Nous
ne sommes pas tous des artistes; mais tous nous avons part à la
beauté. En réalité, nous sommes tous plus ou moins artistes. Le
simple fait de vivre suppose un certain art de vivre. Nous savons par
exemple disposer des fleurs pour égayer notre demeure, dresser
l'oreille pour écouter un chant d'oiseau, jouir d'un jardin au
printemps ou du coucher du soleil sur la mer. Tout cela est bien.
Toutefois, si nous voulons dépasser les clichés, dépasser
l'habitude de réserver la beauté à seulement quelques moments
privilégiés, nous devons apprendre à habiter poétiquement la
terre comme l'a proposé le poète Hölderlin. Car la beauté, ce don
qui nous est offert sans réserve, est omniprésente. Il faut savoir
en capter les plus humbles manifestations. Ces fleurs anonymes qui
poussent dans les fentes d'un trottoir, ce rayon de soleil qui
soudain fait chanter un vieux mur, ce cheval pensif au milieu d'un
pré après la pluie, cet enfant qui offre un caillou coloré à un
vieillard sur son banc; ces fragrances et saveurs que la mémoire
réveille...
Extrait de:
Œil ouvert et cœur battant
Comment
envisager et dévisager la beauté
François
Cheng.
p.53 éd. Poche Desclée de
Brouwer
Foto Colo |
No
todos somos artistas; pero todos participamos a la belleza. En
realidad, todos somos más o menos artistas. El simple hecho de vivir
supone un cierto arte de vivir. Sabemos por ejemplo disponer flores
para alegrar nuestro hogar, aguzar el oído para escuchar un canto de
pájaro, disfrutar de un jardín en primavera o del ocaso en el mar.
Todo esto está bien. Sin embargo, si deseamos superar los clichés,
superar la costumbre de reservar la belleza a sólo unos momentos
privilegiados, tenemos que aprender a habitar poéticamente la tierra
como lo propuso el poeta Hölderlin. Ya que la belleza, ese don que
se nos da sin reserva, está omnipresente. Hay que saber capturar sus
más humildes manifestaciones. Esas flores anónimas que crecen en
las rendijas de una acera, esos rayos de sol que hacen de repente
cantar una vieja pared, ese caballo pensativo en medio de un prado
después de la lluvia, ese niño que le regala un guijarro coloreado
a un anciano en su banco; esas fragancias y sabores que la memoria
despierta...
Trad: Colo
(Por
lo que veo este librito no está traducido todavía pero os puedo
recomendar la lectura tan
bonita de “Cinco
meditaciones sobre la belleza” del mismo François Cheng.)