24 avr. 2025

Les poches / Los bolsillos

 

Ce lundi 28 avril, au club de lecture, un écrivain et poète espagnol né à Palma de Mallorca en 1992...je ne le connaissais pas du tout. Vous le savez, lire de la poésie et essayer de la comprendre, son rythme et sa musique, je sais apprécier.

Mais c’est la première fois que je me vois dans la situation de commenter un petit recueil, très beau d’ailleurs, devant son auteur…

Il s’appelle Francisco de Asís Maura García.

J’ai traduit un des poèmes qui parle du temps, de la vie qu’on fait aller, marcher..Le rythme, la musique sont très réussis.




Les poches de la mémoire

Francisco de Asís Maura García



Peu à peu, à travers les forêts de la mémoire,

la mort joue à être vie éternelle.

L’été éclaire les incertitudes et

ma montre marque l’heure exacte.



Je vous vois, vies passagères, par le treillis de la nostalgie:

vous êtes amazones de l’éclair,

éclats dans les ténèbres,

chercheuses d’espoir.



Et après,

l’air se transforma en un mirage où le temps, (ce n’était que du temps),

où, dans mes poches percées, je gardai ce que je voulus être,

ce que je ne pourrai jamais avoir…

Avoir?

Comme on a la mémoire, l’oubli, l’amour, la vie et son départ?



Je marcherai et aimerai encore.

Mes poches sont encore pleines de rêves à naître.

Je marcherai, aveugle et fou, en soupirant pour ce beau monde,

soutenant d’une main la vie, et de l’autre les pages d’hier.

(Trad: Colo)




Los bolsillos de la memoria

Francisco de Asís Maura García



Poco a poco, a través de los bosques de la memoria,

la muerte juega a ser vida eterna.

El verano alumbra incertezas y

mi reloj marca las mar en punto.



Os veo, vidas pasajeras, en las celosías de la nostalgia:

sois amazonas del relámpago,

esquirlas en las tinieblas,

buscadoras de esperanza.



Y después,

el aire se convirtió en un espejismo donde el tiempo, (tan solo era tiempo),

donde en mis bolsillos rotos guardé aquello que quise ser,

aquello que nunca podré tener…

¿Tener?

¿Cómo se tiene la memoria, el olvido, el amor, la vida y su yéndose?



Yo seguiré andando, amando.

Mis bolsillos todavía están llenos de sueños por nacer.

Andaré, ciego y loco, suspirando por este bello mundo,

sosteniendo en una mano la vida, y en la otra, las hojas del ayer.



Siemprevivos, editor Insula Literaria. Página 17-18



12 avr. 2025

Un roman, une pause

 

Je sais, c’est assez risible et pathétique de prendre une “pause pascale”-potager-famille avec un roman qui s’intitule ”Les cloches jumelles” !


Et pour une fois, pas de poésie, mais de la prose.

Les Cloches jumelles - 1

C’est sur le blog de Claude qui avait énormément apprécié ce roman norvégien écrit par Lars Mytting, et traduit par Françoise Heide, que j’ai décidé de le lire et de le présenter à la réunion bisannuelle “Un livre que j’ai beaucoup aimé”.

C’est le premier d’une trilogie dont le second “L’étoffe du temps” est paru...on attend le troisième !

Un village perdu et miséreux, une vieille église en rondins, des familles et famines, des cloches particulières, une tapisserie, des sœurs siamoises, une jeune fille, un jeune prêtre, un étudiant allemand en architecture et...et...nous sommes fin XVIIº- début XVIIIº.

Si vous voulez en savoir un peu plus, lisez le billet de Claude qui parle si bien de ce très beau et intéressant roman.


Si vous fêtez Pâques, et/ou avez de la famille avec vous, passez du bon temps.

On se retrouve début mai.


7 avr. 2025

Vert printemps / Verde primavera

 

Occupée à explorer les espaces, souvent lointains,  j'en perds parfois  de vue les instants sur ce blog.

Ocupada en la exploración de los espacios, a menudo lejanos, a veces pierdo de vista los instantes en este blog.


Mes instants sont verts en ce moment.
Mis instantes en este momento son verdes.


Un panier et un sécateur à la main, je décide une après-midi de faire la récolte du sauvage et du cultivé sur notre terrain.

Una cesta y unas tijeras de podar en las manos, decido, una tarde, cosechar lo salvaje y lo cultivado en nuestro terreno.


Après le potager, je suis en charge de la cuisine, des conserves.
Después de la huerta, me encargo de la cocina, de las conservas.



L'hiver est pépère, voyons ce qu'il y a en ce début de printemps: d'abord, je le sais car tous les majorquins en cueillent le long des routes, les minces asperges vertes sauvages dont le feuillage pique fort, puis les jeunes artichauts remplis de fourmis...que font-elles là? Mais oui, il y a des pucerons...
Je me dirige ensuite vers le champ de fèves des marais: en ce moment elles sont fines et la cosse parsemée de petits grains pas encore très développés est délicieuse. On mange le tout.
Ne pas oublier au passage quelques oignons frais, l'ail est encore vert, celui de l'an dernier fera l'affaire...des brins de romarin, du laurier frais, de la sauge et puis un sac de bettes.

Quelques fleurs et retour en cuisine.


  


El invierno es tranquilo; veamos que nos aporta este principio de primavera: para empezar – lo sé ya que los mallorquines los colectan a lo largo de las carreteras y de los caminos – los delgados espárragos trigueros salvajes verdes con su follaje picante, luego las alcachofas llenas de hormigas...¿qué hacen ahí?

Me dirijo ahora hacia el campo de habas: en este momento son finas y las vainas salpicadas de granos poco desarrollados son deliciosas. Se come todo.

Sin olvidarse al pasar de las cebollas tiernas, algunas briznas de romero, laurel fresco, un poco de salvia y una bolsa de acelgas.

Algunas flores y de vuelta en la cocina.




Dans une grande casserole en terre cuite, je fais revenir dans de l' huile d’olive oignons, ail, fèves et artichauts, des herbes, un petit poivrons piquant, du sel. Puis ce sera le tour des mini asperges.
Je recouvre le tout d'eau et ajouterai un pot de haricots blancs précuits.
Mijotons.

En una cazuela grande de barro, hago un sofrito con aceite de oliva, cebollas, ajo, habas y alcachofas, hierbas, una guindilla, sal. Luego habrá que añadir los espárragos trigueros. Recubro con agua y añado un bote de alubias precocinadas.

Cocer a fuego lento.

 

Avec le vert des bettes, j'ai fait des croquettes en écoutant un CD de Joan Manuel Serrat.."Sombras de la China"; chanter en les roulant dans la chapelure....

Con el verde de las acelgas hice unas croquetas mientras escuchaba un CD de Joan Manuel Serrat “Sombras de la China”; cantar al rebosarlas con pan rallado...


Avec le reste des asperges, une omelette.
Con el resto de los espárragos una tortilla.


Enfin les fleurs. A table!

Por fin las flores. ¡A comer!