Je connais tous les contes
León Felipe (poète espagnol mort en 1968 à Mexico, je vous en
parlerai dans le prochain billet))
Je ne sais pas beaucoup de choses, c'est vrai.
Je ne dis que ce que j'ai vu.
Et j'ai vu:
que le berceau de l'homme se berce avec des contes,
que les cris d'angoisse de l'homme se noient avec des contes,
que le pleur de l'homme se colmate avec des contes,
que les os de l'homme s'enterrent avec des contes,
et que la peur de l'homme...
a inventé tous les contes.
Je ne sais pas beaucoup de choses, c'est vrai,
mais on m'a endormi avec tous les contes...
et je connais tous les contes.
(Trad: Colo)
Leonora Carrington, peintre surréaliste anglo-mexicaine 1917-2011 |
Sé todos los cuentos
León Felipe
Yo
no sé muchas cosas, es verdad.
Digo tan sólo lo que he
visto.
Y he visto:
que la cuna del hombre la mecen con
cuentos,
que los gritos de angustia del hombre los ahogan con
cuentos,
que el llanto del hombre lo taponan con cuentos,
que
los huesos del hombre los entierran con cuentos,
y que el miedo
del hombre...
ha inventado todos los cuentos.
Yo no sé
muchas cosas, es verdad,
pero me han dormido con todos los
cuentos...
y sé todos los cuentos.
On invente des contes pour faire rêver ou pour expliquer le
RépondreSupprimermonde. La réalité est plus facile à entendre dans une histoire brodée d'imaginaire...
Oui, les contes que j'aime tant, ont plusieurs rôles, dont celui de transmettre des valeurs, enseigner une morale, un éthique. Celui aussi de préserver la mémoire d'une culture, et puis celui du divertissement.
SupprimerMerci Marie
A choisir entre les contes de fées ou les contes de Perrault, ce sont les derniers qui ont ma préférence.
RépondreSupprimerBien, bien, à chacun ses préférés, Chinou !
SupprimerTous !? Il est vrai que le poète est faiseur de contes, à sa façon.
RépondreSupprimerOh c'est sûrement une exagération poétique, ceux de sa région d'Espagne, du Mexique et allez savoir...
Supprimerah oui c'est bien ça. Parfois la poésie ça peut être si simple et si pertinent à la fois.
RépondreSupprimerMais oui, faire simple est parfois compliqué mais c'est vraiment ce que je recherche,
SupprimerA lire le poème du jour, je me dis que tu dois connaître le livre de Clarissa Pinkola Estés "Femmes qui courent avec les loups". Je m'étais régalée avec. Bon dimanche Colo, bises.
RépondreSupprimerAh non, je ne connais pas du tout, merci, c'est noté !
SupprimerBon dimanche à toi aussi, besos
"La chair est triste, hélas, et j'ai lu tous les livres"...
RépondreSupprimerCe poème espagnol me fait songer à du Mallarmé.
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Dramatique Mallarmé...merci à toi ! Bon dimanche
Supprimerle tableau est impressionnant - et je suis contente de connaître cette carrington-ci - il y en a une autre, une anglo-mexicaine Dora carrington, serait-elle liée à Leonora ? ou serait-ce la même personne ?
RépondreSupprimerIntéressant, merci Niki. Je ne connaissais pas Dora Carrington et dans sa biographie je ne vois rien qui la relie ni au Mexique ni à Leonora. Je trouve ceci:
Supprimer"Dans le dernier film de Pedro Almodóvar, La Chambre d’à côté, il est fait référence à deux peintres qui, bien qu'elles partagent le même nom de famille, n'ont aucun lien de parenté : Dora Carrington et Leonora Carrington, la peintre surréaliste qui fut torturée dans le sanatorium du docteur Morales, à Santander, après avoir subi un viol collectif perpétré par un groupe de phalangistes à Madrid.
Dans l’une des premières scènes, les protagonistes, Julianne Moore et Tilda Swinton, évoquent la figure de Dora Carrington et précisent explicitement que, malgré le nom, il ne faut pas la confondre avec Leonora, en ajoutant d’ailleurs que cette dernière est « plus célèbre » que Dora."
"Je connais tous les contes..."
RépondreSupprimerUn poème qui me parle fort du conteur Henri Gougaud, si cher à mon coeur, décédé au printemps 2024,
de sa voix ensoleillée, ses intonations si parfaites pour dire une histoire, qu'il m'arrivait de croire parfois, qu'il parlait d'un fait réel :-)
Magie du conte ! J'ai rêvé d'être conteuse mais ne suis restée qu'une lectrice pour mes petits :-)
Merci Colo pour la traduction de Léon Félipe qui nous explique le pourquoi de cette sagesse millénaire.
Bises du soir.
Bonjour Fifi, je me souviens de Henri Gougaud, mais où l'avais-je vu/entendu en vidéo sans doute ?
SupprimerToutes nos peurs réunies dans les contes écrit León Felipe, et la magie dont tu parles, oh oui!
Bonne semaine, un beso
On découvre les contes dès l'enfance, ils ont toujours leur place. Cela me fait penser que ma petite fille (qui a maintenant bientôt 25 ans) aimait que je lui lise une histoire avant qu'elle s'endorme. Merci pour la découverte de cet auteur et le poème. Bon après midi, bon mois de septembre, bises.
RépondreSupprimerMerci également pour la découverte de cette peinture étrange.
RépondreSupprimerBonjour Élisabeth, oui, les enfants aiment les contes, même (ou surtout) s'ils font peur....et, adultes, on s'en souvient si bien !
SupprimerMerci à toi, à bientôt, un beso