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14 juil. 2013

La peine est pure et sacrée / La pena es pura y sagrada



La ridícula idea de no volver a verte” que je traduirais par “L'idée saugrenue de ne plus te revoir”, le dernier roman de Rosa Montero, est écrit suite à la mort rapide de son mari mais aussi et surtout, en parallèle, après la lecture du journal que Marie Curie écrivit après le décès soudain de son mari, Pierre. Deux jeunes femmes, veuves.

La ridícula idea de no volver a verte” , la última novela de Rosa Montero fue escrita tras la muerte rápida de su marido pero también y principalmente, en paralelo, después la lectura del diario que Marie Curie escribió después de la muerte súbita de su marido, Pierre.

Inclassifiable mélange de détails inconnus de la vie personnelle de Marie, de sa relation avec les autres et avec elle-même, de réflexions sur les hommes et les femmes, l'éternel sentiment du devoir, de la culpabilité de ces dernières, et puis d'anecdotes sur le radium, par exemple. L'auteure précise que ce n'est pas un livre sur le deuil, que son mari n'aurait pas aimé ce qu'elle écrit mais qu'elle sent qu'il l'approuverait quand même...Le deuil, les moments de bonheur, les succès et efforts.
Ce n'est pas du tout un livre lugubre, il nous emporte, fait sourire parfois, intéresse souvent par ses explications scientifiques, nous rapproche de ces intimes que nous avons perdus.

Inclasificable mezcla de detalles desconocidos de la vida de Marie, de su relación con los demás y con si misma, de reflexiones sobre los hombres y las mujeres, el eterno sentimiento del deber, de la culpabilidad de esas últimas, y también anécdotas, sobre el radio, por ejemplo. La autora precisa que no es un libro sobre el duelo, que a su marido no le hubiera gustado lo que escribe pero que siente que sin embargo la aprobaría....El duelo, los momentos de felicidad, el éxito y esfuerzos.
No es en absoluto un libro lúgubre, nos lleva, nos hace sonreír a veces, despierta a menudo nuestro interés por sus explicaciones científicas, nos acerca a los íntimos que hemos perdido.

Diego Rivera, dos mujeres
 
Et enfin la force salvatrice de l'écriture qui comble un peu les failles des non-dits, crée des ponts entre les fissures, aide à surmonter en créant du beau.
Y por fin la fuerza salvadora de la escritura que llena un poco las fallas de los silencios, crea puentes entre las fisuras, ayuda a superar creando belleza.
Il n'est pas encore traduit en français, mais en voilà un extrait, sur la littérature:

“... La créativité est justement ça : une tentative alchimique de transmuer la souffrance en beauté. L'art en général, la littérature en particulier, sont de puissantes armes contre le Mal et la Douleur.
 Les romans ne les vainquent pas (ils sont invincibles) mais ils nous consolent de l'épouvante. En premier lieu parce qu'ils nous unissent au reste des humains : la littérature nous entraîne à faire partie du tout et, dans le tout, la douleur individuelle semble faire un peu moins mal. Mais en plus le sortilège fonctionne parce que quand la souffrance nous brise l'échine, l'art consiste à transformer ce laid et sale en quelque chose de beau. Je raconte et partage une nuit de cauchemars et ce faisant j'arrache des étincelles de lumière à la noirceur (du moins cela m'est utile, à moi). C'est ainsi que Conrad écrivit Le coeur des ténèbres : pour exorciser, neutraliser son expérience au Congo, si épouvantable qu'elle le rendit presque fou. C'est pourquoi Dickens créa Oliver Twist et David Copperfield : pour pouvoir supporter la souffrance de sa propre enfance.
Il faut faire quelque chose de tout cela avec le fracas du désespoir, (...), avec la furieuse peine de vivre quand la vie est cruelle, afin de ne pas être détruits . Les humains nous nous défendons de la douleur insensée en la décorant de la sagesse de la beauté. Nous écrasons du charbon avec les mains et parfois nous parvenons à le faire ressembler à des diamants. » 
 Trad : Colo

«  ...La creatividad es justamente esto : un intento alquímico de trasmutar el sufrimiento en belleza. El arte en general, y la literatura en particular, son armas poderosas contra el Mal y el Dolor. Las novelas no los vencen (son invencibles), pero nos consuelan del espanto. En primer lugar, porque nos unen al resto de los humanos : la literatura nos hace formar parte del todo y, en el todo, el dolor individual parece que duele un poco menos. Pero además el sortilegio funciona porque, cuando el sufrimiento nos quiebra el espinazo, el arte consigue convertir ese feo y sucio en algo bello. Narro y comparto una noche lacerante y al hacerlo arranco chispazos de luz a la negrura (al menos, a mi me sirve). Por eso Conrad escribió El corazón de las tinieblas: para exorcizar, para neutralizar su experiencia en el Congo, tan espantoso que casi le volvió loco. Por eso Dickens creó a Oliver Twist y a David Copperfield: para poder suportar el sufrimiento de su propia infancia. Hay que hacer algo con toso eso para que no nos destruya, con ese fragor de la desesperación, (…), con la furiosa pena de visir cuando la vida es cruel. Los humanos nos defendemos del dolor sin sentido adornándolo con la sensatez de la belleza. Aplastamos carbones con las manos y a veces conseguimos que parezcan diamantes.”

La ridícula idea de no volver a verte, de Seis Barral, p. 119.