À Don Quichotte
Paul Verlaine (1844-1896)
Recueil, Premiers vers (1864).
Ô Don Quichotte, vieux paladin, grand Bohème,
En vain la foule absurde et vile rit de toi :
Ta mort fut un martyre et ta vie un poème,
Et les moulins à vent avaient tort, ô mon roi !
Va toujours, va toujours, protégé par ta foi,
Monté sur ton coursier fantastique que j'aime.
Glaneur sublime, va ! ― les oublis de la loi
Sont plus nombreux, plus grands qu'au temps jadis lui-même.
Hurrah ! nous te suivons, nous, les poètes saints
Aux cheveux de folie et de verveine ceints.
Conduis-nous à l'assaut des hautes fantaisies,
Et bientôt, en dépit de toute trahison,
Flottera l'étendard ailé des Poésies
Sur le crâne chenu de l'inepte raison !
Paul Verlaine.
Ce poème n'est, étrangement, pas traduit ( à ma connaissance) en espagnol.
Peut-être un jour essayerais-je ....
Sonnet jamais lu, tu nous fais même découvrir des poèmes français !
RépondreSupprimerDrôle, ce "crâne chenu de l'inepte raison".
Oui, je me suis demandé ce crâne chenu répondait aux cheveux de folie de la strophe précédente, entre fantaisie de jeunesse et "inepte raison" de la vieillesse.
SupprimerMais que flotte l'étendard ailé de la Poésie m’enchante.
Bonsoir Colo Comme Tania, comme toi, je m'interroge et j'ajoute même : que viennent donc faire là les verveines (en couronne ? ) sur ce crâne. Un symbole se cache peut être la dessous et tu le découvriras
RépondreSupprimerOh en poésie il y a rarement un seule interprétation Chinou, à chacun ses images, son histoire...
Supprimerla preuve que chacun en fait sa propre lecture, de cette grande œuvre!
RépondreSupprimerje ne le connaissais pas, ce poème, pourtant je croyais avoir lu tous les recueils de Verlaine (j'aurai oublié, LOL ;-))
Exactement, c'est vraiment le propre des grandes oeuvres, et celle-ci, je l'ai découvert, est le 4º livre le plus lu dans le monde...imagine le nombre d'interprétations....
SupprimerCe poème se trouve dans le recueil : Premiers vers (1864).
Heureusement que tu es là pour nous faire découvrir la poésie de nos propres auteurs ! Je ne la connaissais pas non plus. La verveine aurait-elle une symbolique particulière ? Bises Colo.
RépondreSupprimerLa verveine, oui, regarde ce que j'ai trouvé:
SupprimerDans le language des fleurs, la verveine est symbole d'inspiration. Elle est considérée comme une fleur divine depuis toujours: les grecs et les romains l'utilisaient lors des cérémonies sacrées.
«Un tendre jardin
Dans l'herbe où soudain
La verveine pousse
Et mon coeur défunt
Renaît au parfum
Qui fait l'ombre douce.»
Aragon, Il n'aurait fallu..., in Le roman inachevé
Bonne journée Aifelle.
Je ne suis pas trop sensible à la poésie mais j’aime le langage des fleurs. Verveine = inspiration, en tous cas tu m’as m’inspirée car j’écoute très régulièrement les podcasts France Inter et les aventures de notre Don Quichotte. Je prépare ainsi mon voyage en Espagne dont Tolède. J’irai voir les moulins à vent !
RépondreSupprimerBonjour Thaïs, ah mais ça fait plaisir de savoir que tu écoutes ces podcasts, je les trouve si bien faits!
SupprimerLes moulins...un fois que tu en as vu un ou deux, ils sont tous pareils...bon voyage! Y Habla mucho español.
ca sera en janvier ! J'ai le temps de préparer et de lire y habla mucho
Supprimer"Sur le crâne chenu de l'inepte raison !" : quel alexandrin saisissant. J'ai une figurine de Don Quichotte dans l'armoire vitrée qui me sert de bibliothèque.
RépondreSupprimer[Merci encore, Colette, d'avoir pris des nouvelles en juillet].
Bonjour Christian, un vers qui frappe l'imagination, proche de la réalité du Quijote pour Verlaine sûrement.
SupprimerÀ chaque relecture de chapitres, passages, on y voit des choses différentes, un roman si riche, foisonnant.
Merci à vous pour cette visite, nous traversons tous des moments compliqués parfois, de plus en plus souvent avec l'âge, je suis contente de vous "revoir" ici.
Bon week-end.
Bonjour Colo, je ne connaissais ce poème de Verlaine. J'aime beaucoup et c'est un bel hommage à Don Quichotte. Merci. Bon dimanche.
RépondreSupprimerBonjour Dasola, moi non plus, je l'ai découvert un peu par hasard. C'est, oui, un bel hommage al Quijote.
SupprimerBon dimanche à toi aussi!
Merci colo mille fois. Comme Tania, je ne connaissais pas ce poème. Un Verlaine en verveine !
RépondreSupprimerUne découverte pour moi aussi, nous sommes en veine !
SupprimerUne belle trouvaille, comme tu sais les dénicher ! Merci.
RépondreSupprimerA propos de notre héros et son compagnon, j'ai retrouvé deux méfaits commis il y a bien des années ! Avec la contrainte du "girondeau". Je ne sais pas si la disposition va passer...
A bientôt ;-)
Sancho Panza c’est pas le moment qu’il flanche
Sus aux moulins à hue à dia fissa
Non ce n’est pas s’en payer une tranche
Qu’accompagner cet échalas
Plus parfaitement étanche
Assoiffé de combats
Tocs d’un Don qui cloche
Sancho Panza
Qui chevauche
Dans la
Manche
Ce Don Quichotte préfèr’ voir les choses en grand
Fougueux manieur de bâtons sans carotte
Il s’attaque en plein vent aux géants
Dans le combat point ne mégote
Ailes son zèle pourfend
et si Sancho ballotte
rien ne le suspend :
ce Don Quichotte
rossinant
dépote
tant
Bravissimo K ! Rythme, forme et portraits sont parfaits.
SupprimerJe n'ai jamais lu en entier les aventures de Don Quichotte. Juste au collège nous avons étudié quelques extraits. Je ne savais pas que Verlaine avait écrit sur Don Quichotte. Il en parle à sa façon, merci pour la découverte. Bon après midi (temps couvert cet après midi). Bises.
RépondreSupprimerBonsoir Élisabeth, si un jour il te tombe sous la main, n'hésite pas, tu es embarquée pour des heures dans une suite d’histoires magnifiques.
SupprimerChaleur terrible ici, on sort à peine...Besos
Merci pour la découverte de Verlaine nous parlant si bien Don Quichotte de La Mancha !!!
RépondreSupprimerEt la verveine ici, me fait penser qu'il faut que je coupe celle dans mon jardin pour faire de bonnes tisanes...
Belle soirée !
Avec plaisir et...bonne tisanes! À bientôt
Supprimer