eau pour ma soif
me laissant là
à boire l'eau essentielle d'un monde ébranlé.
Merci à ceux qui me laissèrent à écouter un chant boisé
et à voir, ensommeillée,
les troncs bordés de laines fanées.
Maintenant je marche, indemne, parmi les gens.
(Trad: Colo)
EMOCIÓN Y VENTAJA DE LA PROBADA PROFUNDIDAD
Gracias a los que se fueron por la vereda oscura
moliendo las hojas tostadas.
A los que me dijeron: espéranos bajo ese árbol.
Gracias a los que se fueron a buscar fuego para sus cigarrillos
y me dejaron sola
enredada en los soles pequeños de una sombra olorosa.
Gracias a los que se fueron a buscar agua para mi sed
y me dejaron ahí
bebiéndome el agua esencial de un mundo estremecido.
Gracias a los que me dejaron oyendo un canto enselvado
y viendo soñolienta
los troncos bordados de lanas marchitas.
Ahora voy indemne entre las gentes.
Source/fuente: http://www.tinta-china.net/ealarriva.htm
Magnifique et très émouvant. Merci pour ces trésors que tu déposes sur tes pages
RépondreSupprimerBonjour Kwarkito, une poétesse fort intéressante tant par la forme que par une approche de l'humain qui touche beaucoup.
SupprimerMerci à toi.
"je marche, indemne, parmi les gens", comme c'est joliment dit :-)
RépondreSupprimerbises
N'est-ce pas?
SupprimerBonne journée Adrienne.
Belle illustration pour ce poème intrigant et si beau lui aussi.
RépondreSupprimerUne forêt dont nous ignorons quasi tout ici en Europe...Intrigant mais clair aussi ce poème, non?
SupprimerQue c'est beau !!! Tu sais vraiment choisir les mots qui nous touchent au travers de ces poèmes !
RépondreSupprimerBises parfumées à la rose éclose
Merci pour ces besos odorants!
SupprimerQuel bon choix de poème... Oui, que de choses dont on pourrait remercier autrui, parfois même des choses qui firent mal et amenèrent un bien qu'on n'espérait pas, ou la sensation intense d'un présent qu'on n'oublie pas, qu'on sait contenir "quelque chose de vrai" : une attente, le son d'un rire ou d'un pleur, un adieu, un premier bonjour...
RépondreSupprimerEn choisissant puis traduisant ce poème j'ai beaucoup pensé en effet à tous ceux qui ont fait qu'on devienne nous-mêmes. Tant et tant depuis l'enfance...
SupprimerEmotion du poème, émotion particulière à la lecture de ces strophes si expressives, si fortes.
RépondreSupprimerMême allitération dans "Gracias a los" et "merci à ceux", cela chante bien.
Belle après-midi, Colo, je t'embrasse.
Salut Tania, il a fallu travailler un peu pour faire chanter ce poème, simple en apparence; tant mieux alors s'il te chante aux oreilles!
SupprimerBonne fin de journée, besos
Solitude offerte, goûtée, qui nourrit...
RépondreSupprimeret qui permet finalement d'être "indemne" au milieu des autres, au coeur de la vie ♥♥
Belle adéquation entre l'image et le poème
Bises du soir, chère Colo :-)
Merci beaucoup Fifi, passe un bon week-end, forte parmi les autres!
Supprimerbesos
J'aime la fluidité sobre du texte.
RépondreSupprimerSimple.
Epanoui.
Jolis tes mots, merci K.
Supprimerde très beaux mots
RépondreSupprimerla photo m'emporte dans les marais du sud des USA où j'ai eu du plaisir à me balader il y a déjà 3 ans
Bonjour Dominique, la photo vient bien de par là...commandé et reçu le livre sur les arbres dont tu parlais avec enthousiasme!
SupprimerMerci chère Colo pour ce magnifique poème qui ne laisse pas insensible. Chaque mot me touche beaucoup et j'apprécie cette douce photo d'arbres et de marais, les arbres sont nos amis.
RépondreSupprimerJe te souhaite un tout beau week-end.
Mes amitiés et bisous ♥
Merci à toi chère Denise, il fait superbe aujourd'hui, les nèfles sont mûres.
SupprimerBon week-end à toi aussi, amicalement.
Maintenant je marche....
RépondreSupprimerVous n'imaginez pas ce que ce vers me procure de joie.
Je vous embrasse et vous souhaite un bon dimanche.
Marcher serein(e)s et forts...je vous souhaite une excellente semaine et vous embrasse. Merci.
SupprimerLe texte est très beau, il évoque– en moi – des sens multiples : cette façon de dire les choses, par la poésie, est si adéquate pour exprimer les sentiments mêlés et complexes où l'abandon, la solitude et la force intérieure finissent par tracer un nouveau chemin.
RépondreSupprimerEnfin, (j'avais déjà eu la même impression chez Tania il y a quelques jours), votre photo
(le texte aussi) me ramène comme une bouffée,l'étang de Marie Gevers auxquels je relie le souvenir de nombreuses sorties dans la nature.
...auquel sans "s"...
SupprimerMarie Gevers, j'aime tant la relire. je crois que je vous ai déjà dit un jour que le roman que j'aime le plus d'elle est "la comtesse des digues". la nature y est fort présente aussi.
SupprimerCeux qui nous accompagnent, ceux que nous accompagnons un bout de chemin, puis abandonnons...
Les épreuves nous renforcent, certes, mais leur traversée est parfois si douloureuse... C'est la confiance qui aide et soutient, si on la porte en soi, les peurs s'envolent. C'est une très beau poème Colo, merci de nous le faire découvrir ainsi traduit. Lumineuse journée à toi. brigitte
RépondreSupprimerBonjour Brigitte, tu dis bien cette lente construction de soi, faite des difficultés mais de joies aussi.
SupprimerBelle lumière de printemps pour toi aussi!
Emouvante cette démarche, je n'en suis pas encore arrivée à cette suprême sagesse. Je dirai, quant à moi, merci aux ami(e)s qui m'ont accompagnée sur cette longue route cahotante...
RépondreSupprimerD'après ce que j'ai lu, cette dame-poétesse était une solitaire...ce n'est pas le cas de tous, bien sûr.
SupprimerTU as raison, on ne remercie jamais assez ceux qui nous accompagnent..Besos Lou.
La conclusion est étonnante. Tout compte fait.
RépondreSupprimerC'est une vraie poétesse-philosophe!
Profondément humaniste, certainement!
SupprimerJ'y vois comme un flambeau transmis de main en main, d'esprit en esprit comme un enfant que l'on lance à la vie. A la vie, à la mort, nous suivons le chemin, caminando et survient(parfois) cette sorte de sérénité finale que je ressens à la lecture de ce beau poème.
RépondreSupprimerLe mot "merci" est un mot qui se perd. Il est si important
Combien est important cet accompagnement!On pardonne à ceux qui nous laissent sur le chemin, par ignorance, bêtise, angoisse. On n'en sort indemne qu'au prix d'un travail sur soi et du prix qu'on accorde au merci
Je t'embrasse Colo
Tu as parfaitement analysé ce poème, merci à toi Maïté.
SupprimerBesos à vous deux.
J'ai remonté le temps de tes si beaux textes proposés à nos yeux et à notre âme. <3
RépondreSupprimerIl y a tant de merveilles...
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