23 mai 2017

Parfum d'un visage disparu / Perfume de un rostro desaparecido





Deux courts poèmes d’Alejandra Pizarnik, cette poétesse Argentine si vénérée là-bas, si peu connue de notre côté dont je vous avais longuement parlé ici

Dos poemas cortos de Alejandra Pizarnik, esa poetisa Argentina tan venerada en su país de la cual os había hablado aquí.


INFANCIA

Hora en que la yerba crece
en la memoria del caballo.
El viento pronuncia discursos ingenuos
en honor de las lilas,
y alguien entra en la muerte
con los ojos abiertos
como Alicia en el país de lo ya visto.

Enfance

Heure où pousse l’herbe
dans la mémoire du cheval.
Le vent prononce des discours ingénus
en honneur aux lilas,
et quelqu’un entre dans la mort
les yeux ouverts
comme Alice dans le pays du déjà vu.

(Trad:Colo)

  





Sens de son absence

si j’ose
regarder et dire
c’est pour son ombre
si doucement unie
à mon nom
là au loin
dans la pluie
dans ma mémoire.
Par son visage
qui brûlant dans mon poème
disperse joliment
un parfum
de visage aimé disparu

(Trad:Colo)

SENTIDO DE SU AUSENCIA

si yo me atrevo
a mirar y a decir
es por su sombra
unida tan suave
a mi nombre
allá lejos
en la lluvia
en mi memoria
por su rostro
que ardiendo en mi poema
dispersa hermosamente
un perfume
a amado rostro desaparecido

31 commentaires:

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    1. Oui, comme nous tous quand on s'en prend à des enfants.

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  2. C'est beau et grave à la fois ; quelque chose d'inconsolable sous les mots.

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    1. La mort est omniprésente dans la poésie d'Alejandra Pizarnik, et le mot que tu emploies "inconsolable" est si exact.
      Merci Aifelle.

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    2. Une vie très courte et difficile, oui.

      « Ne pas oublier de se suicider. Ou trouver au moins une manière de se défaire du je, une manière de ne pas souffrir. De ne pas sentir. De ne pas sentir surtout » (Journal, le 30 novembre 1962).
      Ce qu'elle a fini apr faire...

      * * * *

      Autre extrait:

      Toute la nuit je fais la nuit.
      Toute la nuit tu m’abandonnes lentement comme l’eau tombe lentement.
      Toute la nuit j’écris pour chercher qui me cherche.
      Mot à mot, j’écris la nuit.

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    3. Merci K, sa poésie est poignante et souvent désespérée, les images si belles et évocatrices.
      Merci pour ces extraits.

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  3. C'est beau et terriblement poignant

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    1. Peu de mots toujours chez elle, et tant d'émotions.
      À bientôt Kwarkito.

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  4. Elle semble être à la frontière entre deux mondes... c'est très beau ! Bises, à bientôt Colo. brigitte

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    1. Oui, toujours entre vie et mort, cette poète vit et nous fait vivre le temps de ses poèmes sur un fil.
      Bonne journée Brigitte

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  5. effectivement beaucoup de mélancolie et tristesse, mais si beau

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    1. Bonjour Niki, sa poésie est toujours superbement noire en effet.
      Merci de ta visite à bientôt.

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  6. Oui j'ai ressenti aussi de la tristesse mais une tristesse... heureuse. Un certain plaisir à savoir que par exemple ce visage aimé et disparu fut sous son regard, sous son amour... et donc c'est beau d'avoir quelque chose de si beau qu'on en regrette l'absence...

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    1. Les tendres images qu'elle emploie font le contrepoids, tu as raison Edmée.
      Bonne journée!

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  7. j'aime ce parfum du visage aimé mais pourquoi ne pas entrer dans la mort les yeux ouverts ! histoire de ne pas se cogner au trône de Saint Pierre

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    1. Ah oui, elle parle des yeux ouverts mais pas du saint trône...excellente remarque;-))

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  8. J'aime cette expression poétique que je me régale à lire dans la langue espagnole. C'est à la fois simple, faussement simple, et tellement beau.
    Belle journée, Colo.J'espère que ta couvée va bien.Je t'embrasse.

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    1. Bonsoir Maïté, ces poèmes faussement simples sont les plus difficiles à traduire je trouve. Ces sont pourtant ceux que je préfère lire...
      Mes poussins sont en pleine forme, me donnent bien du travail(et des rires) car volages et "renverseurs" de tout!!
      Je t'embrasse, bonne fin de semaine.

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  9. "Mort où est ta victoire ?", dans un souvenir aussi vivant !
    Coup de foudre pour la merveilleuse image qui illustre ta traduction !!!

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    1. La mort finit toujours par gagner, sans panache aucun, mais la mort d'enfants...
      Une belle photo trouvée sur la Toile Fifi, sans aucune mention.
      Bonne journée!

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  10. Poèmes dans cette "langue secrète" dont parle Paul Willems...
    Le titre du second poème comme un espoir : trouver, donner du sens à l'absence.
    Bonne journée, Colo.

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    1. P.-S. Carl Vanwelde en parle aussi ces jours-ci : http://entrecafejournal.blogspot.be/

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    2. Très beaux le billet, le poème de Neruda, merci.
      Il est plus facile donner du sens à l’absence de gens âgés, qui ont vécu tout ce qu'ils avaient à vivre qu'à celle d'enfants, de jeunes. Tu sais que j'ai connu les deux et à la mort d'un jeune un seul mot surgit: absurde.
      À bientôt dame Tania.

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  11. Les poèmes de Pizarnik (ceux que vous avez publiés ici et avant), sombres et inquiétants, me font penser aux textes de Ingeborg Bachman :
    "...
    à l'horizon je perçois,
    brillant dans le crépuscule,
    mon continent superbe,
    là-bas en face, qui me congédie
    dans la chemise de la mort.
    Je vis et entends de loin son chant du cygne"
    (Jour en blanc)

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    1. Oh, merci Christian. J'avais perdu de vue Ingeborg Bachman depuis les différentes chroniques ici sur "7 Femmes" de Lydie Salvayre.

      Un continent qui nous congédie...

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  12. Tout est dit avec délicatesse mais aussi avec tristesse. Merci pour ce poème.

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  13. Bonjour chère Colo, merci pour ces deux magnifiques poèmes plein d'émotions et cette merveilleuse image remplie de vie.
    Mes bisous ♥

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    1. En mots ou pas des images de la vie Denise.
      Besos pour toi aussi!

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