"Envisager,
dévisager, est-ce à dire que nous sommes condamnés à rester
éternellement à l'extérieur, face à l'univers vivant et sa
beauté?
Une
ultime interrogation, inévitablement, nous assaille: nous sommes
sensibles à la beauté, mais l'univers, lui, reste apparemment
indifférent, comme expliquer ce paradoxe?
"Contemplar,
escrutar, ¿significa eso que estamos condenados a quedarnos
eternamente al exterior, frente al universo vivo y su belleza?
Una
última interrogación nos invade inevitablemente: somos sensibles a
la belleza, pero el universo queda aparentemente indiferente, ¿cómo
explicar esa paradoja?
Nous
tombons en extase devant tel paysage, tel arbre, telle fleur, alors
qu'eux-mêmes s'ignorent et nous ignorent. Sommes-nous enfermés dans
notre subjectivisme bien vain, pour ne pas dire ridicule?
Nos
extasiamos delante de tal paisaje, tal árbol, tal flor, mientras
ellos mismos se ignoran y nos ignoran. ¿Estamos nosotros encerrados
en nuestro subjetivismo vano, por no decir ridículo?
Il
y a peut-être une autre compréhension possible. Pour la cerner, il
me faudrait faire un détour par la peinture chinoise. On connaît
plus ou moins cette peinture pour l'avoir vue par-ci par-là, dans
des expositions ou à travers des reproductions. On y admire de
grands rouleaux représentant d'immenses paysages, dans lesquels
figurent toujours un ou plusieurs petits personnages.
Pour
un œil occidental habitué à la peinture classique où les
personnages sont campés au premier plan et le paysage relégué à
l’arrière fond, le petit personnage dans le tableau chinois paraît
complètement perdu, noyé dans la brume du Grand Tout.
Tal
vez haya otra comprensión posible. Para delinearla, tendría que
desviarme por la pintura china. Conocemos más o menos esa pintura
por haberla visto aquí y allá en exposiciones o en reproducciones.
Admiramos grandes rollos con inmensos paisajes, en los cuales siempre
figuran uno o varios pequeños personajes.
Para
un ojo occidental acostumbrado a la pintura clásica donde los
personajes están esbozados en primer plano y el paisaje relegado al
trasfondo, el pequeño personaje del cuadro chino parece
completamente perdido, anegado en la bruma del Gran Todo.
Mais
si, avec un peu de patience et d'abandon, l'on consent à contempler
ce paysage mû par le souffle de l'infini, jusqu'à y pénétrer en
profondeur, on finit par prêter attention à ce petit personnage, à
s'identifier à cet être sensible qui, placé à un point
privilégié, est en train de jouir du paysage. On s'aperçoit qu'il
en est le point névralgique, qu'il est l’œil éveillé et le cœur
battant d'un grand corps. Il est pour ainsi dire le pivot autour
duquel se déploie le paysage, de sorte que celui-ci peu à peu
devient son paysage intérieur. (...)”
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En Europe parfois aussi...A. Sisley 1899, Courbe de la Seine à Saint-Cloud |
Pero
si, con un poco de paciencia y de abandono, consentimos en contemplar
ese paisaje movido por el soplo del infinito, hasta penetrarle,
acabamos por prestar atención a ese pequeño personaje, a
identificarnos con ese ser sensible que, situado en un punto
privilegiado, está disfrutando del paisaje. Notamos que es él el
punto neurálgico, que es el ojo despierto y el corazón batiente de
un gran cuerpo. Es, por así decir, el eje alrededor del cual se
despliega el paisaje, de tal forma que este se convierte en su
paisaje interior.(...)”