Hoy un poema de García Lorca, ¿qué puedo añadir?
Gazelle
de la mort obscure
F.
García Lorca
Je
veux dormir du sommeil des pommes,
et
m’éloigner du tumulte des cimetières.
Je veux dormir le sommeil de cet enfant
qui voulait s’arracher le cœur en haute mer.
Je veux dormir le sommeil de cet enfant
qui voulait s’arracher le cœur en haute mer.
Je
ne veux pas que l’on me répète
que les morts ne perdent pas de sang ;
que la bouche pourrie demande encore de l’eau.
que les morts ne perdent pas de sang ;
que la bouche pourrie demande encore de l’eau.
Je
ne veux rien savoir des martyres que donne l’herbe,
ni de la lune à la bouche de serpent
qui travaille avant l’aube.
ni de la lune à la bouche de serpent
qui travaille avant l’aube.
Je
veux dormir un instant,
un instant, une minute, un siècle ;
mais que tous sachent bien que je ne suis pas mort;
qu’il y a sur mes lèvres une étable d’or ;
que je suis le petit ami du vent d’Ouest ;
que je suis l’ombre immense de mes larmes.
un instant, une minute, un siècle ;
mais que tous sachent bien que je ne suis pas mort;
qu’il y a sur mes lèvres une étable d’or ;
que je suis le petit ami du vent d’Ouest ;
que je suis l’ombre immense de mes larmes.
Couvre-moi
d’un voile à
l’aurore
car elle me lancera des poignées de fourmis,
et mouille d’eau dure mes souliers
afin que glisse la pince de son scorpion.
car elle me lancera des poignées de fourmis,
et mouille d’eau dure mes souliers
afin que glisse la pince de son scorpion.
Car
je veux dormir du sommeil des pommes
pour apprendre un pleur qui me nettoie de la terre;
car je veux vivre avec cet enfant sombre
qui voulait s’arracher le cœur en haute mer.
pour apprendre un pleur qui me nettoie de la terre;
car je veux vivre avec cet enfant sombre
qui voulait s’arracher le cœur en haute mer.
(Traduction
inspirée par celle de N.Ny, mise à son goût par Colo)
http://toutmontreal.tripod.com/pommes.htm |
Gacela de la muerte oscura
Quiero
dormir el sueño de las manzanas,
alejarme del tumulto de los cementerios.
Quiero dormir el sueño de aquel niño
que quería cortarse el corazón en alta mar.
alejarme del tumulto de los cementerios.
Quiero dormir el sueño de aquel niño
que quería cortarse el corazón en alta mar.
No
quiero que me repitan
que los muertos no pierden la sangre;
que la boca podrida sigue pidiendo agua.
que los muertos no pierden la sangre;
que la boca podrida sigue pidiendo agua.
No
quiero enterarme
de los martirios que da la hierba,
ni de la luna con boca de serpiente
que trabaja antes del amanecer.
de los martirios que da la hierba,
ni de la luna con boca de serpiente
que trabaja antes del amanecer.
Quiero
dormir un rato,
un rato, un minuto, un siglo;
pero que todos sepan que no he muerto;
que hay un establo de oro en mis labios;
que soy el pequeño amigo del viento Oeste;
que soy la sombra inmensa de mis lágrimas.
un rato, un minuto, un siglo;
pero que todos sepan que no he muerto;
que hay un establo de oro en mis labios;
que soy el pequeño amigo del viento Oeste;
que soy la sombra inmensa de mis lágrimas.
Cúbreme
por la aurora con un velo,
porque me arrojará puñados de hormigas,
y moja con agua dura mis zapatos
para que resbale la pinza de su alacrán.
porque me arrojará puñados de hormigas,
y moja con agua dura mis zapatos
para que resbale la pinza de su alacrán.
Porque
quiero dormir el sueño de las manzanas
para aprender un llanto que me limpie de tierra;
porque quiero vivir con aquel niño oscuro
que quería cortarse el corazón en alta mar.
para aprender un llanto que me limpie de tierra;
porque quiero vivir con aquel niño oscuro
que quería cortarse el corazón en alta mar.
Federico
García Lorca
De:
“Diván
del Tamarit”
– 1936
la poésie ça permet de dire des choses ordinaires de façon extraordinaire. oui dormir du sommeil des pommes. C'est un beau programme.
RépondreSupprimerSi on laisse les pommes "mourir" sur le sol, elles revivent sous forme d'excellent aliment pour la terre. Comme dit Lorca "mais que tous sachent bien que je ne suis pas mort".
SupprimerPour le moment, en haute mer ou pas, vivre. Un besito.
c'est beau, mais il y a des tas de vers que je serais incapable d'expliquer (et donc de comprendre :-))
RépondreSupprimerJe l'ai lu une dizaines de fois,puis les images ont formé un tout que je crois avoir compris.
SupprimerBeaucoup d'images décalées et fortes qui tissent une mosaïque superbe.
RépondreSupprimerTomber de sommeil, tomber dans les pommes. !
J'ai appris dernièrement l'expression "être aux pommes", je dirais donc que ce poème l'est!
RépondreSupprimerSentait-il sa mort arriver quand il a écrit ce poème ? En tout cas, ces vers sont magnifiques, il faudrait les méditer ligne par ligne. Je pense que chacun aura sa propre vision du poème, selon son vécu et ses croyances.
RépondreSupprimerPeut-être se sentait-il en grand danger Aifelle.
SupprimerC'est un poème à méditer comme tu dis, qui a sa propre musique aussi, en espagnol du moins.
Bonne journée.
Merci. Relire Lorca, ce matin, c'est ce qu'il me fallait.
RépondreSupprimerPassez une bonne journée Bonheur, face à la mer?
SupprimerJuste un moment !
SupprimerCertainement un des poèmes de Garcia Lorca qui me touche le plus
RépondreSupprimerJe pense à vous la journée promet d'être décisive j'espère que la sagesse pour une fois inspirera les politiques
Rien ne semble s'arranger ici, hélas. Chacun reste sur ses positions, c'est malin!
SupprimerQu'ajouter, sinon cette superbe bannière ?
RépondreSupprimerLe titre du poème me retient d'abord, la mort obscure comme une gazelle ! On la voit bondir.
Et puis je répète "manzana", aux sonorités si différentes de "pomme" ou "appel".
Que d'images fortes dans ce poème, à lire et relire.
La photo a été prise il y a quelques jours à Alcudia par I.
SupprimerTu connais Lorca, grand maître des images si originales et parlantes.
Bouleversant !
RépondreSupprimerJe choisis celui des violettes ou des moineaux...
Le sommeil des violettes Lou? Joli.
SupprimerBonne journée, un besito
C'est curieux. Très beau à lire, des images qui n'ont pas de sens et pourtant parlent, mais qui sait si le langage de l'auteur est celui qui je lis? Quoi qu'il en soit... c'est un sommeil qui abrite un beau rêve...
RépondreSupprimerLes beaux mystères de la poésie...
SupprimerQue de fortes évocations dans ce poème, c'est beau ! Comme dans les rêves, on ne comprend pas tout mais tout a certainement du sens. Doux week end Colo, à bientôt. brigitte
RépondreSupprimerLes images, chez Lorca, sont souvent inattendues, toujours fortes oui Brigiette.
SupprimerBon week-end à toi aussi, un beso.
federico garcia lorca, j'aime vraiment beaucoup
RépondreSupprimerJe m'en réjouis!
SupprimerJ'ai beaucoup, beaucoup de mal avec la poésie, Colo, je crois te l'avoir déjà dit. Mais j'ai beaucoup aimé la simplicité du "Je veux dormir du sommeil des pommes". Tu vois, je progresse...
RépondreSupprimerAh mais bravo!;-)
SupprimerC'est un genre littéraire dans lequel certains se sentent à l'aise, d'autres moins, c'est sûr. Souvent, comme ici, il faut renoncer au mot à mot et se laisser envahir par les images; je sais que ce n'est pas toujours facile!
Bon week-end Annie.
Lorca m'émeut, me remue à un point que je ne saurais "traduire" :-) Merci !
SupprimerPeut-être parce qu'il y a sur ses lèvres "une étable d'or" ou qu'il est l'ombre de ses larmes...
SupprimerBonne journée Nikole.
C'est toi sur cette superbe image d'accueil ?
RépondreSupprimerLe poète ne peut pas mourir, ses mots continuent à faire vivre les rêves des hommes à travers le temps. Comme ce magnifique tapis de pommes rouges est un hymne à la joie et à l'abondance de la vie.
Schmoutzy de chez nous, Colo pour une belle semaine !
C'est ma fille, Fifi.
SupprimerCe poème pourrait sûrement être l'image de la non-mort des poètes, et j'aime beaucoup cette interprétation.
Merci pour ce schmoutzy, un beso pour toi!
Les pommes restent longtemps sur l'herbe si aucune cueillette n'est programmée, pourtant elles partiront malgré tout, un jour, emportées par un être à quatre pattes... Un jour, il n'y aura plus aucune trace de la plus commune des pommes...
RépondreSupprimerLa chaîne, un cycle, rien ne se perd Enitram...c'est ça!
SupprimerBonne journée.