29 sept. 2011

La musique de Platero / La música de Platero



Il est bien possible que le nom de Juan Ramón Jiménez ne vous dise pas grand-chose, mais il serait étonnant que vous n’ayez jamais entendu parler de Platero, son âne. Enfin son complice d’un livre, son ami, son confident.

Es posible que el nombre de Juan Ramón Jiménez no le suene mucho, pero sería extraño que nunca hubiera oido hablar de Platero, su burro. Más bien su cómplice el tiempo de un libro, su amigo, su confidente.


“Platero es pequeño, peludo, suave; tan blando por fuera, que se diría todo de algodón, que no lleva huesos. Sólo los espejos de azabache de sus ojos son duros cual dos escarabajos de cristal negro.

Es tierno y mimoso igual que un niño, que una niña ... pero fuerte y seco como de piedra. Cuando paso sobre él los domingos, por las últimas callejas del pueblo, los hombres del campo, vestidos de limpio y despaciosos, se quedan mirándolo:

--Tiene acero...

-Tiene acero. Acero y plata de luna, al mismo tiempo.”

« Platero est petit, doux, velu, si moelleux d'aspect qu'on le dirait tout en coton, sans ossature. Seuls les miroirs de jais de ses yeux sont durs comme deux escarboucles de cristal noir.

Il est tendre et caressant comme un enfant, comme une petite fille... ; mais il est dur et sec, intérieurement, comme une pierre. Lorsque nous traversons, le dimanche, les dernières ruelles du village, les campagnards, lents et coquets, s'arrêtent pour le regarder :
- On dirait de l'acier...
De l'acier, mais oui. De l'acier mêlé d'un argent de lune. » Platero y yo (Juan Ramon Jiménez) Traduction de Claude Couffon

Dessin réalisé par Ronce à qui sa grand-mère avait lu Platero.

Grand merci à vous deux, ¡muchas gracias!


Juan R. Jiménez n’a pas eu d’enfant mais il les estimait grandement. Il disait qu’il n’avait jamais rien écrit spécialement pour eux car il pensait que l’enfant peut découvrir la beauté littéraire dans les mêmes livres que les adultes. Et il est vrai que les enfants lisent « Platero et moi » avec autant de plaisir que les adultes. Il traitait les enfants comme des adultes, il ne descendait pas à leur niveau, il les élevait au sien.

Juan R. Jiménez no tuvo hijos pero sentía un aprecio grande por los niños. Decía que nunca había escrito nada especialmente para ellos porque pensaba que el niño puede descubrir la belleza literaria en los mismos libros que los adultos. Y es verdad que los niños leen “Platero y yo” con el mismo placer que los adultos. Trataba a los niños como adultos, “no descendía él a su nivel, sino que los elevaba a ellos al suyo” (http://w.w.w.aureoherrero.org/cincuentenariojanramon.)

De ce récit poétique composé de 138 courts chapitres, certains ont été mis en musique par Mario Castelnuovo-Tedesco.

De este relato poético compuesto de 138 capítulos cortos, algunos han sido puestos en música por Mario Castelnuevo-Tedesco.

Je vous propose le morceau correspondant au chapitre C X X X V - MELANCOLÍA



Voici les paroles récitées par la jeune femme.

Esta tarde he ido con los niños a visitar la sepultura de Platero, que está en el huerto de la Piña, al pie del pino redondo y paternal. En torno, abril había adornado la tierra húmeda de grandes lirios amarillos. Cantaban los chamarices allá arriba, en la cúpula verde, toda pintada de cenit azul, y su trino menudo, florido y reidor, se iba en el aire de oro de la tarde tibia, como un claro sueño de amor nuevo. Los niños, así que iban llegando, dejaban de gritar. Quietos y serios, sus ojos brillantes en mis ojos me llenaban de preguntas ansiosas. —¡Platero, amigo!—le dije yo a la tierra—; si, como pienso, estás ahora en un prado del cielo y llevas sobre tu lomo peludo a los ángeles adolescentes, ¿me habrás, quizá, olvidado? Platero, dime: ¿te acuerdas aún de mí? , Y, cual contestando a mi pregunta, una leve mariposa blanca, que antes no había visto, revolaba insistentemente, igual que un alma, de lirio en lirio...

Vous pouvez trouver le texte complet Platero y yo en espagnol, joliment présenté ici :

Aquí el texto completo, agradablemente ilustrado.

Un joli cadeau à faire (et à vous faire !!) avec la version audio, ici par exemple :


Je termine ici la première partie. La seconde sera dédiée à « L’affaire Platero » qui eut lieu entre, d’un côté Luís Buñuel et Salvador Dali et de l’autre J.R. Jiménez qui ne comprit jamais le pourquoi de l’affaire…

Termino aquí la primera parte. La segunda será dedicada al “asunto Platero” que tuvo lugar entre, por una parte Luís Buñuel y Salvador Dali, y por otra J.R. Jiménez que no entendió nunca el por qué del asunto…

22 commentaires:

  1. Que je suis contente de lire ton billet
    parfois les lectures scolaires viennent un peu gâcher le plaisir, dire que j'ai peiné sur ce livre c'est peu dire, traduire J R Jimenez pour les tous jeunes hispanisants c'est dur ! c'est un texte que j'ai délaissé pendant des années
    mais voilà un petit génie malin m'a soufflé à l'oreille et je l'ai écouté (en français je suis pas masochiste !) et là le bonheur de la poésie de l'enfance , la douceur et la magie du récit
    je suis réconcilié avec Platero
    Merci merci à toi pour ce billet !

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  2. j'ai vraiment été touché par ce billet
    l'âne me rappelle un bon souvenir d'enfance et j'affectionne particulièrement cet animal
    je suis pourtant étonné que Platero sente de l'acier chez son compagnon
    moi je ne sens jamais ça chez les ânes
    en revanche leur affection et leur douceur me sont évidentes.
    mon trajet principal de jogging passe tout exprès d'un champ où vit un âne que je salue à chaque fois
    il est accompagné d'une chêvre que j'aime bien aussi.
    en fait je fais tous mes trajet de jogging exprès pour passer voir les animaux du coin.
    c'est à eu que je m'accroche pour vivre.

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  3. Cet été j´allais partir en Andalousie, j´ai donc décidé de relire "Platero y yo" en español, claro.

    Je ne le regrette pas, au contraire, ce livre m´a préparé à redécouvrir ce pays, j´ai habité 3 ans à Sevilla.

    Quelle écriture, naturel, poésie, simplicité, un bonheur.

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  4. Colo, il y a deux phrases que j'ai adorées dans ton billet: le rappel del acero y plata de luna et puis celle-ci: Trataba a los niños como adultos, “no descendía él a su nivel, sino que los elevaba a ellos al suyo" et tout est dit. Un artiste qui arrive à transformer l'acier en argent de lune et à élever les enfants à son niveau sans les avilir, c'est un grand! merci pour ce billet. mil besos

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  5. **Dominique, tu as raison, ce n'est pas une lecture "facile" en español simple ou infantile.
    Merci au "petit génie malin" alors! Bonne semaine, un beso.

    **Paul, la complicité qui existe entre l'auteur et Platero est émouvante.
    Je comprends bien vos détours-jogging et le réconfort que ces animaux apportent....on parle si, parfois trop, souvent de chiens et chats, rarement d'ânes et pourtant!

    **Alba, on y voit, c'est vrai, passer les saisons, les récoltes, les fêtes...et les rencontres avec des personnages fort divers sont magnifiques. Merci d'être passée, bon weekend.

    **Delphine, un tout grand, en effet.
    Poésie et ..bon sens finalement car à force "d'infantiliser les enfants", que fait-on d'eux? J'espère que tu feras écouter, lire PLatero aux tiens d'enfants! Je t'embrasse.

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  6. " Mélancolie " " Nuit pure " " Paysage écarlate " … merveilleuse complicité, beaucoup d'émotion.
    La Ronce aurait aimé, je le sais, cheminer avec Platero, humer les senteurs des arbres et des fleurs dans la campagne, boire l'eau fraîche de la fontaine, admirer la lune et les étoiles, chanter avec les enfants, caresser son pelage soyeux, lui murmurer des mots gentils dans ses longues oreilles toutes douces … et j'aurais aimé les accompagner !
    Merci à toi Colo, pour ta délicatesse, ton amitié.
    Nous t'embrassons très fort.

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  7. Bon sang, mon commentaire a encore mis les voiles ! Que disais-je ?
    Que je ne connaissais pas "Platero y yo" mais suis prête à l'aimer (à le lire quand je pourrai).
    Que je ne me promène jamais au parc Josaphat sans dire quelques mots à Camille et Gribouille, les deux ânes communaux (de Schaerbeek, la Cité des Ânes).
    Et que les Turcs l'associent inévitablement aux Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja, tu le connais ?
    (Bon, cette fois, je ne relis pas sur l'aperçu, croisons les doigts...)

    Tania

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  8. Il semble y avoir un problème avec les commentaires...que faire?
    Merci Delphine et Tania de me les avoir envoyés par mail!

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  9. **Sable, une longue balade andalouse ensemble....un jour?
    Besos.

    **Tania, vite, vite, réparer cette lacune! Non, je ne connais pas Nasr Eddin Hodja, je m'en vais chercher!
    Bon weekend à toi, un beso.

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  10. Juan Ramón Jimenez no es lo que mas me gusta aún cuando la figura de Platero es entrañable. En lo que a mi concierne siempre he preferido Rucio a Rocinante.

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  11. Voilà une bien belle manière de commencer ma journée et mon mois d’octobre. Non parce que tout mon enfance on n’a fait que dire que je n’étais un âne (même par mon père ce que m’a toujours fait rire), mais par le fait que je pars beaucoup plus riche. Je découvre avec bonheur Juan Ramón Jiménez et son ami Platero. Je découvre Mario Castelnuovo-Tedesco et Lynn McGrath, et pour un amateur de musique ce n’est pas rien. Et puis comme ton billet n’était pas suffisant je parcours les commentaires et paf, je tombe sur Nasreddin Hodja, et je me dis qu’un des ses quatre il faudra que j’y aille absolument faire un tour au parc Josaphat, où je ne suis jamais allé, saluer Camille et Gribouille, et pourquoi pas les prendre en photo.

    Du coup, je reviens sur mes souvenirs d’enfance et je suis quelque peu fière d’avoir été un de leurs.

    Beijinhos.

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  12. **MAH, ah, volamos hacia el Quijote! No sé nada del carácter de Rucio....tal vez puedas darnos detalles un día...? Besos.

    **Cher Armando, j'attends avec impatience des photos de Camille et Gribouille sur ton blog! Je ne les connais évidemment pas non plus...L'âne est un animal courant au Portugal aussi, non?
    Joyeux dimanche au soleil amigo, un besito.

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  13. Joli billet ! L'âne est un animal fort sympathique. Il est l'emblème de l'île de Ré, après les roses trémières.

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  14. **Merci Danièle, des ânes sur l`île de Ré? Comme c'est intéressant...enfin, l'origine de l'emblème, je pars enquêter!
    Belle semaine à toi.

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  15. Hé oui Colo, à Ré les ânes ne sont pas au coin prés du radiateur, Ils sont dans les salines et ils portent des pantalons rayés pour éviter les moustiques. à voir ici: http://www.equides.free.fr/anes/LesAnes.htm
    C'est d'ailleurs pour cette raison que les zèbres ont des rayures: pour éviter les insectes volants.
    Ceci dit le dessin de l'âne de la ronce est assez rafraîchissant: ici nous avons trente degrés. C'est beau comme une aquarelle de Marie Laurencin chantée par Jo Dassin.

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  16. et pour ceux qui n'ont pas l'image, voici le son:
    "Histoire des ânes en culotte de l'île de Ré

    Les marais salants étaient la principale ressource de l'île. Au XIXe siècle, la production était d'environ 30 000 tonnes. Les ânes firent leur apparition sur l'île à cette époque afin de transporter le sel. Pour les protéger des piqûres de moustiques qui les agaçaient, le paysan rétais eut l'idée de leur enfiler des pantalons. Aujourd'hui ces ânes en culotte sont un des éléments principaux du folklore de Ré."
    De rien!

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  17. **Grand merci señor Alex!
    Je suis complètement ignare à ce sujet, pour moi l'île de Ré se limitait à "ma belle adorée" où Claude Nougaro allait m'amener..et oui, c'est très romantique.
    "Dans l'île de Ré
    Ma belle adorée
    Je t'emmènerai
    Bientôt
    Au mois le plus tendre
    Le mois de septembre
    Où l'on peut s'étendre
    Bien seuls
    Regardant la plaque
    Des flots et les flaques
    Que les soirées laquent
    D'argent
    Regardant les teintes
    Allumées, éteintes
    D'une toile peinte
    Par un génie clair..."

    Grâce soit rendue au paysan bienveillant!
    Il fait délicieux ici, je t'embrasse.

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  18. C'est passionnant et tendre à la fois et je m'enrichis à chaque fois de la double langue mais si beau de lire dans le texte, pour ça, merci ! et pour Platero tambien !

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  19. **Veronica, avec plaisir et con mucho gusto...tu verras, les langues qu'on a connues reviennent vite, à bientôt!

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  20. J'aime beaucoup le dessin d'enfant. Moi j'ai un "teddy" âne (un âne en peluche). Je l'ai vu un jour dans un magazin et bien que je ne sois plus une petite fille, j'ai eu envie de l'avoir. Il n'a pas de nom.
    Je crois que je vais l'appeler Platero :)

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  21. **Euterpe, en español on dit "un peluche" pour tous les animaux en peluche...Ça me ferait bien plaisir que tu le baptises Platero...tiens-moi au courant, je lui préparerai des amandes sucrées!

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