Pas besoin de vous expliquer le pourquoi du choix de ce poème, hélas.
No necesito explicaros el por qué elegí este poema, por desgracia.
Larme (extraits)
Ils ne voyaient pas la larme.
Immobile
dans le centre le la vision, brillante,
trop lourde pour rouler sur une joue d’homme,
immense,
ils disaient qu’un nuage, ils dissimulaient, ne voulaient
pas la voir
sur la terre obscurcie,
briller sur la terre obscurcie.
Et aujourd’hui la douleur
des autres, de beaucoup,
douleur de beaucoup d’autres, douleur de tant d’hommes,
océan d’hommes que les siècles traînent
au travers des siècles, sombrant dans l’histoire. (...)
Regardez par contre les hommes qui sourient,
les hommes qui conseillent le sourire.
Regardez-les
pressés, qui accourent.
Face à la sourde réalité
ils pérorent, recommandent, donnent confiance.
Attentionnés, ils offrent leurs services. Et ils sourient
sourient.
Ce sont les vils
propagandistes diplômés
du sourire sans douleur, les guérisseurs
sans honneur.
(…)
Ainsi va le monde
et ainsi les hommes. Regardez
notre histoire, cette mer,
cet immense dépôt de souffrances anonymes,
regardez comment se rassemble
tout en lui: des injustices
silencieusement dévorées, humiliations, poings
serrés en secret
et des pleurs. D’émouvants pleurs inaudibles
de ceux qui n’attendent plus rien de personne…
Trad: Colo
CAUTIVERIO. 100 X 81 CM. Pintura sobre madera. Gustavo Benito
https://gustavoabenito.com/pintura-raspada/
Lágrima (fragmentos)
Jaime Gil de Biedma
No veían la lágrima.
Inmóvil
en
el centro de la visión, brillando,
demasiado pesada para rodar
por mejilla de hombre,
inmensa,
decían que una nube,
pretendían, querían
no verla
sobre la tierra
oscurecida,
brillar sobre la tierra oscurecida.
He
ahora el dolor
de los otros, de muchos,
dolor de muchos
otros, dolor de tantos hombres,
océanos de hombres que los
siglos arrastran
por los siglos, sumiéndose en la
historia.(...)
Ved
en cambio a los hombres que sonríen,
los hombres que aconsejan
la sonrisa.
Vedlos
presurosos, que acuden.
Frente a la
sorda realidad
peroran, recomiendan, imponen
confianza.
Solícitos, ofrecen sus servicios. Y
sonríen,
sonríen.
Son los viles
propagandistas
diplomados
de la sonrisa sin dolor, los curanderos
sin
honra.
(...)
Así
es el mundo
y así los hombres. Ved
nuestra historia, ese
mar,
ese inmenso depósito de sufrimiento anónimo,
ved
cómo se recoge
todo en él: injusticias
calladamente
devoradas, humillaciones, puños
a escondidas crispados
y
llantos, conmovedores llantos inaudibles
de los que nada esperan
ya de nadie…
Très joliment dit, je compatis. Bises du dimanche
RépondreSupprimerBonne semaine, merci Thaïs
SupprimerTerriblement notre monde, la souffrance immense d'un côté et de l'autre :
RépondreSupprimer"Face à la sourde réalité
ils pérorent, recommandent, donnent confiance.
Attentionnés, ils offrent leurs services. Et ils sourient..."
La triste actualité, probablement de toujours,mais là elle se déverse sous nos yeux ;
avec dans nos coeurs cet abominable sentiment d'impuissance.
Mais ce texte lui est d'une puissance terrible.
Les poètes, les artistes ont la capacité de transformer le monde.
Prions !
Merci Colo pour ce choix et ta traduction !!
RépondreSupprimerBonsoir Fifi, une très grande force dans ce poème. Il fallait que je parle de toute ces souffrances, mais comment? Et puis ce long poème, intemporel, c'est vrai, mais tellement actuel. Dire l'indicible...
SupprimerMerci à toi Fifi, comment éveiller de l'humanité chez les autres ?
L'illustration en dit autant que le poème ; nous sommes submergés par notre impuissance devant toutes ces douleurs épouvantables un peu partout et le cynisme de ceux qui l'orchestrent ou la laisse continuer. Comment remettre de l'humanité au centre de tous les problèmes ? Bises Colo.
RépondreSupprimerBonjour Aifelle, l'impuissance et la révolte...Tous les êtres humains ne le sont pas, c'est affreux!
SupprimerBonne semaine à toi, un beso
Voilà un poème douloureusement d'actualité. Et tu as choisi de très belles illustrations...tellement émouvantes elles-aussi. Quel que soit l'endroit vers lequel on se tourne nous sommes entourés d'un océan de douleurs. Merci pour ce partage et cette traduction.
RépondreSupprimer"D’émouvants pleurs inaudibles de ceux qui n’attendent plus rien de personne…". Terrible, oui.
SupprimerBonne semaine Manou, merci à toi
Il n'y a pas de mots, il n'y a plus de mots, on reste sans voix face à ces actes criminels perpétrés à l'encontre de populations et ces souffrances imposées, oui, comme le dit Fifi, "Prions" encore et encore. Difficile est la vie, je t'embrasse dame Colo, à bientôt. brigitte
RépondreSupprimerIl faut pourtant élever la voix, toutes les voix, pour que cessent ces barbaries....Je t'embrasse aussi Brigitte.
Supprimer"Les pleurs,
RépondreSupprimersont là pour voyager,
de tes yeux qu'ils inondent,
ils coulent vers d'autres rivières,
croisent sur leurs chemins d'autres larmes amères,
Ils s'unissent, se transforment...
deviennent des Océans de compassion
pour un autre voyage... "
Nathalie Collon "Dis-moi Nanouka
https://marie-aupaysdesimagesetdesmots.blogspot.com/2023/11/poeme-une-larme-au-bord-des-yeux.html
Tu as toujours le poème qui convient, Marie, merci de tout coeur.
SupprimerUn océan de compassion.
Merci Colo, ces larmes qui forment tant de rivières enfouies sous les décombres, l'impuissance qui durcit nos cœurs, la rage qui ne peut rien face à la cupidité des commanditaires de chars et de bombes. Ce post en contraste si fort avec le précédent ensoleillé.
RépondreSupprimerCes commanditaires qui, sûrs de leur fait, tranquillisent leurs population, ils font tout ça pour leur bien.
SupprimerComme j'ai écrit plus haut Zoë je cherchais depuis un temps la manière de parler de tous ces pleurs, finalement j'ai trouvé ce poème fort.
Merci d'être passée.
Poème de notre bouleversement devant cette "douleur de tant d’hommes, / océan d’hommes que les siècles traînent / au travers des siècles, sombrant dans l’histoire". Merci de le partager en cette époque si dure, Colo.
RépondreSupprimerCette fois on ne pourra pas dire "on ne savait pas", alors du moins en parler.
SupprimerMerci à toi Tania.
que d'émotiion - merci pour ce partage colo
RépondreSupprimerÉmotions partagées, bien sûr. Merci à toi Niki
SupprimerLa larme de Saint Jean. Ton choix de poème est intéressant. Pas une mer de larmes qui déferlent, mais une seule qui contient toute la peine du Monde.
RépondreSupprimerLe Saint Jean, je le visite dans les églises. Et je chercherai sa larme.
Souvent représenté avec Marie au chevet de la croix du Christ.
Merci pour ta participation à la devinette musicale estivale.
Amicalement. ✓ Yann
Bonjour Yann, si tu cliques sur le lien sous la larme de St Jean, en bas du billet de ce blog tu verras le tableau en entier. C'est en effet la descente de croix, Marie y est bien sûr présente.
SupprimerBonne journée, à bientôt !
Tellement émouvante cette larme de St Jean, tu l'as tellement bien choisie ainsi que le dessin de Benito....
RépondreSupprimerLes échos du monde ne sont que souffrance et guerre, mais tous réunis, nous pouvons surement dévier ce cours si néfaste de l'histoire. Relayer de tels poèmes fait partie de nos armes, comme signer des pétitions, s'engager pour des causes etc... etc....Bref se battre avec notre carte d'électeur, notre carte bancaire en boycottant.... Nous oublions souvent que nous avons du pouvoir.
Merci Colo et un beso !
Bonjour Claudie, bien d’accord avec toi, ensemble on peut tant.
SupprimerCe soir à 21h30, la ville de Palma et 40 villages de l'île, réaliseront une marche "Pour la paix et la vie". Nous y serons bien sûr. Espérons que la presse y fera un généreux écho.
Merci à toi, je t'embrasse
Bravo à vous tous !
SupprimerEt ce doit être si réconfortant de marcher épaule contre épaule face à la rudesse du monde....
Magnifique. Merci.
RépondreSupprimerMerci à toi, Marie,
Supprimerterriblement vrai
RépondreSupprimermerci Colo
Hélas oui.
SupprimerMerci à toi