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23 sept. 2020

Fou, PIcabia? / ¿Loco, Picabia?

 

Picabia. Francis-Marie Martinez de Picabia Écrivain, poète, peintre... Il est né en France en 1879 de père espagnol et de mère française.

Nous restons dans le cubisme, un poème de lui aussi biscornu que certaines de ses peintures…

Je me suis demandé pourquoi, en mots, ces étrangetés nous dérangent plus que dans ses peintures. . Regardez ce tableau de lui, UDNI…connu, applaudi, très cher sûrement; il est au Centre Pompidou

 

                                   F. Picabia Udnie 1913


 

Et maintenant lisez ce poème...



Un fou qui est devenu fou           F. Picabia


La lune s'est couchée dans une cheminée

en rue il faisait froid

j'entends la pluie

je suis assis en attente de rien

j'en ai trouvé une

j'en cherche deux

deux feuilles pour la couronne

de l'héritage

du fantasme solitaire

qui se traîne vers l'amour

pour vider mon cœur.


(Trad: Colo, pas trouvé l'original-français sur la toile, hélas.)

 

Un loco que se ha vuelto loco  


                                           

La luna se ha acostado en una chimenea

hacia frío en la calle

oigo la lluvia

estoy sentado a la espera de nada

he encontrado una

busco dos

dos hojas para la corona

de la herencia

del fantasma solitario

que se arrastra hacia el amor

para vaciar mi corazón.

Francis Picabia

 

16 sept. 2020

Poème cubiste / Poema cubista

 La peinture cubiste est mieux connue que la poésie du même mouvement. Alors, pendant quelques semaines, partons à la découverte...

La pintura cubista es más conocida que la poesía del mismo movimiento. Entonces, y por unas semanas, vamos a descubrirla...



 

Chanson cubiste

José María Eguren (Lima, Pérou, 1874-1942)



Peupleraie de rectangles bleus.


La tour joyeuse

du dandy.


Volent

papillons photos.


Dans le gratte-ciel

un coq noir en papier

salue la nuit.


Au-delà de hollywood,

dans une distante

la ville lumineuse,

des obélisques

de nacre.


Dans le brouillard

la garçonne

étrangle un fantôme.

(Trad:Colo)

 


Fernand Léger, La ville / la ciudad, 1919 



Canción cubista

de José María Eguren (Lima, Perú 1874-1942)

Alameda de rectángulos azules.

La torre alegre
del dandy.

Vuelan
mariposas fotos.

En el rascacielos
un gallo negro de papel
saluda la noche.

Más allá de hollywood,
en tiniebla distante
la ciudad luminosa,
de los obeliscos
de nácar.

En la niebla
la garzona
estrangula un fantasma.



11 sept. 2020

Emmène-moi, J.R.Wilcock / Llévame

 

Juan Rkodolfo Wilcock, ( Argentine 1919-Italie 1978) est un poète peu connu, très intéressant dans ses genres variés; nous l’avons déjà croisé ici et ici.

J. R. Wilcock, (Argentina 1919-Italia 1978) poeta poco conocido, y muy interesante en sus estilos diversos; ya lo hemos cruzado aquí y aquí.

Le poème d’aujourd’hui est à la fois court et long car, vous le verrez: à part les 3 premiers vers, il n’est constitué que d’une seule longue phrase, presque à perdre haleine…Écrit en italien, le voici traduit en français et espagnol.


Un poema a la vez corto y largo ya que, lo veréis, excepto los tres primeros versos, está constituido por una sola frase larga, para perder casi el aliento...Escrito en italiano, aquí la traducción al español por Guillermo Piro.



Je ne dis pas viens avec moi, je dis emmène-moi


Je ne dis pas viens avec moi, je dis emmène-moi.

Devant un saint ou une vierge, qui

dirait "viens, on va à Tunis ?".

Et si l'image sortait faire un tour,

qui ne voudrait l'accompagner, qui ?

À trente mètres je vois très bien,

je voudrais toujours te suivre à trente mètres,

et parfois, près d'une rivière ou d’une fontaine,

m'approcher de cet éclat fabuleux,

quand tu dors, te reposes ou souris,

pour, la nuit venue, me reclure dans l'obscurité

et constater que je brille aussi par moi-même

et qu'au-delà de l'enregistreur

avec ta voix gravée sur la bande

se condensent des apparences lumineuses

qui en d'autres temps s'appelaient des anges,

des formes suspendues, des esprits novices

qui de toi veulent apprendre, en ces lieux étranges,

pureté et tendresse,

modestie, vérité et autres arts angéliques

jamais vus réunis, ni en ces lieux-là ni ailleurs,

ou comment une nation entière se rend

en baissant simplement les paupières.

(Trad Colo)

 

 Xeneize19 (Xeneize19) en Pinterest

 



No digo ven conmigo, digo llévame


No digo ven conmigo, digo llévame.

Delante de un santo o de una virgen ¿quién

diría: "ven ¿vamos a Túnez?".

Y si la imagen saliera a dar vueltas

¿quién no querría acompañarla, quién?.

A treinta metros veo muy bien,

quisiera seguirte siempre a treinta metros,

y a veces, cerca de un río o de una fuente,

acercarme a ese fabuloso fulgor,

cuando duermes, reposas o sonríes,

para después a la noche recluirme en la oscuridad

y comprobar que brillo también por mí mismo

y que más allá del grabador

con tu voz registrada en la cinta

se condensan apariencias luminosas

que en otros tiempos se llamaban ángeles,

formas suspendidas, espíritus aprendices

que de ti quieren en aquellos extraños parajes

aprender pureza y ternura,

recato, verdad y otras artes angelicales

jamás vistas juntas, ni en aquellos lugares ni en otros,

o cómo se rinde una nación entera

bajando los párpados simplemente.

(Trad: Guillermo Piro)


Vieni con me non dico, dico portami.

Vieni con me non dico, dico portami.
Davanti a un Santo o a una Madonna chi
direbbe, « vieni, andiamo in Tunisia »? 
Ma se l’immagine se ne andasse in giro
chi non vorrebbe accompagnarla, chi?
A trenta metri vedo molto bene,
vorrei seguirti sempre a trenta metri,
e a volte, presso un fiume o una fontana,
avvicinarmi a tanto irraggiamento,
se dormi, se riposi, se sorridi,
per poi la sera chiudermi nel buio
e accertare che splendo anche da solo
e che al di sopra del registratore
col nastro inciso con la tua voce
si addensano apparenze luminose
che in altri tempi si chiamavano angeli,
forme sospese, spiriti apprendisti
che da te vogliono in quei rari paraggi
imparare purezza e tenerezza,
ritegno, verità e altre arti angeliche
mai viste insieme, né in quei luoghi né altrove,
o come si asservisce una nazione
abbassando le palpebre semplicemente.

6 sept. 2020

Les cales de l'espoir / Las bodegas de la espera

 Marine Décembre 1993

Renée Ferrer Paraguay 1944-



Marcher
sur les sables de ta pensée
voyager en clandestin dans les cales de l’espoir,
et céder
-en cette attente de toi,
de ton désir survivant d’un cataclysme d’écumes.

L’horizon se loge en moi
s’appuyant
de l’autre côté de mon front.
La mer s’en tient aux rites du temps
et réitère un appel secret.

Ne me dis pas que j’ai à nouveau rêvé,
qu’il fait déjà jour.


 (Trad:Colo)

 

                           Joaquin Sorolla http://museosdelmundo.com/c-espana/joaquin-sorolla/
 

 

Marina

Renée Ferrer Paraguay 1944-

Caminar
por las arenas de tu pensamiento,
viajar de polizón en las bodegas de la espera,
y ceder
-a esa espera de ti,
de tu deseo sobreviviente de un cataclismo de espumas.

El horizonte se aposenta en mí
recostándose
del otro lado de mi frente.
El mar se atiene a los ritos del tiempo
reiterando un llamado secreto.

No me digas que he soñado otra vez,
que ya es de día.

Diciembre de 1993


 

2 sept. 2020

Il y a des moments comme ça.../ Hay momentos así...

 

Il est des fois...Roque Vallejos Paraguay 1943-2006

   para Augusto Roa Bastos


Il est des fois où personne

ne se rappelle

que nous existons ;

où la vie se rétrécit

et nous serre,

où il est difficile d’éveiller

chaque matin

le sang dans nos veines.



Des jours à conserver

le squelette, courbés vers l’intérieur,

à pleurer dans l’obscurité

sur ces mêmes os,

à employer notre propre peau

comme linceul, et dire

à la vie que nous n’y sommes pas

et qu’elle revienne un autre jour.


(Trad:Colo)

                                        

                                  Pintura de David Padilla

(Trouver une peinture d'un homme au lit qui n'est ni mort ni accompagné n'a pas été aisé:-)) Par contre des femmes, je vous dis pas....curieux n'est-ce pas?)

HAY VECES… Roque Vallejos

 

         para Augusto Roa Bastos

 

Hay veces en que nadie

recuerda

que existimos;

que La vida se encoge

y nos aprieta,

y que es difícil despertar

cada mañana

la sangre en nuestras venas.

 

Días de conservar

el esqueleto, doblados hacia adentro,

y de llorar a oscuras

sobre estos mismos huesos,

de usar la propia piel

como mortaja, y decirle

a la vida que no estamos

y que vuelva otro día.