Juan avait toujours parlé par les coudes (hablar por los codos), intarissable depuis son enfance. Souvent, faute de compagnie, il parlait seul et là aucune limite à ses rêves, projets.
Intelligent et bon élève, ses parents lui conseillèrent de devenir avocat: “avec une telle verve, ce sera “coudre et chanter” (coser y cantar) " disaient-ils.
Juan les avait crus.
Une fois ses études terminées il pensa, oh erreur, que ce serait “arriver et baiser le saint”(llegar y besar el santo)
Jamais il ne s'était imaginé qu'autant de concurrents se présenteraient au même poste d'avocat de l'entreprise BUHO. On lui donna le numéro 22, chose qui le laissa à carreaux (quedarse a cuadros).
Dans la salle d'attente il rencontra l'ancien avocat de la boîte qui lui dit: celui qui veut des poissons doit se mouiller le cul (el que quiera peces que se moje el culo).
Les autres candidats, tous fort bavards, s'approchèrent et une discussion fort animée s'ensuivit.
Fort animée et de plus en plus bruyante, au point que l'avocat général renvoya chaque hibou à son olivier (cada muchuelo a su olivo)
C'est penaud que Juan rentra chez lui; il avait pris sa décision: il deviendrait oiseleur.
"L'OISELEUR INDOU", AUGUSTE DE WEVER (Belgique, 1836-1910)
Ça va, vous avez tout compris ?
Voilà comment un habile parleur pensait devenir facilement avocat, mais se rend compte de son erreur, au moment où il présente sa candidature. On lui fait comprendre en effet, qu'il n'est pas le seul à viser cette place et qu'il devra se battre, pour l'emporter sur les autres .S'ensuit alors une telle discussion entre les candidats, que ceux-ci doivent repartir chez eux, tel des hiboux renvoyés à leurs oliviers. Et Juan, pris au mot, se destine maintenant, à devenir...oiseleur. Un conte philosophique à la fois drôle et édifiant, les expressions en espagnol, sont savoureuses !
RépondreSupprimerMerci et bonne semaine, Colo
Ah bravo, je vois que tu es expert en expressions espagnoles.
SupprimerMerci d'avoir apprécié, bonne semaine à toi aussi.
j'adore ça et je m'amuse au possible, l'expression la première est la seule où j'ai un doute mais je crois quand même avoir deviné
RépondreSupprimerHaha, oui, Hablar por los codos, l'origine n'est pas certaine mais on pense qu'elle vient de ces gens qui, en plus de parler beaucoup, ont l'horrible manie de te donner des coups de coude pour que ton attention ne faiblisse pas!
Supprimerchaque hibou à son olivier, j'aime beaucoup :-)
RépondreSupprimerOui, moi aussi, on l'emploie souvent quand il y a des réunions de famille ou d'amis, quand on lève la séance on dit cela...
Supprimerintéressant, même si je ne suis pas convaincue d'avoir tout compris
RépondreSupprimerDeviner à peu près c'est bien aussi Niki!
SupprimerLes images véhiculées par une langue sont souvent souriantes ou mieux provoquent un éclat de rire, parce qu'elles informent de façon inattendue et pédagogique .Merci Colo !
RépondreSupprimerBises
C'est ça oui Fifi, ça se passe dans toutes les langues et c'est tellement amusant et intéressant.
SupprimerUn beso, bonne journée.
J'ai plus deviné que compris mais c'est amusant ces expressions très imagées. Chaque langue a les siennes, que tout le monde connaît et ça met du piment dans les conversations. Bises Colo.
RépondreSupprimerAbsolument, elles révèlent énromément sur la culture populaire, le climat, les habitudes, les travers des gens...et certaines sont vraiment drôles.
SupprimerBonne journée Aifelle, un beso
"Chaque hibou à son olivier" a vraiment ma préférence, merci pour ce conte astucieux et drôle au pays des expressions.
RépondreSupprimerTon olivier à toi est haut perché !
SupprimerBonne soirée, un beso
J'ai deviné mais forcément pas tout compris en particulier la première mais bon en lisant la suite, cela prend du sens. J'adore de toute façon toutes ces expressions tellement imagées et je crois que je vais en particulier retenir la dernière "renvoyer chaque hibou à son olivier" elle est tout à fait compréhensible ! Merci pour ce bel article
RépondreSupprimerC'est en effet fort amusant les expressions dans toutes les langues, beaucoup d'images en español-
SupprimerBon week-end Manou
Moi aussi ma préférence va à "renvoyer chaque hibou à son olivier"...
RépondreSupprimerJe comprends, oui!!! Bon dimanche Marie
SupprimerQuand on est avocat, il faut savoir défendre son client, et donc parler juste et fort. Merci pour cette note rigolote ! bon week end, bises.
RépondreSupprimerAvec plaisir, on adore rire un bon coup! Bon dimanche, un beso
SupprimerLa saveur et le pittoresque au rendez-vous ! Sans jouer des coudes ni se mouiller le cul ;-)
RépondreSupprimerExact! Je m'amuse tant, sans jouer des coudes, des millions de touristes...déjà, ici.
SupprimerMe gusta dejarme llevar por las expresiones !
RépondreSupprimerMe encanta también, la imaginación vuela. (y tu español ha mejorado mucho, mucho)
SupprimerHola Colette,
RépondreSupprimerJe l'ai lu une fois et je n'ai rien compris. Je ne voyais pas ce qu'il y avait à comprendre, ni où allait l'histoire (par ailleurs très plaisante à lire).
Je l'ai lu une deuxième fois, pas mieux. J'ai alors lu les commentaires et cela m'a bien servi. J'ai compris que d'une part les expressions étaient un des objets d'intérêt. Je comprends que ce sont des expressions imagées espagnoles, parlantes si on possède la langue.
Le titre m'a alors aussi aidé: bavard. Un parleur, soutenu peut-être précocement par ses parents admiratifs. Pour eux, parler par les coudes était peut-être un talent remarquable. Lui avait cru pouvoir baiser le saint (avoir l'affaire dans sa poche?) mais n'a pas su se démarquer.
Je suis un peu surpris qu'il renonce si vite, mais chacun son caractère. À moins que ce ne soit chez lui une lucidité pointue et courageuse.
Par contre je ne comprends pas le lien avec l'oiseleur. Par rapport au procureur qui renvoie les hiboux à leur olivier? Mais le lien entre bavard et oiseleur, quid? No se.
J'ai beaucoup apprécié les commentaires, merci.
Au final je me suis bien amusé avec cette sorte de rébus surréaliste.
Merci Colette.
c'était hommelibre...
RépondreSupprimerUn dernier mot Colette:
RépondreSupprimerc'est un des textes les plus étonnants et intrigants que j'ai lu depuis longtemps. Il n'a l'air de rien pourtant il déménage!
Alors un grand merci!
Bonjour John, merci beaucoup pour ce retour commenté. Vous l'avez compris, les expressions traduite littéralement sont parfois sans queue ni tête, mais bien amusantes.
RépondreSupprimerJ'aurais pu chercher une expression française qui dit plus ou moins la même chose, mais alors, pas de jeu d'imagination.
L'oiseleur, oui. Dans ma tête cela renvoyait à ses rêves d'enfance, et puis cela signifie écouter les oiseaux plutôt que parler...enfin, une fantaisie de ma part peut-être.
Vos mots m'ont fait grand plaisir.
Amicalement.
Bonsoir Colette,
SupprimerMerci pour votre réponse. Je suis d'accord: l'imagination marche bien, il n'y a tien à ajouter.
Pour l'oiseleur, oui, pourquoi pas? En tous les cas cela permet de prendre le recul philosophique que propose l'histoire.
Bien à vous, bonne soirée.