Juan
Rkodolfo
Wilcock,
(
Argentine 1919-Italie 1978) est un
poète
peu connu, très intéressant dans ses genres variés; nous l’avons
déjà croisé ici
et ici.
J.
R. Wilcock,
(Argentina 1919-Italia 1978) poeta poco conocido, y muy interesante
en sus estilos diversos; ya lo hemos cruzado aquí
y aquí.
Le
poème d’aujourd’hui est à la fois court et long car, vous le
verrez: à part les 3 premiers vers, il n’est constitué que d’une
seule longue phrase, presque à perdre haleine…Écrit en italien,
le voici traduit en français et espagnol.
Un
poema a la vez corto y largo ya que, lo veréis, excepto los tres
primeros versos, está constituido por una sola frase larga, para
perder casi el aliento...Escrito en italiano, aquí la traducción al español por Guillermo Piro.
Je
ne dis pas viens avec moi, je dis emmène-moi
Je
ne dis pas viens avec moi, je dis emmène-moi.
Devant
un saint ou une vierge, qui
dirait
"viens, on va à Tunis ?".
Et
si l'image sortait faire un tour,
qui
ne voudrait l'accompagner, qui ?
À
trente mètres je vois très bien,
je
voudrais toujours te suivre à trente mètres,
et
parfois, près d'une rivière ou d’une fontaine,
m'approcher
de cet éclat fabuleux,
quand
tu dors, te reposes ou souris,
pour,
la nuit venue, me reclure dans l'obscurité
et
constater que je brille aussi par moi-même
et
qu'au-delà de l'enregistreur
avec
ta voix gravée sur la bande
se
condensent des apparences lumineuses
qui
en d'autres temps s'appelaient des anges,
des
formes suspendues, des esprits novices
qui
de toi veulent apprendre, en ces lieux étranges,
pureté
et tendresse,
modestie,
vérité et autres arts angéliques
jamais
vus réunis, ni en ces lieux-là ni ailleurs,
ou
comment une nation entière se rend
en
baissant simplement les paupières.
(Trad
Colo)
No
digo ven conmigo, digo llévame
No
digo ven conmigo, digo llévame.
Delante
de un santo o de una virgen ¿quién
diría:
"ven ¿vamos a Túnez?".
Y
si la imagen saliera a dar vueltas
¿quién
no querría acompañarla, quién?.
A
treinta metros veo muy bien,
quisiera
seguirte siempre a treinta metros,
y
a veces, cerca de un río o de una fuente,
acercarme
a ese fabuloso fulgor,
cuando
duermes, reposas o sonríes,
para
después a la noche recluirme en la oscuridad
y
comprobar que brillo también por mí mismo
y
que más allá del grabador
con
tu voz registrada en la cinta
se
condensan apariencias luminosas
que
en otros tiempos se llamaban ángeles,
formas
suspendidas, espíritus aprendices
que
de ti quieren en aquellos extraños parajes
aprender
pureza y ternura,
recato,
verdad y otras artes angelicales
jamás
vistas juntas, ni en aquellos lugares ni en otros,
o
cómo se rinde una nación entera
bajando
los párpados simplemente.
(Trad: Guillermo Piro)
Vieni con me non dico, dico portami.
Vieni con me non dico, dico portami.
Davanti a un Santo o a una Madonna chi
direbbe, « vieni, andiamo in Tunisia »?
Ma se l’immagine se ne andasse in giro
chi non vorrebbe accompagnarla, chi?
A trenta metri vedo molto bene,
vorrei seguirti sempre a trenta metri,
e a volte, presso un fiume o una fontana,
avvicinarmi a tanto irraggiamento,
se dormi, se riposi, se sorridi,
per poi la sera chiudermi nel buio
e accertare che splendo anche da solo
e che al di sopra del registratore
col nastro inciso con la tua voce
si addensano apparenze luminose
che in altri tempi si chiamavano angeli,
forme sospese, spiriti apprendisti
che da te vogliono in quei rari paraggi
imparare purezza e tenerezza,
ritegno, verità e altre arti angeliche
mai viste insieme, né in quei luoghi né altrove,
o come si asservisce una nazione
abbassando le palpebre semplicemente.