Un
poème du Majorquin Jaume Mesquida, né à Palma de Mallorca (1948)
mais qui a
toujours vécu à Manacor (patrie de Rafael Nadal aussi).
Il
raconte bien l'immense amour des majorquins pour la nature, le vent,
la mer, leur île.
Dans
le recueil, “Majorque, l'île aux poètes”, il se trouve en
Catalan, mais aussi traduit en
Espagnol et en Français.
Je
n'ai pas résisté à l'envie d'en faire une traduction très
personnelle;-))
Obole de
silence I
La
nuit battit en retraite et laissa intacte la couleur
rouge des
cerises.
L'ombre resta prisonnière dans la jarre de terre.
Le
vent cacha le murmure odorant de la forêt dans la flûte
que
soutenaient, alanguies, des mains blanches.
Mille petits
éclats de lune étaient restés accrochés aux branches odorantes
du
citronnier.
Dans les branches de l'oranger, devant le porche de
bois,
se
prirent les mille grains vermeils du soleil
qui approcha
timidement les lèvres au bord ébréché
de la cruche, pour
boire à satiété.
Les yeux des maisons s'étaient ouverts et
regardaient surpris
l'azur si pur de ce jour ensoleillé.
De
bon matin les vieilles se sont installées devant la mer
tissant
un souvenir sur le métier rougi de leur sang,
tandis que le
jour, d'un fil de lumière doré, cousait un tablier
d'écume à
la brise des hautes falaises.
Là le vent du sel soufflait dans
leurs cheveux gris,
longs et lisses
et les petites fleurs
jaunes insulaires de camomille
réunies en bouquets sauvages et
odorants
par les poings âpres des rochers.
Chacune
trouvait très facilement son aiguille de douleur
dans le
pailler de la tristesse.
(Trad
Colo)
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Traducción al español por el mismo Jaume Mesquida.
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Source/
Fuente: Majorque l'île aux poètes. Anthologie trilingue, édition
Llador.