Dernièrement la couture me poursuit, ou plutôt les couseuses. Après la lecture de “Coeur cousu” de Carole Martínez où la protagoniste est une artiste de l'aiguille, dans le roman « Le lecteur de Jules Vernes » (pas encore traduit en français mais ce ne saurait tarder) d'Almudena Grandes, situé juste après la guerre civile dans un village andalous, il est fait état des enfants de Gardes Civiles, toujours habillés de vert : leurs mères leur coupaient et cousaient des habits dans les uniformes usés de leurs pères. M. dont le père était dans l'aviation, me dit que lui était toujours, et pour la même raison, vêtu de bleu...
Finalement
c'est ce billet de Dominique,
de fil en aiguille, et les bouleversements ambiants actuels qui nous
font retourner à nos aiguilles qui m'ont décidée !
Et partout,
des coutures de l'âme, aussi.
Últimamente
me persigue la costura, o mejor dicho, las costureras. Después de
haber leido « Los hilos del corazón « de Carole
Martínez en el cual la protagonista es un artista de la aguja
(a leer, absolutamente), en la novela « El lector de Julio
Vernes » de Almudenas Grandes se habla de hijos de Guardias
Civiles, siempre vestidos de verde : sus madres les cortaban y
cosían la ropa en los uniformes gastados de sus padres. M, cuyo
padre estaba en la aviación, me cuenta que él, por el mismo motivo
de la post-guerra, siempre iba vestido de azul...
Los
trastornados ambientes actuales que nos hacen volver a nuestras
agujas me han decidido ha dedicar unas lineas a las costureras.
Y por
todas partes, unas costuras del alma, también.
Pilar Gutierrez Beired |
Les
femmes et la couture est une longue histoire, où elles ont eu le
plus souvent le rôle secondaire de « petites mains »
puis, une fois le XIXºs et les machines à coudre commercialisées,
elles sont devenues elles-mêmes des machines, ou presque.
C'est
surtout en peinture que l'on trouve des portraits de ces femmes,
magnifiées, vous en connaissez sûrement plus d'une ; nombreux
sont les artistes de tous pays qui en ont fait le sujet d'un tableau.
J'ai privilégié la peinture espagnole ou de pays hispanophones mais
pas uniquement.
Des
couseuses, brodeuses, le plus souvent solitaires.
Las
mujeres y la costura es una larga historia donde ellas han tenido, la
mayor parte del tiempo, un papel secundario. Una vez el siglo XIX y
la comercialización de las máquinas de coser, las mujeres se
convirtieron ellas mismas en máquinas, o poco menos.
Se
encuentran en pintura muchos retratos de esas mujeres, magnificadas.
Seguro que más de una os viene a la memoria ; numerosos
artistas de todos los países han hecho de ellas el tema de un
cuadro. He privilegiado la pintura española o de países
hispanófonos, pero no unicamente.
Costureras,
bordadoras, solitarias en su mayor parte.
La
toile la plus connue ici est celle-ci de Velázquez. C'est un tableau
inachevé (regardez la partie de son bras droit) et il pourrait
s'agir de sa femme, sa fille...mais peu importe.
Aquí
la más conocida es la de Velázquez. Es un cuadro inacabado (mirad la
parte de su brazo derecho) y podría tratarse de su mujer, de su
hija...poco importa.
Fort différents sont les deux tableaux suivants où le décor est aussi important que le modèle; une belle lumière, indispensable pour réaliser les travaux d'aiguille...et les toiles. Scènes intimistes, paisibles. Les dames, seules, le travail étalé sur leurs jupes, les yeux fixés sur leur ouvrage. Un décor un peu similaire, rideaux et feuilles d'arbres.
Muy
diferentes son los cuadros siguientes donde el decorado es tan
importante como el modelo; una bonita luz, indispensable para
realizar los trabajos de aguja...y las pinturas. Escenas intimistas,
apacibles. Las damas, solas, el trabajo extendido sobre sus faldas,
los ojos fijados en su obra. Un decorado algo similar, cortinas y
hojas de árboles.
Manuel Gómez-Moreno González 1873 |
Salvador Tuset: Valencia 1883
Nous poursuivrons la semaine prochaine en poésie et avec des couseuses bien fatiguées et/ou accompagnées....
Seguiremos
la semana próxima en poesía y con costureras muy cansadas y/o
acompañadas...
Ces tableaux de femmes faisant de la couture sont attendrissantes. Tu parles de petites mains, mais ce qu'elles faisaient était tout à la fois amour de la famille, recherche d'esthétique par le goût du bien réalisé issu d'une longue tradition transmise de mère en fille. Pour ma part je préfère la couseuse petite main à l'ouvrière transformée en machine par les standards de production modernes.
RépondreSupprimerLes toiles ont des ambiances différentes toutes évocatrices d'une concentration sur l'ouvrage et empreinte de mystère.
Bonjour Serge, la transmission de l'art de la couture se faisait de mère en fille et aussi à l'école comme élément indispensable à l'éducation des femmes.
SupprimerJe parle de petites mains car la création et la coupe, même de vêtements féminins, a longtemps été réservée aux tailleurs et la réalisations aux couseuses. Ceci n'a pas tellement changé dans la Haute Couture.
Mais, tu as raison, ces tableaux dégagent une grande sérénité.
Belle journée.
Ces toiles évoquent pour moi le souvenir de ma grand-mère qui était couturière, non chez elle mais à la Belle Jardinière, grand magasin de Paris...
RépondreSupprimerMais à la maison, elle était terrible, il ne nous fallait pas s'approcher d'elle et son ouvrage !!!
Bon jeudi !
Coudre pour gagner sa vie, bien sûr! Ces souvenirs de ta grand-mère à la maison me font penser à ceux de ma mère et son tricot: "pas toucher les enfants"! On peut les comprendre!!!
SupprimerMerci de ta visite, bonne journée à toi aussi.
Ces couseuses évoquent pour moi une forme de méditation.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup la couturière de Joseph De Camp en haut à droite. Le lien ne fonctionnant pas, j'ai à tout hasard trouvé cette belle version-ci:
http://fr.wahooart.com/A55A04/w.nsf/Opra/BRUE-8DP8LV
Merci pour ce retour vers une activité délaissée où je revois mère et grand-mère au tricot.
Vous avez raison, les travaux manuels, et celui-ci assis et solitaire, sont propices aux méditations.
SupprimerLa peinture espagnole, sa culture en général, ne sont pas romantiques. Pour ce thème de couseuses, pas de robes à dentelles ni de scènes extérieures dans un jardin idéal qu'on trouve dans les toiles anglaises et françaises par exemple.
Merci pour le lien, un superbe tableau, oui!
Une activité qui revient au galop ici, j'en parlerai plus tard.
Bonne journée à vous.
Oui il y a l'expression de méditation et d'une grande sérénité.
SupprimerVous ne pouvez pas savoir à quel point ce billet me parle! Mon grand-père était tailleur et ma grand-mère couturière et repasseuse.
RépondreSupprimerJe revois cet atelier minuscule où ils passaient des heures à "s'écorcher les yeux" sur des costumes de dandies ou des robes de mariées.
Mais ce qui se dégageait de cet endroit c'était cette simplicité , ce calme et cette joie de vivre , de créer, de retoucher et de réparer les petits bobos des habits.
Parmi les gravures qu'il y avait au mur il y avait cette fameuse reproduction du tableau de Vélasquez sous lequel ma grand -mère avait brodé sur un joli ruban: "ce sont les cordonniers les plus mal chaussés".
Et quand un client leur demandait pourquoi cet intitulé , la réponse était toujours "regardez son bras droit , ce sont les coutures qui ont lâché, mais elle n'a pas eu le temps de les reprendre". Et tout le monde partait dans un immense fou-rire.
Il y aurait ainsi dix mille choses à raconter tant mes grands-parents avaient de l'humour
Un immense merci Colo d'avoir fait remonter ces merveilleux tableaux gravés en moi.
Vous êtes un spécialiste alors Gérard! Je vais faire bien attention à ce que j'écris;-))
SupprimerGrand merci à vous pour ces souvenirs très personnels, si touchants et amusants! Velázquez dans un atelier breton, magnifique.
M. dont je parle plus haut, à force de passer du temps avec sa mère très douée pour la coupe et l'aiguille, est assez calé en couture, peut-être l'êtes-vous aussi?
Belle journée à vous, à bientôt.
Ah non , Colo ,je suis malheureusement nul en couture , je ne sais remettre que les boutons ,ceux des jeans évidemment qui se clipsent instantanément.
SupprimerMais par contre ils m'ont donné envie de tout réparer de la cave au grenier, car ils m'ont enseigné de ne jamais gaspiller. Tout ce qui peut être réparé doit l'être était leur "fil conducteur"
Ainsi près de chez moi , on m'appelle Myke Gyver , celui qui recoud tout avec des fils de fer !
Excellente journée à vous aussi
Tout réparer, ne rien gaspiller,muy bien! J'ai la chance de vivre avec un "réparateur universel",c'est super.
SupprimerLe seul "ennui" est l'infinie accumulation de bouts de tout "pour un si jamais"....qui finit toujours par arriver!
Rions M.Gyver...
est-il possible de découdre un coeur?
RépondreSupprimeril s'en charge généralement lui-même, point par point, non?
SupprimerSereine journée à toi Bacchante.
Tout cela me rappelle la machine SINGER qui était utilisée par ma famille lorsque j'étais enfant. J'entendais le bruit du pédalier, je voyais la main experte qui maîtrisait le tissu, le positionnant frâce à la roue qui permettait manuellement de positionner l'aiguille… Et puis vint un jour une machine électrique…
RépondreSupprimerJolie évocation des mains/pieds face à ces anciennes machines, merci Obni.
SupprimerManuelles ou électriques, elles requièrent une grande concentration..."allez jouer, je suis occupée"...je crois encore entendre ma mère.
Soleil à Marseille?
Pas très beau. J'espère que la balade en famille prévue demain pourra se faire !
SupprimerAvec mon premier salaire, j'ai acheté un dictionnaire, un radio-cassette, et une machine à coudre, voilà plus de trente ans, et je les ai encore... Anachronique, non pas tant que cela, car le dico était pour la richesse des mots que j'aimais utiliser, la radio pour l'ouverture au monde. La machine à coudre ? Car apprentissage depuis l'enfance des points de couture à la main pour des ourlets des vêtements, à la machine à pédalier Singer puis électrique Omnia (avec tous les broderies possibles) pour l'assemblage des vêtements conçus par maman. Je la revois le mètre ruban autour du cou et la craie tailleur pour tracer le contour des patrons (modèle papier)... Cela me fait sourire à l'évocation de cette ambiance. Et maman est toujours là pour me donner ses conseils...
RépondreSupprimerBonne journée.
Merci pour tous ces jolis souvenirs Lou!
SupprimerTu as bien de la chance d'avoir encore ta mère pour te conseiller, dans ce domaine, les casse-tête sont si fréquents!
Belle journée à toi aussi!
Bon si je me retrouve dans mon fatras de couture je vais pouvoir écrire un mot, j'ai déjà sortie ma boite d'épingles, mon dé ET aussi hélas mon enfile aiguille mes yeux n'étant plus ce qu'ils étaient :-)
RépondreSupprimerLa couture pour moi ce fut d'abord l'économie à un moment où j'étais tellement fauchée que dans mon placard ne s'alignaient que des paquets de pâtes
ensuite ce fut la couture enfant, les petits cols claudine si difficiles à réussir, puis la couture cadeau avec des coussins, des patchworks pour faire plaisir et maintenant c'est comme le dit Christw la couture méditation, prendre son temps pour faire une nappe par exemple
Tu as une idée superbe et crois moi je vais te suivre : je ramasse les bouts de fils derrière toi d'accord ?
Tu es pleine de talents ma belle!
SupprimerCoudre par nécessité, par plaisir.
En tout cas je vois qu'ici en ce moment les cours de coupe-confection et couture sont remplis de jeunes. Nécessité fait loi.
Merci Dominique, ramasse tout ce que tu voudras, quelques boutons au passage?
Billet joliment cousu au clavier, mais c'est du fait main ! Scènes paisibles, silencieuses (peut-être - je me souviens du cours de couture comme le seul où le bavardage était autorisé en classe).
RépondreSupprimerPour toi qui aimes aussi le dessin, cette couseuse de Jacques Villon : les rideaux y sont auasi, toujours à la lumière de la fenêtre...
http://harrisschrank.com/la-couseuse-the-seamstress.htm
Merci, merci!
SupprimerCette couseuse de J. Villon, la tête bien à l'ombre, juste en quelques traits, est fort belle! À part ses doigts qui semblent si peu appropriés à la couture, tu as remarqué? ;-))
Un baiser souriant!
C'est extraordinaire ! Je viens d'aller chercher une machine à coudre chez une amie parce que j'aime coudre mais j'en ai assez de tout faire à la main et j'ai plein de petits travaux de couture à terminer.
RépondreSupprimerEst-ce la saison de la couture ? Est-ce une réminiscence inconsciente en nous autres femmes de temps plus anciens où l'on se dépêchait de finir ses travaux de couture avant le 12 décembre où il était interdit ensuite jusqu'à l'Épiphanie de coudre et de filer (à cause des Parques, le fil étant le symbole du fil de la vie) ?
Ou peut-être en raison de temps qui s'annoncent difficiles comme tu sembles le suggérer ?
Tiens, j'ignorais complètement cette histoire des Parques! Je m'en vais vite m'informer plus amplement, merci Euterpe.
SupprimerJe ne sais si ailleurs c'est pareil, mais ici depuis un an hommes et femmes rafistolent, récupèrent et repeignent, cousent de fil ou de fil de fer comme Gérard...
Au moment où ton commentaire est arrivé, je cherchais des peintres de couseuses allemands, ce sera pour le prochain billet.
Excellentes coutures alors!
Que l'on couse ou non, tous et toutes nous avons des images de couseuses tranquilles en tête... c'était ma grand-mère chérie ! Elle cousait des nappes, en fait elle "brodait": fleurs, fruits, petits animaux, dessins de toute sorte mais toujours en rapport avec la nature et chacun de ses petits-enfants recevait une nappe à l'occasion de ses fiançailles et une autre comme cadeau de mariage. Les miennes sont usées jusqu'à la corde mais je n'ai pas le coeur de m'en séparer.
RépondreSupprimerMerci pour ce bien charmant billet Colo!
Merci MH, des nappes-souvenirs merveilleux, je comprends que tu ne veuilles pas mettre à sommeiller ces pièces uniques de ta mémoire.
SupprimerBonne journée MH.
Je suis bien contente de trouver l'intégralité de ton billet en passant par Firefox. Depuis hier, par explorer je me casse la tête sur un billet style copié-collé. Le début sur les couseuses, qui s'arrête au milieu et on continue sur les cartes postales de Cuba du 2 Novembre ! Très bizarre non ? Les couseuses et moi, ce n'est pas un long fleuve tranquille. Ma mère et ma soeur étaient couturières et pour x raisons impossibles à développer ici, j'avais une véritable aversion pour la couture !
RépondreSupprimerAh, Aifelle, oui. Depuis un temps il y a une incompatibilité entre Explorer y Blogspot à laquelle je ne comprends rien bien sûr. Mais tu as raison, avec Firefox ou Google Chrome les billets se lisent parfaitement.
SupprimerJe suis bien contente moi aussi que tu aies pu retrouver le chemin des Baléares...
Peut-être et sans doute ton aversion pour cet art ne t'empêche pas d’admirer toiles et autres.
Belle journée à toi!
Toujours des billets intéressants Colo.
RépondreSupprimerMerci Alba, beau weekend.
Supprimerj'apprends beaucoup sur ce blog !
RépondreSupprimermerci et bonne journée
arielle
Avec plaisir Arielle, doux weekend.
SupprimerC'est marrant! J'ai dans mon tiroir depuis longtemps un poème sur la boîte à couture que je ne me décide pas à illustrer!
RépondreSupprimerEt je vois là un thème auquel je n'avais pas pensé, digne d'une conférence d'art sur le sujet.
merci....
Sors vite ce poème de l'ombre Maïté, les couseuses l'attendent!
SupprimerJe ne pensais pas trouver autant de toiles sur ce sujet, et ce dans tous les pays.
Un amical beau weekend.
Une de mes nouvelles - parue chez un éditeur qui a disparu depuis - s'appelait "La brodeuse" et mettait en scène une femme qui brodait des trousseaux pour vivre, assise près de sa fenêtre d'où elle entendait les bruts familiers du voisinage: qui part travailler, qui part à l'école, l'amant de la dame d'en face qui arrive en sifflotant...
RépondreSupprimerMerci pour ce bien bel article qui remet en lumière ces vies de femmes et leur passe-temps "de dame" aussi parfois.
Bonjour Edmée, cette nouvelle est-elle encore disponible quelque part? J'adorerais la lire...en as tu publié des extraits sur ton blog?
SupprimerMerci de ton appréciation, belle journée.
Tant de beauté déployée par tous ces peintres ! Merci, Colo. Les femmes tissent l'histoire à petits points...
RépondreSupprimerEn cherchant un peu, il y a des milliers de "couseuses" de par le monde. Les derniers tableaux que j'ai vus sont japonais, fort jolis.
SupprimerPoint à point, les femmes. Oui, parfois l'histoire semble vouloir en découdre une partie...