14 juin 2025

Enfin, les papillons / Por fin, las mariposas

 

Dans ma minuscule mais tenace guerre contre les pesticides, voilà le dernier billet, pour le moment, sur les insectes. Les papillons à l’honneur. Divers apports, merci à vous Dominique, Marie, Tania.

 

 Représentation d’une Piéride du chou (en haut à gauche) et d’une Grande torture (en bas) dans le Livre d’heures de William Hastings (vers 1470)


 

Papillons – Mariposas


Mario Benedetti

La mariposa
recordará siempre
que fue gusano



Le papillon

se souviendra toujours

qu’il fut chenille



Pour parler des insectes c’est à Jean Henri Fabre, qu’il faut laisser la parole. Vous trouverez chez Dominique un billet très complet et intéressant sur cet entomologiste de choix.

Lui qui écrivait:


« Et puis, mes chers insectes, si vous ne pouvez convaincre ces braves gens parce que vous n’avez pas le poids de l’ennuyeux, je leur dirai à mon tour : Vous éventrez la bête et moi je l’étudie vivante; vous en faites un objet d’horreur et de pitié, et moi je la fait aimer; vous travaillez dans un atelier de torture et de dépècement, j’observe sous le ciel bleu, au chant des cigales; vous soumettez aux réactifs la cellule et le protoplasme, j’étudie l’instinct dans ses manifestations les plus élevées, vous scrutez la mort, je scrute la vie. »


                                               Papilio Ulysses, 2008, Damien Hirst

 


Pour revenir aux papillons c’est chez Marie que se trouve ce poème:



Des baisers volés

A la lisière du cœur

La fleur en frissonne


Virevoltent les amours

Au souffle chaud des passions


********


 Un dernier câlin


A celle qui va mourir


Tendresse d’un soir


Frida Kahlo, auto retrato 


Tania propose ce poème de Francis Ponge

"La Métamorphose

Tu peux tordre au pied des tiges
L'élastique de ton cœur
Ce n'est pas comme chenille
Que tu connaîtras les fleurs
Quand s'annonce à plus d'un signe
Ta ruée vers le bonheur
........................................................
Il frémit et d'un seul bond
Rejoignit les papillons."





6 juin 2025

Ruche collective, billets ouverts à tous / Colmenas colectivas, entradas abiertas a todos

 Poursuivant le billet antérieur,  j’ai décidé de dédier ce mois de juin aux insectes 

pollinisateurs. À la Vie comme l’écrivait Solilouve.


Alors, si vous pensez un à poème, une fable, une peinture, enfin quoi que ce soit lié aux insectes, vous pourriez me l’envoyer, cela apparaîtra dans un billet.


Pour accompagner la lecture, voici “Le vol du bourdon” de Rimsky-Korsakov

 




Commençons par la Reine, l’abeille.


ODE À L’ABEILLE (extraits)


Pablo Neruda


Multitude de l’abeille !

Elle entre et sort

du carmin, du bleu,

du jaune,

de la plus douce

douceur du monde:

elle entre dans

une corolle

précipitamment,

pour affaires,

sort

vêtue d’un costume d’or

et de bottes

jaunes.

Parfaite

depuis la taille,

au ventre rayé

par de sombres barreaux

la petite tête

toujours

préoccupée

et les ailes faites d’eau:

elle entre

par toutes les fenêtres odorantes,

ouvre

les portes de la soie

elle bute

sur une goutte

de rosée

comme sur un diamante

et de toutes les demeures

qu’elle visite

elle sort

du miel

mystérieux

riche et pesant

miel, épais arôme,

lumière liquide qui tombe en grosses gouttes

jusqu’à ce que dans son palais

collectif

elle retourne et dans les alcôves gothiques

dépose

le produit

de la fleur et du vol...(…)

(Trad: Colo)

 

lantana
                                        
Maria Dattola Photography//Getty Images


Allez à vos champs et à vos jardins,
Et vous apprendrez que c’est le plaisir de l’abeille
De butiner le miel de la fleur.
Mais, c’est aussi le plaisir de la fleur
De céder son miel à l’abeille.
Car pour l’abeille,
La fleur est une source de vie.
Et pour la fleur,
Une abeille est une messagère d’amour.
Et pour les deux,
Abeille et fleur,
Donner et recevoir le plaisir
Sont un besoin et une extase
.



Khalil Gibran

 

 Envoyé par Marie, merci, gracias!

 

ET voilà le bourdon, les cloches de l'Église St Omer, merci Solilouve;.)

 

Marie, m'envoie aussi cette citation et deux belles photos.:  

« Rien ne ressemble à une âme comme une abeille, elle va de fleur en fleur comme une âme, d'étoile en étoile et elle rapporte le miel comme l'âme rapporte la lumière. » Victor Hugo




 

 Dédé envoie ceci, tout en n'étant pas fan...merci!

 


 

 Solilouve nous envoie ce souvenir bourdonnant;-)

Merci.  


 

 

 

 

 

Para seguir con el tema de los insectos polinizadores, hoy con la Reina, la abeja, decidí dedicarles este mes. Si se os ocurre un poema, una canción, lo que sea, podríais mandarlo y lo publicaría en una de las entradas.


ODA A LA ABEJA

Pablo Neruda


MULTITUD de la abeja!

Entra y sale

del carmín, del azul,

del amarillo,

de la más suave

suavidad del mundo:

entra en

una corola

precipitadamente,

por negocios,

sale

con traje de oro

y cantidad de botas

amarillas.

Perfecta

desde la cintura,

el abdomen rayado

por barrotes oscuros,

la cabecita

siempre

preocupada

y las

alas

recién hechas de agua:

entra

por todas las ventanas olorosas,

abre

las puertas de la seda,

tropieza

con

una

gota

de rocío

como con un diamante

y de todas las casas

que visita

saca

miel

misteriosa,

rica y pesada

miel, espeso aroma,

líquida luz que cae en goterones

hasta que a su

palacio

colectivo

regresa

y en las góticas almenas

deposita

el producto

de la flor y del vuelo..(..)




31 mai 2025

Polliniser /Polinizar

 

Ce matin, 8h30, plutôt que de vous montrer le potager comme chaque année, je me suis mise à l'affût des pollinisateurs de première heure.

Ce petit papillon au doux nom de Aricia cramera est très présent en ce moment. 

De même que ces  drôles de petites bêtes ailées dont j'ignore le nom. 





Ici deux abeilles au ventre rond que j'appelle "roudoudous" 

 

Ici, sur le fleurs de poireaux, un insecte géant, étonnant, à droite. C'est une guêpe mammouth (Megascolia maculata). Elle est inoffensive, mesure entre 4 et 6 cm, ce qui fait d'elle la plus grande d'Europe. 

Vous voyez à gauche une abeille de taille normale, sur la même fleur... 



 
 
Les papillons blancs butinent gaiement autour de la lavande et des limonium.
 
 
Permets aux abeilles de butiner sur les fleurs de ton jardin : les fleurs appartiennent plus encore aux abeilles qu'à l'homme.

Pythagore
Merci marie 

 

Au moment où L'UE semble faire marche arrière sur les pesticides, est-il nécessaire

 de reparler du rôle des insectes ?

 

26 mai 2025

Cristal des ténèbres / Cristal de las tinieblas

 

 Nocturne / Nocturno       Rúben Darío (1867-1916, Nicaragua)


Un poème dans la pure ligne Romantique, avec une touche d'humour.
 

Silence de la nuit, douloureux silence
nocturne...Pourquoi l'âme tremble-t-elle ainsi?
J'entends le bourdonnement de mon sang,
une douce tempête passe dans mon crâne.
Insomnie! Ne pas dormir et
pourtant
rêver. Être l
'auto-sujet
de dissection spirituelle, l'auto-Hamlet!
Diluer ma tristesse
dans un vin de nuit
dans le merveilleux cristal des ténèbres...
Et je me dis: à quelle heure viendra l'aube?
Une porte s'est fermée...
Quelqu'un est passé...
L’horloge a sonné trois heures...Si c'était elle!
Trad: Colo

Photo gentiment prêtée par Kwarkito, merci! http://kwarkito.blogspot.com.es/


Silencio de la noche, doloroso silencio
nocturno… ¿Por qué el alma tiembla de tal manera?
Oigo el zumbido de mi sangre,
dentro de mi cráneo pasa una suave tormenta.
¡Insomnio! No poder dormir y, sin embargo,
soñar. Ser la auto-pieza
de disección espiritual, ¡el auto-Hamlet!
Diluir mi tristeza
en un vino de noche
en el maravilloso cristal de las tinieblas…
Y me digo: ¿a qué hora vendrá el alba?
Se ha cerrado una puerta…
Ha pasado un transeúnte…
Ha dado el reloj tres horas… ¡Si será ella!...

(billet publié il y a 10 ans)

 

17 mai 2025

L'azur si pur de ce jour ensoleillé / El azul tan nítido de ese día soleado

 


Un poème du Majorquin Jaume Mesquida, né à Palma de Mallorca (1948) mais qui a 

toujours vécu à Manacor (patrie de Rafael Nadal aussi). 

 
 Il raconte bien l'immense amour des majorquins pour la nature, le vent, la mer, leur île.


Dans le recueil, “Majorque, l'île aux poètes”, il se trouve en Catalan, mais aussi traduit en 

Espagnol et en Français.

Je n'ai pas résisté à l'envie d'en faire une traduction très personnelle;-))

 



Obole de silence I


La nuit battit en retraite et laissa intacte la couleur
rouge des cerises.
L'ombre resta prisonnière dans la jarre de terre.
Le vent cacha le murmure odorant de la forêt dans la flûte
que soutenaient, alanguies, des mains blanches.

Mille petits éclats de lune étaient restés accrochés aux branches odorantes
du citronnier.


Dans les branches de l'oranger, devant le porche de bois,

se prirent les mille grains vermeils du soleil
qui approcha timidement les lèvres au bord ébréché
de la cruche, pour boire à satiété.
Les yeux des maisons s'étaient ouverts et regardaient surpris
l'azur si pur de ce jour ensoleillé.

De bon matin les vieilles se sont installées devant la mer
tissant un souvenir sur le métier rougi de leur sang,
tandis que le jour, d'un fil de lumière doré, cousait un tablier
d'écume à la brise des hautes falaises.
Là le vent du sel soufflait dans leurs cheveux gris,
longs et lisses
et les petites fleurs jaunes insulaires de camomille
réunies en bouquets sauvages et odorants
par les poings âpres des rochers.

Chacune trouvait très facilement son aiguille de douleur
dans le pailler de la tristesse.


(Trad Colo)







Traducción al español por el mismo Jaume Mesquida.







Source/ Fuente: Majorque l'île aux poètes. Anthologie trilingue, édition Llador. 



8 mai 2025

Ivre de vers perdus / Maduro de versos perdidos

 

Le silence rond de la nuit
 



Federico García Lorca


 
Le silence rond de la nuit
Sur la portée musicale
De l'infini.

Moi je sors nu en rue,
                                            Ivre de vers                                                  
Perdus.

Le noir,
criblé
Par le chant du grillon,
Retient ce feu follet
Mort,
Du son.

Cette lumière musicale
Que perçoit
L'esprit.
Les squelettes de mille papillons
Dorment dans mon enceinte.

Passe une jeunesse de brises folles
Sur la rivière.

(Trad: Colo) 

 
 
El silencio redondo de la noche
Federico García Lorca
    El silencio redondo de la noche
    Sobre el pentagrama
    Del infinito.

    Yo me salgo desnudo a la calle,
    Maduro de versos
    Perdidos.

    Lo negro, acribillado
    Por el canto del grillo,
    Tiene ese fuego fatuo,

    Muerto,
    Del sonido.
    Esa luz musical
    Que percibe
    El espíritu.

    Los esqueletos de mil mariposas
    Duermen en mi recinto.

    Hay una juventud de brisas locas
    Sobre el río.

1 mai 2025

S'épauler / Respaldarse


 Symbiose, ail-coquelicot. Simbiosis ajo-amapola.

 

Un plaisir pour les yeux ce matin.

Un placer para los ojos esta mañana. 

24 avr. 2025

Les poches / Los bolsillos

 

Ce lundi 28 avril, au club de lecture, un écrivain et poète espagnol né à Palma de Mallorca en 1992...je ne le connaissais pas du tout. Vous le savez, lire de la poésie et essayer de la comprendre, son rythme et sa musique, je sais apprécier.

Mais c’est la première fois que je me vois dans la situation de commenter un petit recueil, très beau d’ailleurs, devant son auteur…

Il s’appelle Francisco de Asís Maura García.

J’ai traduit un des poèmes qui parle du temps, de la vie qu’on fait aller, marcher..Le rythme, la musique sont très réussis.




Les poches de la mémoire

Francisco de Asís Maura García



Peu à peu, à travers les forêts de la mémoire,

la mort joue à être vie éternelle.

L’été éclaire les incertitudes et

ma montre marque l’heure exacte.



Je vous vois, vies passagères, par le treillis de la nostalgie:

vous êtes amazones de l’éclair,

éclats dans les ténèbres,

chercheuses d’espoir.



Et après,

l’air se transforma en un mirage où le temps, (ce n’était que du temps),

où, dans mes poches percées, je gardai ce que je voulus être,

ce que je ne pourrai jamais avoir…

Avoir?

Comme on a la mémoire, l’oubli, l’amour, la vie et son départ?



Je marcherai et aimerai encore.

Mes poches sont encore pleines de rêves à naître.

Je marcherai, aveugle et fou, en soupirant pour ce beau monde,

soutenant d’une main la vie, et de l’autre les pages d’hier.

(Trad: Colo)




Los bolsillos de la memoria

Francisco de Asís Maura García



Poco a poco, a través de los bosques de la memoria,

la muerte juega a ser vida eterna.

El verano alumbra incertezas y

mi reloj marca las mar en punto.



Os veo, vidas pasajeras, en las celosías de la nostalgia:

sois amazonas del relámpago,

esquirlas en las tinieblas,

buscadoras de esperanza.



Y después,

el aire se convirtió en un espejismo donde el tiempo, (tan solo era tiempo),

donde en mis bolsillos rotos guardé aquello que quise ser,

aquello que nunca podré tener…

¿Tener?

¿Cómo se tiene la memoria, el olvido, el amor, la vida y su yéndose?



Yo seguiré andando, amando.

Mis bolsillos todavía están llenos de sueños por nacer.

Andaré, ciego y loco, suspirando por este bello mundo,

sosteniendo en una mano la vida, y en la otra, las hojas del ayer.



Siemprevivos, editor Insula Literaria. Página 17-18



12 avr. 2025

Un roman, une pause

 

Je sais, c’est assez risible et pathétique de prendre une “pause pascale”-potager-famille avec un roman qui s’intitule ”Les cloches jumelles” !


Et pour une fois, pas de poésie, mais de la prose.

Les Cloches jumelles - 1

C’est sur le blog de Claude qui avait énormément apprécié ce roman norvégien écrit par Lars Mytting, et traduit par Françoise Heide, que j’ai décidé de le lire et de le présenter à la réunion bisannuelle “Un livre que j’ai beaucoup aimé”.

C’est le premier d’une trilogie dont le second “L’étoffe du temps” est paru...on attend le troisième !

Un village perdu et miséreux, une vieille église en rondins, des familles et famines, des cloches particulières, une tapisserie, des sœurs siamoises, une jeune fille, un jeune prêtre, un étudiant allemand en architecture et...et...nous sommes fin XVIIº- début XVIIIº.

Si vous voulez en savoir un peu plus, lisez le billet de Claude qui parle si bien de ce très beau et intéressant roman.


Si vous fêtez Pâques, et/ou avez de la famille avec vous, passez du bon temps.

On se retrouve début mai.


7 avr. 2025

Vert printemps / Verde primavera

 

Occupée à explorer les espaces, souvent lointains,  j'en perds parfois  de vue les instants sur ce blog.

Ocupada en la exploración de los espacios, a menudo lejanos, a veces pierdo de vista los instantes en este blog.


Mes instants sont verts en ce moment.
Mis instantes en este momento son verdes.


Un panier et un sécateur à la main, je décide une après-midi de faire la récolte du sauvage et du cultivé sur notre terrain.

Una cesta y unas tijeras de podar en las manos, decido, una tarde, cosechar lo salvaje y lo cultivado en nuestro terreno.


Après le potager, je suis en charge de la cuisine, des conserves.
Después de la huerta, me encargo de la cocina, de las conservas.



L'hiver est pépère, voyons ce qu'il y a en ce début de printemps: d'abord, je le sais car tous les majorquins en cueillent le long des routes, les minces asperges vertes sauvages dont le feuillage pique fort, puis les jeunes artichauts remplis de fourmis...que font-elles là? Mais oui, il y a des pucerons...
Je me dirige ensuite vers le champ de fèves des marais: en ce moment elles sont fines et la cosse parsemée de petits grains pas encore très développés est délicieuse. On mange le tout.
Ne pas oublier au passage quelques oignons frais, l'ail est encore vert, celui de l'an dernier fera l'affaire...des brins de romarin, du laurier frais, de la sauge et puis un sac de bettes.

Quelques fleurs et retour en cuisine.


  


El invierno es tranquilo; veamos que nos aporta este principio de primavera: para empezar – lo sé ya que los mallorquines los colectan a lo largo de las carreteras y de los caminos – los delgados espárragos trigueros salvajes verdes con su follaje picante, luego las alcachofas llenas de hormigas...¿qué hacen ahí?

Me dirijo ahora hacia el campo de habas: en este momento son finas y las vainas salpicadas de granos poco desarrollados son deliciosas. Se come todo.

Sin olvidarse al pasar de las cebollas tiernas, algunas briznas de romero, laurel fresco, un poco de salvia y una bolsa de acelgas.

Algunas flores y de vuelta en la cocina.




Dans une grande casserole en terre cuite, je fais revenir dans de l' huile d’olive oignons, ail, fèves et artichauts, des herbes, un petit poivrons piquant, du sel. Puis ce sera le tour des mini asperges.
Je recouvre le tout d'eau et ajouterai un pot de haricots blancs précuits.
Mijotons.

En una cazuela grande de barro, hago un sofrito con aceite de oliva, cebollas, ajo, habas y alcachofas, hierbas, una guindilla, sal. Luego habrá que añadir los espárragos trigueros. Recubro con agua y añado un bote de alubias precocinadas.

Cocer a fuego lento.

 

Avec le vert des bettes, j'ai fait des croquettes en écoutant un CD de Joan Manuel Serrat.."Sombras de la China"; chanter en les roulant dans la chapelure....

Con el verde de las acelgas hice unas croquetas mientras escuchaba un CD de Joan Manuel Serrat “Sombras de la China”; cantar al rebosarlas con pan rallado...


Avec le reste des asperges, une omelette.
Con el resto de los espárragos una tortilla.


Enfin les fleurs. A table!

Por fin las flores. ¡A comer!