28 févr. 2025

Poésie et cuisine / Poesía y cocina

 

Manger un poème ou écrire un plat

Diego Guerrero y Benjamín Prado

 

 

Tu veux que la mer entre dans une cuiller;

moi que, dans un vers, on cuisine la langue.


Tu obtiens des voyages par l’odorat

de la musique dans le goût,

des plateaux tels des îles où se rompent les vagues;

moi j’imagine un met exquis pour l’ouïe,

qui dans chaque mot savoure ses lettres

et suive des yeux ceux qui la regardent,

comme les portraits d’un musée.


L’encre rend invisible le calamar

et visible le poème;

mais les deux racontent la même histoire,

et les livres fermés

et les assiettes vides

et les gens qui portent un toast

sont sa fin heureuse.

(...)

(Trad: Colo)

 

 

 

COMER UN POEMA O ESCRIBIR UN PLATO.

Diego Guerrero y Benjamín Prado



Tú pretendes que el mar quepa en una cuchara;

yo que dentro de un verso se cocine el idioma.


Tú consigues que existan viajes para el olfato,

música en el sabor,

bandejas como islas donde rompen las olas;

yo imagino un manjar para el oído,

en que cada palabra saboree sus letras

y siga con los ojos a aquellos que la miran,

igual que los retratos de un museo.



La tinta hace invisible al calamar

y visible el poema;

pero los dos cuentan la misma historia,

y los libros cerrados

y los platos vacíos

y la gente que brinda

son su final feliz.

(…)

poema encontrado aquí:

http://retalespalabras.blogspot.com/2019/09/comer-un-poema-o-escribir-un-plato.html


27 commentaires:

  1. Je ne connais pas ce poète. Je le découvre par tous les sens.

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    1. Hola Bacchante, le poète, très peu connu, est Benjamín Prado, l'autre, Diego Guerrero est cuisinier. Tu vois?

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    1. Oh alors ça c'est le verbe le plus vicieux en espagnol, le verbe caber....dont la meilleure traduction est en anglais "to fit". Tout à fait irrégulier, ici c'est le subjonctif présent.

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    2. ah! no cabe duda :-) je l'ai pourtant appris, et avec quelques expressions ;-) mais la conjugaison... pfuit :-)

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  3. Quelle ode merveilleuse, comme écrite sur mesure pour toi ! Bonne journée, Colo.

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    1. Oui, c'est vrai et en ce moment je cuisine beaucoup car, après la poésie du potager, il y a des fèves, petits pois, ail et oignons frais, blettes, choux variés...
      Bonne journée à toi aussi.

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  4. Coucou. Je n'aime pas trop le calamar. :-)) Ceci dit, ce poème me fait penser à ceci: voyager dans un pays implique de s'ouvrir à sa culture culinaire. Rien de tel que d'aller dans les petits troquets pour découvrir les mets typiques du coin et faire connaissance avec la population locale. Je n'ai d'ailleurs jamais aussi bien mangé à Gênes que quand je suis allée dans une trattoria familiale qui ne payait pas de mine dans la vieille ville: c'était le rendez-vous des familles italiennes et leurs pâtes au pesto étaient à tomber par terre. Bises alpines et bon appétit.

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    1. Hola, je ne doute ni un instant de l'excellence de ces pâtes au pesto, miam !
      Si tu t'installais au bar de ma cuisine, je te ferais goûter des calamars cuits dans leur encre, légèrement piquants, c'est délicieux !
      Besos mediterraneos, et bon appétit à toi aussi Dédé

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  5. Je n'aime pas les calamars moi non plus, mais je ne doute pas que ta recette me ferait changer d'avis ! j'aime beaucoup le poème par contre. Bon dimanche Colo, bises.

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    1. Bonjour Aifelle, en fait il y a beaucoup de gens qui ne savent pas bien les cuire et alors ils sont caoutchouteux ou durs en bouche.
      Cette alliance entre la cuisine et la poésie m'a bien plu aussi.
      Bonne journée, un beso

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  6. J'aime le calamar mais ai si peu l'occasion d'en manger ! Je vois que dans cette cuisine de mets et de mots, vous ne perdez pas votre ... espagnol en renseignant Adrienne avec maîtrise.
    Beau dimanche à vous.

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    1. Bonjour Christian, c'est le français que je risque d'oublier si je ne continue pas à lire et écouter la radio dans cette langue....
      Si je me souviens bien vous faisiez des séjours en Espagne où il est bien plus courant de manger des calamars qu'en Belgique !!
      Bon dimanche, amicalement.

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  7. Je n’aime pas le calamar mais j’aime les poèmes cuisinés à la sauce Colo. bon dimanche !

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  8. Haaaaa, que c'est imagé . Les grands chefs étoilés sont certainement d'accord avec "Tu obtiens des voyages par l’odorat, de la musique dans le goût,". Je partage cet avis.

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  9. Une belle imagination, j'aime particulièrement la dernière strophe, c'est l'art poétique dans toute sa splendeur. Merci dame Colo, des bises du lundi, à bientôt. brigitte

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    1. Cette dernière strophe est aussi ma préférée, et de loin.
      Saveurs d'artichauts, de fèves en ce moment...
      Bonne semaine dame Plumes, un beso

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  10. Tiens justement j'ai cuisiné des calamars ce week-end et ils étaient délicieux et très tendres :) Mais le sujet n'est pas là ! J'aime ce mélange des genres, la poésie en cuisine ou un plat entier de poèmes et l'association de ces deux artistes chacun dans leur domaine, est tout à fait délicieuse et incite à l'éveil des sens...Bravo pour ta traduction, une belle ambiance que ce poème.

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    1. Bonsoir Manou, la vie quotidienne est un mélange de domaines, de sensations, alors j'aime retrouver tout cela dans des poèmes.
      Bravo pour tes calamars !!! Bonne semaine.

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  11. Ce mix poético-culinaire donne un délicieux tournis !
    Quel talent, Merci Colo !

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    1. Peut-être y penserons-nous en cuisinant....essayer d'y voir de la poésie.
      Bonne journée Claudie, un beso

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  12. Mes mots suffisent à peine pour désigner le plaisir que j'éprouve à déguster de petits calamars simplement grillés (mais pas trop) et assaisonnés dans les règles de l'art !
    Merci pour cette recette poético-gastronomique, Colo

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    1. Plaisir partagé que ces petites grillades cher Antoine.
      Bonne soirée Antoine.

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  13. Il est top ce poème! On le dirait écrit pr moi, hi!!! Bisous

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