Comment aborder l'oeuvre poétique de Rosalía de Castro (1837-1885)? Je vous parlerai d'elle dans le prochain billet, mais aujourd'hui j'ai traduit ce poème qui semble si simple.
¿Cómo abordar la obra poética de Rosalía de Castro? Os hablaré
de ella en la próxima nota, pero os dejo hoy con este poema que
parece tan simple.
Mallorca, ce matin, près de Raixa
(clic sur les photos, elles bien plus belles en grand)
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On
dit que les plantes ne parlent pas
Rosalía de Castro
On
dit que ni les plantes, ni les sources, ni les oiseaux ne parlent,
Non
plus la vague et ses grondements, ni les astres et leur brillance,
On
le dit, mais c'est faux, car toujours quand je passe,
Ils
murmurent et s'exclament:
-
Voilà la folle rêvant
De
l'éternel printemps de la vie et des champs,
Et
déjà bien vite, bien vite, elle aura les cheveux blancs,
Et
tremblante, gelée, elle voit que le givre couvre le champ.
-
Il y a des cheveux blancs sur ma tête, et du givre dans les champs,
Mais
je continue à rêver, pauvre, incurable somnambule,
À
l'éternel printemps de la vie qui s'éteint
Et
à la persistante fraîcheur des champs et des âmes,
Bien
que les uns se fanent et les autres s'embrasent.
Astres
et sources et fleurs, ne médisez pas de mes rêves,
Sans
eux, comment vous admirer et comment vivre sans eux?
(Trad: Colo)
Mallorca, Cala Gamba |
Dicen que no hablan las plantas
Rosalía de Castro
Dicen que no hablan las plantas, ni las fuentes, ni los pájaros,
Ni el onda con sus rumores, ni con su brillo los astros,
Lo dicen, pero no es cierto, pues siempre cuando yo paso,
De mí murmuran y exclaman:
—Ahí va la loca soñando
Con la eterna primavera de la vida y de los campos,
Y ya bien pronto, bien pronto, tendrá los cabellos canos,
Y ve temblando, aterida, que cubre la escarcha el prado.
—Hay canas en mi cabeza, hay en los prados escarcha,
Mas yo prosigo soñando, pobre, incurable sonámbula,
Con la eterna primavera de la vida que se apaga
Y la perenne frescura de los campos y las almas,
Aunque los unos se agostan y aunque las otras se abrasan.
Astros y fuentes y flores, no murmuréis de mis sueños,
Sin ellos, ¿cómo admiraros ni cómo vivir sin ellos?
Bien sûr que je les entends !!!! Je dois être complètement folle!!!
RépondreSupprimerJe retiens le nom de Rosalia...
Joyeuses Pâques !
Sommes-nous légion donc? :-))
SupprimerUne poète/écrivain fort intéressante tu verras.
Beau weekend à toi aussi.
Je ne connaissais pas cette poétesse
RépondreSupprimerMerci pour cette découverte
Cet article va certainement t'amuser
Bonnes fêtes de Pâques
http://www.inrees.com/articles/Quand-les-plantes-parlent/
Bonjour et merci Aloïs, cet article, plus que m'amuser m'intéresse beaucoup!
SupprimerJe savais que les arbres communiquaient entre eux après une émission sur les acacias en Afrique du sud, ce qui est bien expliqué ici: http://www.paul-pujol.net/article-les-arbres-communiquent-entre-eux-47019392.html
Excellent weekend à toi aussi!
La belle simplicité des poétesses, des poètes - l'évidence de l'art.
RépondreSupprimerTrès émouvante, cette "folle" rêvant et continuant à rêver.
J'admire tes photos en attendant que tu nous parles de cette Rosalía du XIXe siècle qui semble notre contemporaine.
Tu aimeras cette femme, son histoire, certains poèmes; l'histoire ne l'a pas effacée car déjà García Lorca lui a dédié un poème qu'il a même écrit en galicien, terre d'où elle est issue.
SupprimerUne langue, des idées de notre temps, du moins dans ce poème, oui!
Beau weekend Tania!
- Il y a des cheveux blancs sur ma tête, et du givre dans les champs : Ceci pourrait s'appliquer à moi en ce moment et l'hiver qui n'en finit pas de sévir malgré le printemps.
RépondreSupprimerLes paroles de cette poétesse sont limpides, s'affranchissent du temps, paraissent contemporaines, aujourd'hui et encore plus demain.
Je viens de voir ça sur ton blog Serge, long, long l'hiver cette année! Le vrai printemps n'en sera-t-il que plus beau?
SupprimerJ'aime beaucoup cette idée de faire un avec la nature, les éléments que Rosalía de Castro exprime si bien ici.
Tout à fait d'accord !
SupprimerJoli poème de Rosalia de Castro .
RépondreSupprimerIl m'arrive souvent d'éprouver les mêmes sensations et de penser que le rocher sur lequel je marche doit ressentir mon poids.
Le lien de Tania m'a fait penser à un article similaire:
http://www.wikistrike.com/article-les-vegetaux-sont-capables-de-penser-d-avoir-des-sensations-une-plante-est-meme-capable-de-danser-91304061.html
Plus je regarde la première photo plus j'oublie l'arbre couché et plus je vois un étrange animal à cornes qui rêve de s'éloigner.
Parlerons-nous un jour le langage "herbe" ou "saule" ou "pâquerette"? "Charme" peut-être?
Joyeux dimanche Colo entourée de toutes ces créatures qui vous parlent .
Bonjour Gérard, les rochers, l'idée ne m'était jamais venue mais j'y penserai dorénavant! Je vais souvent me balader à Cala Gamba de la deuxième photo. Pas de plage de sable = pas de touristes!
SupprimerLe lien (d'Aloïs), puis le vôtre, super intéressant, merci!"Pourtant, sur les traces de Charles Darwin, des biologistes réputés sont en train de montrer que l'intelligence des plantes est peut-être une réalité. Les plantes mettent en oeuvre des stratégies sophistiquées pour vivre leur sexualité, mais aussi pour voyager. Elles éprouveraient des sensations. Elles auraient même de la mémoire."...Incroyable, je regarderai sans faute les vidéos sous l'article.
Cet arbre couché, comme rampant, un caroubier semble, tel un immense escargot, vouloir partir en balade, vous avez tout à fait raison...c'est bien ce qui a attiré mon regard.
Excellent week-end à vous aussi, que le printemps arrive finalement jusqu'à vous!
Pardon à Aloïs . Le sommeil me guettait sans doute?
SupprimerPS: Ici c'est encore la toilette de printemps ( ou plutôt la douche)
Merci Colo, je ne me lasse pas de lire et découvrir tant de belles choses ici.
RépondreSupprimerEncore !
Bonjour Ortie, je suis si contente que tu apprécies, merci à toi et beau weekend.
SupprimerQuelle belle écriture, si simple si limpide et si délicate à la fois... J'ai hâte d'en lire d'autres
RépondreSupprimeret merci aussi pour la photo... C'est donc un jour à escargots :-)
Plus ou moins gros, lecteurs ou de bois, les gastropodes se sont donné le mot aujourd’hui!
SupprimerÇa me fait bien plaisir que tu aimes ce style de poème, je prépare la suite...
Merci, bonne soirée, nuit écourtée d'une heure j'entends. Peu importe.
J'adore découvrir et écouter la musique de ce chant dans un premier temps.
RépondreSupprimerDans un deuxième temps, je me dis que tout cela est bien vrai...ou que je ressens la même chose.
Les photos sont très belles aussi. Le rêve est en marche: les mots m'entraînent; le sphotos aussi.
Je sais Maïté que tu es aussi sensible à la musicalité, que, comme moi, tu lis les poèmes à voix haute.
SupprimerCe qui j'ignore c'est si tu les lis en español ou en français... ou les deux?
J'aime beaucoup : le rêve est en marche, ne jamais l'arrêter.
Merci pour ces mots.
Evidemment que c'est faux, je le sais bien, je ne suis pas sourde quand même ... mais folle ? ... alors c'est le plus beau compliment que l'on puisse me faire !
RépondreSupprimerUne folle qui s'en va errer de par le monde...écoute tout, ramène chants et chuchotements, tu racontes si bien Dame Sable.
SupprimerBelle journée, un beso!
"À l'éternel printemps de la vie qui s'éteint" Quelle belle phrase !
RépondreSupprimerBien d'accord, très belle!
SupprimerUne figure de style qui porte...quel nom encore, monsieur le Spécialiste?
Bonne journée Obni.
Les cheveux blancs ne font qu'activer la saine folie, j'en suis témoin. Plus blancs sont-ils et plus merveilleuses sont la foi et la folie...
RépondreSupprimerGrand merci Edmée pour ce témoignage fougueux et incontestable, je te crois sur parole!
Supprimer(Du coup je pense à arrêter de teindre les miens de cheveux !!!:-))
Il est vrai que l'âge ajoute bien des rires à la/aux folie(s).
Si simple et si essentielle, la rêverie ! J'aime partir, cheveux au vent, écouter la rumeur des vagues...
RépondreSupprimerIl est très beau l'arbre couché de la photo. Bonne suite de Pâques !
"Si es bueno vivir, todavía es mejor soñar, y lo mejor de todo, despertar."A. Machado. En français cela donne: " S'il est bon de vivre, il est encore meilleur de rêver, et, le meilleur de tout, (s')éveiller."
SupprimerPour toi aussi Danièle!
C'est vraiment un poème adorable et je l'adore. Merci Colo pour la précieuse traduction sans laquelle nous serions passé.e.s à côté de ce bijou. Mais le mot "printemps" finit par me faire mal...ici on est le 31 mars et il a neigé tout la journée. Demain on sera le 1er avril et il va neiger toute la journée et ce ne sera même pas une blague...
RépondreSupprimerAïs, je sais, mais le poétique printemps de la vie laisse-le t'envahir Euterpe!
SupprimerMe encanta.
RépondreSupprimer¡Gracias!
SupprimerMe encanta tambien ...
RépondreSupprimerComme sont beaux tes rêves de printemps, j'ai agrandi la photo, me suis assise, folle, sur le tronc de Mallorca, j'ai rêvé en passant, j'ai passé près des plantes, j'étais une plante ...
Beau lundi de Pâques chère Colo ...
Le printemps est si beau ici Veronica! Viens, assieds-toi près de moi...
SupprimerOui, je m'assieds près de toi ...
SupprimerJe venais te dire que le printemps n'est pas mal non plus en région toulousaine ! enfin entre les giboulées, c'est la saison où il pleut le plus, après c'est sec, mais jusqu'en mai/juin, c'est agréable !
Le matin frisquet l'aprem, le soleil !
Je t'écris à côté d'un moineau qui pique sa graine, dans l'érable, derrière ma fenêtre ... Les feuilles douces aimant renaissent ... Magie de chaque instant pour qui voit le printemps naisse pas !
Besos y besos de cada dia ! me voy ...
J'aime bien ceci : "Et à la persistante fraîcheur des champs et des âmes" qui me fait penser à une source.
RépondreSupprimerUne osmose, vert-clair, couverte de rosée, oui K.
SupprimerC'est vraiment très beau. Vous devez éprouver beaucoup de plaisir à traduire ces poèmes.
RépondreSupprimerBeaucoup de plaisir, vous avez raison Bonheur; des heures de travail joyeux.
SupprimerBon voilà les lapins ont distribué leurs oeufs, les cloches sont reparties et j'ai un peu de temps pour me gaver de poésie
RépondreSupprimertoujours heureuse de lire un poème traduit de belle façon
je suis certaine que les fleurs parlent, ne parle t-on pas de leur langage ? Il n'y a qu'à relire Colette pour s'en persuader
Oui Dominique, de très beaux passages chez Colette.
SupprimerDu moins, cette année, la température n’aura pas fait fondre tes chocolats!:-))
Belle fin de journée!
Très beau !
RépondreSupprimerMoi aussi je continue de rêver, incurable ...
Je sais Marcelle, je te lis toujours....et tu as bien raison!
SupprimerExcellente journée.
Encore une belle découverte littéraire ! Très belle photo avec un horizon courbe… j'aime beaucoup.
RépondreSupprimerC'est curieux cet horizon maritime qu'on croit plat, c'est vrai Onbi.
SupprimerChez toi les pins vont se mouiller les pieds, je retourne les regarder!