Tout
à coup cela m'a semblé évident: nous sommes faits de traces.
Plus
j'y pensais, plus leur nombre augmentait.
Ce
que nous avons appris, vu, reçu, pas reçu, souffert, donné...
Mon
corps marqué de traces de rires et de soucis, d'opérations, de
maternités, de chutes.
Ces
traits qui nous font ressembler à papa Jean ou à la tante Suzette
“qui avait les mêmes yeux que toi”.
Tant
de gens rencontrés qui nous ont ouvert des horizons, de livres et
films qui nous ont bousculé les idées, d'amours variés, de
chansons, de paysages.
Et
encore, et encore...
Et
nous avons oublié tout le reste: aucune trace.
Francisco Bores |
De
repente me pareció evidente: estamos hechos de huellas.
Más
pensaba en ello, más aparecían.
Lo
que aprendimos, vimos, recibimos, no recibimos, sufrimos. dimos...
Mi
cuerpo marcado por huellas de risas y preocupaciones, operaciones,
embarazos, caídas.
Esos
rasgos que nos asemejan a papa Juan o a la tía Susanita “que tenía
los mismos ojos que tú”.
Tantas
personas encontradas que nos han abierto horizontes, libros y
películas que nos han alterado las ideas, amores variados,
canciones, paisajes.
Y
más, y más...
Y
se nos ha olvidado todo el resto: ninguna huella.
Qu'en disent les
poètes?
¿Qué
dicen de ello los poetas?
Un
poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves.
Seules
les traces font rêver.
René
Char
Un
poeta debe dejar huellas de su paso, no pruebas.
Sólo
las huellas hacen soñar.
René
Char
“Caminante,
son tus huellas
el
camino y nada más;
caminante,
no hay camino,
se
hace camino al andar. ”
Cantares Antonio Machado.
“Marcheur, tes traces sont
le
chemin et rien d’autre;
marcheur,
il n’y a pas de chemin,
le
chemin se fait en marchant...”
A. Machado
Hernando Viñes Soto |
Lali
publie des poèmes. Elle en écrit aussi.
C'est
avec sa gentille autorisation que je reproduis celui-ci qui me touche
beaucoup.
je ne sais que nous
que le souvenir de nous
pour parler d’amour
que le souvenir de nous
pour parler d’amour
je ne sais que tes yeux
que tes mains que tes lèvres
toutes ces traces de toi
que tes mains que tes lèvres
toutes ces traces de toi
indélébiles
malgré
malgré
(avril 2011)
Merci Lali.
No
sé más que nosotros
que
el recuerdo de nosotros
para
hablar de amor
no
sé más que tus ojos
que
tus manos que tus labios
todas
esas huellas de ti
indelebles
a
pesar
Traducción
Colo de un poema de Lali. Gracias.
La version portugaise D'Armando. Muito obrigada
Mais não sei que nós
Que a recordação de nós
Para falar de amor
Mais não sei que os teus olhos
que as tuas mãos os teus lábios
todos os rastos de ti
indeléveis
apesar
La version portugaise D'Armando. Muito obrigada
Mais não sei que nós
Que a recordação de nós
Para falar de amor
Mais não sei que os teus olhos
que as tuas mãos os teus lábios
todos os rastos de ti
indeléveis
apesar
Je vous laisse avec Michel Jonas, "Les traces derrière nous", merci JEA:
Caminante, no hay camino
RépondreSupprimerSe hace el camino al andar.
Merci Colo.
Buen camino Alba, un abrazo.
SupprimerMachado encore et toujours on ne s'en lasse pas
RépondreSupprimerTrace d'amour, de souffrance, de passion et de savoir, René Char a raison cela fait rêver
Chaque trace a son histoire, belle ou moins, qui fait de nous des êtres...de rêve:-)!
SupprimerBelle journée Dominique.
Très touchée.
RépondreSupprimerMerci Colo pour ces traces qui se répondent...
Tant de trésors chez toi Lali.
SupprimerBelle journée, encore merci.
Un bien joli billet, Colo. Le poème de Lali me fait un peu penser à Eluard.
RépondreSupprimerSais-tu que le dernier dossier que je viens de présenter dans la revue "Gong" du haïku s'intitule "La présence de l'auteur" et j'y parle justement des "traces" de cette présence.
Je l'ignorais Danièle mais je vais illico essayer de le trouver, merci!
SupprimerComme j'aime les maisons, j'aime les chemins, il y a toujours une maison qui t'attends au bout d'un chemin...Les traces sont sur le chemin et dans la maison !
RépondreSupprimerJ'aime ton billet que tu conclues parfaitement avec cette merveilleuse chanson de Michel Jonasz !
Belle soirée à toi !
Belle image celle des traces qui mènent aux maisons qui nous attendent.
SupprimerMerci, bonne soirée à toi aussi!
Il n'y a pas que les traces qui perdent leurs traces...
RépondreSupprimerEn effet JEA, mais que dire des autres?
SupprimerBonsoir Colo
RépondreSupprimermême si, pour des raisons personnelles je ne suis pas trop présent sur la toile, je ne pouvais pas ne pas te dire combien je suis touché du fait que tu mets Lali à l’honneur.
Outre la qualité de son blog et son talent d’auteur, Lali fait parti de ces rares personnes qui a aidé tant et tant de gens (j’en fais partie d’ailleurs) a faire leurs premiers pas sur la toile et même en publiant chez Lali des textes et des photos destinés a donner de la visibilité et une existence a des gens qui l’ont très vite oublié. Enfin, il me semble.
J’ai toujours eu un faible pour les gens de cœur.
Et je me permets de joindre, à mon tour, une version portugaise...
Mais não sei que nós
Que a recordação de nós
Para falar de amor
Mais não sei que os teus olhos
que as tuas mãos os teus lábios
todos os rastos de ti
indeléveis
apesar
Bisous
Merci pour ces mots Armando qui lui feront bien plaisir!
SupprimerJe remonte ta version portugaise dans le billet, garcias!
Un besito.
très joli billet, Colo!
RépondreSupprimeret bel hommage de la part d'Armando...
les traces, pour moi, sont surtout celles qui subsistent dans notre mémoire et qui font revivre ceux que nous avons aimés
Merci Adrienne, celles qui font revivre le passé, puis celles du présent qui nous tirent vers le futur aussi.
SupprimerBonne soirée Adrienne.
Des traces sur notre peau et des traces invisibles, innombrables, tu as raison et tu les évoques bien.
RépondreSupprimerDe ce qu'on a oublié, aucune trace ? J'en suis moins sûre, la mémoire ne nous dit pas tout. Nous sommes conscients de ce, de ceux qui nous ont le plus marqués, mais n'est-ce pas la partie visible de l'iceberg ? (En cherchant un peu, trouvé cet article intéressant sur "La mémoire comme trace des possibles" http://socio-anthropologie.revues.org/index145.html )
Je salue Lali au passage, généreuse passeuse de mots et d'images.
Je suis contente que tu soulèves ce point; moi non plus je n'en suis pas sûre du tout! (Je lirai tranquillement ce long article, merci). J'aurais dû ajouter "rien de conscient".
SupprimerMais comment appréhender ces, ceux de notre mémoire cachée?
Parfois je pense que les gens dont j'ai oublié, non seulement le nom mais l'existence même, ne doivent pas m'avoir laissé grand chose...c'est peut-être une erreur.
La nuit et la lecture porteront peut-être conseil!
Belle soirée Tania, un beso.
Un beau billet très philosophique mais aussi poétique: il mêle réflexions en cascade et participation de Lali dont je lis les pérégrinations sensibles au fil des jours. Un très bel hommage lui est rendu.
RépondreSupprimerJe laisse à ta réflexion cette citation d'un homme d'ici:
"L'empreinte d'un homme sur un autre est éternelle, aucun destin n'a traversé le nôtre impunément."
François Mauriac.
Bonjour Maïté, merci pour ce sujet de réflexion..."éternelle" dit-il; à première vue, et dans ce contexte, ce serait plutôt indélébile je crois. J'y penserai.
SupprimerBelle journée à toi.
Tiens, tiens, des traces ici aussi.
RépondreSupprimerAujourd'hui nous transformer en détectives, chasseuses ou chasseresses?
SupprimerObni, pour une raison inconnue tes mots, reçus dans mon courrier, n'apparaissent pas ici!!!
RépondreSupprimerLes voici:
J'aime beaucoup Michel Jonasz surtout les vacances au bord de la mer qui me rappelle tant de souvenirs !
http://www.youtube.com/watch?v=PG5yNw_A8Fo
Les chansons permettent aussi de placer nos pas dans des traces de souvenirs… "Alors on regardait les bateaux… les palaces, les restaurants on ne faisait que passer devant… "
Ma mer c'était celle du Nord, mais les souvenirs sont identiques Obni.
SupprimerLes chansons laissent énormément de traces, en tout cas elles marquent des époques et des gens très précis de la vie! merci, belle journée.
C'est drôle, ça rejoint un peu mon billet de la semaine dernière... Serions-nous en train de laisser nos traces, Colo?
RépondreSupprimerBonjour Edmée, oui, je viens de le lire!
SupprimerBen...non...je n'ai jamais pensé à laisser quoi que ce soit, mais malgré nous?!
À bientôt.
De belles traces écrites et très chères ici:
RépondreSupprimerhttp://www.traces-ecrites.com/
Une autre façon de considérer les traces :)
Ah, oui! Grand merci, très chères vous avez raison.
SupprimerJe commencerai par les documents sur les îles; sujet qui me touche. Martinique? Guyane? Guadeloupe...il y a de choix.
Excellent week-end. Les premières grives sont arrivées ici cette semaine.
C'est vrai je n'avais jamais pensé au fait que les traces sont le chemin et que le chemin est fait de nos traces...merci Colo. Encore un billet passionnant.
RépondreSupprimerMerci Euterpe.
SupprimerJe suis allée te lire comme toujours, mais comme je ne suis pas au courant de l'affaire dont tu parles, (rien dans la presse españole que je lis) je te salue ici amicalement.
Et c'est ainsi que tu traces, Colo poète...
RépondreSupprimerOH là, c'est gentil MH, moi j'adore les lire, les traduire, les poètes, voilà bien tout tu sais.
SupprimerMais traçons des cercles, des lignes par-delà les frontières!
À très bientôt.
Traces visibles, marques, cicatrices. Elles évoquent pour moi le passé. La trace physiques est juste un rappel de quelque chose de fini, une mémoire.
RépondreSupprimerlaisser sa trace pour que quelqu'un la retrouve, s'en imprègne, et la suive ( et la perde aussi ) :
Là je parle de traces invisibles faites par nos rencontres. Elles nous enrichissent et sont pour moi synonymes de mouvement, de continuité . Idée de parcours ?
Euh pas très clair mon propos, tu me pardonnes ?
Je t'embrasse.
il faut lire trace physique le S est de trop !
RépondreSupprimerTrès clair au contraire, merci Sable.
RépondreSupprimerFaire ensemble des pas qui tracent un nouveau chemin, c'est vraiment ça aussi!
Je t'embrasse aussi, s'embrasser réchauffe, un vent violent et froid hoy.
Et puis les traces dans le sable, profondes et fragiles, toujours éphémères, grâce aux marées et au ressac. Il est très joli ce billet sur les traces. Il y aussi les traces sur le parquet, dont on arrive plus à se débarrasser.
RépondreSupprimerMerci Damien.
SupprimerLe parquet serait un peu comme la peau? Des traces des pattes de ton chien? de brûlures de ta pipe?
Belle semaine à toi.
J'ai oublié de te mettre ceci Damien:
Supprimer"Tu sais ce qui est beau, ici ? Regarde : on marche, on laisse toutes ces traces sur le sable, et elles restent là, précises, bien en ligne. Mais demain tu te lèveras, tu regarderas cette grande plage et il n'y aura plus rien, plus une trace, plus aucun signe, rien. La mer efface, la nuit. La marée recouvre. Comme si personne n'était jamais passé. Comme si nous n'avions jamais existé. S'il y a, dans le monde, un endroit où tu peux penser que tu n'es rien, cet endroit, c'est ici. Ce n'est plus la terre, et ce n'est pas encore la mer. Ce n'est pas une vie fausse, et ce n'est pas une vie vraie. C'est du temps. Du temps qui passe. Rien d'autre."
Océan Mer
Alessandro Baricco
Il y a des traces qui sont des cicatrices, d'autres qui sont des chemins quelquefois désespérés pour essayer de retrouver la lumière.
RépondreSupprimerDes chemins sinueux et imperceptibles que nous suivons au milieu d'une forêt de milliers d'arbres dont nous ignorerons presque tout . Comme d'ailleurs nous passerons définitivement à côté de toutes ces fougères, ces insectes , ces champignons....qui ne laisseront en nous aucune trace...dommage!
Mais "les braves n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux" a dit Brassens ( voila une "trace" que j'aime suivre comme la vôtre aussi).
Sans doute parce que si nous nous nous écartions tous de ces sentiers battus nous serions plus seuls et plus désespérés que jamais.
Très bon Dimanche Colo
Que vous dites bien ces cicatrices et ces chemins.
SupprimerJ'aimerais vous parler des arbres Gérard, plutôt laisser parler une artiste que je connais Sadra Lehnis. Elle parle dans ses peintures d'ondes qui circuleraient entre les troncs....j'en avais fait une partie d'un billet il y a 2 ans: http://espacesinstants.blogspot.com.es/2010/09/troncs-et-mysteres-troncos-y-misterios.html
J'espère que ce mélange de mystères, loin des idées reçues, vous séduira autant que moi.
Amicalement, belle semaine à vous.
Des traces ?! Oui, bien sûr ! On pense d'abord aux cicatrices, aux rides, à quelques dents perdues ou cheveux blanchis, mais il y a aussi toutes les traces que les autres ont déposé dans notre esprit, dans notre coeur. Certaines sont meilleures que d'autres, mais avec le recul, toutes nous ont fait avancer. Elles nous ont toutes au moins appris que la vie ne s'attarde pas avec ceux qui récriminent sans cesse. Bonne semaine Colo.
RépondreSupprimerTu le dis bien Lily, elles aident à mieux avancer.
SupprimerBelle semaine à toi aussi.
Toutes les traces en moi et sur moi partiront, un jour, avec moi... J'emporterai tout, ceux qui ont été, et ce que je suis. Point final...
RépondreSupprimerExcuse-moi Lou, mais ce "point final" m'a fait sourire...as-tu pensé aux traces de toi sur les autres? Celles-là te survivront un temps, non?
SupprimerMerci d'être passée.