14 oct. 2010

Peindre le couchant / Pintar el ocaso

A force de scruter le ciel, de palper l’air humide, d’écouter le vent des îles, tout comme le paysan ou le marin, je savais samedi dernier que ce serait le dernier jour de chaleur.

Courte excursion à la côte à l’heure du coucher du soleil avec mon appareil photo.

Il y régnait une étrange lumière mais ce n’est qu’en regardant les photos sur mon écran, tard le soir, que j’ai pensé : pourquoi ne suis-je pas peintre ?

Porca miseria ! Il faudra me contenter d’être devineresse du temps : depuis dimanche le ciel nous bombarde.



A fuerza de escrutar el cielo, de palpar el aire húmedo, de escuchar el viento de las islas, tal como el campesino o el marinero, sabía el sábado pasado que sería el último día de calor.

Corta excursión a la costa a la hora de la puesta del sol con mi cámara de fotos.

Reinaba una luz extraña pero sólo fue al mirar las fotos en mi ordenador, tarde por la noche, que pensé: ¿por qué no seré pintora?

Porca miseria! Tendré que conformarme con ser adivina del tiempo: desde el domingo el cielo nos bombardea.


J’ai découvert un sonnet du Mexicain Manuel José Othon (1858-1906). J’en aime le rythme, les couleurs.

A un peintre

Voici, peintre, ton splendide paysage:
un lac obscur, des rafales marines
trempées de teintes cramoisies
et, dans le bleu profond des nuages,

un tronc qui balance son feuillage
au souffle des vents vespéraux,
et tachés de vert les coteaux
et de jaune le fond du bocage;

un rocher de lichens couvert;
une langue de terre illuminée
par le dernier rayon du soleil mort;

et dans la lueur de la soirée
une voile au loin, noyée
dans le calme délicieux du couchant. (Trad. Colo)

He descubierto un soneto del Mejicano Manuel José Othon (1858-1906). Me gustan los colores y el ritmo.

A un pintor

He aquí, pintor, tu espléndido paisaje:
un lago oscuro, ráfagas marinas
empapadas en tintas cremesinas
y en el azul profundo del celaje,

un tronco que columpia su ramaje
al soplo de las auras vespertinas,
y manchadas de verde las colinas
y de amarillo el fondo del boscaje;

un peñasco de líquenes cubierto;
una faja de tierra iluminada
por el último rayo del sol muerto;

y de la tarde al resplandor escaso,
una vela a lo lejos, anegada
en la divina calma del ocaso.

18 commentaires:

  1. Quand on a soi même hélas aucun don pour la peinture ni pour la poésie il faut se nourrir de ceux des autres. Je dois dire que parfois j'ai envie de me gaver carrément de couleurs, de beauté et de poésie pour effacer la dureté des jours
    Photos et poèmes sont bienvenus merci Colo

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  2. Tes photos sont de vrais tableaux, pourquio les peindre ?
    Ta prose est délicate comme un poème et sa spontanéité la rend accessible à tout le monde.

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  3. Bonjour Colo, merci pour les couchers du soleil.

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  4. -Dominique, fais le plein de tout ce qui te fera du bien, je suis partageuse, tu le sais.

    -MH, merci! Il y a des jours, pas autant qu'on voudrait où l'inspiration est là, tant pour les photos que pour l'écriture. A bientôt.

    -Avec plaisir Go. C'est reposant de les regarder.

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  5. Tu préfères les levers de soleil ou ses couchers?

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  6. autrefois, chez moi, c'était un coteau de verdure penché sur la rivière. hoje e um morro suburbain avec bétons armés et au mieux quelques jardinets... mais là-haut depuis ma tour : le ciel me fait la fête tous les jours. au moment où je clique chez toi, ma chère Colo, de ma fenêtre le soleil a éclaté comme une orange trop mure derrière la mer .... de bitume :-( hélas :-)

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  7. Porca miseria, Colo, pourquoi sommes-nous ce que nous sommes? Porque la tierra iluminada y lo nuestro tan oscuro?

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  8. "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?"

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  9. Tes mots, leur rythme et leurs couleurs, me touchent. Ils éclairent les précieuses étoffes de ces ciels "dans le calme délicieux du couchant".
    (Quant au "pourquoi ne suis-je pas...", il ne nous suffira pas d'une vie pour y répondre, tu ne crois pas?)

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  10. -Damien, ah, la question piège? Les levers ont de douces couleurs ici, rose, bleu pâle, mauve clair pour entrer "en douceur" dans la journée. Les couchers sont souvent forts, orangés, mauve foncé, énergie avant le noir, je me déplace souvent à la côte pour les voir.
    Qu'en est-il pour toi?

    -K, c'est fort et joli le soleil qui éclate comme une orange trop mûre. Je t'envoie la mer pour refléter ton soleil. Je t'embrasse.

    -Delphine, peut-être y a-t-il des moments où nous ne voyons pas la clarté qui nous entoure...?

    -BOL, le chemin vers le Rien est parsemé de tant de choses.

    _Tania, je ne prétendais pas trouver une réponse tu sais, c'était plutôt le soupir d'un regret, un de plus!
    Bon weekend lumineux, un beso.

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  11. Juste un signe amical alors que je ne fais qu'un passage fugace dans ton merveilleux blog.
    Ah le temps...

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  12. -Merci Armando pour ce signe amicalo-fugace.
    Bon weekend.

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  13. Répondre à la question de pourquoi nous ne sommes pas ce que nous pensons que nous pourrions - ou devrions être .... ça prendra trop de temps, porca madosca!!!! Alors, tu es peintre avec ton appareil, et le plaisir devant tes couchers de soleils est doux comme un fondant!

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  14. -Edmée, tu connais la chanson "J'aurais voulu être un artiste..." non?
    Rien n'empêche de rêver...et de profiter des douceurs, tu as raison. Amicalement.

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  15. Colo, je te dédie celui que j'ai posté chez moi hier. J'ai pris la photo vendredi soir, sur l'île d'Oléron...le temps virait au gris.
    Je t'embrasse.

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  16. -Nos commentaires se croisent Sable, ta photo est superbe, merci! Le gris m'enchante, et le tien est si lumineux.
    À très bientôt, je t'embrasse aussi.

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  17. Ah oui ! Tes couchers de soleil ressemblent à s'y méprendre à des tableaux surtout le premier ! C'est fort !
    Voilà un ciel que je placerais exactement entre ceux de Claude Lorrain et ceux de Caspar David Friedrich.

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  18. Bonsoir Euterpe, je connais mal Claude Lorrain, je m'en vais faire des recherches, merci et à bientôt.

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