Ce lundi 28 avril, au club de lecture, un écrivain et poète espagnol né à Palma de Mallorca en 1992...je ne le connaissais pas du tout. Vous le savez, lire de la poésie et essayer de la comprendre, son rythme et sa musique, je sais apprécier.
Mais c’est la première fois que je me vois dans la situation de commenter un petit recueil, très beau d’ailleurs, devant son auteur…
Il s’appelle Francisco de Asís Maura García.
J’ai traduit un des poèmes qui parle du temps, de la vie qu’on fait aller, marcher..Le rythme, la musique sont très réussis.
Les poches de la mémoire
Francisco de Asís Maura García
Peu à peu, à travers les forêts de la mémoire,
la mort joue à être vie éternelle.
L’été éclaire les incertitudes et
ma montre marque l’heure exacte.
Je vous vois, vies passagères, par le treillis de la nostalgie:
vous êtes amazones de l’éclair,
éclats dans les ténèbres,
chercheuses d’espoir.
Et après,
l’air se transforma en un mirage où le temps, (ce n’était que du temps),
où, dans mes poches percées, je gardai ce que je voulus être,
ce que je ne pourrai jamais avoir…
Avoir?
Comme on a la mémoire, l’oubli, l’amour, la vie et son départ?
Je marcherai et aimerai encore.
Mes poches sont encore pleines de rêves à naître.
Je marcherai, aveugle et fou, en soupirant pour ce beau monde,
soutenant d’une main la vie, et de l’autre les pages d’hier.
(Trad: Colo)
Los bolsillos de la memoria
Francisco de Asís Maura García
Poco a poco, a través de los bosques de la memoria,
la muerte juega a ser vida eterna.
El verano alumbra incertezas y
mi reloj marca las mar en punto.
Os veo, vidas pasajeras, en las celosías de la nostalgia:
sois amazonas del relámpago,
esquirlas en las tinieblas,
buscadoras de esperanza.
Y después,
el aire se convirtió en un espejismo donde el tiempo, (tan solo era tiempo),
donde en mis bolsillos rotos guardé aquello que quise ser,
aquello que nunca podré tener…
¿Tener?
¿Cómo se tiene la memoria, el olvido, el amor, la vida y su yéndose?
Yo seguiré andando, amando.
Mis bolsillos todavía están llenos de sueños por nacer.
Andaré, ciego y loco, suspirando por este bello mundo,
sosteniendo en una mano la vida, y en la otra, las hojas del ayer.
Siemprevivos, editor Insula Literaria. Página 17-18